Côte d'Ivoire 3

Démarré par seba, Octobre 03, 2015, 22:01:21

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seba

Nous voici à M'Bahiakro, localité à l'intérieur du pays.
Pour se faire une idée : il y a une école primaire, un collège et un lycée, un hôpital avec salle d'opération, les bâtiments administratifs (préfecture), une gendarmerie, un château d'eau, un grand pylône pour les télécommunications. Combien d'habitants je ne sais pas, ça me fait penser à un gros village de 4000 ou 5000 habitants (mais avec plus d"équipements qu'un gros village en France).
Je n'ai pas de vues d'ensemble ou des rues, alors voilà un groupe de gamins.
En me voyant ils rappliquent pour la photo.

seba

Ici les motos sont des 125cm3 chinoises, il y a des tas de marques tout à fait inconnues chez nous.

seba

Une cuisine extérieure avec un four traditionnel en argile.
Ici les gens ont deux cuisines, une cuisine intérieure avec un évier, une gazinière et un frigo, et une cuisine extérieure en dur (agglos ou terre crue) ou sous une simple paillote.

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Des trophées exposés dans une cour, on y voit deux crânes d'hippopotames et un crâne d'éléphant.
Pour l'éléphant, il s'agissait d'un vieil animal devenu gaga et qui faisait des dégâts dans les champs. Il a fallu l'abattre.

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Quelques artisans.
Voici le salon de coiffure, une simple cabane. C'est pratiquement toujours comme ça, même à Abidjan.

seba

Les couturiers.
En Côte d'Ivoire on fait généralement faire des habits sur mesure. Les couturiers confectionnent les habits avec le tissu apporté par le client.
Les machines à coudre sont manuelles et sont fabriquées en Chine.

seba

Le menuisier. Aucun outillage électrique, quelques scies, rabots...
Il fait des meubles d'assez bonne facture, j'aurai dit que c'est impossible compte tenu des outils utilisés, mais il y arrive.

seba

Le ferronnier.
Mieux outillé (flex, poste de soudure).
Production : portes et portails, volets, grilles, clôtures, diverses pièces plus petites...

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Le forgeron.
L'atelier est assez grand et emploie pas mal de personnes.
Devant l'atelier sont exposé les produits : râpes à manioc, seaux, arrosoirs, braseros...

seba

#9
Sur cette table on voit des pièges, des pelles, des cloches, des colliers à grelots pour les chiens (les colliers sont creux, les grelots à l'intérieur), des houes, des outils pour creuser les puits.
Les colliers à grelots servent à localiser les chiens de chasse, pour ne pas les perdre et ne pas leur tirer dessus, car on chasse la nuit, quand tout le monde a quitté les champs.
A propos de chasse, ici pour le miel il n'y a pas d'apiculteurs, il y a des chasseurs de miel qui trouvent des essaims sauvages dans la forêt. Le miel est très sombre, liquide comme un sirop, avec un fort parfum. Il est absolument délicieux. En baoulé, miel se dit wêma n'zué ce qui veut dire "eau des abeilles".
Avant la colonisation il n'y avait pas de sucre et dans les langues africaines le mot désignant le sucre vient du français, par exemple soukla en baoulé.

seba

Le forgeron et le gamin qui actionne le soufflet (une petite turbine en fait) de forge.

seba

L'acier est du métal de récupération, ici en train d'être découpé.

seba

Ce vieil homme taille les manches de houes et a fait ça toute sa vie.
Il m'a appelé pour le prendre en photo, il était heureux comme tout, il s'est mis à chanter à tue-tête et tout l'atelier s'est mis à rigoler.

seba

Les petits forgerons.
Ils sont tous scolarisés et viennent à l'atelier après les cours pour s'amuser et apprendre le métier.
Ceux qui sont bons à l'école continueront leurs études, les autres pourront travailler à la forge.

seba

Le moulin.
Il y a une machine pour concasser et une autre pour la farine.
On installe l'une ou l'autre courroie reliant la machine à utiliser au moteur électrique.
Ici le gamin verse du maïs dans le concasseur.

Otaku

C'est intéressant, mais je trouve certains plans trop serrés. Ça donne des pieds ou des têtes coupées. ???

Je reste quand même curieux de voir la suite. ;) :)

seba

Le meunier (le grand-père du gamin) appuie sur le maïs.
Avec leurs productions agricoles (maïs, manioc, igname, banane plantain...), les ivoiriens font tout un tas de préparations compliquées qu'ils affectionnent.
Par exemple l'attiéké, qui est une sorte de semoule de manioc après une préparation laborieuse comprenant plusieurs étapes.
Il y a de l'attiéké à gros grain, à petit grain, à grains variés, certains étant plus estimés que d'autres.
Franchement c'est fade, ils sont tous pareils, et je ne sens quasiment aucune différence avec la semoule de blé.
A mon avis c'est beaucoup de travail pour pas grand chose.
Mais bon les ivoiriens en raffolent.

La suite dans un prochain fil.

fizwizbiz

Excellent ton reportage !!! Est-ce que le pays, ou du moins les mentalités ont beaucoup changé depuis 30 ans? J'y étais en 87 et il était impossible de photographier des gens sans se faire racketter. "Donne l'argent patron ...": on entendait ça à chaque photo. j'ai même eu droit à une agression en règle au marché du plateau. Si bien que je préférais sortir sans appareil surtout dans des quartiers sensibles (Treshville, Adjamé...)

Est-ce que c'est plus facile aujourd'hui? ou bien tu as une astuce? En tous cas belles photos que j'aurais aimé faire en ce temps-là.
fizwizbiz [at] free.fr

seba

Merci.
Il y a des coins où je ne sortais pas l'appareil photo (risques d'agression).
J'étais toujours accompagné.
Sinon, il est très mal vu et très impoli de prendre des photos sans demander, donc toujours demander la permission, parfois des refus.
On m'a demandé une seule fois de l'argent.
Souvent au contraire les gens sont très demandeurs et insistent pour que je les prenne en photo.
A la campagne, ou à Yamoussoukro, c'était beaucoup plus facile, plus serein, qu'à Abidjan.
A Bouaké il faut rester prudent.
Abidjan a dû changer en 30 ans (je ne connaissais pas du tout le pays), la ville est immense.