Super Lune et photométrie

Démarré par seba, Novembre 04, 2016, 10:27:39

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seba

Citation de: FroggySeven le Novembre 24, 2016, 12:14:44
OK pour la distinction vue couleur /NB mais il y a une adaptation physiologique des cônes aussi ???

Enfin je suppose.
Car si la pupille permet de juguler un rapport de luminosité de 12x à 15x, les luminosités rencontrées en vision de jour sont bien plus différentes (je dirais bien dans les 300x entre le jour et à l'aube ou au crépuscule).

FroggySeven

ça serait intéressant de savoir s'il y a un autre aspect physiologique que la pupille, au niveau de la rétine
(genre quantité de glucose ou de je-ne-sais-quoi présente au niveau des cônes....
un peu comme l'amplification analogique du signal des pixels des capteurs),

ou si c'est juste le cerveau qui "gomme" les variations.

dioptre

Citation de: FroggySeven le Novembre 24, 2016, 13:17:55
ça serait intéressant de savoir s'il y a un autre aspect physiologique que la pupille, au niveau de la rétine
(genre quantité de glucose ou de je-ne-sais-quoi présente au niveau des cônes....
un peu comme l'amplification analogique du signal des pixels des capteurs),

ou si c'est juste le cerveau qui "gomme" les variations.


Peut -être trouveras-tu une réponse sur le site de Gatinel, un sacré spécialiste de l'oeil et pédagogue.
https://www.gatinel.com/recherche-formation/acuite-visuelle-definition/densite-spatiale-des-photorecepteurs-retiniens/
https://www.gatinel.com/recherche-formation/acuite-visuelle-definition/acuite-visuelle-resolution-et-pouvoir-separateur-de-loeil/

seba

Citation de: FroggySeven le Novembre 24, 2016, 13:17:55
ça serait intéressant de savoir s'il y a un autre aspect physiologique que la pupille, au niveau de la rétine
(genre quantité de glucose ou de je-ne-sais-quoi présente au niveau des cônes....
un peu comme l'amplification analogique du signal des pixels des capteurs),

ou si c'est juste le cerveau qui "gomme" les variations.

Bon je ne sais pas si c'est valable mais un article Wikipedia signale (sans plus de précision) que la plage de fonctionnement (pour les cônes ainsi que pour les bâtonnets) s'étend bien au-delà des possibilités de compensation de la pupille.

dioptre

Voir aussi, très intéressant
http://www.rennes.supelec.fr/ren/perso/jweiss/tv/perception/percept1.php

Qui dit entre autre :
Citation1.2 adaptation de l'œil
Pour répondre à ces domaines d'éclairement et de contraste, l'œil s'adapte à la luminance moyenne présente dans son champ de vision (lumière d'adaptation) et ce par 2 processus distincts :
a)par réaction instinctive, le diamètre de la pupille varie en fonction de la lumière d'adaptation en diminuant lorsque celle-ci augmente. Cela équivaut à restreindre la plage de luminance perçue.
b)par une variation de la sensibilité moyenne de la rétine qui traduit d'une manière non linéaire l'éclairement en sensation de luminosité (effet Stiles-Crowford).
La correction de sensibilité se fait de manière progressive, lorsque l'éclairement moyen d'adaptation varie brusquement, l'œil met un certain temps à s'adapter ; ce temps peut être de l'ordre de la minute, voire plus.

dioptre

Ce fameux effet Stiles-Crowford Gatinel l'aborde ici vers la fin de la page :
https://www.gatinel.com/recherche-formation/pupille-irienne/

jdm

 Je ne sais pas si il y a un rapport, mais si l'on sort d'un endroit assez lumineux pour observer les étoiles, il faut plusieurs minutes pour acquérir le maximum de sa vision nocturne...
dX-Man

seba

Citation de: jdm le Novembre 24, 2016, 16:05:33
Je ne sais pas si il y a un rapport, mais si l'on sort d'un endroit assez lumineux pour observer les étoiles, il faut plusieurs minutes pour acquérir le maximum de sa vision nocturne...

Oui les bâtonnets sont "saturés" en haute lumière et il faut 20 ou 30 minutes une fois qu'on est dans l'obscurité pour qu'ils soient totalement opérationnels.
Mais si on s'intéresse juste aux cônes, la question est de savoir s'ils ont une capacité d'adaptation entre une forte luminosité et une faible luminosité (genre au soleil puis en soirée).

FroggySeven

Autant c'est effectivement évident (qui on y pense, ce qui n'avait pas été mon cas ;) ) pour les batonnets
(mais quel est le processus en cause ???)

autant je n'ai pas trouvé trace d'une éventuelle adaptation des cônes
(de ce que j'ai compris l'effet de Stiles-Crawford n'a rien à voir avec une adaptation au flux lumineux :

CitationCe phénomène repose sur un modèle optique physiologique pour lequel  les photorécepteurs rétiniens agissent individuellement comme de petites « fibres optiques » : ce modèle est fondé sur l'aspect des segment externe des photorécepteurs, dont la longueur peut atteindre quelque dizaines de microns. La probabilité de capturer des photons incident est plus élevée si leur angle d'incidence est plus faible (et maximale si les photons ont un trajet parallèle à l'axe des photorécepteurs). Au-delà d'un certain angle d'incidence, la probabilité de capture s'amenuise. Ainsi, les rayons lumineux (qui matérialisent le trajet des photons) sont plus efficaces quand ils sont réfractés par le centre de la zone optique que par la périphérie de celle-ci. Il a été cependant démontré que les bâtonnets sont extrêmement sensibles à la lumière (un bâtonnet peut réagir la stimulation d'un quantum d'énergie élémentaire soit un seul photon !). Néanmoins, le phénomène de Stiles Crawford a été vérifié expérimentalement (Baron WS, Munnerlyn C. Predicting visual performance following excimer photorefractive keratectomy. Refract Corneal Surg, 1992;8:355-362), et modélisé comme un « filtre d'apodisation », pondérant favorablement les rayons réfractés au centre de la pupille vis-à-vis de ceux réfractés par sa périphérie

seba

Citation de: FroggySeven le Novembre 25, 2016, 00:29:32
Autant c'est effectivement évident (qui on y pense, ce qui n'avait pas été mon cas ;) ) pour les batonnets
(mais quel est le processus en cause ???)

autant je n'ai pas trouvé trace d'une éventuelle adaptation des cônes
(de ce que j'ai compris l'effet de Stiles-Crawford n'a rien à voir avec une adaptation au flux lumineux :

La molécule sensible dans les bâtonnets est la rhodopsine qui est saturée par forte lumière.
Pour qu'elle redevienne fonctionnelle, à l'obscurité, ça prend du temps (on parle généralement de 20 minutes pour une efficacité à 100%).

Pour les cônes je ne trouve rien non plus, mais comme ils sont actifs dans un large rapport de luminosité (beaucoup plus que les 12x à 15x régulés par la pupille) et qu'on n'est pas "surexposé" au soleil ni "sous-exposé" dans un intérieur assez sombre par exemple, il doit y avoir un mécanisme de compensation (à quel niveau : cônes, transmission du signal, traitement par le cerveau ? Aucune idée).

FredEspagne

Une curiosité de la rétine: elle est plus sensible à la périphérie de la fovea (la zone la plus détaillée) qu'au niveau de la fovea elle-même. C'est un peu comme les capteurs confetti avec beaucoup de MPx comparés au capteurs FF. C'est pour cela qu'en observation atronomique à l'oeil nu, on conseille fortement d'éviter de fixer la cible mais de regarder un peu à côté pour voir les étoiles peu lumineuses.
35 ans de film et labo argentique , 21 de numérique

jaric

Citation de: seba le Novembre 25, 2016, 07:02:24
Pour les cônes je ne trouve rien non plus, mais comme ils sont actifs dans un large rapport de luminosité (beaucoup plus que les 12x à 15x régulés par la pupille) et qu'on n'est pas "surexposé" au soleil ni "sous-exposé" dans un intérieur assez sombre par exemple, il doit y avoir un mécanisme de compensation (à quel niveau : cônes, transmission du signal, traitement par le cerveau ? Aucune idée).

Il faut tout de même noter que les cônes sont beaucoup moins sensibles que les bâtonnets, et que par faible niveau d'éclairement, toute notion de couleur disparaît, car seuls ces derniers restent actifs.
D'où le dicton la nuit tous les chats sont gris...

FroggySeven

Citation de: FredEspagne le Novembre 25, 2016, 08:51:27
Une curiosité de la rétine: elle est plus sensible à la périphérie de la fovea (la zone la plus détaillée) qu'au niveau de la fovea elle-même. C'est un peu comme les capteurs confetti avec beaucoup de MPx comparés au capteurs FF. C'est pour cela qu'en observation atronomique à l'oeil nu, on conseille fortement d'éviter de fixer la cible mais de regarder un peu à côté pour voir les étoiles peu lumineuses.

1) Cette histoire d'étoiles qu'on doit regarder de côté, c'est dû à ça (cf ci-dessus faible sensibilité fovéa)

2) ou bien au point aveugle/tache de Mariotte/papille optique ?

Est-ce que les deux jouent selon l'objet (typiquement 1 pour Andromède et 2 pour une étoile ) ?

seba

C'est la fovéa (pas de bâtonnets dans cette zone).
C'est pareil pour une étoile ou Andromède.

FroggySeven

A priori il y a pourtant deux zones aux proriétés distinctes, non ???

une sans bâtonnets mais avec beaucoup de cônes (fovéa)

et l'une sans rien du tout (point aveugle/tache de Mariotte/papille optique)

seba

Citation de: FroggySeven le Novembre 25, 2016, 19:35:51
A priori il y a pourtant deux zones aux proriétés distinctes, non ???

une sans bâtonnets mais avec beaucoup de cônes (fovéa)

et l'une sans rien du tout (point aveugle/tache de Mariotte/papille optique)

Oui.
Le point aveugle correspond à l'insertion du nerf optique. il ne comporte ni cônes ni bâtonnets.

seba

Et une question qui peut paraître idiote mais qui est très sérieuse.
En ce moment j'ai plein de mouches dans ma chambre à coucher.
Elles décollent et volent à travers la pièce, atterrissent aussi bien au plafond qu'aux murs. Tout ça dans le noir complet.
Comment font-elles ?

Franciscus Corvinus

Les flux d'air changent a proximité des surfaces.

FroggySeven

Il me semble que les pilotes d'hélico peuvent atterrir sans visibilité grâce à cet effet de sol
C'est certes une cause d'accidents aussi, mais c'est ce qui se passent parfois quand il atterrissent dans un désert
(ça porte un nom genre "black out" ou autre... je n'arrive pas à m'en souvenir).

En plus, les mouches ont une capacité à se cogner (contre une vitre par exemple) sans dommage.