Détresse - Melbourne

[artubi]

C'est ton choix. Respecte celui des autres.
Heureusement que des photographes témoignent de la misère du monde !

Ça fait avancer les choses ?!

[zuiko]

Moi non plus, "belles couleurs" n'était qu'une expression.

Le reporter ne fait rien non plus mais il prends des risques...

Oui, peu, je dirai rien en vérité.

N'ai-je pas pris de risques en allant prendre des photos dans ce recoin interlope de Melbourne, qui sait ? Pas des risques de guerre, bien sûr.
J'ai peu fait, en effet, et je ne vois pas ce que j'aurais pu faire, par contre rien ?
Comparons par exemple cette photo avec une photo de tôle rouillée telles que tu les affectionnes, laquelle est donc "plus" rien par rapport à cet être ?

Que le mur très voyant écrase visuellement cet homme me semble plein de sens, il est tellement écrasé que ça se voit dans son attitude. Il est à peine visible, du moins dans un premier temps, et c'est exactement sa vie de tous les jours peut-être. Comme j'imagine que c'est un "SDF", je constate qu'on les voit tellement peu qu'il n'ont même pas de.mot décent qui les désigne: juste un acronyme (ou alors on les désigne par ce qu'ils ne possèdent pas, ce qui n'est guère mieux). Bref, bonne photo pour moi.

SDF peut-être, junkie peut être aussi, en détresse, toute son attitude l'indique, je n'en sais pas plus, mais je témoigne, merci de l'avoir compris

Se retrouver devant une scène de ce genre est toujours trés destabilisant. L'excitation malsaine de se dire qu'on va essayer de faire une sacrée belle photo l'emporte au début.
Et puis si on a un peu de compassion, teintée de remords et d'un zeste de honte de se barrer et que l'histoire s'arrête là, et on peut justement essayer aller un peu plus loin. Mais c'est difficile. Je le reconnais.

Dans ce fil, je raconte un peu la même situation. Qui s'est terminée autrement : https://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,338856.msg8810318.html#msg8810318

Je serai le dernier à jeter la pierre à l'auteur de cette photo

Je connais ta photo et l'ai même commentée (sans te jeter de pierres d'ailleurs alors que je ne pensais pas à celle-ci, alors).
Je suis assez d'accord avec l'ambivalence du photographe face à ce genre de situation, d'ailleurs, j'ai mis du temps à l'accepter au point de ne la ressortir, la post-traiter et la montrer que maintenant cette photo de 2016.
Cependant, ma photo est très différente au sens où on ne voit pas le visage de mon gars, son identité est préservée et il confine ainsi au symbole ce qui me rend aussi la tâche plus facile, moralement, faut bien l'avouer.

À ne rien faire pour toutes ces personnes, je ne fais même pas d'image, comme tu le dis, pour moi c'est de la gêne mêlée de pudeur.

C'est tout à fait ton droit mais simplement d'autres peuvent penser autrement.

C'est ton choix. Respecte celui des autres.
Heureusement que des photographes témoignent de la misère du monde !

Je crois en effet à cette position de témoin du photographe qu'il soit amateur ou professionnel.

Ça fait avancer les choses ?!

Est-ce que cela les fait reculer ?
Est-ce que Depardon (et je ne me compare pas du tout à lui ) quand il fait ses photos (et son film) à San Clemente, est en mesure de changer les choses ?
Cette photo témoigne simplement que dans une des villes les plus riches du monde, d'un pays riche, j'ai vu un type dans une détresse profonde, je l'ai vu, il existe, on peut choisir de ne pas le voir, ou d'effacer la photo, sa mémoire, et il n'y a plus de problème, le gars n'existe même plus. Comprends-tu ?
Quant à résoudre le problème, c'est autre chose et c'est surtout politique donc collectif. Un problème collectif ne se résout pas seul, on ne peut pas faire porter cela sur les seules épaules du photographe.

[artubi]

N'ai-je pas pris de risques en allant prendre des photos dans ce recoin interlope de Melbourne, qui sait ? Pas des risques de guerre, bien sûr.
J'ai peu fait, en effet, et je ne vois pas ce que j'aurais pu faire, par contre rien ?
Comparons par exemple cette photo avec une photo de tôle rouillée telles que tu les affectionnes, laquelle est donc "plus" rien par rapport à cet être ?
 

SDF peut-être, junkie peut être aussi, en détresse, toute son attitude l'indique, je n'en sais pas plus, mais je témoigne, merci de l'avoir compris
 
Je connais ta photo et l'ai même commentée (sans te jeter de pierres d'ailleurs alors que je ne pensais pas à celle-ci, alors).
Je suis assez d'accord avec l'ambivalence du photographe face à ce genre de situation, d'ailleurs, j'ai mis du temps à l'accepter au point de ne la ressortir, la post-traiter et la montrer que maintenant cette photo de 2016.
Cependant, ma photo est très différente au sens où on ne voit pas le visage de mon gars, son identité est préservée et il confine ainsi au symbole ce qui me rend aussi la tâche plus facile, moralement, faut bien l'avouer.
 
C'est tout à fait ton droit mais simplement d'autres peuvent penser autrement.
 
Je crois en effet à cette position de témoin du photographe qu'il soit amateur ou professionnel.
 
Est-ce que cela les fait reculer ?
Est-ce que Depardon (et je ne me compare pas du tout à lui ) quand il fait ses photos (et son film) à San Clemente, est en mesure de changer les choses ?
Cette photo témoigne simplement que dans une des villes les plus riches du monde, d'un pays riche, j'ai vu un type dans une détresse profonde, je l'ai vu, il existe, on peut choisir de ne pas le voir, ou d'effacer la photo, sa mémoire, et il n'y a plus de problème, le gars n'existe même plus. Comprends-tu ?
Quant à résoudre le problème, c'est autre chose et c'est surtout politique donc collectif. Un problème collectif ne se résout pas seul, on ne peut pas faire porter cela sur les seules épaules du photographe.

T'es sérieux là ? Tu interprètes ce que je n'ai pas dis. Rien, je parle de ton action et pas de l'être humain de ta photo, je pensais que que tu l'aurais compris. Pouvoir penser cela me sidère.

[zuiko]

T'es sérieux là ? Tu interprètes ce que je n'ai pas dis. Rien, je parle de ton action et pas de l'être humain de ta photo, je pensais que que tu l'aurais compris. Pouvoir penser cela me sidère.

Oui je suis sérieux et tu as très bien compris : je n'ai pas "rien" fait, j'ai fait cette photo et l'ai montrée, ce n'est pas rien, c'est peu, mais c'est quelque chose que j'ai choisi de faire.
Toi tu affirmes que tu préfères ne pas prendre la photo, donc en l'occurrence tu choisis de ne rien faire du tout, c'est ton droit comme le mien est de prendre et montrer cette photo ce qui est peu, je l'ai déjà dit, mais n'est pas "rien".
Si tu me balances du "rien", faut pas t'étonner d'avoir une réponse. Pouvoir penser autrement, n'est pas toujours facile en effet.

[brunotroussier]

Image saisissante de réalité et de malheur...
Bruno

[Tomzé]

Ça fait avancer les choses ?!

Oui. Car ces photographies peuvent éveiller l'empathie et la compréhension du public et amenés les gens à se sentir concernés par les problèmes montrés. Elles peuvent mettre aussi en lumière l'injustice sociale et exercer une pression sur les gouvernements pour prendre des mesures.

[zuiko]

Image saisissante de réalité et de malheur...
Bruno

C'est tout à fait ça, merci Bruno

Oui. Car ces photographies peuvent éveiller l'empathie et la compréhension du public et amenés les gens à se sentir concernés par les problèmes montrés. Elles peuvent mettre aussi en lumière l'injustice sociale et exercer une pression sur les gouvernements pour prendre des mesures.

Visiblement cela va mieux en le disant car ce n'est pas compris par tout le monde, malgré tout, la limite, c'est que je ne suis pas professionnel et encore moins journaliste mais simple amateur qui témoigne de ce fait pour un public restreint.
Merci à toi pour cet éclaircissement Tomzé

[artubi]

Oui je suis sérieux et tu as très bien compris : je n'ai pas "rien" fait, j'ai fait cette photo et l'ai montrée, ce n'est pas rien, c'est peu, mais c'est quelque chose que j'ai choisi de faire.
Toi tu affirmes que tu préfères ne pas prendre la photo, donc en l'occurrence tu choisis de ne rien faire du tout, c'est ton droit comme le mien est de prendre et montrer cette photo ce qui est peu, je l'ai déjà dit, mais n'est pas "rien".
Si tu me balances du "rien", faut pas t'étonner d'avoir une réponse. Pouvoir penser autrement, n'est pas toujours facile en effet.

Que toi ? Sans aucune difficulté, tout en restant dans mon droit.

Oui. Car ces photographies peuvent éveiller l'empathie et la compréhension du public et amenés les gens à se sentir concernés par les problèmes montrés. Elles peuvent mettre aussi en lumière l'injustice sociale et exercer une pression sur les gouvernements pour prendre des mesures.

Tu dois vivre dans un milieu de "bisounours", tu rêves...

[zuiko]

Que toi ? Sans aucune difficulté, tout en restant dans mon droit.

Tu dois vivre dans un milieu de "bisounours", tu rêves...

Qui l'aurait contesté ?

Pourquoi dénigrer ainsi tes interlocuteurs par ce qualificatif magique ?
Les témoignages photographiques et journalistiques ont fait bouger les choses depuis longtemps, pourquoi nier cette évidence et en interdire la possibilité ?