Test Sonde SPYDER 3

Démarré par Olivier-P, Février 14, 2008, 16:32:23

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Olivier-P

 
Bonjour à tous,  
La sonde Spyder3 est la nouvelle sonde de Datacolor. Elle prend la suite de la très bonne Spyder 2, que nous avions testée pour le journal Chasseurs d'Images, sur des écrans de type sRGB.
http://www2.photim.com/infos/TestLecteurs.xml

En confrontation avec les Eyes One pro, Xrite XR (DTp94), et l'ancienne Spyder, elle s'était révélée bonne, avec un logiciel très au point.

Pour rappel la Spyder 2 fonctionne avec les pilotes de la Spyder d'origine, la 1 , et c'était le même matériel, largement amélioré.

A peine inférieure à la Xrite DTp94, c'était donc un bon outil.

Un bémol, noté qq mois plus tard, avec l'arrivée des écrans à gamut élargis, la Spyder 2 montrait une limite en vert, ne pouvant accéder aux grandes valeurs du canal vert, caractéristique de l'élargissement des gamuts ( les rouges et bleus ne bougent pas, en passant de sRGB à Adobe98 ).
Le test de la nouvelle sonde.

La Spyder 3 s'est montré supérieure à la version 2 dans la douceur des gris, ce qui montre une amélioration de l'engin.
1 / Le gamut. Test sur un écran à grand gamut, le Eizo CG241

www.photus.eu/img/Spy3_gamut.jpg

Hélas le gamut est toujours limité en vert. Dans ces diagrammes, on voit le gamut de la Spyder3 en couleurs naturelles du triangle RVB, le gamut constructeur Eizo en grille bleue, le gamut d'un DTp94 en rouge, et il a la même faiblesse que la Spyder 2, c'est à dire une erreur dans le canal vert qui ne va pas assez loin. Les gamut constructeur ( Greta Xrite Eyes One ) et le gamut du DTp94 sont proches, c'est à dire proche de Adobe98 en l'occurrence pour cet écran haut de gamme.

C'est une déception. Nous sommes sûr que le constructeur Datacolor modifiera ses mesures dans une prochaine révision, pour cerner parfaitement les nouveaux écrans à grand gamut.

Il faut dire aussi que le vert et ses nombreuses nuances ne sont pas bien discernées par l'œil humain, bien que le spectre augmente ( travaux de Mac Adam ), et qu'un profil avec des petites erreurs en verts très saturés n'est pas aussi flagrant que les diag le montrent. Néanmoins c'est dommage de ne pas être aussi précis que les écrans à gamut élargis le peuvent. C'est l'avenir.
2 / Le logiciel

Le logiciel est bon, avec des options nombreuses, Icc 2 ou 4, bradford ou xyz, choix de gamma, points blancs natifs ou préréglés et encore calculés en xy.

Néanmoins un petit regret. Comme celui de la Spyder 2, pas de profil en LUT.

Les profils du logiciel Spyder 3 sont fait en Matrix, sans calculer pour cerner les valeurs par des courbes fines dans le bas du spectre en particulier, ces courbes d'adaptation sont dites de profil avec LUT. Ainsi le gamut est droit sur la figure que nous présentons, sur un diagramme de chromaticité ( xyY ).

http://www.photus.eu/img/Spy3_matrix.jpg

On peut penser qu'un nouveau logiciel à jour pourrait permettre des calculs en LUT.

Sinon le travail du logiciel est aussi fin que le précédent, et même plus fin, beaux dégradés de gris. Bravo aux devellopeurs de Datacolor.
Conclusion :

Peut être un bon produit en devenir, mais avec deux points parfaitement perfectibles, surtout un, se couper des écrans à grands gamuts ( rares il est vrai à l'heure où nous écrivons ces lignes, mais qui vont se généraliser fin 2008 ), et un logiciel qui pourrait passer en profils LUT.

Pour être positif, un engin qui définit avec finesse les gris (et qui est parfait sur les écrans à gamut normaux ), cette finesse montre bien que cette sonde peut mieux faire en saturations G , ce que nous engageons Datacolor à améliorer pour les nouveaux écrans en Adobe98. La qualité est là, il faut l'adapter au marché moderne qui se dessine à grand pas..
Amitiés 
Olivier

Joez

Merci pour ce test. Heureux possesseur d'un 2690wuxi et d'une spider2 je l'attendais avec impatience.
Je vais donc me tourner vers le couple ColorEyesDisplay + DPT94.


ClaudeSch

Merci Olivier,
pour ce travail en profondeur. J'ai bien fait d'attendre, j'étais presque décidé à l'acheter pour mon dell 2407wfp-hc.
Je vais peut-être faire comme Joez.
chi va piano va sano e lontano

Franck@

Olivier,

Merci pour ce nouveau test (que j'ai découvert ce matin sur ton site).

Une question : la limitation dans les verts est-elle "matériel" ou "logiciel" ?

Ceux qui, comme mon club photo, ont déjà acheté la Spyder 3 (dépensant plus d'argent que pour une Spyder 2 en promo mais pensant obtenir un produit adapté aux écrans récents) préfèreraient évidemment qu'une correction "logiciel" soit possible...

Olivier-P

Limite Hardware ou Sofware ? Cela m'est difficile de répondre à la place du constructeur, je pense que des corrections pourraient améliorer la chose car la sonde plonge dans un chromatisme bien décalé sur un vert pur ( axe vert-bleu)  alors qu'il devrait être sur un vert intermédiaire du coté axe vert-rouge (pour simplifier). Le gamut bien différent et cette "réaction" de décaler prouve bien que c'est lisible qq part.

Donc il n'est pas impossible de que cela soit interprétable par corrections empiriques.

Le produit est nouveau, laissons leur le temps de peaufiner.
Amitiés 
Olivier

jeanbart

Test très complet comme d'habitude.
Je ne sais pas si la mise à jour de la spyder 3.0.1-4 a changé quelque chose au problème ou si c'était pire avant.

Pour le moment j'en suis satisfait sur mon portable, en attendant de savoir si le prochain investissement sera un eizo ou un afs 14-24. Ce sera peut être un caillou.
La Touraine: what else ?

Joez

Olivier, as tu essayé la sonde uniquement avec le logiciel de DataColor, ou as tu essayé aussi avec un autre logiciel comme par exemple ColorEyes display ?

Michelotte

Tester l'instrument de mesure séparément du logiciel de calibrage

La qualité globale du calibrage opéré avec une sonde associée à son logiciel est une combinaison de la qualité de l'instrument de mesure et de la qualité du logiciel de construction du profil. Quand on se base sur la qualité globale du calibrage d'un écran, fut il à large gamut, on distingue mal ce qui est imputable à l'instrument de mesure et ce qui est dû au logiciel.

En France, Bernard Leblanc fait parfaitement bien ce travail d'analyse. Cet ancien prof de densitométrie-colorimètrie à Louis Lumière a, par exemple, testé le colorimètre Spyder3E dans la revue "Le Photographe" dès janvier 2008 et l'automate i1isis dans le numéro de décembre 2007.

Au cours de son test, Leblanc distingue :

- d'une part la précision des mesures du colorimètre Spyder3E, qu'il évalue avec l'aide d'un Chromamètre Minolta CS200 et dont il conclut qu'elle est bonne,

- d'autre part les capacités du logiciel associé chargé de calculer les profils, qu'il expérimente en calibrant un HP et un Spectraview, et qu'il juge assez immature.

Un libre habitué de ce forum va sans doute aussi sec nous dire que "seul le résultat final compte" et que les approches scientifiques sont inutiles, mais, bon, il y a peut-être des gens pour avoir envie de comprendre comment ..on peut atteindre le résultat.

Le fait de distinguer instrument de mesure et logiciel permet de tirer de vraies conclusions pratiques :

- si le colorimètre est bon mais que son logiciel est déficient (ce qui est le cas, à mon avis, de la Spyder3E, par exemple par son incapacité à construire un profil sur des tables en se cantonnant aux profils matriciels), ce n'est pas tragique car on peut s'attendre à une amélioration du logiciel (qui me parait assez proche chez Datacolor).

- en revanche, si c'était l'instrument de mesure qui était médiocre (cas, à mon avis, de la première Spyder, et même, à un bien moindre degré, de la Spyder2), alors il n'y aurait guère d'espoir à court terme que le produit s'améliore sensiblement...

Olivier-P

J'ai fait les travaux avec le colorimetre/spectrometre E1 pour étalon.

Et ensuite l'éternel DTp94.

Et en logiciel je multiplie les possibilités aussitot que je peux. Hélas j'attend une mise à jour de CE qui est la référence, pour prendre en compte les Spyder3. Donc quelques retard.

Néanmoins la précision de l'engin ne permet pas de doute. Non plus qu'il a une carence en hautes valeurs de verts.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire Michel, les valeurs sont assez peu éloignées d'un logiciel à l'autre, ce n'est qu'un enregistreur, le travail est d'abord physique. Les différences se font sur des DE , minces, et la capacité à trouver des courbes intermédiaires. Très important pour notre oeil. Important pour le logiciel ( priorité au gris etc ... ) mais il n'existe pas de mauvais logiciel. Certains simplifient on va dire. Celui du Spyder3 à part de se contente de matrix, arrive à un bon résultat en dégradé dans tous les espaces sRGB. Maintenant il faut le caler avec possiblement des Adobe98.

Pour l'instant ce n'est pas critique, 1% du marché au mieux d'ici 6 mois me dit un article pro. Mais dans un an ...

Donc je pense que les ingés de Datacolor se penchent dessus. Pas evident il y a qq mois ou un an, d'avoir fait un programme de lancement ( un produit se prépare des années avant ) qui entre ces nouvelles donnes du marché.

En théorie je dois dire que les analystes du marché nous disaient cela il y a qq temps : pas de SED sauf pour des produits hors de prix, et peut être limités au marché des téléviseurs. Les OLED aussi seront cantonnés à des marchés au dessus de 2000E ( en fait 5000E une fois sorti chez NEC ) et personne ne supposait ...

... que les simples rétro éclairages normaux (' CCFL ) passeraient en Adobe98 et donc seraient sur le marché des écrans de qualité abordables ...

Donc Datacolor a du faire comme tous, apprendre par la suite.

-

En conclusion : nul doute qu'ils réagissent.
Amitiés 
Olivier

Michelotte

Les développeurs jouissent tout de même d'une certaine marge de manoeuvre pour interpréter les normes et les mathématiques, voire se gourer dans leur application ou décider délibérément de certains raccourcis. Quand on voit les erreurs colossales commises par ColorThink Pro quand il dessine certains gamuts , et ceci depuis la sortie de ce logiciel, on peut frémir. Ceci dit, ce défaut ne semble géner ni son auteur ni certains experts américains qui publient froidement des gamuts farfelus tracés avec ce logiciel (par ailleurs excellent).

Pour ce qui concerne les logiciels de calibrage, voici des exemples d'embrouilles possibles :

- adoption d'une liste de couleurs tests trop étroitement conçue pour coincider avec le comportement d'un instrument de mesure particulier ou avec les méthodes d'interpolation utilisée dans le logiciel : quand on mesure le DeltaE d'un profil à partir de cette liste, le profil semble extra mince, et quand on le mesure à partir de d'une autre liste de couleurs, par exemple celle d'un logiciel concurrent, le DeltaE devient obèse...

- application déficiente de la norme ICC V4 : le logiciel assure être compatible avec la dernière version du standard mais ne produit pas de profils d'affichage basés sur des tables. Ou bien il produit un profil basé sur des tables mais les trois tables contiennent les mêmes données, celles du mode de rendu colorimétrique...

Olivier-P

1 /
Ah COLOR THINK se plante ?

Explique moi. CT est la référence. Et n'est contesté par personne que je ne sache. Mr "Chromix" fait des conférences dans les plus grandes universités US ? Non ? à tort ?

En attendant cette affirmation relève peut être de la bonne information ?  je te demande de t'expliquer et d'argumenter. Avec du poids, je connais un tout petit peu le sujet.
2 /
Ensuite tes analyses sur les logiciels de calculs de sonde ... Ce sont des perles enfilées ici. ICC V4 dispose de nouvelles routines de perceptuels, je peux te coller le pdf officiel si tu le veux. Je ne vois pas en quoi cela influe sur la sonde qui est en colorimétrique. La compatibilé ICC4 énoncée ici où là, oui est fausse parfois, et on analyse souvent des V2.1. Peu d'importance.

Les modes perceptuels ne sont utilisés que par les imprimantes, pour interpréter le passage d'un espace à un autre, et sur lequel il y a des dépassements, des hors gamut. V4 est capable alors de mimer du Adobe98 à partir de sRGB par exemple ( travaux de HP démontrant ce fait, je dispose du pdf aussi  à ta dispo ).

Mais Michel, le résultat d'une caractérisation, d'un profil, est sur un seul engin, il est toujours colorimétrique. Et à ma connaissance et avec l'appui d'un ami dans ce secteur, il n'existe pas encore de moteur de gestion qui ne soit pas colorimetrique. QQ projets naissent pour parler en perceptuel ( exemple d'écrans sRGB et d'espace de travail en Adobe) mais ils ne sont pas commercialisés.

Les liste de couleurs ? bah tout est pratiquement fait sur le gris. Color EYES fait presque tout sur le gris, et c'est l'un des meilleurs. Donc cet argument n'est pas irréfutable. Parfois et les ingés de CE le disent les patch supplémentaire de couleurs ne servent strictement à rien. Les cretes de gris sont bien plus puissantes.

D'ailleurs la préférence au gris est de plus en plus présente dans les logiciels d'étalonnage. On préférera laisser un demi DE ici et faire des dégradés parfaits en gris.

C'est assez compréhensible.
Amitiés 
Olivier

Michelotte

Citation de: Olivier-P le Février 16, 2008, 19:14:55
Ah COLOR THINK se plante ?
Explique moi. CT est la référence. Et n'est contesté par personne que je ne sache. Mr "Chromix" fait des conférences dans les plus grandes universités US ? Non ? à tort ?

Eh oui, ColorThink Pro (j'ai la version Pro V3.0.1b18) se plante, et pas qu'un peu, sur des tracés de gamut en 2D. Tu peux le vérifier facilement. Trace dans le diagramme de chromaticité le gamut de ProPhoto RGB. Tu peux utiliser indifféremment, la version de l'espace fournie par Chromix ou celle d'Adobe. Tu peux même prendre la version originale ROMM RGB de Kodak avec une fonction de transfert en deux parties.
Tu pourras aussi contempler ce gamut erroné dans ce très bon article d'Andrew Rodney http://www.ppmag.com/reviews/200701_rodneycm.pdf. C'est d'ailleurs en découvrant ce papier et en en prévenant son auteur que j'ai découvert le problème. Pour repérer l'anomalie, il suffit d'avoir en tête que le profil est, bien sûr, matriciel, que l'une de ses trois primaires est monochromatique (le rouge CIE) alors que les deux autres sont imaginaires.

Second bug : l'établissement de la liste des couleurs d'une image et leur décompte établi par le module Color Worksheet de ColorThink Pro (un outil par ailleurs très utile) sont souvent faux. Il suffit pour cela de tester l'image imaginée par Bruce Lindbloom pour piéger les catastrophes générées par les conversions RGB-Lab-RGB (son image s'appelle RGB16Million.tif et comporte autant de couleurs que de pixels). ColorThink Pro ne lui trouve que 209903 couleurs uniques alors qu'elle en contient 16 millions (4096 x 4096).

"Monsieur Chromix" porte le nom de Steve Upton et a produit un logiciel indispensable aux gens qui travaillent sur la gestion des couleurs. Je l'aime d'amour mais ça ne m'empêche pas de découvrir des failles dans ses logiciels et de le lui dire gentiment.

Citation de: Olivier-P le Février 16, 2008, 19:14:55
Ensuite tes analyses sur les logiciels de calculs de sonde ... Ce sont des perles enfilées ici. ICC V4 dispose de nouvelles routines de perceptuels, je peux te coller le pdf officiel si tu le veux

Le concept de "sonde en colorimètrique" m'échappe un peu. Je ne vois pas comment un mode de rendu s'appliquerait à un instrument de mesure. C'est comme les prévisions météorologique, elles ne s'appliquent pas aux thermomètres. La V4 des spécifications ICC autorise désormais les trois modes de rendu pour tous les appareils, alors que cette possibilité était jusqu'ici réservée aux profils de sortie. C'est ce que je rappelais dans mon précédent post. Inutile de me coller un pdf officiel, je suppose que tu parles des spécifications ICC.1 :2004-10. Je me le suis déjà collé tout seul à sa parution. Sur l'évolution V2->V4, trois autre papiers sont plus éclairants et sont distribués également en pdf sur le site de l'ICC : « Features which changed when comparing version 4 to version 2 profiles », « The reasons for changing to the v4 ICC profile format » et surtout, pour ce présent forum, « White paper N°6 : ICC version 2 and version 4 display profile différence ».

Citation de: Olivier-P le Février 16, 2008, 19:14:55
Les modes perceptuels ne sont utilisés que par les imprimantes, pour interpréter le passage d'un espace à un autre, et sur lequel il y a des dépassements, des hors gamut. V4 est capable alors de mimer du Adobe98 à partir de sRGB par exemple ( travaux de HP démontrant ce fait, je dispose du pdf aussi  à ta dispo ).

Ben si ! Le mode de rendu est désormais aussi applicable aux profils d'affichage et pas seulement aux imprimantes car les trois modes de rendus sont désormais normalisés pour les profils d'affichage, c'est même dit ainsi dans le « livre blanc ICC » dont j'ai donné plus haut les références :
« Les profils ICC V2 contiennent un seul mode de rendu et ce mode est typiquement un mélange du rendu perceptif avec le mode colorimétrique (suit une description des inconvénients de cette méthode)... Les inconvénients précédents limitent la qualité des images produites avec des profils d'affichage V2... La spécification V4 cherche à résoudre ces problèmes en clarifiant l'inclusion de plusieurs modes de rendu dans les profils d'affichage, et en définissant un medium de référence pour le mode de rendu perceptuel... »
Ceci dit, comme tu l'as noté à propos du logiciel Datacolor, ce n'est pas parce que la norme ICC est comme ça que les logiciels de calibrage l'appliquent fidèlement... Certains, comme Datacolor, se contentent de profils matriciels (ce qui n'est pas catastrophique pour des profils d'affichage), d'autres mettent les mêmes données dans les trois tables des trois modes de rendus...

(suite dans post suivant)

Michelotte

(suite du post précédent)

Citation de: Olivier-P le Février 16, 2008, 19:14:55
Mais Michel, le résultat d'une caractérisation, d'un profil, est sur un seul engin, il est toujours colorimétrique. Et à ma connaissance et avec l'appui d'un ami dans ce secteur, il n'existe pas encore de moteur de gestion qui ne soit pas colorimetrique. QQ projets naissent pour parler en perceptuel ( exemple d'écrans sRGB et d'espace de travail en Adobe) mais ils ne sont pas commercialisés.

Je ne comprends pas bien cette idée selon laquelle un profil serait sur un seul « engin colorimétrique ». Le concept de mode de rendu n'a pas de sens pour un instrument de mesure. A partir des mesures, le logiciel de calibrage construit un profil, par exemple en bâtissant paires de tables de conversion A2B/B2A (une paire de tables par mode de rendu).
Cela implique que, contrairement à une idée fausse assez répandue, l'essentiel de la logique inhérente à chaque mode de rendu est situé dans le profil et non dans le moteur de conversion. La logique du mode de rendu colorimétrie relative est simplissime alors que la logique du mode de rendu perceptif est complexe. La plupart des interprétations subtiles exigées par le mode de rendu perceptif sont portées par le logiciel de calibrage lors du calcul des tables perceptive et non par le moteur de conversion. L'interprétation perceptive est déjà gravée dans les deux tables A2B0 et B2A0 avant même que le moteur de conversion ne s'en saisisse. Quant au mode de rendu colorimétrie absolue, c'est en effet le moteur de conversion qui le calcule en appliquant au mode colorimétrie relative une adaptation chromatique basée sur la tag de « point blanc du support » incluse dans le profil.

Citation de: Olivier-P le Février 16, 2008, 19:14:55
Les liste de couleurs ? bah tout est pratiquement fait sur le gris. Color EYES fait presque tout sur le gris, et c'est l'un des meilleurs. Donc cet argument n'est pas irréfutable. Parfois et les ingés de CE le disent les patch supplémentaire de couleurs ne servent strictement à rien. Les cretes de gris sont bien plus puissantes.

J'ai bien moins que toi l'expérience du calibrage de nombreux écrans de types différents. Ce que tu dis sur ce sujet m'intéresse donc beaucoup. Je faisais cette remarque après avoir fait, par hasard, une expérience dont je n'ai malheureusement pas gardé les traces numériques.

Le même jour, en m'appliquant bien comme il faut, j'ai fait ceci :

- calibrage d'un écran avec ColorEyes Pro + DTP94
- calibrage du même écran avec Eye-One Match + Eye-One Display2
- mesure du DeltaE du profil CE avec la liste de couleurs échantillons proposée par CE (résultats mirobolants)
- mesure du DeltaE du profil Eye-One Match avec la liste de couleurs Eye-One Match (résultats mirobolants)
- mesure du DeltaE du profil CE avec la liste de couleurs Eye-One Match (résultats médiocres)
- mesure du DeltaE du profil Eye-One Match avec la liste de couleurs CE (résultats médiocres)

Olivier-P

Très interressant. Je te réponds ce soir quand du temps.

Mr Chromix c'est une boutade Michel ;)

( heu tu peux coller autant de A to B1 que tu veux entre deux matriciels c'est toujours un A2B0 qui joue, tente l'expérience, sans LUT icc V4 est gentil mais ce sont des prières, pas des faits. ).
Amitiés 
Olivier

Michelotte

Euh... je ne peux pas coller une table A2B dans un profil matriciel car, dans un profil matriciel, par définition, il n'y a pas de table...
Mais il existe des profils contenant deux descriptions concurrentes du comportement colorimétrique de l'appareil. Ce sont les profils bâtis sur une matrice ET sur des tables. C'est parfaitement autorisé par la norme ICC et ce pourrait être une bonne solution à généraliser pour les profils d'entrée (scanner et APN) voire pour les profils d'affichage.

Ceci dit, comme je l'ai déjà fait remarquer plus haut, je suis parfaitement d'accord avec toi sur le fait que la principale innovation de la norme ICC V4 (les trois modes de rendus pour tous les appareils) est encore peu mise en oeuvre sérieusement par les logiciels, lesquels, par conséquent, galègent parfois quand ils se disent compatibles avec la V4 (voir Datacolor)... L'image de la prière est bien adaptée à la situation et me rappelle ce que disaient mes collègues américains lors de la sortie de Windows98 et du concept Microsoft de "Plug and Play" qu'ils appelaient alors perfidement "Plug and Pray". Des logiciels appliquent tout de même correctement la V4. C'est en particulier le cas de ProfileMaker, qui calcule, si on le lui demande, les tables des différents modes de rendu pour les profils d'affichage.

Pour les amateurs de cheveux coupés en quatre (dans le sens de la longueur), voici de petites finesses supplémentaires sur la structure des profils d'affichage quand ils sont basés sur des tables :

Un profil d'affichage devant être obligatoirement bidirectionnel (comme pour un profil de sortie mais pas comme un profil d'entrée), il est nécessaire, quand il est basé sur des tables, que chaque table présente dans le profil soit présente sous ses deux formes A2B et B2A. Quand il est matriciel, ce qui est le plus courant, il est par nature-même bidirectionnel.

Il y a une assez grosse différence technique entre les tables B2A d'un profil d'affichage et celles, banales, d'un profil de sortie. Dans ce dernier cas, les tables doivent pouvoir traiter le cas ou le nombre de canaux de l'espace des mesures (3 pour Lab) est inférieur au nombre de canaux de l'espace de l'appareil (4 pour CMJN). La conséquence en est qu'une telle table n'est en réalité PAS une table mais un empilage assez sophistiqué de courbes avec au milieu une CLUT multidimensionnelle. Dans le cas d'un écran d'affichage, la situation est beaucoup plus simple car l'espace de l'appareil (RVB) est à trois canaux comme l'espace des mesures (Lab). On peut donc se contenter d'une structure plus simple.

Olivier-P

Cela va être difficile d'être en désaccord, je suis presque en accord avec tout ce que tu dis sur icc V4.

Il y a qq points tt de mm ( O et perceptive inclus, non, l'intention est à préférence "si" la Lut cible aura des tables 1, ne pas se formaliser quand un espace est dit à intention perceptive, c'est erroné ), je ne sais pas si j'ai le temps de te répondre ce soir. Et pardon je ne voulais pas dire seulement de matrix à matrix mais LUT écran à espaces de travail matrix, on ne prend toujours que le relatif pour exprimer un espace à l'écran étalonné. Un profil écran ne se sert jamais de sa table perceptive. Heureusement d'ailleurs, car disparité d'interprétation, ce serait la foire, à moins qu'un jour icc impose un algo perceptif unitaire ... et un moteur unitaire. C'est une erreur que j'ai fait longtemps, croyant que les CM de bradford dans PS causait en perceptif pour simuler des grands espaces de travail sur écran S. Non. Peut être plus tard.

Mais nous sommes d'accord sur ces généralités.

Je vais surtout et d'abord noter tes remarques sur CT. Lire tes références.

Et je reviens. Ce soir ou demain. Il est déjà tard.

Pour les mesures de patch de l'un sur les mesures de l'autre, hum avec le profil de chacun mis en place ? étrange. Je pense que ton protocole a du rater sur un point.
Amitiés 
Olivier

Olivier-P

Pour COLOR THINK.

Hélas je vais te répondre assez vite. Le diag donné dans cet article est effectivement farfelu.

Et faux.

Voici ce que donne réellement KodaK PRophoto dans COlor THink, dans le jpg cj.

Le reste de l'article est sans intérêt sauf à parler de qq errances de Lightroom 1.0. De plus le diag soit disant venant de CT n'est pas bien rectiligne pour un matrix non : ) sans parler de la plaisanterie de mettre ce vert bien bas.

Je reste donc sur ma faim concernant tes critiques sur CT ( peut être une version démo très ancienne avec un faux kpr entré par erreur ?) et je ne m'explique pas le diag de ce monsieur. Sans doute une erreur de manip.

-

Pour le reste des réponses,  à demain et bonne nuit.
Amitiés 
Olivier

Michelotte

Ton gamut ProPhoto RGB tracé avec ColorThink est bon. Je parlais de la "nouvelle" version (2 ans) pro de ce logiciel, appelée ColorThink Pro. C'est avec ce logiciel que Andrew Rodney fait ses dessins et c'est grâce à lui qu'il a publié un gamut erroné. Par ailleurs, seule la version Pro dispose du module Color Worksheet. J'ai téléchargé la dernière version de ColorThink Pro, il y a peut-être un mois et le bug persiste. La version non-Pro de ColorThink n'a jamais eu ce bug mais il lui manque pas mal de fonctionnalités.

Olivier-P

Sans licence complete, la version pro ne fonctionne pas avec d'autres ICC en vision que sRGB.

Je ne vois pas comment tu peux simuler Prophoto.

Je pense à une erreur de Mr Rodney.
Amitiés 
Olivier

Michelotte

Je ne comprend pas ta question.
J'ai une licence de ColorThink Pro depuis la sortie de sa première version et je l'utilise souvent. La découverte bug dans lequel est tombé Andrew Rodney est une vielle histoire. J'en suis maintenant à la version 3 dont j'ai donné les références précises plus haut. ColorThink Pro gère tous les profils ICC et trace un dessin erroné du gamut de ProPhoto RGB (et d'autres espaces à large gamut) ceci depuis la première version du logiciel jusqu'à sa plus récente, que j'ai téléchargée il y a qq semaines.

Verdi

Puis-je vous demander s'il est possible avec la Spyder" pro, de calibrer l'écran de mon I.Mac ainsi que celui de mon Cinema display 233 qui est relié à l'IMac. .
Donc, réaliser avec la sonde les réglages de deux moniteurs rel!és à la meme unité centrale (i.Mac)?
Merci pour votre réponse

mom

"trace un dessin erroné du gamut de ProPhoto RGB"
C'est pourtant pas sorcier de tracer un triangle ! Il n'y a même pas d'adaptation chromatique à faire.
GMB avait aussi décidé en son temps de ne pas faire la CAT dans le graphique comparatif 3D, tout comme le Color Applet de MS... GamutWorks multiple le volume cubique par +/- deux ... Il y a dE94 2 L* de différence entre deux spectrophotomètres différents (en l'occurrence un DTP41 et un 20, je ne regarde même pas le 70),etc... je propose un bétisier de la couleur pour détendre.
Olivier

Olivier-P

Moui Mom, je ne vois pas comment on peux se planter ... faut vraiment faire des efforts.

Michel tu as du rater un truc ... Je lache prise, c'est de la 4eme dimension.
Tu as la licence pro de la 3 ? fais moi un copie d'écran stp avec un KPR pris dans le rep de CT, et un autre pris ailleurs. C'est peut être une adaptation pour ECI ou qq chose dans le genre. Ou pour le Lightrom avec primaires décalées ( et gamma aussi d'ailleurs ).

Verdi, oui bien entendu, les versions pro de ce logiciel sont multi écran.

Amitiés 
Olivier

Verdi

Je te remercie Olivier pour ta réponse

Olivier-P

Amitiés 
Olivier