La disparition

[raymondheru]

...

[raymondheru]

Et pourtant, Walker Evans, en tant que littéraire, avait de quoi nous narrer quelque chose sur ses photos.

Pourtant cette série est vue comme narrative par beaucoup d'experts. Une narration ce n'est pas juste relater une histoire chronologique, c'est aussi raconter une société à travers ses différents membres.

What's So Special about Subway Portrait Series?
The Subway Portrait Series is not only about taking pictures; this is about narrating stories. He wants us to experience what life is like for the people in the subway. He demonstrates that even at the subway, which can be the most crowded and busy place, we can still find those moments of beauty and connection to share.

Glasgow par Depardon est un cas d'école dans ce genre pour moi.

[agl33]

Je pose ça là pour les curieux, un exemple de série qui raconte une histoire : https://deannadikeman.com/leaving-and-waving

Je trouve la série très forte en mettant en avant des petites choses de la vie.
Et qu'elle idée/réalisation de faire ça sur un temps si long !

Merci pour le lien. 

[madko]

Caricature pour caricature, baptiser narration une juxtaposition d'instants n'est pas moins réducteur, et signale une bien piètre idée de la temporalité dans un récit. Et c'est surtout admettre qu'une photo ne peut se suffire, sauf à être intégrée dans une série où elle est censée prendre sens par contagion de ses voisines, aussi déficientes qu'elle à cet égard. Les photo reportages publiés par la presse (outre qu'il faut parfois les soutenir par un texte qui les contextualise) n'échappent pas à ce travers: il y a souvent une seule photo qui suffirait, et le reste est remplissage, car il fait bien vendre du papier.

[Tomzé]

Pourtant cette série est vue comme narrative par beaucoup d'experts. Une narration ce n'est pas juste relater une histoire chronologique, c'est aussi raconter une société à travers ses différents membres.

What's So Special about Subway Portrait Series?
The Subway Portrait Series is not only about taking pictures; this is about narrating stories. He wants us to experience what life is like for the people in the subway. He demonstrates that even at the subway, which can be the most crowded and busy place, we can still find those moments of beauty and connection to share.

Glasgow par Depardon est un cas d'école dans ce genre pour moi.

Désolé mon cher Raymond, Walker Evans, lui, cherche la neutralité documentaire, il ne cherche surtout pas à raconter une histoire, mais cherche à inventorier ce qu'il voit. L'interprétation de la photo, il nous la laisse. C'est qu'a fait le type qui a écrit le commentaire cité plus haut. Depardon est plus dans un mix reportage-cinéma et cherche davantage à capter l'humain dans sa vie de tous les jours.

[raymondheru]

Depardon est plus dans un mix reportage-cinéma et cherche davantage à capter l'humain dans sa vie de tous les jours.

Ce n'est pas "capter l'humain dans sa vie de tous les jours" que de le photographier dans le métro ?

[Tomzé]

Ce n'est pas "capter l'humain dans sa vie de tous les jours" que de le photographier dans le métro ?

Le metro new-yorkais est différent. W.Evans s'opposait au genre stéréotypé du portrait de studio. Dans sa série sur le métro new-yorkais, c'est le portrait qui est au coeur de son projet. Fait rare pour l'époque, ses photos sont faites au jugé. Walker Evans nous montre les gens pendant qu'ils se parlent entre eux, lisent ou restent perdus dans leurs pensées. Il a surtout avec cette série fait preuve d'expérimentation directe et assumé, selon ses dires, l'idée d'un enregistrement pur, garant, de la valeur documentaire qu'il voulait laisser avec cette série.

[LeLamaFou]

Ce n'est pas "capter l'humain dans sa vie de tous les jours" que de le photographier dans le métro ?

Il me semble que oui (ayant encore en mémoire les photos de W.Evans) !

[Tomzé]

Il me semble que oui (ayant encore en mémoire les photos de W.Evans) !

Ben non !

[LeLamaFou]

Ben non !

Chacun appréciera !
Quelques photos ici :
https://imageobjecttext.com/2012/06/25/subway-secrets/

Trouvé dans "Balises" le magazine de la Bpi :
https://balises.bpi.fr/portrait-dans-le-metro-par-walker-evans/
"En 1938, Walker Evans commence à photographier des anonymes dans le métro new-yorkais. Pour saisir leurs portraits au plus juste, il sait qu'il doit travailler instinctivement, à l'insu des voyageurs. Il choisit donc de rompre l'interaction entre le photographe et son sujet. Pour pouvoir travailler sans être vu, il dissimule son appareil dans ses vêtements, laissant apparaître l'objectif à la place d'un bouton de son manteau. Le bruit du déclencheur est ensuite couvert par celui du métro. Dans ce décor noir et blanc toujours semblable, il capture le quotidien mécanique des gens ordinaires, dont les visages disent tour à tour la lassitude, l'ennui ou la rêverie. Au fond, ces hommes et ces femmes sont comme les métayers du Sud : ils sont lancés à toute vitesse dans une société en pleine mutation. Walker Evans les photographie dans l'exigence de ce qu'ils sont. Son Amérique humaine et anonyme trouvera notamment écho chez Robert Frank ou Diane Arbus"

[Verso92]

Depardon est plus dans un mix reportage-cinéma et cherche davantage à capter l'humain dans sa vie de tous les jours.

Ce n'est pas ce que j'ai remarqué, pour ma part... vrai pour sa série "paysans", faux dans "la France de Depardon", par exemple, où l'élément humain est rare.

[Tomzé]

Ce n'est pas ce que j'ai remarqué, pour ma part... vrai pour sa série "paysans", faux dans "la France de Depardon", par exemple, où l'élément humain est rare.

Depardon est un mélange de tout. Photo-journalisme avec certains conflits conflits comme le Tchad, le Vietnam, le Monde Rural avec ses paysans et ses petites villes et ses carnets personnels de voyages où l'humain est bien présent.
Quant au LFF, il n'a rien compris à la série du metro d'Evans. Son copier-coller, il le découvre peut-être pour la première fois et s'empresse de le publier pour essayer de justifier ce qu'il n'a pas compris. Je lui conseille de lire les différentes publications de Gilles Mora, un historien de la photographie, sur la vie et l'oeuvre de Walker Evans et ce qu'il en dit de cette série du metro.

[Verso92]

Depardon est un mélange de tout. Photo-journalisme avec certains conflits conflits comme le Tchad, le Vietnam, le Monde Rural avec ses paysans et ses petites villes et ses carnets personnels de voyage où l'humain est bien présent.

Oui, mais ça, c'était avant.


Ses dernières productions ont marqué un virage. Déjà, Errance marquait la disparition plus ou moins prononcée de l'humain...

[raymondheru]

Personnellement je ne parlais que de Glasgow.
C'est d'ailleurs pour ça que j'ai mis le lien.
Il est difficile de définir les choix et goûts d'un photographe sur toute une carrière, car heureusement ils changent.

[Tomzé]

Verso > je ne conteste pas mais chez  Depardon il y a de tout. Errance je l'ai dans ma bibliothèque comme bon nombre de ses livres. C'est un de mes photographes préférés, donc je connais.

[Nikon Nissoumi]

Ce n'est pas ce que j'ai remarqué, pour ma part... vrai pour sa série "paysans", faux dans "la France de Depardon", par exemple, où l'élément humain est rare.

Depardon est pourtant plus "large" que tu ne veux le croire et l'humain est bien présent dans son travail.
Ne pas perdre de vue qu'il a été, avant tout, un photoreporter et donc bien obligé de s'y coller.
Relire ses débuts alors qu'il était photographe aux armées où son récent album "Les années déclic" (Seuil éditeur).
On lui doit encore, par exemple, quelques belles photos en situation de Marie Laure de Decker alors qu'ils travaillaient ensemble au Tchad.

[Tomzé]

Personnellement je ne parlais que de Glasgow.
C'est d'ailleurs pour ça que j'ai mis le lien.
Il est difficile de définir les choix et goûts d'un photographe sur toute une carrière, car heureusement ils changent.

Je suis d'accord. Mais dans le cas de la série du métro, nous ne sommes pas du tout dans le narratif.

[Verso92]

Verso > je ne conteste pas mais chez  Depardon il y a de tout. Errance je l'ai dans ma bibliothèque comme bon nombre de ses livres. C'est un de mes photographes préférés, donc je connais.

Errance est une des plus belles expos qu'il m'ait été donné de voir (à la MEP).


Et, comme d'hab', les livres ne sont qu'un pis aller...

Depardon est pourtant plus "large" que tu ne veux le croire et l'humain est bien présent dans son travail.
Ne pas perdre de vue qu'il a été, avant tout, un photoreporter et donc bien obligé de s'y coller.
Relire ses débuts alors qu'il était photographe aux armées où son récent album "Les années déclic" (Seuil éditeur).
On lui doit encore, par exemple, quelques belles photos en situation de Marie Laure de Decker alors qu'ils travaillaient ensemble au Tchad.

Ne sois pas inquiet à mon sujet, je connais très bien l'œuvre de Depardon...

[Nikon Nissoumi]

Glasgow par Depardon est un cas d'école dans ce genre pour moi.

Ah oui, j'oubliais aussi cet excellent reportage non publié à l'époque.
A parler de série d'ailleurs, il y a une impressionnante unité de ton et d'ambiance dans ce travail.

[Verso92]

Ah oui, j'oubliais aussi cet excellent reportage non publié à l'époque.
A parler de série d'ailleurs, il y a une impressionnante unité de ton et d'ambiance dans ce travail.

Excellent reportage, en effet.

D'ailleurs, nous l'avons acheté (ainsi que Désert) parmi les bouquins distribués la semaine dernière comme prix du dernier concours photo de la boite.


(les photos datent de 1980)

[LeLamaFou]

Depardon est un mélange de tout. Photo-journalisme avec certains conflits conflits comme le Tchad, le Vietnam, le Monde Rural avec ses paysans et ses petites villes et ses carnets personnels de voyages où l'humain est bien présent.
Quant au LFF, il n'a rien compris à la série du metro d'Evans. Son copier-coller, il le découvre peut-être pour la première fois et s'empresse de le publier pour essayer de justifier ce qu'il n'a pas compris. Je lui conseille de lire les différentes publications de Gilles Mora, un historien de la photographie, sur la vie et l'oeuvre de Walker Evans et ce qu'il en dit de cette série du metro.

Je connais au moins aussi bien que toi W. Ewans.
Je pense aussi que tu n'as tout simplement pas compris ce que peut signifier le mot "narratif" !

[Tomzé]

Je connais au moins aussi bien que toi W. Ewans.
Je pense aussi que tu n'as tout simplement pas compris ce que peut signifier le mot "narratif" !

Non tu ne le connais pas, car si tu le connaissais, tu saurais que dans l'oeuvre d'Evans, il n'y a aucune narration et tu n'aurais pas mis en ligne un article ecrit par un pigiste qui n'y connait pas plus que toi dans son oeuvre.

[LeLamaFou]

Non tu ne le connais pas, car si tu le connaissais, tu saurais que dans l'oeuvre d'Evans, il n'y a aucune narration et tu n'aurais pas mis en ligne un article ecrit par un pigiste qui n'y connait pas plus que toi dans son oeuvre.

Ça raconte tout de  m^me quelque chose et même assez fortement. Nous sommes donc dans le registre de la narration !

[bozart]

Et quand tu regardes une assiette de coquillettes au beurre, ou un marteau, ou une personne qui marche, une banane sur un mur, ou N'IMPORTE QUOI, ça peut raconter quelque chose, et donc c'est une narration ??

C'est fou.

Une photo et même un enchaînement de photos, n'a rien à voir avec du narratif.
Va jeter un œil sur « Louons maintenant les grands hommes » œuvre commune de Walker Evans pour les photos et James Agee pour le texte, et on reparle de narration.

[bozart]

Ça raconte tout de  m^me quelque chose et même assez fortement. Nous sommes donc dans le registre de la narration !

Si tu veux. Mais seulement dans les photos clubs.