corporate

Démarré par dav1, Septembre 09, 2009, 09:32:25

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dav1

Bonjour à tous,

Simplement dans l'idée de comparer des pratiques, ou de faire un semblant d'état des lieux, je pose quelques questions.
J'ai cru entendre que nombre de photoreporters, faute de trouver preneur de leurs images et travaux auprès de la presse spécialisée et des grands hebdos et journaux, allait vers la pratique du "corporate".

Mais à quoi peut se résumer ce type de reportage, comment se définit-il selon vous ?
Quel statut autorise son exercice, photographe-auteur Agessa, prestation salariée .... ?
Quel tarif pratiquez-vous lors de ce type de prestation, et que comprend-elle ?
Quel pourcentage de vos travaux représente cette activité ?
Répondez vous à des appels d'offres, offrez-vous vos services par mailing, par démarchage autre...?
Est-ce une pratique que vous envisagiez lorsque vous vous êtes lancé dans la profession ?

Quel pourrait être le profil d'un photographe indépendant en 2009, et mis à part les secteurs qui peuvent être rémunérateur ( pub ? mode ? et rien ne l'affirme ) quels peuvent être ceux qui peuvent se montrer payant, même modestement, aujourd'hui.

Merci et bonne journée à vous

Dav

BertrandG

Le corporate est en chute libre car désormais dans chaque entreprise il existe un employé doté d'un reflex numérique et largement capable de satisfaire les besoins en images de la boite.

Ne pas oublier, la photographie devient une compétence et de moins en moins un métier.

dav1

Merci,

c'est vrai, je peux partager ce point de vue, mais il ne me semble pas possible que chaque entreprise agisse de la sorte.

Il y a certaines prises de vue qui nécessitent un matériel professionnel, et je ne suis pas sûr que le prix de revient soit au bénéfice de l'entreprise.

Cordialement

Dav

stougard

Citation de: dav1 le Septembre 09, 2009, 09:57:58
c'est vrai, je peux partager ce point de vue, mais il ne me semble pas possible que chaque entreprise agisse de la sorte.

Bien sur que non, il est bien evident qu'il y a un marche dans le service a apporter aux entreprises, qu'il demande des competences et du materiel qui ne sont pas a portee de l'amateur ou des stocks et qu'il demande surtout beaucoup de travail de demarchage (du porte a porte) pour se constituer un carnet de clients.

Je connais des gens dans ce millieu, ils ont fait des associations avec des agences de communications, des imprimeries ... pour pouvoir apporter un service qui va au dela de la photographie et qui porte plus sur la communication de la boite. Aujourd'hui, les choses ont un peu evolue, il faut des contacts avec des webmasters, connaitre les mechanismes de l'Internet ... bref chercher des plus values dans des domaines qui sont liees de prets ou de loin avec la communication par l'image de son client.


dav1

Merci Stougard,

Je me souviens d'une phrase, entendue à Arles, pendant une conférence: "les infographistes nous ont piqué le boulot, en devenant un peu photographe, il nous faut le reprendre, quite à devenir un peu infographiste".

Je sais que se former à la mise en page de flys, et divers prints liés à la communication, savoir effectuer le boulot de pré presse, de suivi etc... est un plus, mais là, on change de boulot...

Où en êtes vous tous avec ça ?

Dav

Zouave15

Passer infographiste... Bof. Je fais de la mise en pages (professionnellement) mais ça n'a rien à voir avec graphiste. d'ailleurs tous les graphistes ne sont pas maquettistes et réciproquement. Un photographe non formé qui s'y met, comme tu dis, pourra faire du bon boulot mais du boulot standard. C'est bien de pouvoir le faire pour livrer une prestation complète si c'est demandé, mais il est plus prudent de savoir rester à sa place... et par exemple de travailler avec des graphistes pour donner le petit coup de patte qui fait la différence.

Rapproche-toi des boîtes de communication de petite taille qui souvent ont des marchés pour lesquels ils n'ont pas tout les compétences, aussi cherchent-ils souvent à élargir leur cercle d'intervenants. J'avais une telle boîte dans les années quatre-vingt-dix, on faisait entre autres des plaquettes et des journaux d'entreprise. On travaillait avec beaucoup d'intervenants, notamment graphistes et maquettistes. Les besoins en photo étaient relativement réduits mais pas nuls. Ça se résumait souvent à une bonne photo du patron ou de l'équipe, et il n'était pas rare que l'entreprise ait déjà ses propres intervenants. Pour le reste, on n'utilisait que peu de photos car on les achetait en agence et on y laissait vite tout le budget...

Lictor

Citation de: BertrandG le Septembre 09, 2009, 09:39:15
Le corporate est en chute libre car désormais dans chaque entreprise il existe un employé doté d'un reflex numérique et largement capable de satisfaire les besoins en images de la boite.

Un reflex, tu es gentil... Je connais des clients de très grands groupes français où le service marketing fait ses photos corporate au compact... Et un nombre non négligeable où l'on passe par du microstock pour tout ce qui est web...
En fait, je connais même un gag : une SSII où les photos des salariés mis en avant sur le site viennent elle aussi de stock... Et oui, M. Machin, diplômé du MIT et d'Harvard (règle de base : ne jamais bidonner à moitié) et expert du pôle machin-chose vient en direct de Fotolia...

Comme je disais dans un autre fil, il y a de moins en moins de culture photo dans le population. Et je vais probablement surprendre, mais la culture internet est également très pauvre chez beaucoup de services marketing. Quand on combine les deux, on comprendre qu'un nombre croissant de boites fassent l'économie d'un photographe pour les reportages d'entreprise, le pack shot...

Lictor

Citation de: dav1 le Septembre 09, 2009, 10:27:45
Je me souviens d'une phrase, entendue à Arles, pendant une conférence: "les infographistes nous ont piqué le boulot, en devenant un peu photographe, il nous faut le reprendre, quite à devenir un peu infographiste".

Infographiste, c'est un métier complètement sinistré :
- en entreprise, ils sont sous-payé, voire forcés dans un statut à la con (type indépendant, mais tu viens bosser au bureau de 8h à 22h tous les jours).
- en indépendant, le marché a été massacré par les jeunes diplômés. On a formé des graphistes à tour de bras, parce que c'était censé être un métier d'avenir. Résultat : pleins de jeunes sur le marché et pas assez d'emploi. Du coup, on a plein de jeunes qui sont chez papa-maman et qui se mettent à leur compte pour tenter de travailler quand même. Comme ils n'ont pas de frais, ils peuvent casser les prix...
- les grands groupes cassent les prix. Par exemple, on a un graphiste qui s'est fait répondre à une propal : "c'est beaucoup trop cher, ce genre de boulot, on peut le faire faire gratuitement!". Ben oui. Quand on est un grand groupe, il y a plein de jeunes prêts à bosser à l'oeil en se rémunérant uniquement sur la référence... C'est une variante du statut de stagiaire jusqu'à 30 ans...
- c'est un métier qui se délocalise très très facilement. Et il ne faut pas croire que les infographistes étrangers sont mauvais. Autant ça pose des problèmes en informatique, autant en infographie on trouve des gens très compétents dans les pays de l'Est.

Donc, envisager la diversification vers l'infographie, c'est pas forcément une très bonne idée...

root_66

Citation de: Lictor le Septembre 09, 2009, 11:15:16
Comme je disais dans un autre fil, il y a de moins en moins de culture photo dans le population. Et je vais probablement surprendre, mais la culture internet est également très pauvre chez beaucoup de services marketing. Quand on combine les deux, on comprendre qu'un nombre croissant de boites fassent l'économie d'un photographe pour les reportages d'entreprise, le pack shot...

C'est comme ça que Wanadoo et Cegetel se sont retrouvés au même moment avec la même employée...même image achetée chez Getty...heureusement qu'au passage quelqu'un avait inversé la photo et changé la couleur du pull

;o)

Lictor

Pour le démarchage, il faut se préparer à répondre à la question qui tue... En web, on a le : "mais vous comprenez, mon cousin à un blog Skyrock, Internet, c'est simple, vous ne pouvez pas facturer aussi cher!". En photographie, tu vas avoir droit au : "mais c'est pas compliqué la photographie, j'ai acheté un petit compact Canikon pour mes vacances en Thaïlande, ça fait de très bonnes photos toutes seules".

Dans les PME, on désigne souvent le salarié moyennement doué qui va utiliser son matériel personnel pour faire les photos pour la boite. Les faire passer de cette logique à celle de payer un prestataire extérieur est psychologiquement très compliqué...
C'est le cas pour tous les métiers dans lesquels on peut bricoler. Par exemple, la boite de ma compagne préfère la payer une journée à farfouiller dans la configuration du NAS ou le brassage du réseau (elle est littéraire de formation, c'est pas son truc) plutôt que de prendre un prestataire. Parce que son temps perdu est perçu comme "gratuit". C'est une attitude contre laquelle il est très difficile de lutter...

Katana

#10
Citation de: BertrandG le Septembre 09, 2009, 09:39:15
Le corporate est en chute libre car désormais dans chaque entreprise il existe un employé doté d'un reflex numérique et largement capable de satisfaire les besoins en images de la boite.

Là, je ne suis pas forcement d'accord avec toi, ma boite a eu la demarche totalement inverse, il y a quelques années.

2 photographes + 1 ou 2 personnes pour les taches subalternes, mais nombreuses, du matos de developpement / tirages  , je sais plus la marque mais du lourd, s'en ai suivi l'achat de materiel numerique en debut 2000  (DCS660) a 25000 € le bout, mise en place du materiel informatique qui va avec pour traiter tout.

Au final, reflexion faite (1 an plus tard), recyclage des photographes dans d'autres services, et mise en retraite des 2 autres, vente du materiel, et appel a des prestataires exterieurs.
Bon d'accord, ça date pas d'hier, mais en attendant, on etait quasiment sur, que la boite reviendrait en arriere au vu de la qualité parfois aléatoire du travail rendu, mais nous avions negligé quelques points importants comme masse salariale amoindrie, moins de charges sociales, et surtout, toute prestation, passe en frais generaux, et a priori c'est tout bnef pour la societe.

Donc, il est probable qu'il y est encore de quoi faire, mais comme le nombre de prestataire augmente, ça ventile plus la charge de travail, et il faut alors se demarquer pour capter du boulot.

dav1

Bonsoir

Tout d'abord,  merci à tous ceux qui ont pris la peine de donner avis, renseignements, expériences.

Toutefois, je repose les quelques questions pour lesquelles je n'ai pas de réponse, et qui concerne les tarifs que vous pouvez pratiquer, le statut ( celui d'auteur Agessaifié et encore en précompte me paraît compliqué, et peut-être à coté de la plaque en terme de légalité )?

Je me pose la question d'un démarchage en mailing, avez l'expérience de ce type d'action, les retours vous semblent-ils à la hauteur de vos espérances ?

Merci de vos réponses

Dav

Henri34

En effet le corporate est une bouée pour beaucoup de photojournalistes.
Je serai un peu moins pessimiste que certains ici, il y a encore du boulot dans ce domaine. Et souvent intéressant d'ailleurs car les entreprises cherchent souvent un photographe avec un regard, un auteur quoi, et laissent plus de liberté que ne le ferait une agence de pub.
En tout cas, plus de la moitié de mon CA se fait en corporate depuis 3 ans et tant mieux.
Je fais un distinguo entre le corporate ( des photos qui véhiculent l'image de l'entreprise ) et la publicité ( photos de produits ).
Les tarifs sont libres, moi je navigue entre 600 et 1000 la journée suivant le nombre de jours de boulot et l'étendue des cessions de droits. C'est souvent une cession forfaitaire pour laquelle tu définis les utilisations à l'avance et limite la durée.

Henri34

Pour le statut, le seul au contraire qui me semble possible est l'agessa. En précompte si tu n'es pas affilié.
Puisque tes photos sont ensuite diffusées par l'entreprise, tu facture ta prestation et ta cession de droits d'auteur.

dav1

Merci beaucoup Henri34 pour cette intervention
Bon week-end

Dav

Le Tailleur

Pas d'accord. Tout le contraire, même.

Pour des publications internes comme un annuaire ou des magazines d'entreprise, éventuellement (et je dis bien éventuellement). Par contre, pour tout ce qui est externe et doit véhiculer l'image de l'entreprise, une telle technique est suicidaire.

Qu'il s'agisse de rapports annuels, de communiqués de presse, de documentation de produit... des images amateurs et/ou du libre de droits passent très mal auprès, par exemple, d'une clientèle internationale.

Je travaille pour un grand groupe (un job qui n'a rien à voir avec la photo  ;D ) et suis photographe en activité complémentaire, dont pas mal de corporate (c'est plus facile de trouver des clients dans son environnement professionnels  ;) ). Vivre les deux facettes permet de voir des choses intéressantes et un DG qui n'aura rien vu venir et subira les ricanements d'un de ses confrères pour une plaquette "cheap" (exemple: photos par un amateur genre flash de face et ombres portées + utilisation de "libre de droits") virera son agence de com' séance tenante et mettra les moyens qu'il faut pour arriver à un résultat au top (et même comme ça, c'est pas gagné).

Le degré de qualité dans la documentation externe contribue également à l'image de marque de plus petites entreprises.

Ca fait partie de la gestion de l'image dans un environnement concurrentiel et aucune faute n'est permise. Croire qu'on peut économiser trois ronds de carotte la-dessus à un impact bien plus élevé que l'économie ainsi réalisée.

Pour finir, les grands groupes ont leurs propres DA, phtographes, retoucheurs, staff de com' et j'en passe. Pour les autres entreprises, ben, recours à la sous-traitance.

Crois-moi, ce marché-là se porte plutôt bien mais il faut être aussi pro que le client: disponible, rapide et délivrer au niveau de qualité voulu et dans les délais.
Citation de: BertrandG le Septembre 09, 2009, 09:39:15
Le corporate est en chute libre car désormais dans chaque entreprise il existe un employé doté d'un reflex numérique et largement capable de satisfaire les besoins en images de la boite.

Ne pas oublier, la photographie devient une compétence et de moins en moins un métier.
Nikoniste, Fujiste et Sigiste

Le Tailleur

Répondu avant de t'avoir lu. Tout à fait d'accord.

Peut-être juste mentionner qu'il y a pas mal de travail dans l'urgence dans des conditions ingrates où l'expérience professionnelle fait la différence et de demandes personnelles "casse-gueule" à évacuer diplomatiquement.

Si on foire une fois, on est grillé...

Citation de: Henri34 le Septembre 18, 2009, 12:39:50
En effet le corporate est une bouée pour beaucoup de photojournalistes.
Je serai un peu moins pessimiste que certains ici, il y a encore du boulot dans ce domaine. Et souvent intéressant d'ailleurs car les entreprises cherchent souvent un photographe avec un regard, un auteur quoi, et laissent plus de liberté que ne le ferait une agence de pub.
En tout cas, plus de la moitié de mon CA se fait en corporate depuis 3 ans et tant mieux.
Je fais un distinguo entre le corporate ( des photos qui véhiculent l'image de l'entreprise ) et la publicité ( photos de produits ).
Les tarifs sont libres, moi je navigue entre 600 et 1000 la journée suivant le nombre de jours de boulot et l'étendue des cessions de droits. C'est souvent une cession forfaitaire pour laquelle tu définis les utilisations à l'avance et limite la durée.

Nikoniste, Fujiste et Sigiste