Petits secrets de fleurs...

Démarré par Roland Ripoll, Juin 29, 2022, 10:28:01

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ChrisC06

Merci Roland, Je ne savais pas tout ça sur le trèfle blanc !
Chris

Clic-Clac 51

Citation de: ChrisC06 le Mars 03, 2025, 20:36:46Merci Roland, Je ne savais pas tout ça sur le trèfle blanc !
De même pour moi
Merci de toutes ces info
Amicalement Denis ;)

agl33

Citation de: ChrisC06 le Mars 03, 2025, 20:36:46Merci Roland, Je ne savais pas tout ça sur le trèfle blanc !

J'en apprends tous les jours sur ce fil, merci pour tout.  ;)

Charly 84

Merci Roland, Je ne savais pas tout ça sur le trèfle blanc !

Eh bien non moi non plus !!! impressionnant.

Roland Ripoll

Merci à vous de suivre ce fil!

L'autofécondation, une solution face à la  raréfaction des insectes ?

On estime qu'environ 87.% des espèces de plantes à fleurs dépendent des insectes pour leur pollinisation. Une publication allemande de 2017 a montré une réduction de plus de 75.% de la biomasse des insectes volants sur une période de 25 années.

Face aux changements environnementaux, et notamment la raréfaction des insectes,  le système de reproduction des plantes peut changer. Certaines plantes évolueraient peu à peu vers l'autofécondation.


Deux exemples:

La Pensée des champs

Des chercheurs français ont comparé des individus actuels de Pensée des champs (Viola arvenis) avec ceux des années 1990. Des graines avaient en effet été récoltées et gardées par le Conservatoire Botanique National de Bailleul dans les années 1990.



Les analyses génétiques révélèrent une augmentation de 27 % du taux d'autofécondation au cours de la période étudiée.



Les résultats ont montré que la surface des fleurs est en moyenne 10.% plus petite qu'il y a 20 à 30 ans, les corolles  devenant plus modestes; tandis que le volume de nectar a chuté de 20 %.



La petite centaurée commune

Des populations de Petite centaurée commune (Centaurium erythraea) poussant en milieu urbain (où les pollinisateurs, notamment les syrphes, sont plus rares) ont été comparées à des populations rurales.



L'enquête montra que, dans les milieux appauvris en pollinisateurs, la petite centaurée produisait des fleurs moins nombreuses et plus petites. Elles ne présentaient plus d'herkogamie, (séparation spatiale des étamines [mâles]  et du stigmate [femelle]) contrairement à celles vivant dans des lieux riches en pollinisateurs.
 
La capacité d'autofécondation était 36% plus élevée qu'en milieux naturels !



Mais l'autofécondation, cette assurance de se reproduire en l'absence de pollinisateurs, pourrait être contrebalancé par le phénomène de "dépression endogamique", l'équivalent pour les plantes des effets  de la consanguinité...



Etre simple pour être vrai

agl33

Une préférence pour la première pour moi.  ;)

ChrisC06

C'est très intéressant, merci Roland.
La Nature essaie toujours de s'en sortir !
Les images sont toujours aussi belles...  ;)
Chris

Clic-Clac 51

Merci Roland pour toutes ces informations et pour ces belles images
Amicalement Denis ;)

Roland Ripoll

Merci !

Les orpins: des plantes CAM. Quand la photosynthèse est inversée...

On sait que les plantes succulentes, qu'on appelle communément les "plantes grasses", sont très adaptées à la chaleur et à la sécheresse. Mais comment font-elles pour vivre et se développer dans des conditions aussi difficiles ?

La réponse tient dans le fait qu'elles présentent un métabolisme bien particulier: la photosynthèse inversée ou photosynthèse de type CAM (Crassulacean Acid Métabolism c'est-à-dire: métabolisme acide des Crassulacées) et qu'elles décalent dans le temps la fixation du CO2 et sa transformation en énergie.

Orpin âcre


Toutes les plantes vertes pratiquent la photosynthèse pour produire des "sucres", nécessaires à de nombreux objectifs métaboliques, tels que la croissance des tiges, la production de feuilles, la floraison et la fructification.

Orpin blanc


Presque toutes le font de jour,  en absorbant le gaz carbonique (CO2) de l'air et en rejetant l'oxygène (O2) grâce à l'énergie lumineuse mais cela demande un apport d'eau car la transpiration est une composante essentielle de la photosynthèse.

Orpin de Nice


En effet, pour permettre l'entrée du CO2 nécessaire à la photosynthèse, les plantes doivent ouvrir leurs stomates les petits orifices situés principalement sur la face des feuilles et qui permettent les échanges gazeux.

Orpin âcre


Ce faisant, elles permettent à l'eau qu'elles contiennent de s'évaporer. Ce qui  met en danger celles vivant dans des milieux secs ou désertiques.

La plupart des végétaux ont besoin de 400 g d'eau pour assimiler 1g de carbone. Pour la même quantité de carbone, les orpins n'ont par exemple besoin que de 50 g d'eau.

L'originalité des orpins (et des autres plantes de type CAM), c'est qu'en journée, lorsque la chaleur est la plus forte, ils ferment  leurs stomates. Cela leur permet de minimiser les pertes en eau par transpiration.

Orpin blanc


Les échanges gazeux avec l'extérieur ne s'effectuent plus que la nuit, c'est à dire aux heures les plus fraîches. Le CO2 est donc absorbé en période nocturne, contrairement à ce qui se passe chez les autres plantes. Ceci implique un stockage, une mise en réserve transitoire du CO2 jusqu'à son utilisation en période diurne.

Orpin de Nice


On a pu constater que lorsque d'importantes quantités d'eau sont mises à la disposition des plantes C.A.M., leur métabolisme est modifié. Elles se comportent alors comme des espèces normales. Les stomates ne sont plus fermés pendant la période diurne.

Mais le retour à l'aridité ou à des conditions difficiles peut induire à nouveau un comportement C.A.M. typique.

Orpin blanc


On reste admiratifs devant cette souplesse d'adaptation !



Etre simple pour être vrai

agl33

De biens belles images avec les commentaires qui vont biens, merci.

Charly 84

C'est très beau et très enrichissant, chaque fois que je viens ici, j'admire toutes ces fleurs pour la plupart inconnues de moi et j'apprends des tas des choses !!

Bravo Roland et merci pour l'ensemble de ton travail

Clic-Clac 51

Comme d'habitude j'ai appris et pris plaisir a voir les images de cette MàJ
Bravo et merci Roland
Amicalement Denis ;)

ChrisC06

Citation de: Clic-Clac 51 le Avril 08, 2025, 10:41:01Comme d'habitude j'ai appris et pris plaisir a voir les images de cette MàJ
Bravo et merci Roland
Amicalement Denis ;)
+1... Tout pareil pour moi...  ;)
Les orpins m'ont toujours fait penser aux rosaces des feux d'artifice... on dirait que les fleurs explosent !
Chris

Seb65

C'est beau et c'est super instructif ! Toutes les plantes sont-elles capables de s'autoféconder en l'absence d'insectes ?  :)

Roland Ripoll

Merci !

"...Toutes les plantes sont-elles capables de s'autoféconder en l'absence d'insectes ?

Pour répondre à Seb, l'autofécondation (ou autogamie) concerne environ 20 % des espèces, mais 80% des espèces sont en effet capables de s'auto féconder, même si elles ne font pas forcément.
Etre simple pour être vrai

Roland Ripoll

Merci !

Pourquoi tant de pissenlits ?

On est toujours étonnés de voir autant de pissenlits un peu partout dans les champs, dans les près, les pelouses, au bord des chemins. A tel point qu'il est souvent perçu comme une "mauvaise herbe" envahissante.



C'est qu'on ignore que le Pissenlit est un champion de la reproduction.



Rappelons que ce que l'on prend pour la fleur est en réalité un capitule, un bouquet composé de 200 à 300 fleurons minuscules. Normalement, chacun d'entre eux peut produire une graine, terminée comme on le sait par une aigrette – un petit parachute – qui lui permettra grâce au vent – ou au souffle d'un gamin - d'être dispersée plus au loin...





Mais, pour se reproduire, le pissenlit a plus d'un tour dans son sac:

-   Si les insectes sont nombreux, s'il fait beau temps, il utilisera la reproduction sexuée et chacune des petites fleurs composant le capitule donnera un fruit.

-   Si les conditions sont moins bonnes, il est capable de s'auto-polliniser car chaque fleur est hermaphrodite.

-   Si les conditions sont nettement défavorables (absence d'insectes, mauvais temps, froid, pluie)  il utilise un système de clonage naturel (parthénogénèse) permettant à l'ovule de  développer un embryon provenant d'une multiplication cellulaire et non pas d'un œuf fécondé.



Donc, quelques soient les conditions, chaque pied est assuré de produire des centaines de graines...

Encore un petit secret: A maturation complète, la tige se redresse et gagne en hauteur (jusquà 10 cm) pour permettre un meilleur envol aux aigrettes.





Etre simple pour être vrai

agl33

Merci pour ces belles images et les explications qui vont avec.  ;)

Ludo37

Citation de: agl33 le Juin 22, 2025, 11:27:31Merci pour ces belles images et les explications qui vont avec.  ;)
Idem pour moi et merci pôur le partage .
Ludo

Roland Ripoll

Merci à vous deux !

Je pensais que cela intéresserait plus de monde. J'ai bien l'impression que, comme le dit un kotowaza (proverbe japonais) "devant une fleur qui pousse, les gens soupirent et s'ennuient"...









































































































































































































































































































































































































Merci à vous deux !

Je pensais naïvement que cela intéresserait plus de monde. J'ai bien l'impression que, comme le dit un "Kotowaza" (proverbe japonais), "Devant un fleur qui pousse, les gens soupirent et s'ennuient"





























Etre simple pour être vrai

Clic-Clac 51

Les images de la dernière MàJ ne s'affichent pas chez moi...je repasserai plus tard
Amicalement Denis ;)

Charly 84

Moi non plus les images ne s'affichent pas, j'en reste au pissenlit qui d'envole et c'est magnifique.

Roland Ripoll

Ah oui ! En effet ! J'ai du faire une fausse manip. Je reposte donc:

Hétérocarpie

Une plante hétérocarpe est une  produisant différents types de fruits.
 
Prenons l'exemple de la Picris fausse vipérine (Helminthotheca echioides)  qui produit des fruits plumeux qu'on appelle des akènes. Elle a opté pour une double stratégie quant à sa reproduction:



-Les fruits situés le plus à l'extérieur sont munis de petites aigrettes qui sont trop réduites pour permettre aux semences de profiter du vent. Ces graines sont donc de toute évidence destinées à tomber et à germer au pied de la plante mère.

-Au centre du capitule, les fruits ont des aigrettes bien plus fournies et s'envolent au loin pour conquérir de nouveaux territoires.



Le Souci des champs (Calendula arvensis) quant à lui produit trois types différents d'akènes peu semblables les uns par rapport aux autres.



-Les fleurs ligulées périphériques donnent des akènes de grande taille, soit allongés, arqués et pourvus sur leur bord externe de crochets recourbés, soit dépourvus de crochets et élargis par deux expansions ailées latérales.

Les premiers s'accrochent au pelage des animaux grâce à leurs crochets, tandis que les seconds sont entraînés par le vent à distance de la plante mère après leur chute.

-Enfin, les fleurs centrales donnent de petits akènes recourbés, striés et recouverts de petites verrues, qui tombent simplement au pied de la plante mère.



Ainsi, le souci diversifie les agents de dissémination de ses semences – par les animaux, le vent ou la gravité – augmentant ainsi l'efficacité de sa dispersion.

Akène périphérique ailé


Akène périphérique crochu


Akène central






Etre simple pour être vrai

Charly 84

Merci pour le rediffusion, c'est toujours très intéressant et surprenant à la foi

Ludo37

Ah oui c'est bien comme ça ! Effectivement très intéressant, merci Roland pour toutes ces explications et images.
Ludo

Clic-Clac 51

Salut Roland...me revoila et merci d'avoir réédité ces belles images
Comme cela est toujours aussi instructif, cela valait le coup d'attendre un peu
Amicalement Denis ;)