Comparatif DPP / RawTherapee / Raw Image Task

Démarré par Pio2001, Mai 02, 2009, 02:51:25

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Pio2001

Bonjour,
J'ai fait un petit comparatif entre trois dératiseurs : le vieux Canon Raw Image Task que j'utilise depuis toujours en raison de son excellente gestion des hautes lumières. Il émule exactement le comportement de mon boîtier Canon EOS 350D. Mais les paysages sont un peu ternes, alors j'ai voulu tester DPP, de Canon, et comme RawTherapee est gratuit et semble pas trop mal, je l'ai essayé aussi.

Je suis parti de quatre images au format Raw. Un portrait, un paysage, un coucher de soleil, et un arc-en-ciel (sur un CD). Voici les fichier bruts :

IMG_0001.CR2
IMG_0068.CR2
IMG_0105.CR2
IMG_0145.CR2

Les programmes sont
Canon ZoomBrowser 6.1.1.21 + Raw Image Task 3.3.0.5
RawTherapee 2.4 RC2
Canon Digital Photo Professional 3.6.1.0

Voici ce que donnent les trois programmes par défaut :



RawTherapee ne respecte pas l'exposition des deux autres programmes. DPP est un peu pâle, RIT claque bien. Premier constat : les dératiseurs sont loin de marcher aussi bien que le boîtier en jpeg !

Constat très différent ici : DPP s'en sort très bien, alors que RIT et RawTherapee se plantent complètement !


RawTherapee, trop sombre sur le portrait, est ici surex, qu'est-ce qui ne va pas chez lui ? Les deux autres s'en sortent bien. Impossible de trancher entre DPP et RIT, la couleur, rouge ou orange, est ici subjective.


Et pour bien tout mélanger, voilà que RawTherapee donne le meilleur résultat ! RIT est terne, et DPP donne un ciel lavande !

Voyons à présent chaque dératiseur plus en détail.

Pio2001

Un moyen d'action dans DPP est le profil choisi :



Pas vraiment de différence entre neutre et standard. A noter que sur standard, le contraste et la saturation sont automatiquement à -1.
Je préfère le fidèle. Il se rapproche d'ailleurs de RIT. Par contre, je trouve le profil portrait un peu exagéré.



Ici, par contre, seul le profil standard donne de jolies couleurs. On peut voir que ce n'est pas seulement un neutre avec contraste et saturation à -1. C'est un profil avec des couleurs différentes des deux autres.

Attention, il y a un problème d'affichage dans le logiciel :



La bande blanche (on se demande bien ce qu'elle fiche ici, d'ailleurs, elle est présente sur les trois profils), est exagérée par rapport à ce que le logiciel exporte en Tiff. On ne voit donc pas le résultat réel dans la fenêtre de travail !
Le problème est le même avec et sans gestion des couleurs, cela ne vient pas de là (pour vérifier, j'ai attribué le profil sRGB à mon écran et relancé DPP, et pour le Tiff, j'ai coupé la gestion des couleurs dans Gimp).



De nouveau, le standard s'en sort le mieux. Les deux autres sont postérisés.



A l'inverse, comme pour le portrait, le paysage sort mieux en fidèle. Le ciel est trop mauve en standard et en neutre.



Carton plein pour le profil "paysage" ! Mais j'ai tout de même baissé le contraste d'un cran. Et comme DPP propose des réglages RVB, on en profite pour ajuster le point blanc au max.
Nouveau problème : alors que le point blanc est au max de l'histogramme bleu, le Tiff produit n'a pas son point blanc au max. J'ai dû encore le remonter dans Gimp, dont l'histogramme prend pourtant en compte les valeurs RVB séparées (un coup de pipette permet de vérifier, à l'endroit où le ciel est le plus clair, que DPP n'a pas réglé le point blanc comme affiché sur son histogramme).

Pio2001

Voyons à présent RawTherapee. Le logiciel est encore plus compliqué. Il y a un profil default et un profil neutral, mais on peut en outre mettre à zéro toutes les corrections, ce qui donne encore un autre résultat (j'ai fait les mises à zéro à partir du profil default).



Résultats très sombres et très proches.



Ici, la différence du réglage zéro est entièrement dûe à la désactivation de l'onglet "Highlight Recovery" (qu'il faut déployer manuellement, il est masqué par défaut !). Et pour nous embrouiller complètement, le réglage "Highlight compression", à 100 par défaut et à zéro une fois remis à zéro, a un effet vraiment mineur en comparaison !

Mais l'option highlight recovery comporte elle-même plusieurs options :



Par défaut, elle est sur Luminance, mais le résultat est meilleur sur CieLab ou sur Color Propagation, avec un joli orangé que même DPP n'obtient pas en mode standard (par contre, son vert était meilleur).



A présent, le profil neutral est bien différent du default ! Le default serait coupable de la surexposition du Soleil, mais pas de la sous-exposition du portrait. Cela ne nous aide pas beaucoup pour savoir quel profil est le plus neutre... d'autant que c'est toujours en désactivant le HL recovery qu'on obtient des hautes lumières correctes.
Si quelqu'un a compris quelque chose, chapeau !...



On voit maintenant une différence entre le Highlight recovery CieLab et le Color propagation : seul le second ne brûle pas le jaune.



Ca tombe bien, on n'était pas assez embrouillés ! On pourrait presque dire que le profil défaut surexpose parfois, mais pas les autres, sauf que ce sont plutôt les autres qui sous-exposent... enfin, je ne sais plus ! Je renonce à chercher la moindre logique dans les rendus obtenus avec ce logiciel !

Essayons quelques corrections manuelles :





Régler l'expo du paysage sur le profil neutral ne permet pas de retrouver le contraste du profil default. Mais le profil default cramait le soleil. Peut-être qu'on pourrait s'en sortir en choisissant Default, en mettant tout à zéro sauf la highlight recovery, et en basculant celle-ci sur Color propagation.

Ca commence à faire une sacrée salade, rien que pour obtenir quelque chose qui ressemble vaguement à un jpeg boîtier !

Pio2001

Pour Raw Image Task, rien à signaler, rien n'est réglable !

En conclusion, voyons ce qu'on a eu de meilleur pour chacun des logiciels :



Raw Image Task est le plus joli. Les deux dératiseurs ne parviennent pas à faire d'aussi jolis portraits que les jpeg boîtier ! Il y a une leçon à tirer de cela, c'est que l'avantage du raw sur le jpeg est loin d'être établi ! Si on n'a pas spécifiquement RIT en dératiseur, on a ici tout intérêt à soigner son expo, et à travailler en jpeg ! Le comble, c'est que le boîtier EOS350D ne permet même pas de prendre des photos en Tiff !

Cela est d'autant plus vrai que je n'ai jamais vu un raw sortir quoi que ce soit de plus aussi bien en haute lumière qu'en basse lumière, même en tiff 16 bits et avec correction, que le jpeg boîtier dont on pousse bêtement l'histogramme dans Gimp !

J'ai vu des forumeurs poster des exemples où ça marche, mais chez moi non. Ou bien je n'ai jamais eu un dératiseur capable de récupérer correctement des données, ou bien le 350D fait déjà une excellente récupération haute et basse lumière en jpeg.

Bref, DPP, en mode fidèle, n'est pas mauvais du tout. Il est même probablement plus neutre que RIT, qui semble accentuer un peu le ton chair de la peau. RawTherapee est très terne. Son portrait ne vaut rien.



On commence à avoir l'habitude, toute conclusion sur une image sera inversée dès l'image suivante : ici, le rendu boîtier ne donne pas du tout un bon résultat ! DPP est gagnant, et RawTherapee bon deuxième, une fois bien trafiqué.

Il faut tout de même noter que DPP et RawTherapee font ici un carton ! Dans le passé, RIT était toujours sorti gagnant des comparatifs sur cette photo, face à d'autres dératiseurs, malgré son vert gris.



RawTherapee n'arrive jamais à avoir une première place. Ici, il échoue à illuminer le jaune. Les deux autres sont excellents.


J'ai choisi de régler le point blanc et le point noir de chaque image sous Gimp pour rentre compte du résultat final que l'on peut obtenir.
Je n'ai pas eu le temps détudier toutes les possibilités de RawTherapee. Peut-être qu'il permet de le faire directement. DPP oui, si on ne tient pas compte de son histogramme incorrect, mais RIT pas du tout.

Finalement, après ajustement, les trois paysages se ressemblent vraiment. On devine tout juste un poil de bleu en plus dans le ciel de DPP, avec son profil paysage, RIT est un rien plus terne et RT un rien plus lavande. Là encore, je n'ai pas étudié ses possibilités. Le panneau de réglage des couleurs a l'air très complet.

Conclusion, DPP me semble donner les meilleurs résultats à condition de jongler avec les profils. Fidèle pour les portraits, standard pour les lumières, paysage pour les paysages... RawTherapee semble avoir un certain potentiel si on se sent l'âme d'un ingénieur Shadok, mais cela ne me paraît pas très expoitable dans des conditions d'utilisation normales. RIT donne de bons résultats par défaut, mais il n'y a rien d'autre que le mode "par défaut". Cela reste donc parfois un peu inférieur à DPP.

Alain c

#4
Bonjour,

Ton étude est intéressante, comme beaucoup,  je me suis aussi posé la question de l'intérret du RAW et du chois du meilleur "dératiseur".

Je me permettrai de mettre un bémol sur tes conclusions qui me paraissent trop définitives.
D'une part, tu ne tiens pas assez compte de l'ergonomie et des possibilités offertes au photographe pour prendre la main sur les traitements automatiques auxquels ton étude se limite un peu trop à mon avis. DPP est tres bon sur ce point, tu peux agir simultanément sur 8 leviers différents, ce que ne montre pas ton étude.
Quid également des possibilités de traitements par lots, et du gain de temps y associé ?

En effet, on ne peut pas tirer une conclusion définitive du type: "les portraits avec DPP, c'est tels réglages, point final." Chaque photo va demander un réglage différent selon les conditions de prise de vue, et si dans ton exemple, DPP donne les meilleurs résultats en mode fidèle, un autre portrait s'en sortira mieux avec le réglage "standard" et une balance des blanc différente, de même avec les paysages.
Sans compter que tes gouts ne sont pas forcement identiques aux miens ... :-[

A mon sens, l'interret principal du format RAW vs le JPEG est qu'il permet de mieux et beaucoup plus facilement corriger une photo qui n'est pas parfaitement exposée.
Cela du fait que tu travaille sur des fichiers  non encore compressés, c à d en 12 ou 14 bits au lieu de 8 bits par canal, soit 4096 valeurs de gris au lieu de 256 en 8 bits.
Le post traitement des images en RAW est donc beaucoup plus souple et moins destructeur que celui des images JPEG.

Par ailleurs, quoi de plus confortable que le RAW (avec DPP) pour rattraper au degrés près une balance des blancs défectueuse?
La balance des blancs, rien que pour ça, le traitement RAW est utile, voir indispensable dans certains cas, tu aurais pu y consacrer un chapitre entier entre les différents logiciels en compétition.
Matérialiser l'immatériel

Cytochrome

Ce qui limite l'intérêt de ce genre de comparaison c'est qu'elles ne sont réellement "valables" que pour un appareil donné (sans même parler du moniteur et de l'âge du capitaine et de sa vision).

Une part importante du rendu d'un raw vient de la courbe de couleurs que le logiciel applique lors du dématriçage. Chaque fabricant inclut ses propres courbes, en principe une au moins par APN (en fait souvent une par capteur).

Les capteurs de nos APN ne voient que des niveaux de gris filtrés par des micro-lentilles/filtres, les couleurs sont calculées puis calées dans un espace et corrigées par les courbes de couleurs des dématriceurs (pareil bien sur dans l'APN pour sortir le jpg).

Donc pourquoi pas pour le Canon 350D, mais pour un Canon 50D, un Nikon D300, un Pentax K20, un ????? Un même dématriceur avec les mêmes réglages de sortira pas le même rendu d'un Canon xxD, Nikon Dxx etc..

Francis

Pio2001

Citation de: Alain c le Mai 03, 2009, 11:45:03Je me permettrai de mettre un bémol sur tes conclusions qui me paraissent trop définitives.
D'une part, tu ne tiens pas assez compte de l'ergonomie et des possibilités offertes au photographe pour prendre la main sur les traitements automatiques auxquels ton étude se limite un peu trop à mon avis. DPP est tres bon sur ce point, tu peux agir simultanément sur 8 leviers différents, ce que ne montre pas ton étude.
Quid également des possibilités de traitements par lots, et du gain de temps y associé ?

Bonjour Alain,
Tu as tout-à-fait raison. Mon comparatif ne constitue en aucun cas une étude permettant de savoir quel est le meilleur logiciel. Pour cela, il faudrait prendre beaucoup plus de temps (pour info, les tests et la rédaction du CR avec les petites images a pris environ six heures). Et chaque programme aurait droit à plusieurs pages de résultats, comme les tests d'appareils publiés chez dPreview.

Le nombre de réglages différents dans RawTherapee, et le fait que la fenêtre de DPP ne montre pas le résultat réel, par exemple, donnent une idée de l'ampleur de la tâche ! Il faudrait des jours de travail pour évaluer vraiment leurs possibilités.

Citation de: Alain c le Mai 03, 2009, 11:45:03A mon sens, l'interret principal du format RAW vs le JPEG est qu'il permet de mieux et beaucoup plus facilement corriger une photo qui n'est pas parfaitement exposée.
Cela du fait que tu travaille sur des fichiers  non encore compressés, c à d en 12 ou 14 bits au lieu de 8 bits par canal, soit 4096 valeurs de gris au lieu de 256 en 8 bits.
Le post traitement des images en RAW est donc beaucoup plus souple et moins destructeur que celui des images JPEG.

Je suis très sceptique sur ce point. Pour moi, une faible compression jpeg sur un fichier de 8 bits par canal provoque des pertes d'amplitude inférieure au bruit d'une image brute de capteur APS-C à 100 ISO.
Peut-être est-ce différent sur des capteurs 24x36. Je serais d'accord pour que l'on fasse des tests à ce sujet, si tu peux trouver un exemple que je puisse reproduire de mon côté, afin que l'on regarde ce qu'on peut gagner vraiment grâce au 16 bits et au Tiff par rapport au jpeg.
Citation de: Alain c le Mai 03, 2009, 11:45:03Par ailleurs, quoi de plus confortable que le RAW (avec DPP) pour rattraper au degrés près une balance des blancs défectueuse?
La balance des blancs, rien que pour ça, le traitement RAW est utile, voir indispensable dans certains cas, tu aurais pu y consacrer un chapitre entier entre les différents logiciels en compétition.

Je suis plutôt d'accord sur ce point. Un des principaux intérêts des dératiseurs sont les réglages de balance des blancs et d'exposition. Mais ces réglages commencent à apparaître en RGB. Corel Photopaint X3, par exemple, les propose sur toute image bitmap (jpeg, tiff, png etc).

Je reconnais par contre qu'on va avoir des pertes si on fixe une balance des blancs en jpeg et qu'on veut ensuite en appliquer une autre, car l'application d'une balance des blancs donnée peut clipper un canal de couleur. De plus, le réglage de balance des blancs RVB est relatif, tandis que sur Raw, il est absolu, car le dératiseur connaît les teintes RVB absolues utilisées dans le capteur. Le curseur est donc étalonné en °K.
Ainsi, si on ne connaît pas la balance des blancs qui a servi à faire le jpeg, il est impossible de retrouver directement un réglage "lumière du jour", sauf au prix de tâtonnements longs et approximatifs. Et même si on la connaissait, il faudrait utiliser des tables de conversion. Corel n'indique pas quelle correction appliquer pour passer d'une jpeg développée en "flash" vers un rendu "lumière du jour", par exemple.

Citation de: Cytochrome le Mai 03, 2009, 12:13:52Une part importante du rendu d'un raw vient de la courbe de couleurs que le logiciel applique lors du dématriçage. Chaque fabricant inclut ses propres courbes, en principe une au moins par APN (en fait souvent une par capteur).

Tu veux dire que les courbes sont incluses dans le raw, dans les logiciels, ou dans les boîtiers ?
Dans le premier et le second cas, il nous faut juste tester si les logiciels prennent en compte ces courbes.
Dans le second cas, se pose aussi la question de savoir si les logiciels gratuits et ceux de la concurrence (Nikon pour le logiciel Canon DPP,par exemple) ont accès aux bonnes courbes.
Dans le troisième cas, effectivement, cela va biaiser les résultats que j'ai présentés.

Alain c

#7
CitationCitation de: Alain c le Hier à 11:45:03
A mon sens, l'interret principal du format RAW vs le JPEG est qu'il permet de mieux et beaucoup plus facilement corriger une photo qui n'est pas parfaitement exposée.
Cela du fait que tu travaille sur des fichiers  non encore compressés, c à d en 12 ou 14 bits au lieu de 8 bits par canal, soit 4096 valeurs de gris au lieu de 256 en 8 bits.
Le post traitement des images en RAW est donc beaucoup plus souple et moins destructeur que celui des images JPEG.

Je suis très sceptique sur ce point. Pour moi, une faible compression jpeg sur un fichier de 8 bits par canal provoque des pertes d'amplitude inférieure au bruit d'une image brute de capteur APS-C à 100 ISO.
Peut-être est-ce différent sur des capteurs 24x36. Je serais d'accord pour que l'on fasse des tests à ce sujet, si tu peux trouver un exemple que je puisse reproduire de mon côté, afin que l'on regarde ce qu'on peut gagner vraiment grâce au 16 bits et au Tiff par rapport au jpeg.

Le fichier JPEG fourni directement n'est autre qu'un fichier RAW déjà traité automatiquement par l'apareil. Avec le RAW c'est toi qui choisi les modifications à apporter, avant tout traitement, donc sur un fichier moins compressé les possibilités sont beaucoup plus grandes et tellement plus rapides. C'est pour cela que je dis que modifier le rendu d'une image RAW est beaucoup plus facile qu'un JPEG, et du moins en théorie, moins destructif.
Pour faire une comparaison valable, comme tu le propose, il faudrait comparer deux fichiers au rendu strictement identiques avant et après traitement, chose bien difficile, voir impossible pour un simple amateur.
Et puis je n'en voi pas trop l'utilité, je ne regarde pas mes photos avec une loupe.
Matérialiser l'immatériel

Pio2001

Ce que je pensais faire, c'est prendre un cliché en Raw + jpeg, puis appliquer un traitement assez fort au jpeg, en cherchant à faire apparaître des problèmes de compression ou de résolution, puis à traiter le raw de façon à obtenir le même rendu final, et voir si on a autant d'artefacts que sur le jpeg traité.

L'utilité serait de savoir, si un logiciel comme Gimp propose un jour une correction d'expo et une correction de balance des blancs, si on peut passer en tout jpeg sans perte de qualité.
Les avantages seraient  :
-Traitements plus rapides : corriger un jpeg est instantané alors que produire un jpeg à partir d'un raw prend une dizaine de secondes par image.
-Capacité plus grande sur la carte mémoire de l'appareil
-Possibilité, en déplacement, de laisser des jpeg rapidement aux non photographes sans avoir à travailler en raw+jpeg.

Personnellement, je ne compte pas me relancer dans le test, sauf si quelqu'un d'autre est intéressé, car de toutes façons, Gimp ne me permet pas pour le moment de traiter la balance des blancs ni l'exposition (sauf en jouant du point blanc et du gamma un peu au pif), et ne propose pas d'intensification des bleus et verts pour les paysages. Donc j'ai encore besoin de travailler en raw avec DPP ou un autre programme du même genre.

Cytochrome

Citation de: Pio2001 le Mai 04, 2009, 00:47:29
Tu veux dire que les courbes sont incluses dans le raw, dans les logiciels, ou dans les boîtiers ?
Dans le premier et le second cas, il nous faut juste tester si les logiciels prennent en compte ces courbes.
Dans le second cas, se pose aussi la question de savoir si les logiciels gratuits et ceux de la concurrence (Nikon pour le logiciel Canon DPP,par exemple) ont accès aux bonnes courbes.
Dans le troisième cas, effectivement, cela va biaiser les résultats que j'ai présentés.

Pas dans le raw bien sur. Ces profils sont livrés avec les logiciels de dématriçage. par ex. avec Capture One LE que j'ai juste sous la main, dans le dossier ..\Program Files\Phase One\Capture One 4\Color Profiles\DSLR tu as plus de cent profils dont CanonEOS350D-Generic.icm, pour les boitiers plus chers il y a des versions daylight, sunset etc... Idem pour Bibble et tous les autres. Et bien sur le processeur du boitier possède aussi un profil pour convertir le raw originel en jpg. Et ces profil sont différent pour Canon (et chez Canon pour différents boitiers), pour Nikon etc..

D'où la difficulté à tirer des conclusions universelles d'un essai fait à partir d'un boitier...

Francis

Zaphod

Citation de: Pio2001 le Mai 04, 2009, 12:40:26
Ce que je pensais faire, c'est prendre un cliché en Raw + jpeg, puis appliquer un traitement assez fort au jpeg, en cherchant à faire apparaître des problèmes de compression ou de résolution, puis à traiter le raw de façon à obtenir le même rendu final, et voir si on a autant d'artefacts que sur le jpeg traité.

Le principal problème du JPEG sera que les noirs seront bouchés et les blancs cramés.

Le JPEG est fait à partir des données du RAW, en appliquant un gamma, et en délimitant les valeurs de point blanc et point noir pour avoir une image visible correcte.
Pour reprendre une expression souvent lue ici, c'est un fichier castré.

Une simple correction de 2-3 IL sur un RAW et sur un JPEG est très parlante.
La différence est réellement énorme.

Cette latitude de correction est d'autant plus intéressante sur des softs qui permettent des retouches locales directement à partir des données RAW (un simple filtre gradué sur un paysage avec ciel cramé, par exemple...)

Pio2001

#11
Bonjour Zaphod,
J'ai fait quelques tests ce soir sur le bouchage et le cramage des jpeg.

Je précise que le débouchage et le décramage sont des opérations complexes, et que par manque de temps et d'intérêt, j'ai appliqué des corrections complètement au pif. Il existe bien d'autre possibilités de corrections que celles que j'ai employées, aussi bien en raw qu'en jpeg, qui donneraient des résultats très différents.

J'ai commencé par déboucher une image prise à 100 ISO.



A gauche, traitement raw avec Dimage Picture Pro. Profil fidèle. Expo à +2 IL, ombres à +5. Une autre possibilité aurait été de baisser le contraste.

A droite, débouchage du jpeg boîtier avec Gimp, ajustement du point blanc et du gamma au jugé pour obtenir un résultat semblable. Puis, comme bizarrement les ombres étaient complètement vertes, baisse du vert dans les ombres, et hausse correspondante générale, avec l'outil de courbe de teinte (très performant dans Gimp, il génère une courbe lisse intuitive, au lieu d'une courbe polynômiale ou d'une ligne brisée. Ici, un seul point de correction est utilisé).

Bilan : le jpeg est bruité en haut à droite, et il fait des pâtés en bas. Le raw est meilleur ici. En revanche, l'outil de débouchage DPP provoque une rupture dans la courbe de teinte qui se traduit par des aplats de gris, légèrement visibles dans le cristal.

Décramage à 100 iso :



Ca y est ! Cela me revient ! Je me rappelle maintenant que le boîtier Canon EOS350D n'offre strictement aucune marge dans les hautes lumières. Les raw sont cramés comme les jpeg. Il n'y a aucune info récupérable dans les hautes lumières. Et c'est propre au 350D uniquement. Les autres boîtiers permettent de récupérer un peu de hautes lumières dans les raw.

Ici, je me suis contenté d'augmenter un peu le contraste juste en dessous du seuil de cramage. A droite, j'ai baissé légèrement l'expo et mis un peu de récupération haute lumières sur le raw dans DPP.
Après avoir tâtonné un peu dans Gimp et Corel Photopaint, j'ai fait un bien meilleur travail sur le jpeg, à gauche : j'ai converti le jpeg en Lab sous Corel Photopaint, puis appliqué une courbe de teinte en ligne brisée pour augmenter le contraste des hautes lumières sur le canal L uniquement (donc à teinte constante), et reconverti en RGB.
Cela n'a d'ailleurs rien à voir avec la comparaison jpeg / raw. J'aurais pu convertir le raw en Tiff sans correction et faire pareil avec le Tiff.

Débouchage à 1600 iso :



A gauche le jpeg débouché dans Gimp, à droite le raw dans DPP. Le résultat devient ici complexe et dépend de nombreux facteurs. J'ai encore eu à trafiquer les courbes de teinte dans Gimp pour déverdir les ombres. Du côté du raw, l'option débouchage donne ici d'affreux aplats de gris en raison d'une courbe de teinte irrégulière. D'autre part, j'ai dû utiliser d'autres options dans DPP à cause d'un bruit rouge très gênant. J'ai appliqué une réduction de bruit chromatique maximale, puis dans l'onglet RGB, j'ai baissé le point noir du rouge.

Les résultats ne sont pas vraiment comparables. Ce qui domine, contrairement au 100 iso, ce sont les spécificités des traitements de chaque logiciel plutôt que la qualité intrinsèque du format raw par rapport au jpeg.

En conclusion, il est plus important de savoir comment on va déboucher que d'utiliser le raw à tout prix. Un jpeg bien débouché vaut mieux qu'un raw mal débouché.
Une fois qu'on sait ce qu'on fait, alors tant qu'on n'est pas en iso élevé, la qualité du raw est meilleure, car le jpeg est bruité dans les ombres.

Pour le décramage, je n'ai rien pu tester. Les raw produits par l'EOS350D ne sont pas décramables  :-[

Alain c

CitationJe précise que le débouchage et le décramage sont des opérations complexes, et que par manque de temps et d'intérêt, j'ai appliqué des corrections complètement au pif. Il existe bien d'autre possibilités de corrections que celles que j'ai employées, aussi bien en raw qu'en jpeg, qui donneraient des résultats très différents.

Bravo pour l'effort de présentation, mais hélas, dans ces conditions, que valent tes conclusions  ???
Matérialiser l'immatériel

Pio2001

Elles en tiennent compte.

Je ne connais pas de norme pour rattraper les hautes et basses lumières, alors j'ai utilisé les contrôles principaux que les différents logiciels me proposaient.

Zaphod

Je suis très étonné de tes résultats, chez moi c'est le jour et la nuit entre le RAW et le JPEG, y compris sur mon 350D...
J'essaierai de poster des exemples tout à l'heure, si je retrouve le JPEG (je n'arrive pas à faire marcher RawImageTask sur mon PC, mais à l'époque je prenais du RAW+JPEG)

senbei

Merci d'avoir partagé tes raw. Cela m'a permis d'apporter un complément à ton comparatif, à savoir, comparatif avec Lightroom, rendu en import direct (noté "default") et après quelques optimisations très rapides et pifométriques (notament sur le réglage de récupérations de HL qui - comme sur RawTherapy - foirent trop facilement les teintes jaunes-orangées).

Si des utilisateurs de C1 et de DXO voulaient se joindre à nous, on pourrait continuer cette étude un peu plus loin (crops sur les HL, sur la netteté, sur le bruit des ombres, etc.)


miccoc

Voici comment Bibble 5 Pro présente ces photos avant de toucher aux différents réglages possibles.