Quel hybride choisir ?

Démarré par DUSEHUY, Mars 18, 2024, 18:26:20

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seba

Citation de: Tonton-Bruno le Avril 19, 2024, 15:36:47Ah oui, j'ai confondu.

Pour revenu à Dio et sa préparation d'une conférence sur la perspective dans la peinture, je lui conseille la lecture de ce fil créé en février 2019 par Seba.

https://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,292666.0.html

Pour une conférence sur la perspective, je ne peux que conseiller l'utilisation d'un perspectographe, qui par la comparaison entre la perspective et l'objet offre des démonstrations évidentes.

seba

Citation de: Potomitan le Avril 09, 2024, 07:08:38Pour les décentrements, oui.

Mais si je parlais de convergence des lignes, c'est parce que je pensais aux bascules. Et là, la projection sur le plan est changée quand on bascule le plan.

Après, est ce pour autant qu'il faille dire que la perspective en est changée ? Ou faut-il séparer perspective et projection ? Je n'ai pas la réponse. Et je m'en fiche un peu... 😬

Je me satisfais des premiers échanges et de la perspective qui dépend du seul point de vue  😎

Oui quand la projection change la perspective change.
La perspective dépend du point de vue et de la surface de projection.

seba

#852
Citation de: Potomitan le Avril 09, 2024, 07:30:55Oui, c'est comme ça que je vois la chose.

D'autant que si l'observateur ne change pas de point de vue, quand il regarde le plan de projection il continue de voir la même chose même si on incline le plan.

L'observateur verra la même chose sur ces tableaux (s'ils sont présentés comme illustré), néanmoins les perspectives sont différentes.
En effet les perspectives sur ces tableaux ne sont pas superposables (mais elles sont des projections les unes des autres).
Je montrerai un exemple avec le perspectographe prochainement.

dio

Citation de: seba le Avril 30, 2024, 07:57:50Il y a deux choses : distance peintre-tableau et distance spectateur-tableau.

Leon Battista Alberti a estimé la distance spectateur-tableau à 1.5x la largeur du tableau (pour un tableau encadré).
C'est aux environs de cette distance qu'un observateur appréhende un tableau / un tirage, même s'il s'approche par la suite.
Je me suis amusé à photographier des badaud dans des musées, Alberti a raison.
Et c'est aussi (quelle surprise !) la focale d'un objectif dit standard, 1.5x la largeur du capteur/du négatif.

Quand on change la distance peintre tableau, cela revient à modifier la focale.
Vu de l'œil du spectateur, regardant le tableau terminé, l'impression de perspective est différente.

Les objets représentés sur le tableau ne sont plus vus sous le même angle.
Au télé ont voit sous un angle important des objets lointains que l'on verrait sous un petit angle, en réalité.

Quand on voit un objet sous un angle important, notre cerveau en déduit qu'il est proche.
Or il a la perspective d'un objet lointain (y compris sa perspective aérienne).  C'est pour ça que je parle de dissonance.

Les objets ne sont plus peints/dessinés/photographiés sous leur angle réel.
La distance ressentie observateur-objet ne correspond plus à la réalité.

La perspective est modifiée.

Dès l'antiquité des peintres ont utilisé cette dissonance pour réaliser des effets. 

C'est l'avis des personnes que j'ai citées plus haut (un artiste photographe et un prof. d'unif. en physique photographique), et des historien(nes) de l'art que je fréquente, et la mienne.
Niveau photo BAC  ... La réalité du monde est partiellement inaccessible

dio

Citation de: seba le Avril 30, 2024, 13:57:52L'observateur verra la même chose sur ces tableaux (s'ils sont présentés comme illustré), néanmoins les perspectives sont différentes.
En effet les perspectives sur ces tableaux ne sont pas superposables (mais elles sont des projections les unes des autres).
Je montrerai un exemple avec le perspectographe prochainement.

Pour un spectacle en plein air, j'ai réalisé un trompe-l'oeil vu à 50 mètres de distance (depuis les gradins) sous un angle de 45°.  Certains spectateurs ce sont fait prendre.  J'avais conçu la perspective pour qu'elle paraisse réelle.

Vu à dix mètres et sous un angle de 90°, la perspective était fausse.

La perspective ressentie dépend de la distance et de l'angle sous lequel on regarde un tableau / une photographie.

Tous mes profs d'histoire de l'art (j'en ai usé beaucoup) m'ont montré ce tableau :

https://www.museumtv.art/artnews/oeuvres/les-ambassadeurs-de-hans-holbein-le-jeune/
Niveau photo BAC  ... La réalité du monde est partiellement inaccessible

dio

Niveau photo BAC  ... La réalité du monde est partiellement inaccessible

seba

Très bonne synthèse de dio.

Citation de: seba le Avril 30, 2024, 13:57:52L'observateur verra la même chose sur ces tableaux (s'ils sont présentés comme illustré), néanmoins les perspectives sont différentes.
En effet les perspectives sur ces tableaux ne sont pas superposables (mais elles sont des projections les unes des autres).
Je montrerai un exemple avec le perspectographe prochainement.

Alors voici cet exemple, à gauche la vitre est verticale et à droite elle est inclinée en plongée.
Le sujet est le cube et si on trace les contours du cube sur la vitre à partir du point de vue (qui est ici l'appareil photo), ces contours sont la perspective du cube.

seba

Voici les perspectives sans le sujet, on voit exactement la même chose (aux erreurs de dessin près).
On comprend bien qu'on pourrait orienter la vitre n'importe comment, la mettre à n'importe quelle distance, elle pourrait être de n'importe quelle forme (courbe par exemple), à travers la vitre on verrait toujours le sujet pareil. Et si on trace la perspective sur la vitre on verrait aussi toujours la même chose à condition qu'elle n'ait pas bougé entre l'établissement de la perspective et sa visualisation.

seba

Si maintenant on regarde les perspectives de face, leur apparence est différente.
Ceci illustre que toutes les bizarreries de perspective qu'on peut remarquer sur les photographies trouvent leur explication dans le fait qu'on regarde l'image dans une autre configuration (orientation, distance, forme) qu'à la prise du vue.
Evidemment, comme on connaît en général un certain nombre de choses concernant le sujet (dimensions, proportions, etc...) et l'image (forme, orientation, distance), le cerveau arrive à restituer, plus ou moins convenablement, le sujet.