Damier de la succise ?

Démarré par Michel Didier, Juillet 27, 2016, 10:40:09

« précédent - suivant »

Michel Didier

Drôme provençale, 17/6, ± 900m. Quand j'ai pris cette série, une future demande d'identification était la seule chose que j'avais en tête  8). Grâce à un contrejour opportun et dans un louable souci d'économie de bande passante, j'ai pris à la fois l'endroit et l'envers des ailes, ça va vous aider ça, non ?  :P :D.

Pour ma part, avec l'aide précieuse de MM Delachaux et Niestlé, compte tenu du pattern des ailes et des massettes orangées, je suis arrivé à Euphydryas aurinia. Ce qui, compte également tenu de ma qualité de tanche en identification, mérite confirmation, ou rectification ...



[at] +
Michel
Le sot sait, le sage cherche.

vulpes

Bien qu'il ne soit pas posé sur la Succise, il me semble que c'est bien lui  :)

Impossible photographe....

Ajyx

...Effectivement, il s'agit bien d'Euphydryas aurinia provincialis, le Damier de la succise de Provence  :)
André

Atriplex

La Succise? c'est quoi?! Renseignement pris, c'est une plante rangée maintenant dans le genre Succisa, alors qu'elle faisait partie précédemment des Scabiosa, que j'avais déjà du mal à distinguer des Knautia, autre genre "classique" de Dipsacacées. Bon, ben maintenant, quand j'aurai établi (avec une flore un peu ancienne) qu'un plante est une Scabiosa (et non pas une Knautia), il faudra encore que je voie si c'est réellement une Scabiosa plutôt qu'une Succisa!  Dur, dur!

Gérard
Gérard

Ajyx

...Salut Gérard,

...Pour faciliter tes recherches, je te donnes le tableau des plantes-hôtes de la sous-espèce provincialis (Lafranchis, 2015) :
André

Ajyx

...Et celui de la sous-espèce nominale (même source) :
André

Ajyx

...Et la plante qui te chagrine (même source) :
André

Michel Didier

Merci vulpes, gérard et mention spé à André pour ce déluge d'informations ! J'avais pris qqs renseignements sur la succise. Mais, pour éviter les affres qui semblent guetter Gérard, pour moi, envers et contre tout et tous, j'appellerai ça "une scabieuse" (et non une "scabreuse"  ;)).

Cdt
Michel
Le sot sait, le sage cherche.

Atriplex

Merci André pour ces infos!
Petite remarque en passant: le tableau des plantes-hôtes illustre un "problème" fort intéressant (valable pour la plupart des espèces de Lépidos): alors que nous, nous classons ces plantes dans des familles différentes, elles ont cependant semble-t-il des points communs, puisqu'elles conviennent à cette chenille. Des points communs dans leur composition, a priori. Je ne sais pas si cela a été étudié...

Gérard
Gérard

Ajyx

...Effectivement, Gérard,

...Ces "préférences" pour des plantes-hôtes de familles éloignées m'ont aussi interpellé depuis pas mal de temps, d'autant que certaines chenilles de Lépidoptères ont un spectre alimentaire assez large quand d'autres, bien moins nombreuses, ne sont inféodées qu'à une seule plante  ???

...Je pense également que ces chenilles "plastiques" recherchent des compositions particulières (alcaloïdes, substances chimiques, molécules... ?) communes à leurs plantes-hôtes mais, à ma connaissance, aucune étude n'a été menée sur ce sujet pourtant fort intéressant !
André

Ajyx

...D'autant que des chenilles d'espèces très proches (pouvant s'hybrider) comme la Diane et la Proserpine présentent des spectres alimentaires différents en nombre d'espèces, espèces qui varient de plus suivant les pays (source Lafranchis, 2015) :
André

Ajyx

.../...
André

Ajyx

...On remarque à la lecture de ces deux tableaux que la chenille de la Proserpine, en France, n'est inféodée qu'à Aristolochia pistolochia alors qu'en Espagne, elle se nourrit également d'A. paucinervis pourtant présente également en France  ???

...Par contre, ces deux espèces d'Aristoloches sont consommées en France par la chenille de la Diane qui d'ailleurs présente un spectre alimentaire bien plus large que l'espèce soeur.
André

marray

#13
Citation de: Atriplex le Juillet 28, 2016, 11:59:17
Petite remarque en passant: le tableau des plantes-hôtes illustre un "problème" fort intéressant (valable pour la plupart des espèces de Lépidos): alors que nous, nous classons ces plantes dans des familles différentes, elles ont cependant semble-t-il des points communs, puisqu'elles conviennent à cette chenille. Des points communs dans leur composition, a priori. Je ne sais pas si cela a été étudié...
Gérard
Il semble que oui puisqu'on peut lire dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Bordeaux, Tome 145, (N.S.) n° 38 (1) 2010 : 23-30, une citation de (DESCIMON et al., 2001) indiquant que toutes ces plantes sont "caractérisées par la présence de composés protecteurs, des glucosides iridoïdes". (Je me souviens, à cet égard, de recherches faites par le CIRAD sur la tordeuse de la grappe et de l'extraordinaire étude sur les récepteurs antennaires de ce papillon afin de détecter justement dans quelles zones du cerveau, et comment, étaient perçus les stimuli chimiques émis par les plantes sur lesquelles les femelles déposaient leurs œufs).

Ajyx

#14
...Certes, Marray,

...Mais ça n'explique pas, par exemple, pourquoi une espèce monotypique comme la Proserpine choisit de ne pondre que sur A. pistolochia en France et sur A. paucinervis et A. pistolochia en Espagne alors que ces deux plantes sont présentes dans ces deux pays et doivent logiquement présenter toutes deux les mêmes substances attractives  ???
André

marray

Citation de: Ajyx le Juillet 29, 2016, 00:05:26
...Mais ça n'explique pas, par exemple, pourquoi une espèce monotypique comme la Proserpine choisit de ne pondre que sur A. pistolochia en France et sur A. paucinervis et A. pistolochia en Espagne alors que ces deux plantes sont présentes dans ces deux pays

Bien sûr que cela n'apporte pas de réponse à la question que tu te poses. Mais je ne faisais que répondre à celle d'Atriplex.
Mais pour en revenir à Proserpine, qui ne me fait pas le plaisir de fréquenter ma région et que, l'ayant fort peu vue, je connais assez mal, elle présente beaucoup de sous espèces et je crois savoir que c'est surtout Zerynthia rumina medisicate (et plus localement Z. r. honoratii) qui fréquentent la France méditerranéenne alors que ce serait d'autres sous-espèces qu'on trouverait en Espagne. Mais je reconnais que ce n'est pas une explication suffisante (et peut-être pas une explication du tout)..

Ajyx

Citation de: marray le Juillet 29, 2016, 09:38:44
...Mais pour en revenir à Proserpine, qui ne me fait pas le plaisir de fréquenter ma région et que, l'ayant fort peu vue, je connais assez mal, elle présente beaucoup de sous espèces et je crois savoir que c'est surtout Zerynthia rumina medisicate (et plus localement Z. r. honoratii) qui fréquentent la France méditerranéenne alors que ce serait d'autres sous-espèces qu'on trouverait en Espagne...

...Tiens  ???

...D'après ma biblio récente, les sous-espèces dont tu parles ne sont que des formes, parfois très locales comme la forme honnoratii des environs de Digne ou ne concernant que les femelles (f. canteneri).
André

marray

[quote author=Ajyx link=topic=257037.msg6027664#msg6027664 date=146979915

...D'après ma biblio récente, les sous-espèces dont tu parles ne sont que des formes, parfois très locales comme la forme honnoratii des environs de Digne ou ne concernant que les femelles (f. canteneri).
[/quote]
Salut Ajyx
Bien d'accord pour l'orthographe d'Honnorat. Et le fait que l'INPN écrive "La Proserpine d'Honorat" ne constitue qu'une demi-excuse car il se trouve que je connais un peu l'histoire du personnage (par la botanique).
Pour ce qui concerne les concepts d'espèce, de sous-espèce, de variété, de forme... utilisés en systématique classique le moins qu'on puisse en dire est que l'emploi qui en est fait est souvent assez flou suivant les descripteurs. Mais il reste que si des animaux d'une même espèce présentent assez de caractères visibles différents des autres de cette même espèce, et surtout permanents à travers les générations, et que cela leur ait valu d'en être distingués par une appellation, (sous-espèce, forme ou variété peu importe), cela signifie tout de même qu'ils ont dans leur ADN des gènes que n'ont pas ceux qui ne présentent pas ces caractères. Cela ne prouve absolument pas qu'il faille attribuer à ces différences les choix qui sont faits des plantes nourricières mais le contraire n'est pas davantage certain. Alors que je n'ai pas spécialement étudié ces questions, c'était seulement cela que j'avais voulu dire.