POUR UNE PHOTO EQUITABLE

Démarré par Michel Hilt, Novembre 28, 2008, 19:44:53

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hendrix

#50
Citation de: xav le Décembre 05, 2008, 21:41:46
On est pas forcé d'accepter tout et d'être fataliste.... Est-ce parceque le monde actuel est comme ça qu'il faut s'en réjouir et se dire que c'est la norme pour les décennies à venir?
Pourquoi pas 1€? Tout simplement car ce n'est pas ce que cela coûte.

D'accord...mais imagine un professeur dans un labo, avec un budget qui chaque année se réduit (malgré l'obtention de contrat)...pour illustrer un livre va t'il voir une agence?

Voici son environnement:  le système de licence en informatique, il connait bien...Matlab,etc,etc...cela coute une ruine, c'est cher, jusqu'à 50% de son budget...De plus, l'accès aux publications sont payantes, ce qui représente un budget de plus en plus lourd (car, comme par hasard les journaux se multiplient, parfois aux prix d'une diminution de la qualité)!
Pourtant l'état s'endette, et souhaite réduire le budget de l'éducation nationale ??!! c'est un comble car il faut bien comprendre que ces logiciels  ou de revues payantes, vivent en grosse partie, voir de manière exclusive, du marché public justement (même aux USA, les milliards injectés pour l'armée, finance finallement plein de chose)...

C'est tellement cher que même certains industriels aujourd'hui limitent ce genre d'achats...devant cette état de fait: "nous ne somme plus riche", et bien les solutions suivantes se sont développées:

- les logiciels libres (qui ne veux pas dire gratuit) ...surtout lorsque les Vistas, ou autre logiciels propriétaires, ne te permettent plus de faire tourner certains programmes de manips!!!!Ces solutions se sont multipliées dans toutes les universités du monde...et cela à même créer des richesses ?! Pour la photo, adobe ou autre, restent bien meilleurs que les logiciels libres en 2008, mais est ce que ce sera toujours le cas dans 10 ans???

- Pour le revus internationales l'évolution est la suivante:  le scientifique payent un service à une revue pour ce faire publier, en contre partie la revue est accessible gratuitement pour tout le monde à travers le monde...le monde a accès à l'information, finalement c'est bien un service public!!! Est ce que c'est mieux...je sais pas du tout...Mais au moins l'argent public sert à la diffusion du savoir, et non au détournement d'argent public, et la revue continue de vivre...mais si le financement public s'effondre  ;D

Pour la photo?  L'informatique, le numérique et internet a crée encore plus de facilités d'échanges et donc l'image est devenu abondance...ce qui était rare il y a 20 ans, ne l'est plus (ou semble plus l'être pour des milliers de personnes)...c'est faux?  en tout cas c'est une impression que j'ai....

Pour moi,Ceux qui vivent de la photo doivent devenir salarié d'entreprises liées au monde de l'image (agence ou autre) pour proposer des services de qualités! C'est, il me semble, la seule solution...certains photographes le font déjà...L'image libre de droit dérivé du système Linux, proposent déjà des milliards d'images...Si cela suffit à monsieur X, pourquoi irait il voir ailleurs??

Parfois cela ne correspond pas du tout à la demande...c'est là que, les photographes souhaitant vivre de la photo doivent intervenir...Par exemple le professeur déjà cité en début de paragraphe: il est prêt à payer plus de service provenant d'un photographe mais moins de droits d'auteurs pour l'utilisation de cette image pour une diffusion! Cela existe déjà pour les missions scientifiques, ou autre...
Pour l'industriel, c'est pareil, surtout dans le contexte actuel de baisse des crédits!!

Pour moi le rôle de l'agence est de regrouper cette excellence, ce savoir et proposer les services de plusieurs photographes.
Cela doit être son rôle! Je préfère dire : un service équitable!  Les sites internet des agences doivent être alors excellents, très précis, et les agences doivent répondre à des besoins spécifiques...etc, etc...Elles commencent déjà à faire cela...

Par contre l'achat du droit d'exploitation d'une image n'est plus un moyen de gagner de l'argent...c'est ainsi! Surtout lorsque la population, l'éducation et l'industrie payent des sommes non négligeables pour du fonctionnement diverse: info ou autre! Non, nous ne sommes plus riche!  En contre partie il faut augmenter le prix du service...Un service équitable !

Je suis bien conscient aussi que devant ce problème, beaucoup souhaitent ensuite diminuer les droits des auteurs, ou autres, pour ce faire, encore une fois, un max de tunes...Ou bien pire maitriser l'information. mais là ce n'est plus tout à fait le même débat...Comment protéger le droit moral sur internet...La aussi les agences doivent être les garantes d'une certaines "étiques" est de respect de l'œuvre...est ce que cela doit il être aussi payer?  Je sais pas...mais cette protection de l'œuvre doit être aussi pris en compte dans le prix de ce service.

[at] plus


Zouave15

Tu soulèves des points assez délicats qui tapent là où ça fait mal.

Mettons de côté un aspect marginal dans le débat, je ne suis pas d'accord pour dire qu'il n'y a plus d'argent : il est ailleurs. Il s'agit plutôt d'un problème d'offre et de demande.

Ce que tu soulèves pour la photo a déjà eu lieu pour l'écrit : la plupart des boulots où l'on écrit sont salariés, devraient l'être ou sont en passe de le devenir (journaliste, comm, technicien de l'écriture, nègre). Reste uniquement les auteurs de livres à être rémunérés au pourcentage, et encore, ça se resserre autour du roman.

En photo, on refuse de le faire, mais en effet il faudrait/faudra distinguer la photo utile de la photo créative. La première est vouée à ne plus rien valoir et à être faite par des salariés à plus ou moins court terme, je suis assez d'accord avec toi. La seconde devra être vendue plus cher pour continuer à exister, mais il faudra aussi être plus sélectif.

Actuellement, on a tous tendance à élargir notre base photo dans l'espoir de vendre plus. C'est ce que j'ai fait : je suis passé en un an de 25 photos sur internet à 2 500... et je n'ai jamais aussi peu vendu. Conclusion, il vaudrait sûrement mieux sélectionner davantage, ne mettre que ce qui est vraiment personnel, et le vendre plus cher ? Je ne sais pas.

Remarquons au passage que ça revient à vendre une photo selon sa valeur artistique, ce qui est contraire aux normes actuelles.

Je ne sais pas si la photo évoluera comme l'écrit. C'est hélas probable. Alors vois ce qu'il reste de la création : en France par exemple, quelques dizaines d'auteurs à tout casser, les autres n'existant que pour le mini cercle de ceux qui les connaissent. Je trouve que la qualité en a pris un sacré coup (d'ailleurs je ne lis plus) mais d'autres pensent peut-être l'inverse.

Il reste au milieu de tout ça des tas de trucs hybrides : les auteurs (écrit ou photo)  qui marchent bien ont souvent plusieurs cordes à leur arc et ainsi peuvent intervenir dans diverses occasions : conférence, salon, jury de concours, représentation d'un sponsor, événementiel, formation, article, etc. Tout cela revient à dire comme tu dis que la photo ne vaut rien, car ce qui est payé est ce qui est autour.

C'est entre autres pour ça que dans un autre fil j'encourageais (nous étions nombreux à le faire) Mathieu Soudet à poursuivre ses études et multiplier ses compétences au lieu de se lancer le plus vite possible.

En fait l'idée sous-jacente derrière tout ça c'est que le talent créatif ne vaut rien. Au fond, c'est comme les idées : on ne peut pas les protéger, elles ne valent rien en elles-mêmes, ce sont leurs débouchés ou la manière de les mettre en perpective qui sont rémunérateurs.

hendrix

   On est d'accord....concernant la richesse, c'est aussi un problème...mais tu as raison, de toute façon, si on a plus rien, on ne peut plus rien acheter...c'est un autre débat  ;)

   Sinon ce sont les conséquences de l'abondance de l'information qu'est bien le problème et le net favorise cela. Il y a une abondance de journaux, de nouveaux diffuseur,etc,etc...La quantité d'information a ainsi explosé! La publication de travaux d'excellence augmente, mais aussi l'augmentation de bouses...Le gain c'est : c'est l'audience pour la télé, le journal ou le photographe, ou l'indice de publication pour un scientifique!
   
   Nous sommes tous condamner à cela: que notre idée, info, ou travail soit Lu, et avec la plus grande audience possible...et parfois notre travail doit présenter une nouvelle idée, susceptible d'apporter un nouvel intérêts!

  La question est comment proposer une banque d'image représentatives de très gros travail? adhérer au système "google", ou au système "microsoft"??

  On a pas le choix, on doit accepter la libre diffusion de tout ( si c'est vraiment le cas)...dans un monde libre c'est la meilleure des solutions....devant l'abondance d'informations, on doit guider le citoyen vers l'information...et si possible juste...L'idée d'image équitable et alors peut être un argument. j'adhère... il y a des spécialistes reconnus qui font parties de Bios, et peuvent donner des images représentatives de la nature des choses et avec une grande qualité...mais pour faire passer ce message, doit t'on continuer à empêcher une certaine "libre diffusion" de ce savoir, avec le  risque de ce faire dépasser par les champions de la distribution de l'information? Doit on alors encore dépenser des sommes considérables en com ou faire du lobbyisme pour influencer certains industriels ou décideur à modifier les codes de recherche (ce que fait google en chine) ?? et d'ailleurs qu'est ce qu'une bonne infos?? l'enjeu actuel et là, et peux amener à des grosses dérives...

Le problème est franchement complexe...



 
 
   

kochka

Faut pas rêver, le prix est fonction de la rareté et du maximum qu'est prêt à y mettre l'acheteur.
La théorie de la valeur travail est bien morte.
S'adapter ou périr. Ce peut être regrettable, mais il n'y a pas d'autre choix.
Et ce choix nous l'avons tous fait indirectement en refusant de payer le prix de production chez nous, incorporant notre protection sociale, pour nous couvrir de made in ""pays pauvre à 1$ par jour"

N'oubliez pas les révoltes passées
- des tailleurs lorsque sont apparu le machines à coudre,
- des tisserands lorsque sont apparus les métiers à tisser,
- des peintres, devant la photo.
Ils ont tous disparu ou se sont réorientés.
Qui d'entre nous n'a pas fait de photos de mariages gratos , plutôt que d'embaucher un pro?
L'électronique a remplacé le métier et n'importe quel boitier est capable de poser juste et de faire un Fill-in au flash.
Reste l'image rare. Mais qui est prêt à payer pour la voir lorsque 50 photophones auront la même image mais floue et gratos?
Triste, mais inévitable.
Technophile Père Siffleur