"traitement" le graal des photographes

Démarré par vernhet, Mai 21, 2021, 11:36:13

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vernhet

Hier, sur un fil ouvert par JPL "le phare n'est plus loin", je m'étonnais qu'il axe son propos dès le début et uniquement sur le "traitement" de son image. Je faisais remarquer que, pour beaucoup d'entre nous qui ne sommes plus tout jeunes, ayant pratiqué la couleur en diapo, la photo était faite dès qu'on avait pressé le déclencheur et m'agaçais de cette polarisation sur le "traitement"dans la rubrique critique.
Bon, le modo zélé et inféodé a sucré mon post, alors j'ouvre un fil sur cette question: Si je ne "développe" pas mes photos parce que je fais du Jpeg, suis-je un faux-tographe?

B_M

En diapo le traitement était anticipé en quelque sorte  - choix du film, réglage de la lumière, contrôle de la TC iso etc.

Sinon on va repartir sur un sujet connu.
Je donne déjà quelques conclusions :
Il faut savoir ce que l'on veut obtenir.
Le jpeg c'est déjà un traitement : celui du constructeur du boitier.
Et pour finir, tu fais ce que tu veux.
à vous la suite  ;)
Certains illustrent le vieux dicton équestre : Le post traitement, (les éperons) un rasoir entre les mains d'un singe .

(HS Avec les trolls, la modération est l'autre plaie de ce forum  >:( )
B_M

Nyio

La réponse est assez simple. NON  ;D

La base d'une photo c'est l'idée, son intention, son message, l'émotion qu'elle véhicule. Le traitement vient en second plan, et doit être au service de cette base, mais l'image doit être bonne de base, le traitement est la cerise sur le gâteau.
Cette obsession du traitement vient du "marketing" qui domine le monde de la photo notamment dans les magazines (combien d'article nommé "Comment réaliser un N&B parfait"? par exemple) et surtout les personnes qui ont un business sur les presets et tuto traitement, qui nous font croire à leur clients que le traitement va transformer leurs images en photos exceptionnelles.
Ensuite il y a l'effet "bulle" d'internet , on nous parle que de traitements, si on soumet une image à la critique la majorité des commentaires sont sur le traitement comme le fait remarquer vernhet (ce qui peut influencer les débutants qui vont reproduire ce qu'ils voient, donc les critiques sur le traitement). Tout cela tourne en vase clos
Et si quelqu'un dans sa critique parle d'intention, de message, la critique est souvent mal reçu parce qu'elle sort des "cadres" habituels de cette bulle. Certains parleront alors d'égo surdimensionné,  d'élitisme du monde l'art (ce qui est faux puisqu'avec internet il est vraiment simple de trouver des ressources sur les grands photographe, donc l'inverse de l'élitisme). Après je suis d'accord qu'il y a aussi une dérive avec certains textes un peu ronflants accompagnants les photos qui se rapproche de ce qui est couramment appelé "le bullshit-photo".

Il y a 2 phrases qui me plaisent et qui explique tout cela bien mieux que je ne saurais le faire :

"Vous avez pris la parole photographique, oui mais pour raconter quoi?" Jean-Christophe Bechet dans Petite philosophie pratique de la prise de vue photographique
"Les gens se demande souvent « comment » à propos d'une photographie alors qu'ils devraient se demander « pourquoi? »" Man Ray
Nicolas

bozart

Citation de: vernhet le Mai 21, 2021, 11:36:13
Si je ne "développe" pas mes photos parce que je fais du Jpeg, suis-je un faux-tographe?

Tu es ce que tu veux.
La photo est un procédé, un matériau. Libre à toi de l'utiliser comme tu l'entends.

PBnet2

Je dirais simplement qu'avec le numérique en jpeg la plupart des APN ont le même rendu et qui colle le plus à la réalité, tout est donc uniformisé...ayant commencé moi aussi avec l'argentique négatifs et diapos ce n'était pas du tout la même chose comme vous le savez le rendu dépendant notamment du négatif ou diapo choisi à la base, déjà entre négatif et diapo le rendu était très différent et pour chaque procédé d'une marque à une autre aussi et l'on avait des rendus "typé"...etc...avec le numérique je poste traite avec la Nik Collection pour retrouver une interprétation de la réalité...comme une diapo Velvia 50 ou une Provia 100 ou une Ektar ou Portra le faisait et le fait toujours d'ailleurs pour ceux qui font toujours de l'argentique...parfois je ne ne poste traite pas beaucoup le rendu neutre me plaisant ! mais aujourd'hui on a une palette d'interprétation infinie ! aimant beaucoup photographier la Bretagne avec de la Velvia 50 avant je me souviens qu'on m'accusait d'utiliser des filtres colorés pour avoir de tels rendus... :D

Jean-Luc Vertut

Citation de: B_M le Mai 21, 2021, 12:16:17
En diapo le traitement était anticipé en quelque sorte  - choix du film, réglage de la lumière, contrôle de la TC iso etc.

Sinon on va repartir sur un sujet connu.
Je donne déjà quelques conclusions :
Il faut savoir ce que l'on veut obtenir.
Le jpeg c'est déjà un traitement : celui du constructeur du boitier.
Et pour finir, tu fais ce que tu veux.
à vous la suite  ;)
Certains illustrent le vieux dicton équestre : Le post traitement, (les éperons) un rasoir entre les mains d'un singe .

(HS Avec les trolls, la modération est l'autre plaie de ce forum  >:( )

belle anticipation :)

zuiko

Tous les coups sont permis, y compris de ne rien faire, pour obtenir ce qu'on veut.

Et c'est un grand consommateur de K64/Ekta100/FP4 par le passé qui écrit.

Les K64 et Ekta100, je les post-traitaient forcément au tirage Cibachrome (c'était assez "coton")
Les FP4 aussi avec force masques et papiers à grade variable, sans compter le glaçage ou non.
Alors maintenant, quel plaisir de revisiter ces vieilles péloches et d'en re-faire ce que l'on veut !
Et aussi quel plaisir de peaufiner à mon goût un .NEF issu de mon D7200 !

A bas les ayatollahs de tous bord !  ;)


tkosak

Ma petite contribution à ce fil qui ne devrait pas vraiment faire avancer les choses.
Il me semble que cette célèbre citation peut facilement être transposée à la pratique photographique.

Nyio

Citation de: tkosak le Mai 21, 2021, 13:08:49
Ma petite contribution à ce fil qui ne devrait pas vraiment faire avancer les choses.
Il me semble que cette célèbre citation peut facilement être transposée à la pratique photographique.

J'ai toujours eu un peu de mal avec cette phrase.
Au delà de la première lecture, je la trouve un peu trop réductrice.
Par exemple, un politique vient sur un plateau (TV ou radio) et nous répète à l'excès sa com' basé sur langue de bois et autres arrangement avec la réalité (on ne peut pas dire que les interviewers "critique" face à leur propos de manière générales). Les réseaux sociaux et plus largement twitter, permet d'apporter une contradiction à ce politique en pointant du doigt ses errements et arrangement de la réalité (les graphiques que j'ai pu voir depuis au moins un an sont souvent "arrangés" pour aller dans le sens du message, et seul un oeil attentif le remarquera. Ce genre de chose m'énerve, c'est plus fort que moi  ;D ) et même parfois l'interpellé pour le mettre face a ses contradictions.
D'une certaine manière, je pense qu'internet bien utilisé est un outil qui permet d'élever le débat.

Pour replacer ça dans le domaine de la photo, internet nous permet d'avoir accès à beaucoup de connaissances (exemple : cours photo par Alec Soth, ok c'est en anglais, à voir ce que donne les sous titre traduit automatiquement, mais c'est pas rien quand même). Le problème c'est l'usage qui en est fait. C'est cet effet de vase clos, on tourne en rond autour de discussion matos et de critiques traitement, induisant les gens en erreur puisqu'ils ne trouvent pas les bonnes réponses au vrai problème qu'ils rencontrent. Combien de personnes ont changé d'appareil, acheté d'autres objectifs souvent cher, acheté des presets lightroom ou autres tutos photoshop/lightroom en espérant améliorer leur photos et ont pris le mur de face? Leur photo n'était pas meilleures. C'est soit la déception (parfois l'abandon de la photo), soit l'aveuglement ("J'ai payé donc mes photos sont meilleures, si on me dit le contraire, c'est que cette personne a tord").
[Mode histoire perso] Sans me faire avoir par ses achats (ouf!), je suis tombé dans l'overdose de tutos (gratuit), et je n'ai jamais progressé... Et j'ai tenu 5 ans à appliquer ces conseils et autres malgré la frustration de ne pas avancer, j'aurais pu abandonner si je n'avais pas parfois un petit côté têtu. Et un jour, au détour d'un énième lien, je suis tombé sur un article sur le fond, et la graine à commencer à germer dans mon petit cerveau. C'est là que je me suis rendu compte que le problème ne venait pas uniquement de moi, c'est aussi parce que la BONNE information est quasi-impossible à trouver quand on ne sait pas ce que l'on cherche.
C'est pour ça que je remue un peu les gens dans mes critiques, et c'est bienveillant. ça peut paraitre "violent" de demander "Pourquoi tu as pris cette photo?", "Pourquoi tu l'as prise comme ça?" etc... mais c'est ce qui fait avancer.
Je vous conseille ce passage qui dure 5min de ce photographe qui en parle très bien : https://youtu.be/NegTniGNX_M?t=118

Pour faire évoluer les choses, arrêtons d'émettre nos critiques sur la forme, commençons par le fond. Sauf si la personne demande explicitement une critique sur le traitement, mais cette responsabilité lui revient, à lui de formuler sa demandeen expliquant ce qu'il veut comme critique (comme à pu le faire egtegt² pour son paysage, s'en est suivi un échange intéressant)
Nicolas

Arnaud17

Il m'arrive d'avoir la nostalgie de l'époque ou j'attendais l'arrivée de l'enveloppe jaune avec mes diapos Kodachrome 25ASA.
C'était bon ou pas bon, pas de post traitement possible.
veni, vidi, vomi

Crinquet80

Citation de: vernhet le Mai 21, 2021, 11:36:13
Hier, sur un fil ouvert par JPL "le phare n'est plus loin", je m'étonnais qu'il axe son propos dès le début et uniquement sur le "traitement" de son image. Je faisais remarquer que, pour beaucoup d'entre nous qui ne sommes plus tout jeunes, ayant pratiqué la couleur en diapo, la photo était faite dès qu'on avait pressé le déclencheur et m'agaçais de cette polarisation sur le "traitement"dans la rubrique critique.
Bon, le modo zélé et inféodé a sucré mon post, alors j'ouvre un fil sur cette question: Si je ne "développe" pas mes photos parce que je fais du Jpeg, suis-je un faux-tographe?

Tu n'es pas le seul ! Je m'étonne que le discours sur ce forum soit axé principalement sur la chimie de l'objet et non sur le sujet , le ressenti du spectateur ! Je ne parle pas bien sur des innombrables Like !

egtegt²

Que donnerait la même question sur un forum de peintres ? Je veux dire si quelqu'un arrivait et commençait à se demander l'intérêt de la technique en peinture, s'il est pertinent d'apprendre à dessiner, de connaître les pigments etc ... A mon avis il se ferait vite renvoyer dans ses buts. La photo a effectivement cette caractéristique qu'on peut la pratiquer sans la moindre connaissance technique. Un smartphone, un pouce et c'est réglé :)

Donc même si bien évidemment rien n'empêche de considérer que le rendu de son appareil sans traitement est parfaitement satisfaisant, il me semble assez normal qu'on s'intéresse aussi à la technique, et cette technique englobe bien évidemment le post-traitement.

Car Vernhet, tu as soigneusement choisi ton exemple : la diapo, car tu sais pertinemment qu'en négatif, il était courant de passer du temps en laboratoire pour peaufiner le tirage. Dans les faits, de tous temps les photographes ont fait plus ou moins de post traitement.

zuiko

Citation de: egtegt² le Mai 21, 2021, 14:48:43
Car Vernhet, tu as soigneusement choisi ton exemple : la diapo, car tu sais pertinemment qu'en négatif, il était courant de passer du temps en laboratoire pour peaufiner le tirage. Dans les faits, de tous temps les photographes ont fait plus ou moins de post traitement.

Et le choix du type et de la marque de diapo était déjà un pré-traitement , sans compter les artifices déjà possibles comme les filtres colorés, de flou ou polarisants, à la prise de vue :)

Je ne vois que le transfert direct d'images de cerveau à cerveau où on pourrait imaginer qu'il pourrait n'y avoir ni pré, ni post-traitement et encore, il faudrait ne porter ni lentilles ni lunettes et ne pas voir rouge à tout propos  ;)

Nyio

Citation de: egtegt² le Mai 21, 2021, 14:48:43
Que donnerait la même question sur un forum de peintres ? Je veux dire si quelqu'un arrivait et commençait à se demander l'intérêt de la technique en peinture, s'il est pertinent d'apprendre à dessiner, de connaître les pigments etc ... A mon avis il se ferait vite renvoyer dans ses buts. La photo a effectivement cette caractéristique qu'on peut la pratiquer sans la moindre connaissance technique. Un smartphone, un pouce et c'est réglé :)

Donc même si bien évidemment rien n'empêche de considérer que le rendu de son appareil sans traitement est parfaitement satisfaisant, il me semble assez normal qu'on s'intéresse aussi à la technique, et cette technique englobe bien évidemment le post-traitement.

Car Vernhet, tu as soigneusement choisi ton exemple : la diapo, car tu sais pertinemment qu'en négatif, il était courant de passer du temps en laboratoire pour peaufiner le tirage. Dans les faits, de tous temps les photographes ont fait plus ou moins de post traitement.

Je pense qu'on est assez d'accord la dessus, la technique au service du message (le traitement vient renforcer l'idée véhiculé par la photo) . Donc pour faire une critique sur le traitement, il faut déjà avoir parfaitement compris le propos du photographe, et pour celà, soit il y a un texte ou partir de sa compréhension (avec risque d'erreur), soit il faut lui demander en posant des question sur le fond.
Une critique qui serait par exemple "pas assez saturée", "pas assez de contraste", "le virage chaud ne me plait pas" semble oublier le propos et se baser uniquement sur les gouts de celui qui émet la critique sans se mettre dans la peau du photographe, c'est ça que vernhet déplore il me semble (il pourra confirmer ou infirmer)

Un exemple qui me vient en tête dans l'idée que le traitement vient renforcer l'idée est la série "On this earth, a shadow falls, accross the ravaged land" de Nick brandt (lien ).
Argentique, virage (très) chaud, une sorte de soft-focus ou décentrement, parfois des défaut type collodion, etc.. tout ça nous rappelle les portrait des personnes historiques du début des année 1900 que l'on voit dans les livres d'histoires. Personnes qui depuis sont mortes. Avec ce traitement (en plus des photos qui portent le message), il nous parle du risques de voir ces grands animaux d'Afrique être relayé à de simple photo historiques de par le risque d'extinction de ses espèces.

Et pour finir sur une petite blague en rapport avec les peintres, quand vous dites "je fais de la photo", si la personne en face est elle aussi photographe elle vous demandera très souvent "ah ouai? tu as quoi comme matos?".
Vous demandez la marques des pinceaux des peintres vous?  ;D Je ne pense pas, la première question sera surement "ah ouai? tu peins quoi?"
Le matériel/la technique a pris le pas sur le propos dans le monde de la photo dans l'inconscient de beaucoup de gens. (Le côté technologique aidant cette dérive, en plus du marketing des marques).
ça fait un peu mal au coeur. Comme quand votre cousin ou votre cousine vous dis "Il fait des belles photo ton appareil!", alors que vous avez attendu 4h à l'angle de cette rue pour avoir la bonne lumière, une actions sympa à photographier et que vous avez choisi la profondeur de champs pour exclure ce qui pouvait perturber la lecture de la scène.  ;D

JPL: Tu ne nous a pas bien compris, on ne dit pas que le traitement c'est mal, on dit qu'il ne doit être au service du propos et ne pas prendre le dessus. Que donc les critiques ne devraient pas être uniquement sur le traitement et se concentrer sur le propos en premier. Ce que tu me reproches de faire quand j'ai voulu critiquer tes images. J'ai l'impression que tu progresserai si tu mettais un peu de côté ton travail sur le traitement et que tu mettais la même énergie dans la réflexion sur le propos. Et surtout, c'est beaucoup plus amusant de photographier et créer une série en voulant exprimer un propos, enfin moi je trouve. J'ai 1000 fois plus apprécié faire Envol que de juste photographier comme ça (et je pense que ça se voit, et les retours sont bien meilleurs que mes séries précédentes). Après libre à toi de photographier comme tu l'entends. Mais on n'a pas de critiques à te donner sur des photos souvenirs, puisque par définition, tant qu'elles te plaisent et te parlent à TOI, le but recherché est atteins.
Nicolas

egtegt²

Citation de: zuiko le Mai 21, 2021, 14:52:49
Et le choix du type et de la marque de diapo était déjà un pré-traitement , sans compter les artifices déjà possibles comme les filtres colorés, de flou ou polarisants, à la prise de vue :)

Je ne vois que le transfert direct d'images de cerveau à cerveau où on pourrait imaginer qu'il pourrait n'y avoir ni pré, ni post-traitement et encore, il faudrait ne porter ni lentilles ni lunettes et ne pas voir rouge à tout propos  ;)
En fait la réalité n'est pas ça du tout : notre cerveau perçoit deux images fausses de nos yeux et il utilise ces deux images pour en extraire une représentation de la scène qu'il voit. Je ne pense pas beaucoup m'avancer en disant que notre cerveau est probablement l'endroit où les images sont le plus post-traitées.

Nyio

Citation de: Jean-Pierre L. le Mai 21, 2021, 16:33:52
Cela est bien, mais voilà a en lire certaine personnes, nous devrions dire pourquoi on a fait cette photo, pourquoi on a choisi l'angle, pourquoi et pour quelle utilité, pourquoi, pourquoi, pourquoi, et pour ces même personnes faire des photos pour le plaisir tout simplement ne devrait pas existé, ou alors et surtout ne pas les présenter au grand jamais

Personne n'a jamais dit que la photo pour le plaisir ne devrait pas exister.

Si tu postes dans la partie critique, tu reçois des critiques, c'est le but de la section. Si tu veux simplement présenter tes photos, il y a d'autre rubriques plus à même de répondre à ton besoin.

Tu t'es plains hier d'avoir 300 vues et pas de commentaires sur ta photo, tu veux un début d'explication? Tu postes dans la partie critique mais tu ne les acceptes pas et tu balayes d'un coup de main toutes les personnes qui t'en donne, tu as peut être fini par fatiguer tout le monde non?
Encore une fois, si tu ne veux pas de critique ou que tu n'est pas prêt à l'accepter, poste dans d'autres sections, il y en a pleins dédiées au partage. Et les gens ne te feront pas de critiques puisque ce n'est pas le but de ces sections.

Et à propos du traitement, peut être que pour toi c'est plus important que le propos d'une photo. Dans ce cas, explique nous ton point de vue avec des arguments, comme ça les gens se feront leur propre opinion avec le maximum d'infos à leur disposition. C'est ça un débat d'idées.
Nicolas

vernhet

#17
Citation de: egtegt² le Mai 21, 2021, 14:48:43
Car Vernhet, tu as soigneusement choisi ton exemple : la diapo, car tu sais pertinemment qu'en négatif, il était courant de passer du temps en laboratoire pour peaufiner le tirage. Dans les faits, de tous temps les photographes ont fait plus ou moins de post traitement.
Bien sûr que j'ai choisi mon exemple, puisque, avant de bosser en diapo pendant une vingtaine d'années à cause de la demande en presse, j'avais fait quinze années de labo NB et j'aimais ça, y compris les trucs plus ou moins expérimentaux (travail sur des films lith, pseudo solarisation, colorvir, films IR...) Quand j'ai dû bosser exclusivement en dias, et assez vite abandonné le NB, même pour moi, j'ai bien compris que j'étais en quelque sorte "dépossédé"d'une partie du travail et privé du petit savoir-faire qui m'avait permis, en NB à mes débuts,  pendant quelques temps, de faire  le trou avec certains de mes confrères et concurrents directs grâce à l'emploi d'un révélo 2 bains compensateur qui montait la Tri X vers les 1250-1600 isos avec un grain très contenu.
Et j'ai, de même compris, en passant au 100% numérique à la mi 2002 que je retrouvais la possibilité de reprendre la main sur l'ensemble du process, perdu avec la diapo.
Mais j'ai ouvert ce fil "contre" cette tendance dans ce forum critique de faire passer le "traitement" avant toute autre considération.
Simplement cela.

Jean-Luc Vertut

#18
Citation de: vernhet le Mai 21, 2021, 17:06:51
Bien sûr que j'ai choisi mon exemple, puisque, avant de bosser en diapo pendant une vingtaine d'années à cause de la demande en presse, j'avais fait quinze années de labo NB et j'aimais ça, y compris les trucs plus ou moins expérimentaux (travail sur des films lith, pseudo solarisation, colorvir, films IR...) Quand j'ai dû bosser exclusivement en dias, et assez vite abandonné le NB, même pour moi, j'ai bien compris que j'étais en quelque sorte "dépossédé"d'une partie du travail et privé du petit savoir-faire qui m'avait permis, en NB à mes débuts,  pendant quelques temps, de faire  le trou avec certains de mes confrères et concurrents directs grâce à l'emploi d'un révélo 2 bains compensateur qui montait la Tri X vers les 1250-1600 isos avec un grain très contenu.
Et j'ai, de même compris, en passant au 100% numérique à la mi 2002 que je retrouvais la possibilité de reprendre la main sur l'ensemble du process, perdu avec la diapo.
Mais j'ai ouvert ce fil "contre" cette tendance dans ce forum critique de faire passer le "traitement" avant toute autre considération.
Simplement cela.

c'est forcément un débat sans fin :)

et je fais le même constat que vous :
formé comme beaucoup ici à l'argentique ( personnellement au début des années '70) le travail en labo était à l'époque une part intégrante du résultat photographique
puis est arrivé le "tout diapos" où l'on n'a quasiment plus travaillé qu'en inversible, avec une marge d'intervention post-prise de vue assez faible, mais réelle : travail avec le labo de tirage, (modification des formules de développement) et travail avec l'imprimeur entre la remise de la diapo et l'impression offset
le numérique a redonné totalement la main au photographe, en particulier au niveau de la gestion des couleurs, et son intervention va de la préparation d'une séance à la livraison du fichier numérique prêt à tirer en passant par toutes les étapes du"post-traitement"

cela veut dire qu'il n'y a plus pour moi de préséance, que le travail d'un photographe est devenu un flux continu depuis l'élaboration du projet jusqu'à la livraison au tireur du fichier numérique

la question posée me parait plus centrée sur les commentaires de ce forum : il est sans doute plus facile et moins engagé de rester sur des considérations dites "techniques" et supposées plus objectives, que de débattre de la photographie en tant qu'objet total, c'est à dire le projet d'un artisan ou d'un créateur qu'il va tenter de concrétiser pour être regardé par des spectateurs
que l'on soit amateur ou pro, que l'on photographie sur commande, pour le plaisir ou pour présenter un travail personnel, la question est la même : comment le spectateur regarde et reçoit la photo que j'ai publiée, et est-ce que cette réception correspond à ce que j'attendais...


egtegt²

Citation de: vernhet le Mai 21, 2021, 17:06:51
Bien sûr que j'ai choisi mon exemple, puisque, avant de bosser en diapo pendant une vingtaine d'années à cause de la demande en presse, j'avais fait quinze années de labo NB et j'aimais ça, y compris les trucs plus ou moins expérimentaux (travail sur des films lith, pseudo solarisation, colorvir, films IR...) Quand j'ai dû bosser exclusivement en dias, et assez vite abandonné le NB, même pour moi, j'ai bien compris que j'étais en quelque sorte "dépossédé"d'une partie du travail et privé du petit savoir-faire qui m'avait permis, en NB à mes débuts,  pendant quelques temps, de faire  le trou avec certains de mes confrères et concurrents directs grâce à l'emploi d'un révélo 2 bains compensateur qui montait la Tri X vers les 1250-1600 isos avec un grain très contenu.
Et j'ai, de même compris, en passant au 100% numérique à la mi 2002 que je retrouvais la possibilité de reprendre la main sur l'ensemble du process, perdu avec la diapo.
Mais j'ai ouvert ce fil "contre" cette tendance dans ce forum critique de faire passer le "traitement" avant toute autre considération.
Simplement cela.
Sur ce point je suis un peu partagé. D'un côté  je sais pertinemment que tu as parfaitement raison : une bonne photo c'est tout sauf la technique, c'est avant tout un travail intellectuel et artistique. Mais d'un autre côté, sans la technique, le travail artistique n'a aucun sens. Trouver l'équilibre entre parler de la technique quand c'est important et parler de la photo qui reste tout de même l'essentiel n'est pas simple.

Et puis avec le numérique, une chose à disparu, c'est ce que tu as connu à tes débuts  : la technique seule ne peut plus du tout suffire à se démarquer. Ansel Adams a commencé à une époque où faire une photo nette et bien exposée de façon régulière faisait déjà de toi un photographe professionnel (ce qui n'enlève rien à son génie), dans les années 80, quand j'ai commencé à faire de la photo, faire une photo nette et bien exposée de façon régulière ne faisait plus de toi au mieux qu'un amateur averti, ce qui te permettait de te démarquer de Tata Ginette. Aujourd'hui, faire une photo nette et bien exposée signifie juste que tu es l'heureux possesseur d'un APN ou d'un smartphone. le PT fait néanmoins encore la différence avec Tata Ginette, mais c'est un peu léger pour être connu au delà de ta famille.

Donc effectivement, ce qui compte encore plus qu'avant, c'est ce que tu mets dans ta photo, pas la façon dont tu la fais. Mais ça reste plus compliqué à critiquer qu'un défaut technique. L'avantage de dire qu'une photo n'est pas droite, c'est que c'est simple à mesurer et à démontrer. Dire qu'une composition est bancale par contre, c'est purement subjectif.

Bordelo64

Citation de: egtegt² le Mai 21, 2021, 22:45:45
Sur ce point je suis un peu partagé. D'un côté  je sais pertinemment que tu as parfaitement raison : une bonne photo c'est tout sauf la technique, c'est avant tout un travail intellectuel et artistique. Mais d'un autre côté, sans la technique, le travail artistique n'a aucun sens. Trouver l'équilibre entre parler de la technique quand c'est important et parler de la photo qui reste tout de même l'essentiel n'est pas simple.

Et puis avec le numérique, une chose à disparu, c'est ce que tu as connu à tes débuts  : la technique seule ne peut plus du tout suffire à se démarquer. Ansel Adams a commencé à une époque où faire une photo nette et bien exposée de façon régulière faisait déjà de toi un photographe professionnel (ce qui n'enlève rien à son génie), dans les années 80, quand j'ai commencé à faire de la photo, faire une photo nette et bien exposée de façon régulière ne faisait plus de toi au mieux qu'un amateur averti, ce qui te permettait de te démarquer de Tata Ginette. Aujourd'hui, faire une photo nette et bien exposée signifie juste que tu es l'heureux possesseur d'un APN ou d'un smartphone. le PT fait néanmoins encore la différence avec Tata Ginette, mais c'est un peu léger pour être connu au delà de ta famille.

Donc effectivement, ce qui compte encore plus qu'avant, c'est ce que tu mets dans ta photo, pas la façon dont tu la fais. Mais ça reste plus compliqué à critiquer qu'un défaut technique. L'avantage de dire qu'une photo n'est pas droite, c'est que c'est simple à mesurer et à démontrer. Dire qu'une composition est bancale par contre, c'est purement subjectif.

A mon très humble avis, que je partage volontiers, l'essentiel du propos tient ici.
Cdlt.

Pichoun

Dans certains cas de figure, le PT peut être la valeur ajoutée que l'on donne à notre image, la phase, ou finalement, nous nous exprimons le plus.

Je m'explique, si par exemple nous faisons le parallèle avec le courant Impressionniste, les paysages peints étaient certes bien composés mais assez « banaux ». Leur vraie qualité, celle où le peintre couchait sa personnalité sur la toile et se différenciait des autres artistes, était sa façon particulière d'apposer les coups de pinceau. Le choix des teintes, beaucoup de matière ou peu (Van Gogh vs Renoir par exemple), etc...
Les paysages étaient eux, sensiblement les mêmes d'un peintre à l'autre.

En photo paysagère, nous pourrions donc envisager de dire que les coups de pinceau, la quantité de matière, sont donc en quelques sortes le PT en photo aujourd'hui. Il permet, sur une base souvent « banale » d'y mettre notre « touche », nos envies, notre valeur ajoutée.

Il peut donc être très intéressant de ne pas le négliger et d'au contraire le travailler.

Bordelo64

Citation de: Pichoun le Mai 23, 2021, 09:25:23
Dans certains cas de figure, le PT peut être la valeur ajoutée que l'on donne à notre image, la phase, ou finalement, nous nous exprimons le plus.

Je m'explique, si par exemple nous faisons le parallèle avec le courant Impressionniste, les paysages peints étaient certes bien composés mais assez « banaux ». Leur vraie qualité, celle où le peintre couchait sa personnalité sur la toile et se différenciait des autres artistes, était sa façon particulière d'apposer les coups de pinceau. Le choix des teintes, beaucoup de matière ou peu (Van Gogh vs Renoir par exemple), etc...
Les paysages étaient eux, sensiblement les mêmes d'un peintre à l'autre.

En photo paysagère, nous pourrions donc envisager de dire que les coups de pinceau, la quantité de matière, sont donc en quelques sortes le PT en photo aujourd'hui. Il permet, sur une base souvent « banale » d'y mettre notre « touche », nos envies, notre valeur ajoutée.

Il peut donc être très intéressant de ne pas le négliger et d'au contraire le travailler.
Oui, on peut le voir sous cet angle, c'est vrai. Cela étant, on peut faire ce travail avec des images qui ne sont pas les nôtres et le deviendraient par ce qu'on est intervenu dessus. La création serait une recréation se résumant à l'application de techniques plus ou moins expertes et personnelles d'outils de retouche. Pourquoi pas, mais on s'éloigne de l'essence de l'acte photographique qui consiste pour moi à capturer soi-même des images dans un premier temps, et les traiter pour les présenter dans un deuxième temps, les deux étapes impliquant de multiples choix personnels et techniques. Dans un entre-deux, je verrais bien les images que nous soumet ici de temps en temps Erwann Martin. Si j'ai bien compris, ses "matériaux" sont issus au départ d'images qu'il a lui-même prises...
Cette question est décidément intéressante...
Cdlt.

Seb Cst

*En photographie comme en peinture, vouloir séparer forme et fond, vouloir séparer cadrage et traitement, entre autres, relève d'une d'une vision réductrice, pour ne pas dire naïve.
L'élaboration, puis le jugement a posteriori sur l'image, ne peuvent se faire qu'en prenant en compte des critères inséparables, définitivement imbriqués.

->Si par exemple une photo a été prise avec une prévisualisation contrastée (à condition que l'auteur sache  vraiment ce qu'il fait), c'est un non sens de vouloir en faire un tirage doux, car l'absence de contraste ruine la composition envisagée.
Et réciproquement.

*Et non, les impressionnistes ne sont pas interchangeables. ni dans leur compositions, ni dans leur choix thématiques, en dépit d'influences réciproques.
La touche n'est en rien LE critère pour les différencier.

vernhet

Citation de: Stepbystep le Mai 23, 2021, 11:36:38
De la même manière qu'il y avait et il y a encore des tireurs professionnels, on peut imaginer qu'il y a des retoucheurs dont le métier est de sublimer les images.
bien sûr que ça existe , notamment en beauté/ cosmétiques