Les Kodak DCS à monture Nikon

Démarré par Maoby, Mai 19, 2020, 13:09:45

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amonre

Je trouve ce fil par hasard et je le trouve très intéressant. Je me souviens (un peu) de ces appareils Nikon/Kodak mais pas du prix. Combien coutaient ces monstres à l'époque ?

Maoby

Merci stratojs pour ton retour :)

Ici un autoportrait, réalisé avec le Kodak DCS 100 (1991)
Le tout premier reflex numérique! avec un capteur de 1.3 MP (1280x1024)
Et un prix vacillant entre $20,000 et $30,000 USD


Kodak DCS 100
by Marc Aubry, sur Flickr

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Salut, amonre

Les Kodak DCS 315 et 330 ( les DCS des pauvres ) coûtaient environ $9,000 US en 1998-99

Par contre, les 6 MP Kodak DCS 460 et DCS 560  était plus dans la fourchette des $28,000 à $35,000 US en 1995-98
Pour la grande majorité, les prix  se situent plus dans les $11,000 à $18,000 US
Comme pour ici, des appareils photo avec un capteur de 1.5 MP (1524x1012)

https://www.flickr.com/photos/maoby/albums/72157714353834708

Avec un superbe écran arrière :)


Kodak DCS 200 (1992) / Kodak DCS 420 (1994)
by Marc Aubry, sur Flickr


stratojs

Citation de: amonre le Mai 21, 2020, 11:29:42
... Combien coutaient ces monstres à l'époque ?

Le Pro14n 6900€ TTC boîtier nu, en juin 2003 à Paris.
Et une photo faite au 760C.

amonre

Merci pour tes informations mais à ce que je vois sur les faces arrières que tu montres, il n'y a pas d'écran de visualisation. Quel était alors l'intérêt d'un appareil numérique d'un tel prix par rapport à un argentique de haut de gamme (Nikon F4 par exemple) ?

Verso92

Citation de: amonre le Mai 21, 2020, 18:09:23
Merci pour tes informations mais à ce que je vois sur les faces arrières que tu montres, il n'y a pas d'écran de visualisation. Quel était alors l'intérêt d'un appareil numérique d'un tel prix par rapport à un argentique de haut de gamme (Nikon F4 par exemple) ?

Envoi instantané des photos aux rédactions.

Maoby

L'intérêt du numérique ne se limite pas à un écran !

L'un des attraits majeur était la vitesse de transmission des photographies prises à travers le monde.
D'être le premier à transmettre l'information, au début des années 90's, c'était révolutionnaire.
En 1994, le Kodak AP NC2000 Pro est  développé en exclusivité pour Associated Press


Kodak AP  NC2000 Pro (1994)
by Marc Aubry, sur Flickr

https://www.youtube.com/watch?v=0BwQ9jS1xKc
http://camera-wiki.org/wiki/Kodak_NC2000
https://www.digitalkameramuseum.de/en/cameras/item/kodak-ap-nc2000

Par la suite, les Kodak DCS 520 et DCS 315 de 1998, furent les premiers DSLR avec un écran arrière


Kodak DCS 520 (1998)  / Kodak DCS-315 (1998)
by Marc Aubry, sur Flickr


luistappa

Citation de: Maoby le Mai 21, 2020, 22:36:29
L'intérêt du numérique ne se limite pas à un écran !

L'un des attraits majeur était la vitesse de transmission des photographies prises à travers le monde.
D'être le premier à transmettre l'information, au début des années 90's, c'était révolutionnaire.
En 1994, le Kodak AP NC2000 Pro est  développé en exclusivité pour Associated Press
...
Effectivement pouvoir mettre dans le journal une photo prise peu avant le bouclage n'avait pas de prix...
Avant il y avait bien d'autre techniques mais il fallait développer le film et/ou même tirer la photo.
Pour les photographes en manque de moyen ou pour passer de la qualité, il restait la débrouille:
On fonce avec la bobine à l'aéroport international le plus proche, on la confie à une hôtesse dont le vol va partir, le journal la récupère quelques heures après à l'atterrissage et là faut foncer au labo!
Nikon F6/D500/Z5 - Sony A7II

sabonis

Citation de: luistappa le Mai 22, 2020, 04:48:55
Effectivement pouvoir mettre dans le journal une photo prise peu avant le bouclage n'avait pas de prix...
Avant il y avait bien d'autre techniques mais il fallait développer le film et/ou même tirer la photo.
Pour les photographes en manque de moyen ou pour passer de la qualité, il restait la débrouille:
On fonce avec la bobine à l'aéroport international le plus proche, on la confie à une hôtesse dont le vol va partir, le journal la récupère quelques heures après à l'atterrissage et là faut foncer au labo!

Autres temps, autres moeurs...de nos jours ca fait sourire  :)

Maoby

Citation de: sabonis le Mai 22, 2020, 14:26:55
Autres temps, autres moeurs...de nos jours ca fait sourire  :)

Oui, je me souviens vaguement de l'époque où on pouvait prendre l'avion librement.  ;D

Col Hanzaplast

Helveto avait raconté que la vision de Kodak pour le numérique n'était que professionnelle. Kodak vivant essentiellement des produits consommables grand public, la poule aux œufs d'or ne risquait rien.
Le problème a été le tsunami de boitiers numériques compacts, donc le marché grand public, qui n'utilisaient plus de pellicules. Je pense que Kodak avait prévu un passage du grand public au numérique en douceur sur une longue période comme trente ou quarante ans. Sauf que tout a été plié en cinq ans au début des années 2000 ! Et en 2007 est sorti l'Iphone, le chant du signe pour la pellicule.

"Le principal n'est pas que la machine fonctionne, c'est que le client croit qu'elle fonctionne."

stratojs

Citation de: luistappa le Mai 22, 2020, 04:48:55
... On fonce avec la bobine à l'aéroport international le plus proche, on la confie à une hôtesse dont le vol va partir, le journal la récupère quelques heures après à l'atterrissage et là faut foncer au labo!

Pour les rédactions sans bélinographes, on "fonçait" également à la Bourse chercher les belins expédiés par des correspondants lointains.
On faisait une note de frais salée pour les taxis. Il arrivait même qu'on loue une voiture juste pour cela! C'était avant-hier.

Maoby

Citation de: Col Hanzaplast le Mai 22, 2020, 19:30:13
Helveto avait raconté que la vision de Kodak pour le numérique n'était que professionnelle. Kodak vivant essentiellement des produits consommables grand public, la poule aux œufs d'or ne risquait rien.
Le problème a été le tsunami de boitiers numériques compacts, donc le marché grand public, qui n'utilisaient plus de pellicules. Je pense que Kodak avait prévu un passage du grand public au numérique en douceur sur une longue période comme trente ou quarante ans. Sauf que tout a été plié en cinq ans au début des années 2000 ! Et en 2007 est sorti l'Iphone, le chant du signe pour la pellicule.

Kodak était impliquée également dans les appareils photo compact, dès le tout début.
Juste à voir les, Kodak DC40 (1995)  DC50, DC20 et DC25 (1996) ou le DC120 (1997) etc...

Je crois que personne n'a vu venir, une vague aussi forte et aussi rapide.


Kodak DC40 Digital Camera  (1995)
by Marc Aubry, sur Flickr

Kodak DC40 Digital Camera  (1995)
Le Premier Kodak grand public


Les Kodak DC20 et DC25 / front view
by Marc Aubry, sur Flickr


Les Kodak DC20 et DC25 / back view
by Marc Aubry, sur Flickr

Kodak DC25 (1996) Le premier à pouvoir utiliser la CF (CompactFlash)


Les Kodak DC50 (1996) et DC120 (1997)
by Marc Aubry, sur Flickr

Les Kodak DC50 (1996) et DC120 (1997)

etc...

Col Hanzaplast

En 1996 Kodak croyait plus que jamais à la pellicule. La preuve la sortie de l'APS. Nouvelle pellicule qui demandait simplement la modification de tous les labos, mini-labs, tireuses du monde entier !
Et accessoirement le remplacement de tous les appareils photo de l'époque.
"Le principal n'est pas que la machine fonctionne, c'est que le client croit qu'elle fonctionne."

Maoby

L'implication des cinq grands de l'industrie de l'époque
Kodak, Fuji, Nikon, Canon, et Minolta. On connaît la suite ...!

La même année, en 1996, j'ai acheté un APS-C et un Numérique :)

Un Fuji

Fujifilm  Fotonex 4000 SL (1996)
by Marc Aubry, sur Flickr

Et un Kodak

Kodak DC20  (1996)
by Marc Aubry, sur Flickr


bolek

Kodak a perdu un procès contre Polaroid pour contrefaçon de brevet avec des dommages de 7 000 000 000 $. Par contre il n'a jamais su opposer efficacement ses propres brevets dans le numérique.

stratojs

#40
De plus, pendant le procès Polaroid, Kodak n'a pas obtenu le succès espéré avec les Kodak Disc dont la taille microscopique des négatifs donnait de piètres résultats sur les tirages 10x15, ce qui a rebuté le grand public jusqu'alors habitué à la qualité de négatifs 4x4. Vint ensuite le four commercial de l'APS. Mais surtout le comité de direction ne voulait pas condamner leur coeur de métier, la chimie.

helveto

Citation de: stratojs le Mai 23, 2020, 22:02:41
De plus, pendant le procès Polaroid, Kodak n'a pas obtenu le succès espéré avec les Kodak Disc dont la taille microscopique des négatifs donnait de piètres résultats sur les tirages 10x15, ce qui a rebuté le grand public jusqu'alors habitué à la qualité de négatifs 4x4. Vint ensuite le four commercial de l'APS. Mais surtout le comité de direction ne voulait pas condamner leur coeur de métier, la chimie.

Le Disc a souffert à sa conception du choix de faire un négatif le plus petit possible permettant d'obtenir une qualité de tirage convenable, d'où un appareil très petit, plat, vraiment de poche. Le hic est que les concepteurs se sont basés sur les goûts des clients américains, qui étaient peu regardants niveau qualité et se contentaient de couleurs approximatives sur des tirages 9 x 13 ou au maximum 10 x 15. Ils tablaient également sur une amélioration du grain relativement rapide grâce aux progrès technologiques, mais celle-ci a tardé ce qui a fini par lasser les clients hors USA. Pour nous, en Suisse, où les exigences des clients étaient très élevées, malgré que notre labo était le 2ème plus grand au monde après Rochester, donc très bien équipé et disposant de techniciens performants, nous souffrions beaucoup de cette piètre qualité, surtout en comparaison avec ce que nous produisions à partir de films 35mm. Mais bon, il a fallu faire avec... Et je ne vous dis pas à quoi ressemblaient les agrandissements jusqu'à 13 x 18 à partir de Disc... Le seul avantage de ce format était une automatisation beaucoup plus grande, à tous les stades du traitement, les Disc étant embrochés par lot de 50 sur des tringles tout au long du processing.

Quant au format APS, dans lequel j'ai été passablement impliqué dès sa conception, c'est une autre histoire, complexe et passionnante...

Amicalement

helveto

seba

Citation de: stratojs le Mai 23, 2020, 22:02:41
De plus, pendant le procès Polaroid, Kodak n'a pas obtenu le succès espéré avec les Kodak Disc dont la taille microscopique des négatifs donnait de piètres résultats sur les tirages 10x15, ce qui a rebuté le grand public jusqu'alors habitué à la qualité de négatifs 4x4.

A cette époque c'était plutôt le 126 et le déjà petit 110.

Col Hanzaplast

Citation de: helveto le Mai 23, 2020, 22:41:41Quant au format APS, dans lequel j'ai été passablement impliqué dès sa conception, c'est une autre histoire, complexe et passionnante...

Oncle Paul raconte nous l'histoire de l'APS...  :laugh:
"Le principal n'est pas que la machine fonctionne, c'est que le client croit qu'elle fonctionne."

luistappa

C'est certain que Kodak « méprisait » tous ce qui n'était pas chimie mais le vrai mal était que tout ce qui rapportait pas 15 à 20% de bénéfice comme la pellicule n'était pas ou mal exploité et les brevets rapidement revendus.

Qui connait le produit Eastman 910?
Bon si je vous dis que le brevet a été revendu à la société Loctite... Non plus?
Et si je vous dis Super Glue ;)
Nikon F6/D500/Z5 - Sony A7II

kochka

Les années avant l'an 2.000, les reflex étaient inabordables pour les amateurs, et avec une définition pitoyable, par rapport à un scanner diapos., Après mûre réflexion, j'avais pris un Coolscan, car la définition était meilleure pour un prix plus acceptable, bien qu'il faille passer par une liaison SCSI. Mon premier numérique était un Ixus acheté après beaucoup d'hésitations en 2.000 pour un 6.000frs. Ce qui m'avait décidé était l'essai de CI, qui concluait qu'il était un niveau de l'ixus argentique APS, donc acceptable, sans plus.
Et, petit rappel pour ceux qui se plaignent actuellement du tarif des XQD, deux cartes de 32 millions, m'avaient couté 1200frs.
Technophile Père Siffleur

Nica

peut-être que l'image véhiculée par Kodak à l'époque était-elle trop synonyme d'argentique ou de compacts jetables (ou pas), ce n'est que mon humble avis. M'enfin, bon, vu le prix (normal) des premiers reflex numérique, pas évident à rentabiliser. Je ne sais pas si Kodak a produit à un certain moment des reflex sans passer par un sous-traitant, il ne me semble pas (trop fainéant pour chercher ce soir, et cet excellent petit rosé descend trop vite dans mes canalisations...). Ce qui est sûr, c'est qu'ils n'ont pas su amorcer le virage numérique. Dernièrement, un pote revendeur affichait un des premiers numérique Kodak à 5000 boules. Je lui ai demandé si c'était une blague, il me dit non, qu'il ne ne s'inquiétait pas. Revendu qq jours plus tard au prix annoncé. Il est vrai que l'appareil était comme neuf. Et pourtant, un Nikon D1 ou D2,  ça vaut plus une crotte, cherchez l'erreur....

kochka

Technophile Père Siffleur

Nica

qui sait? je pense que je vais continuer à prendre les poussières sur mes 3 coolscan, sait-on jamais :D

kochka

Tout revendu, le dernier il y a un an.
Cela fait longtemps que j'ai cessé de collectionner
Il faudra un de ces jours que je me débarrasse de mes vieux microscopes en laiton fin XIX, début XXème, encore dans leurs boites d'origine et fonctionnels, pour certains.
Technophile Père Siffleur