Comment gérer ce genre de situation : Ciel clair et sol "sombre"

Démarré par togmuhoni, Novembre 25, 2017, 18:50:26

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togmuhoni

SAlut à tous,

J'aurais une petite question. J'ai fait quelques recherches sans vraiment trouver de réponses.
C'est un petit souci que j'ai depuis pas mal de temps.

Il s'agit de prendre une photo d'une situation de paysage surtout avec un ciel assez lumineux et un "sol" (type pelouse) assez coloré... lorsqu'on le regarde.
Mais dès que l'on prend la photo, forcément, soit on fait la mise au point sur le sol et le ciel est cramé, soit la mise au point sur le ciel et le sol est totalement sombre.

J'ai essayé de jouer sur la balance des blancs, l'exposition, la luminosité... mais je n'arrive pas à trouver un réglage qui me convienne.

Est-ce que vous auriez quelques conseils à ce sujet ?

En vous remerciant beaucoup par avance

amicalement

Lechauve

en régle générale +2 pour le sol...
2 pdv une pour le ciel et une pour le sol et ensuite tu fais ta soupe avec ton logiciel de traitement d'image préféré.
Ou alors un filtre + pour le sol.
La photo: que de la lumière...

jmk

Citation de: togmuhoni le Novembre 25, 2017, 18:50:26
Il s'agit de prendre une photo d'une situation de paysage surtout avec un ciel assez lumineux et un "sol" (type pelouse) assez coloré... lorsqu'on le regarde.
Mais dès que l'on prend la photo, forcément, soit on fait la mise au point sur le sol et le ciel est cramé, soit la mise au point sur le ciel et le sol est totalement sombre.

Il faut "séparer" la mesure d'exposition avec la mise au point. Il faut procéder en deux étapes, définir l'exposition de la scène et ensuite faire la mise au point (et enfin décadrer si besoin).

Pour ce type de photo (paysage), on a tout le temps de procéder de la sorte. :)

seba

Oui mais entre le ciel trop clair ou le sol trop sombre, que choisir ?

jmk

Citation de: Lechauve le Novembre 25, 2017, 18:55:21
2 pdv une pour le ciel et une pour le sol et ensuite tu fais ta soupe avec ton logiciel de traitement d'image préféré.

Si on en arrive là pour une photo "normale", il vaut mieux arrêter tout de suite la photo !  ;D ;D

Exemple


seba

Citation de: jmk le Novembre 25, 2017, 19:47:03
Si on en arrive là pour une photo "normale", il vaut mieux arrêter tout de suite la photo !  ;D ;D

Là le ciel est bleu (+ brumeux), mais en cas de ciel gris ou blanc, le contraste entre le ciel et le paysage est beaucoup plus important.

jmk


barberaz

Citation de: seba le Novembre 25, 2017, 19:38:01
Oui mais entre le ciel trop clair ou le sol trop sombre, que choisir ?

Tu shootes en RAW et joues avec le décalage d'expo en mode A, souvent paramètrable sur une molette. Ou bien passe en mode M, parfois plus pratique encore sur une série de photos.

emvri85

#8
Ce fil rejoint celui-ci : https://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,275910.0.html

Note : on ne parle pas de mise au point, mais d'exposer correctement hautes et basses lumières.

Le problème qui se pose, c'est la restitution correcte de la dynamique de la scène photographiée.
En photo de paysage, bien souvent cette dynamique, c'est à dire l'écart de luminosité entre zones les plus claires (le ciel) et les zones les plus sombres (le premier-plan) excède la dynamique du capteur (et cela même avec des capteurs de dernière génération). L'appareil photo ne voit pas comme l'œil humain qui est capable de discerner du détail à la fois dans les zones très sombres et très claires.

Pour y remédier, 3 grandes solutions qui peuvent éventuellement se combiner dans les cas difficiles :

- faire une seule vue et jouer en post-traitement avec les curseurs de récupération des hautes et basses lumières, de manière globale ou locale.
Attention, cette technique ne peut se faire que dans une certaine limite, à trop tirer sur les curseurs les résultats ne sont pas forcément heureux.
Dans tous les cas, à la prise de vue, il est primordial de ne pas cramer de manière irrémédiable les hautes lumières (se servir des alertes de surexposition sur l'écran arrière ou de l'histogramme, et corriger l'exposition au besoin).
Si la dynamique de la scène est très élevée, il faut une technique de prise de vue plus élaborée :

- faire plusieurs vues en faisant varier l'exposition (bracketing d'exposition), puis les assembler en post-traitement (HDR, fusion d'exposition de Photoshop ou Lightroom...)
Inconvénients: pas de maitrise du résultat final à la prise de vue, nécessité du trépied, nécessité de maitriser ces techniques de post-traitement, résultat pas forcément heureux si la technique n'est pas maitrisée

- utiliser un filtre dégradé à la prise de vue. On place la partie sombre du filtre sur le ciel, ce qui permet de réduire la dynamique de la scène et d'exposer correctement la photo en une seule prise de vue.
Cette technique a largement ma préférence par rapport la multiexposition, car elle permet d'obtenir un résultat immédiat et un post-traitement réduit au minimum.
Inconvénient : il faut une ligne de démarcation relativement linéaire (problème très relatif en fait, dans ma pratique il est exceptionnel que je ne trouve pas de solution pour filtrer).


psbez

Bien d'accord avec emvri85. "Du temps de l'argentique" ( expression favorite des anciens combattants ! ), avec du film diapo difficile à exposer, surtout dans ces situations de fort contraste, les filtres dégradés Cokin ont été vulgarisés avec succès et très utilisés avec de bons résultats pour réduire les dynamiques "insupportables" au film.
Non seulement avec les filtres dégradés gris et bleu, mais aussi avec d'autres couleurs dont le tabac qui donne en plus au paysage un bel effet de coucher de soleil.
Je les ai toujours et je les utilise régulièrement en numérique en jouant aussi sur les deux densités disponibles... Je préfère cette vieille méthode pragmatique à l'HDR pas facile à bien maîtriser.

emvri85

Sur le sujet des filtres colorés, je ne te rejoins pas : jamais de filtres colorés pour ma part, il suffit d'attendre les belles lumières et que le ciel s'embrase.

egtegt²

Bonjour, tu n'as pas indiqué si tu utilisais un logiciel de post traitement. Si ça n'est pas le cas, il n'y a pas beaucoup de solutions. Sur Nikon, tu peux monter le D-Lightning (je suppose que les autres marques font la même chose mais je ne connais pas le terme) qui va te permettre justement de baisser l'exposition des hautes lumière et monter celle des ombres. Mais il ne faut pas s'attendre à des miracles.

Si tu utilises un logiciel de post traitement, tu peux soit baisser l'exposition des hautes lumières, soit utiliser des modifications locales pour diminuer l'exposition du ciel.

Un petit exemple : Ma photo de départ

egtegt²

Et après correction dans DXO Photolab

La photo est sans grand intérêt, et le traitement final largement améliorable, mais c'était juste pour donner un exemple de ce qui est faisable.

Franciscus Corvinus

Citation de: togmuhoni le Novembre 25, 2017, 18:50:26
Il s'agit de prendre une photo d'une situation de paysage surtout avec un ciel assez lumineux et un "sol" (type pelouse) assez coloré... lorsqu'on le regarde.
Mais dès que l'on prend la photo, forcément, soit on fait la mise au point sur le sol et le ciel est cramé, soit la mise au point sur le ciel et le sol est totalement sombre.

J'ai essayé de jouer sur la balance des blancs, l'exposition, la luminosité... mais je n'arrive pas à trouver un réglage qui me convienne.
Ton probleme est un probleme d'exposition. La mise au point, qui affecte les zones floues ou nettes, ne change pas l'exposition. La balance des blancs non plus. Ce qui marche, c'est le décalage d'exposition.

Ton capteur est capable d'encaisser de grands écarts de luminosité, mais pas autant que notre oeil. Le cas de figure le plus fréquent est que le contraste de la scene ne dépasse pas ce que le capteur peut enregistrer fidelement. Dans ce cas vérifie que ton histogramme ne sature pas*.

Si cet écart est trop grand, tu dois choisir: soit tu bouches les ombres et garde de la matiere dans les hautes lumieres (cas général); soit tu brules les hautes lumieres et gardes de la matiere dans les ombres (cas des contre-jour). Le meilleur moyen de savoir quand c'est brulé/bouché est de voir l'histogramme, mais certains appareils font clignoter les zones en question. Décale l'exposition (+ ou -) tant que tu n'as pas ce que tu veux.

*un histogramme saturé présente un pic dans sa derniere colonne, a droite. Un histogramme ouché présente un pic dans la premiere colonne, a gauche.


Didier_Driessens

et le bon vieux filtre "dégradé de gris", vous en faîtes quoi ?  Cela reste très utile dans ce genre de prise de vue !

Didier

jmk

Citation de: Didinou le Novembre 26, 2017, 09:32:13
et le bon vieux filtre "dégradé de gris", vous en faîtes quoi ?  Cela reste très utile dans ce genre de prise de vue !

Didier

Ça c'est une solution lorsqu'on a compris ce qu'il faut mettre en œuvre pour capter une scène dont la dynamique est comprise dans le capteur  ;)

togmuhoni

Bonjour à tous,

Merci à tous pour toutes ces très précieuses informations qui m'ont vraiment éclairées sur le sujet. Je ne connaissais pas la techinque du bracketting notamment et en complément, je n'avais jamais particulièrement pensé au coté des filtres !!!

Y'a plus qu'à maintenant !!!  ;D ;D

Merci encore et très bonne journée !!

pichta84

Bonjour,
c'est typiquement pour résoudre ce problème qu'on utilise la HDR. (elle est aussi utilisée très souvent pour faire des jeux de couleurs irréelles mais ça n'est pas conçu pour ça au départ. Il est possible de faire de la pseudo HDR à partir du Raw, car effectivement le capteur supporte des écarts de luminosité plus grands que ce que restitue un écran ou pire du papier. Mais c'est plus limité que la HDR vraie qui nécessite plusieurs Raw à différente expo.
J'ai donné quelques explication ici :  https://photo2bee.jimdo.com/labo/labo-num%C3%A9rique/hdr/

Avec la dernière version de RawTherapee, je fais du tone mapping directement sur un Raw, ça fonctionne bien si les écarts de luminosité ne sont pas trop important. Il est préférable de légèrement sous exposer les Raw à la prise de vue (le cramé c'est cramé, c'est fichu).

psbez

Je ne veux pas insister trop "lourdement" mais les dix ( 10 ) différentes combinaisons possibles avec les 2 filtres dégradés gris et les 2 dégradés bleus permettent de gérer parfaitement ces gros écarts de luminosité dans les paysages où la ligne d'horizon est grossièrement horizontale. N'oubliez pas que le porte filtre Cokin permet d'utiliser 2 filtres simultanément.
Le seul problème que j'ai avec les grands angles modernes c'est que le diamètre du filetage de ces objectifs est généralement plus grand que celui des objectifs de l'argentique, or les grands filtres pros de Cokin sont beaucoup plus chers...

Seb Cst

#19
Je pense que notre ami jmk (et barberaz aussi) a parfaitement défini le problème posé par l'auteur du fil et de la question.

Il y est question de mesurer la lumière correctement, mais aussi de faire la mise au point sur le sujet. Or certains semblent avoir éludé cette partie du problème dans leur réponse, sans arrière-pensée cependant, simplement parce qu'ils maîtrisent cet aspect de la prise de vue.

En effet comme dit jmk il faut s'entraîner à mémoriser l'exposition, tout en faisant la mise au point ailleurs. Les boutons de contrôle du boîtier servent à cela.
La maîtrise de l'exposition est en fait un long chemin, et il n'y  a pas besoin de recourir au HDR en général. En revanche travailler en RAW est une nécessité afin de se garder une marge de manœuvre en post-traitement.

Deux exemples typiques sur le terrain.

1. ciel et lumières stables, terrain lisible.

*On mesure l'exposition grâce à la zone de visée (pondérée centrale ou spot) et on appuie sur le bouton de mémorisation d'expo.
Il est possible de faire une moyenne entre le ciel et le sol.
Pour cette étape il existe de nombreuses variantes tant côté appareil que pour la scène choisie. La pratique, encore la pratique.
*Ensuite on fait la mise au point (manuelle ou AF) sur son sujet.
*On cadre définitivement et on déclenche.

2. ciel changeant, lumière fugace, terrain lisible.

On intervertit l'ordre du protocole.
*Mise au point mémorisée.
*Exposition mémorisée au dernier moment, lorsque la lumière nous semble la plus propice, puis déclenchement.
Notons que cet ordre fonctionne bien dans la plupart des cas en paysage. Seulement l'ordre contraire est plus pratique au niveau des commandes. J'ai pris l'habitude de faire l'expo avant la mise au point.

3. Si la lumière est changeante et que le motif sur le terrain l'est aussi (sujet mobile dans un décor fixe par exemple), il n'y a plus qu'à avoir de bons réflexes. Même en paysage.
Et là on est content de s'être entraîné avant. Et de travailler en RAW encore une fois.
Le bracketing peut être un outil supplémentaire en cas de doute. Comme cela fut évoqué.

Un petit point concernant la mesure de la lumière. Avec l'expérience on arrive à faire une moyenne bien choisie entre le ciel et le sol.
Sinon il y a un fil de 50 pages sur le calage à droite de l'histogramme: bon courage pour la lecture.


Seb Cst

Au passage j'oubliais: jmk tu as fait une très belle prise au col de Palmarella. Lumière difficile mais bien choisie.
Une prise de risque payante.

emvri85

#21
Ma pratique est très différente et je ne m'embête absolument pas à utiliser la mesure d'exposition pondérée centrale, ni le bouton de mémorisation d'expo.

La question essentielle à se poser en photo de paysage est de savoir estimer la dynamique de la scène photographiée :
- ai-je une dynamique très élevée que va avoir du mal à encaisser le capteur, avec un premier-plan très sombre et un ciel très lumineux ?
- si cette dynamique est moyennement élevée, aurai-je la possibilité d'une récupération logicielle en post-traitement ?

Si la réponse à la première question est oui, je filtre à la prise de vue avec un filtre dégradé, en choisissant la gradation adaptée à la scène et au rendu que je souhaite.
Et là le travail de la cellule étant facilité, la mesure matricielle donne des résultats exploitables dans plus de 95% des cas, il est rare de devoir faire des corrections massives d'exposition.
Bien sûr, il faut là aussi un peu de pratique pour estimer d'emblée la difficulté de la prise de vue, la possibilité de récupération logicielle et la pertinence d'un filtrage.

Un exemple sur cette image faite au coucher du soleil : sans filtre, en exposant pour le premier-plan, le ciel est bien inintéressant (même en développant en linéaire, il faut vraiment beaucoup tirer sur les curseurs pour obtenir un résultat guère convaincant) :

emvri85

J'ajoute donc un filtre dégradé (un 0.9 soft), et aussi un pola pour supprimer un peu de reflet sur l'eau et faire ressortir des tonalités chaudes dans le ciel, mesure matricielle, le résultat est immédiat avec un rendu du ciel qui me convient :

Seb Cst

#23
Moi j'ai laissé tomber le polarisant il y a longtemps: en numérique+grand-angle j'ai remarqué que cela dégradait les bords de l'image.
Qui plus est, il manque d'homogénéité au grand-angle pour assombrir un ciel et je préfère jouer sur la couche bleue en post-traitement.
Pour traiter un reflet il reste indispensable.
(Mais ce n'est en aucun cas une sentence quant à la pratique d'autrui)

Et je n'ai jamais utilisé de filtre dégradé: pas toujours facile de l'adapter au motif et le porte-filtre et un frein à la maniabilité.

En montagne j'ai toujours privilégié la portabilité, la maniabilité, et la réactivité. Je cherche des lumières et nuages fugaces et les aborde comme un reportage.
Concernant la question initiale je ne suis pas sûr que notre ami ait une longue pratique de la photographie et il lui sera formateur de s'entraîner à mémoriser l'exposition en toutes circonstances.

Sur ta photo en exemple emvri85, très bonne soit dit en passant (j'aurais quand même coupé un bout du premier plan), je suis presque sûr que le RAW peut donner un excellent résultat sans filtre dégradé. Mais tous les logiciels de dématriçage ne se valent pas, notamment en ce qui concerne leur ergonomie et leurs possibilités de retouches locales. C'est aussi une partie de l'apprentissage photo pour notre ami.
Mais bon tu n'es plus sur le terrain, et moi je n'y étais pas à ta place, c'est une hypothèse basée sur ma propre expérience, et peut-être n'aurons nous jamais la réponse pour cette scène-ci.

PS: c'est les Lofoten ?

jmk

Citation de: Seb Cst le Novembre 26, 2017, 17:21:47
Je pense que notre ami jmk (et barberaz aussi) a parfaitement défini le problème posé par l'auteur du fil et de la question.

Merci :)

Citation de: Seb Cst le Novembre 26, 2017, 17:30:39
Au passage j'oubliais: jmk tu as fait une très belle prise au col de Palmarella. Lumière difficile mais bien choisie.
Une prise de risque payante.

Et Merci  ;)

ChatOuille

Citation de: Seb Cst le Novembre 26, 2017, 19:38:14
en numérique+grand-angle j'ai remarqué que cela dégradait les bords de l'image.
En GA il faut faire très attention. D'abord risque de vignettage et pour le ciel on risque aussi du banding.

Seb Cst

#26
Je t'en prie jmk, on est là pour faire avancer le truc, sinon à quoi bon être sur un forum.
La description de notre ami emvri85 est intéressante: c'est une pratique très différent basée sans doute sur une longue habitude du filtre dégradé, et sur une recherche posée et réfléchie du motif.

Oups les messages se croisent: pour répondre à Chatouille, pour le vignetage cela dépend fortement de l'objectif, mais c'est vrai qu'en dessous de 20mm (ou équivalent) il est difficile à éviter. On peut aussi le chercher: j'ai appris à l'apprécier, il ferme l'image agréablement dans certains cas.

seba

S'il y a du vignettage avec un filtre polarisant, c'est dû à la monture du filtre.
Normalement il est assez brutal.

Seb Cst

En fait je ne suis pas sûr d'avoir bien interprété la remarque de Chatouille.
En effet une monture de filtre trop épaisse génère un "crop" assez brutal. Et les montures minces sont impossibles à manipuler avec des gants.

Seb Cst

Une précision  [at]  Seba.
Quand je parlais de manque d'homogénéité au grand-angle (polarisant) je ne parlais pas du vignetage de la monture mais du fait que la zone polarisée du ciel ne couvre pas toute l'image.
Quand je travaillais en argentique noir et blanc j'empilais deux filtres: Orange+Polarisant. On perd quasi 3 diaphs.

En noir et blanc numérique plus besoin; le ciel se traite par la couche bleue, on gagne 3 diaphs  et la granulation apparente est plus fine qu'avec du Tmax100 même en 4.5x6, ce qui fait que je n'emmène plus le trépied.

Si par hasard j'estime que je rate une prise de vue par manque de trépied alors j'ai toujours des chaînes et un fouet à domicile pour m'auto-flageller.

Autre réflexion; en jouant sur la couche bleue et le jaune on peut rééquilibrer une partie des problèmes d'exposition rencontrés en paysage.
Notamment le fameux cas du ciel bleu pâle et du sol vert printanier. Bien gérée cette manipulation par couches est redoutable car elle demeure invisible pour le spectateur, contrairement aux masquages locaux.
En cumulé avec une exposition précise c'est un atout de plus.
Un léger assombrissement du bleu avec un léger éclaircissement du jaune (le vert de nos paysages est bien souvent à forte dominante jaune au niveau du spectre examiné dans un logiciel, bien que nous le voyons comme vert) fait partie des critères à considérer au moment de la prise de vue.

seba

Citation de: Seb Cst le Novembre 26, 2017, 21:13:56
Quand je parlais de manque d'homogénéité au grand-angle (polarisant) je ne parlais pas du vignetage de la monture mais du fait que la zone polarisée du ciel ne couvre pas toute l'image.

Oui.
J'ai d'ailleurs fait ces photos au fisheye + polarisant, à titre de démonstration.
A droite le filtre polarisant assombrit la zone polarisée, on voit bien la bande qui ici passe par le zénith car le soleil est sur l'horizon à droite.

Seb Cst

Super, merci pour cette illustration ! Je n'en ai pas sous la main d'aussi parlante. J'usais au minimum d'un 20mm à l'époque du polarisant...

emvri85

Citation de: Seb Cst le Novembre 26, 2017, 19:38:14
Qui plus est, il manque d'homogénéité au grand-angle pour assombrir un ciel et je préfère jouer sur la couche bleue en post-traitement.
Pour traiter un reflet il reste indispensable.
Un polarisant ne devrait pas être utilisé pour assombrir un ciel (cela devrait être plutôt considéré comme un effet indésirable), mais bien pour atténuer ou supprimer les reflets (sur l'eau, la végétation...), et aussi redonner du peps en boostant certaines tonalités chaudes.

Citation de: ChatOuille le Novembre 26, 2017, 19:54:53
En GA il faut faire très attention. D'abord risque de vignettage et pour le ciel on risque aussi du banding.
Effectivement comme le montre Seba, le problème c'est l'effet inégal de polarisation qui est encore plus visible en UGA/ GA, à 90° par rapport au soleil, par forte luminosité et avec un ciel sans nuages.
En paysage, un pola est un filtre très utile, mais il doit donc s'utiliser avec discernement : on l'évitera lorsque toutes ces conditions sont réunies, et avec beaucoup de précaution dans toutes les situations intermédiaires.

(note : on s'éloigne du sujet initial, ce n'est pas un pola qui va régler les problèmes de dynamique très élevée...)

Citation de: Seb Cst le Novembre 26, 2017, 19:38:14
PS: c'est les Lofoten ?
Yes, c'est la célèbre ville de Reine
(voir : https://www.flickr.com/photos/emvri85/albums/72157665652841411, je te laisse chercher les images non filtrées, il n'y en a pas beaucoup ;))

Citation de: jmk le Novembre 25, 2017, 18:57:17
Pour ce type de photo (paysage), on a tout le temps de procéder de la sorte. :)
Hum, pas toujours, comme l'a écrit Seb Cst, en paysage les belles lumières peuvent être très fugaces et il faut souvent être très réactif.

seba

Citation de: emvri85 le Novembre 26, 2017, 23:24:54
Un polarisant ne devrait pas être utilisé pour assombrir un ciel (cela devrait être plutôt considéré comme un effet indésirable), mais bien pour atténuer ou supprimer les reflets (sur l'eau, la végétation...), et aussi redonner du peps en boostant certaines tonalités chaudes.

En fait, dans ce but, c'est très efficace si on vise la bonne zone, en évitant les grand-angles donc.
Pour le ciel et le voile atmosphérique.

ChatOuille

Citation de: Seb Cst le Novembre 26, 2017, 20:05:43
En fait je ne suis pas sûr d'avoir bien interprété la remarque de Chatouille.
C'est pas moi qui a parlé le premier de vignetage. J'ai juste voulu répondre. L'effet pola ne produit pas de vignetage, mais des irrégularités d'assombrissement qui peuvent être très gênantes avec un GA. C'est l'épaisseur du filtre qu'il faut aussi surveiller avec un GA. Mais tout cela a été dit.

togmuhoni

Bonsoir,

Que de lecture, pour mon plus grand plaisir !!!!
Merci tout d'abord à vous pour toutes les réponses assez variées mais qui ont l'énorme avantage me m'expliquer les différentes solutions la prise de vue ou en post-traitement (ou en combinant les deux).

Comme le disait Seb cst, je n'ai pas une énorme pratique. On va plutôt dire que cela fait un petit moment que je prends des photos mais de manière "automatique".

Cela m'a ouvert plein de possibilité de travailler et je m'en réjouis d'avance

encore merci

très amicalement

Yannick