Nikon D5: Compte rendu

Démarré par bignoz, Avril 16, 2017, 08:08:38

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bignoz

 Bonjour,

Après le précedent compte rendu sur mon passage du D700 au D4s (http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,218484.0.html) je poursuis aujourd'hui sur celui du D5.

Je n'ai pas l'intention de me substituer au manuel du D5, je vais simplement parcourir l'appareil en donnant mon avis sur les fonctionnalités, mon ressenti, ce que j'ai aimé et moins aimé, bref ma petite critique à deux sous après trois mois d'utilisation et quelques milliers d'images au bout de l'index. Et je vais aussi, lorsque je le pourrais, donner mon avis par rapport au D4s.

Je suis un amateur passionné et si j'ai le D5, c'est tout simplement parceque j'ai adoré l'ergonomie du monobloc D4s, ses accès rapides aux fonctions principales. (fin de la belle histoire, sortez vos mouchoirs).  Malheureusement je me le suis fait voler (honte à moi, négligeant, et honte aux délinquants, opportunistes). Si j'avais eu encore mon D4s, je ne serai pas passé au D5, j'aurais attendu le D5s ou D6, qui sait. Car bien que le D5 soit supérieur en de nombreux points au D4s le changement de jouet a un coût et en tant qu'amateur je serai resté avec mon beau D4s un peu plus longtemps sans jalouser le nouveau-né. Car convenons-en une bonne fois pour toute, le D4s n'est pas "has been". Et si vous pensez qu'avec un D5 il suffit d'appuyer sur un bouton pour que tout sorte nickel alors vous faites fausse route. D'ailleurs si vous ratez régulièrement vos photos avec ce genre d'appareils (ou un autre) la solution n'est pas forcément à aller chercher du côté du service après-vente! Avoir un tel bijou technologique entre les mains (d'un amateur) est-il raisonnable? Peut-être que non, mais il apporte à coup sûr de nombreuses satisfactions à son propriétaire, satisfactions qui à elles seules suffisent à justifier la dépense.
LE LOOK - ERGONOMIE

Le D4s a des courbes envoutantes, le D5 est terriblement élégant. Au debut, en regardant les photos de l'annonce officielle, je regrettais les lignes du D4s, mais finalement le D5 est d'un grand raffinement. Je dirais même que je l'ai vraiment découvert une fois en main. Je ne parlerai pas de la prise en main car je ne vois pas de différence avec le D4s (disons qu'entre le vol du D4s et l'achat du D5 s'est écoulé un peu plus d'un an, donc j'ai peut-être perdu mes marques). Elle est de toute manière excellente. En vertical, elle me semble un chouillat meilleure grace à une plus grosse protubérance qui aide à caler le pouce.

TOUCHES

Je ne vais pas faire l'inventaire des touches du D5, il y a pléthores de revues là dessus, et même un manuel en déchargement libre sur le site Nikon si cela vous interesse. Rapidement on peut signaler:
-   l'addition d'une troisième touche en façade (Fn2) qui a toute son importance en vidéo et j'y reviendrais dans le paragraphe dédié. Pour la photo, cela se règle dans le menu f1 moi j'ai choisi "horizon virtuel dans le viseur" très utilse en photo archi intérieur ou extérieur.
-   Une touche Fn3 à l'arrière (je l'ai configuré pour dicter des mémos)
-   Touche "flash" à l'arrière
-   Touche info

J'ai beaucoup apprécié le nouvel emplacement de la touche ISO près du déclencheur. Je peux passer en iso auto ou choisir mon iso beaucoup plus facilement. Il vient remplacer la touche MODE du D4s. Sur le D5, changer le mode se fait par le trêfle à gauche, et cela necessite d'utiliser ses deux mains. Sur le D4s la touche vidéo pouvait être paramétrée pour devenir la touche ISO. Sur le D5, la touche vidéo peut être paramétrée pour devenir la touche MODE. Les autres options restent les mêmes quel que soit le boitier.

Autre nouveauté dont je n'ai pas entendu parler lors de la sortie officielle ni après: au niveau de la roue de sélection du mode de déclenchement, le D5 a un nouveau mode, le septième, contre 6 au D4s, et Nikon l'a désigné comme "sélection rapide du mode de déclenchement". Positionné sur ce mode, en appuyant sur la touche dédiée du panneau arrière (remplaçant la touche ISO du D4s), la rotation de molette principale fait basculer succésivement sur les cadences 1 vue, rafale lente, rafale rapide, rafale du mode quiet, puis temporisé, puis miroir levé . Une fois posicionné sur la rafale lente par exemple, la molette secondaire va quant à elle vous permettre de changer les paramètres et de sélectionner de 1 à 10 images  secondes. C'est extrèment pratique et surtout très rapide.

PARAMETRAGE

Nous l'avons vu avec l'exemple de la touche ISO, les touches visibles cachent bien leur jeu. Pour vous en rendre compte il suffit de naviguer dans le menu F1 (réglages perso) qui ouvre un riche éventail de possibilités afin que l'utilisateur personnalise au mieux et suivant ses goûts, envies, necessités, les fonctions et actions associées à de nombreuses touches paramétrables (11 pour être exact et une autre pour les objectifs ayant une touche AF dédiée).
Et vous pouvez continuer avec le menu G1 qui correspond au paramétrage des touches lorsque vous êtes en mode vidéo.
ECRAN TACTILE - VISUALISATION

Une ligne dans les spécifications, mais que d'avancée! Oui, j'annonce tout de suite la couleur: ceux qui disent que c'est un gadget (sans l'avoir essayé évidemment comme souvent le cas) changeront d'avis lorsque cette fonction sera intégrée dans les futurs boitiers grand public (Nikon l'a annoncé pour le D7500) . Car c'est une révolution, dans le vrai sens du terme, le retour en arrière n'est plus possible. Et plus je l'utilise, plus je l'aime. Juste un truc qui me prenait la tête: avec le D4s la visualisation rapide des images me paraissait fastidieuse, avec les pressions du Pad arrière, ou alors en dézoomant pour arriver à des imagettes trop petites pour savoir où aller. Canon était sur ce coup là bien meilleur, avec une molette à tourner pour faire défiler tout ça. Et bien maintenant, je pense sincèrement que Nikon a repris les devant. Au bout de l'index posé sur le bas de l'écran apparait une barre de défilement. Les images s'enchainent à haute vitesse et plein écran, quel plaisir. Pareil pour agrandir l'image, écrire des infos copyright, passer d'un cliché à l'autre, etc... une bouffée d'air pur. À l'heure du smartphone cela paraissait une évidence, Nikon l'a fait. Bravo, c'est brillant. Evidemment , pour arriver à ce résultat il faut aussi des cartes qui suivent. J'ai la version XQD. Je viens de faire un petit test avec mes Lexar 64Gb 2933X, une pression sur le pad fait défiler les images RAW en plein écran à la vitesse de 300images en moins de 32 secondes. Et cela en prenant en compte le fait que les 10 premières images défilent plus lentement. Images de la vie réelle bien entendu, pas 300 photos noires, mais toutes différentes. Avec la barre de défilement de l'écran tactile c'est encore plus rapide. Je ne peux comparer avec le D4s, mais le D5 est vraiment une fusée et tout cela s'additionne à la liste des nouveautés qui, bout à bout, font de ce boitier une vraie réussite.

Moins satisfaisant en revanche l'absence de réglage automatique de la luminosité de l'écran, comme le faisait le D4s en fontion de l'ambiance dans laquelle vous vous trouviez, plein soleil ou intérieur. Avec le D5 vous devez choisir manuellement l'intensité du rétroéclairage, et vous pouvez donner deux valeurs distinctes selon que vous soyez en mode visionnage ou en mode live view. Laisser la possibilité de choisir une intensité auto semble avoir compliquer le travail des ingénieurs. Dommage, mais cela ne m'a pas perturbé pour autant.

bignoz

VIDEO

Je sais que beaucoup  vont passer outre cette section mais moi je vais en parler d'autant plus que dans le passé j'ai fait pas mal de tournages de court-métrages amateur en équipe. Donc je ne suis pas en terrain méconnu.
S'il fallait résumer mon expérience, ce serait du genre "en net progrès mais peut mieux faire."

Le point qui fache: la mise au point, toujours aussi poussive. C'est clair, Canon a de l'avance. Oubliez l'autofocus et son pompage énervant sous peine que vos vidéos ne se convertissent en quelque chose de terriblement amateur et énervant à regarder pour votre public. Je vous aurez prévenu, mais si vous aimez les sarcasmes du genre "à ce prix là, tu t'es fait avoir" ou "mon iphone fait mieux", allez y, foncez. Blague à part, l'autofocus vidéo chez Nikon c'est tout manuel ou rien! (c'est idiot de le dire mais je ne vois pas de progrès par rapport à un D90). Alors un focus peaking (aide d'assistance à la mise au point grace à la mise en surbrillance des zones nettes) aurait été le bienvenu dans ce cas là. Mais non, ce sera pour plus tard ont dit les messieurs en blouse blanche.
Maintenant que j'ai fait mon caca nerveux, je vais vous dire pourquoi je considère que Nikon est sur la (très) bonne voie.
Le D5 n'est pas une caméra vidéo pro, cela on le sait. Pourtant, avec un peu de rigueur, de pratique, d'accéssoires et de bon sens, les résultats peuvent vite être à la hauteur.

Par rapport au D4s il y a de nombreuses avancées significatives qu'il faut souligner. D'autres points étaient déjà présents sur le modère antérieur (je cite ce que sait faire le D5, je ne vais pas aller refouiller dans le manuel du D4s pour faire les plus et les moins)
-   tout ce qui se réfère à la vidéo est regroupé dans un seul menu, et cela change tout croyez-moi.
-   Le "Zébra", hachures visibles sur les sone surexposées, sont un attout majeur à l'heure d'exposer juste. Car en vidéo, on ne rattrappe pas une sous ou sur exposition aussi facilement qu'en RAW. Le fichier vidéo a une marge de manoeuvre limitée, et il est important de s'approcher le plus possible du résultat final dès la prise de vue
-   Ouverture et fermeture motorisée du diaphragme grace aux touches Pv et fn1 de la face avant
-   Son stéréo très correct pour l'imprévu, mais insuffisant pour une production de qualité
-   Niveau du microphone réglable durant l'enregistrement . Avec un micro externe, la position "auto" n'est pas toujours la bienvenu et le niveau peut vite saturer.
-   Écran 2 megapixels

Je reviens sur deux aspects et deux accessoires indispensables à mon avis:
1)   l'écran généreusement fourni en pixels produit une superbe image, sa finesse permet l'utilisation d'un outil fort appréciable (c'est peu de le dire) pour les vidéastes: La loupe oculaire. J'en ai une de grossissement 3 fois et vraiment on entre dans un autre monde. Je n'ai pas acheté le modèle Zacuto, la rolls des loupes, car mon D5 me sert avant tout pour la photo, la vidéo étant accéssoire. J'ai opté pour cette loupe http://www.casanovafoto.com/ggs-lupa-hdslr-s3-3-3-2-lcd-3-2-4-3.html dont je suis satisfait, pour une fraction du prix. Avec un viseur de ce genre collé au magnifique écran du D5, la visée est un pur plaisir. J'insiste vraiment sur le fait que cet outil est indispensable pour qui veut soigner sa prise de vue, car on est plongé dans l'image et surtout, c'est là le point essentiel, la mise au point manuelle est grandement facilitée. On peut faire sans, mais c'est beaucoup plus délicat, surtout en extérieur par beau temps. De plus, on a un point d'appui supplémentaire, ce qui aide à la stabilité de l'ensemble. Autre avantage de cet outil, la révision d'images, vidéo ou photo par fort soleil. De l'argent bien investi donc.
2)   Le son du D5 est correct mais si vous voulez accompagner vos belles images d'un son autrement plus qualitatif vous ne pourrez passer outre l'achat d'un micro externe de qualité. J'ai opté pour le videomic X de Rode (http://www.rode.com/microphones/stereovideomicx). Après plusieurs consultations et visionnages de tests sur le web, je me suis décidé pour ce micro d'ambiance qui se place sur la griffe flash et est alimenté par une pile 9 volts. Il capte tous les bruits environnants, ce n'est pas un micro canon (rien à voir avec la marque Japonaise, un micro canon est un micro destiné à capter les sons qui lui font face et atténuer les latéraux). J'ai déjà un micro canon, mais en usage courant je préfère le videomic X pour être dans l'ambiance du lieu. Je ne regrette pas mon investissement (477 euros quand même à Barcelone)

Évidemment avec micro et viseur le poids grimpe mais reste convenable, c'est surtout le fait de maintenir l'appareil pendant de longues séquences qui peut s'avérer fatiguant. Je vais me fabriquer une petite crosse, car là aussi le marché propose de nombreuses options mais les prix sont délirants. Business is business...

Le D5 ajoute un nouveau format à la panoplie Nikon: le 4K (ou plutôt l'ultra hd pour être précis, car il s'agit d'une image 3860x2160 et non 4096x2160). Séduisant sur le papier mais à l'usage je suis resté au format full HD (1920x1080). Les raisons sont variées et je vais vous les expliquer afin que vous compreniez mon choix. Il faut savoir que le 4k opère une réduction de champs importante du même ordre que le passage du FX au DX. Ceci s'explique par le fait que Nikon utilise chaque photosite d'une partie centrale du capteur pour obtener un 4K de qualité optimale. Pixel pour pixel, aucune tambouille interne. Problème: un focale 24 se transforme en angle de champs équivalent à un 35mm. Certains me diront qu'il existe des grands angles DX, je n'ai pas essayé mais cela peut être la solution. Reste que le 4k est "limité" à 30 images secondes. Ce n'est pas un problème pour qui souhaite un look "ciné". Mais attendez, je ne vous est pas encore dit pourquoi je suis resté au full HD. Plusieurs bonnes raisons (pour moi)

-   le format est moins gourmand en espace carte (argumentaire bidon mais valable)
-   possibilité de monter à 60 images secondes pour des ralentis fluides ou un aspect plus vidéo, plus réaliste ou brut de décoffrage, c'est selon les gouts de chacun. Pour les films de famille, je préfère le 60 images secondes, pour le look ciné je bloque à 30 images.
-   La focale FX est conservée. Un grand angle reste un grand angle
-   Possibilité de disposer de la stabilisation électronique interne du boitier.
-   Enfin, l'option qui tue et m'a convaincu: la flexibilité du recadrage en direct. J'ai configuré la touche avant "Fn2" sur "choisir la zone d'image". Et là attention, ça change tout. Une fois votre appareil configuré pour le full HD, il vous suffit d'appuyer sur cette touche et de tourner la molette avant pour passer du format FX au format DX, et cerise sur le gateau, un format "3X" qui opère un recadrage en prenant les pixels centraux, comme pour le 4k, donc une qualité optimale. Sur le terrain le bénéfice n'est pas négligeable: Avec un simple18-35, vous avez toute la panoplie des focales allant du 18mm au 105mm! Avec le 4K, vous êtes figé à la focale montée (et le facteur de recadrage appliqué de 1,5x)

Considérant tous ces points, à l'heure actuelle et pour mon utilisation, je considère le full HD plus souple, alors que le 4K emmène son lot de contraintes, notamment au niveau montage. Mais cela ne veut pas dire que je ne l'utilise pas, car même si le produit fini est en full HD, avoir un fichier 4K à la base donne un rendu supérieur.

Autre point positif du D5, les touches "I" et "info":
-   touche i: par simple pression vous accedez à un menu lateral donnant un accés direct appréciable aux réglages de la sensibilité du micro, luminosité du moniteur, affichage hautes lumières, volume casque, stabilisateur électronique (non disponible en 4K), etc...
-   touche info: par appuis successifs vous passez d'un mode grille à l'histogramme, puis horizon virtual. Pratique.

Pour la prise de vue j'étais en mode standard mais je me suis aperçu que ce mode bouchait les noirs. Sur le net beaucoup d'opérateurs conseillent plutôt le mode neutre ou flat, et effectivement, après essai, ce mode préserve mieux les détails des ombres. C'est celui que j'utilise désormais, même s'il faut étalonner ensuite (remettre du contraste, saturation, etc...) Je continue ma découverte donc je ne vais pas m'étendre là dessus.

bignoz

QUALITÉ D'IMAGE

D'un mot: superbe.  Cela a déjà été signalé par d'autres, mais c'est vrai que les tons chairs sont mieux respectés. Je développe avec le logiciel capture one, qui est vraiment exceptionnel pour le dématriçage. J'ai fait plusieurs essais avec différents logiciels et c'est vraiment celui qui se démarque du lot. Fin de la parenthèse. Les couleurs ne saturent pas, les tonalités sont respectées, la meilleure image que j'ai vu, mais je n'ai pas testé tous les boitiers non plus! Et je n'ai pas les D800 ou D810, peut-être font-ils aussi bien (ou même mieux?)

Au niveau capteur, 20 megapixels c'est très bien. C'est vrai que les 12 du D700 me suffisaient, mais certains tirages genre 60x90 auraient mérités d'avoir un peu plus de finesse à la base. Les 36 millions du D800 ne m'ont jamais fait rêver, tout simplement parce que je ne fais que peu de tirages 60x90 et que je préfère des fichiers plus petits. Avec une reprise d'horizontalité et un léger recadrage en post-traitement la perte est notable, et 12 mégapixels étaient parfois un peu juste, mais avec 16 (D4s) et maintenant 20 méga c'est juste parfait pour moi. Je n'ai pas l'impression de faire de compromis. Aucun.

Je photographie en Raw mais le D5 à un nouveau mode jpeg, c'est le jpeg* (jpeg étoile) qui a selon Nikon une qualité améliorée. (Doc Nikon:Les options de qualité d'image comportant une étoile (« ★ ») font appel à un type de compression destiné à garantir une qualité maximale ; la taille des fichiers dépend de la scène. Les options ne comportant pas d'étoile font appel à un type de compression destiné à produire des fichiers plus petits )
Au niveau de la balance des blancs automatique, le D5 intègre un nouveau mode inexistant chez le D4s, et c'est le mode Auto 0 de "conservation des blancs". Très efficace, mais à réserver à des cas particuliers, car dans les faits je trouve que l'image obtenu est trop froide. Je reste en Auto 1 (normal). Le mode Auto 2 conserve les couleurs chaudes, je l'utilise parfois. Il me vient à l'esprit que je devrais l'essayer en extérieur.
En ce qui concerne la mesure de la lumière elle est excellente et rarement mise en difficulté. Avec un sujet devant une fenêtre rideau moitié ouvert et plein soleil dehors, Le D5 prend en compte le sujet et l'expose correctement. Je suppose que le point AF sur le sujet justement fait que la mesure matricielle prend en compte ce paramètre. Mais attention, le D5 a ses limites. En fort contre jour ou avec un fond noir la mesure sera faussée, ce n'est pas pour rien qu'il y a un bouton de compensation d'exposition. Pour le blocage d'exposition, une pression sur le joystick et le tour est joué. Le D5 performe mais ne se substitue pas au cerveau du photographe.

Pour ma part, j'ai désactivé la fonction b5 "détection des visages". Nikon livre le D5 avec cette fonction activée par défaut et cela influence énormément l'exposition car l'appareil va exposer en fonction de l'éclairement du visage et j'avais des expositions complètement hazardeuses. Heureusement que je connaissais le truc sinon j'aurais cherché longtemps.

Un autre mode extrèmement interessant déjà disponible sur le D810 et nouveau venu dans la série à un chiffre est la conservation des hautes lumières. Là encore, pas besoin de long discours. Une simple ampoule suffit à sous exposer toute la scène, c'est dire s'il fonctionne parfaitement. Je l'ai très peu utilisé jusqu'à present. D'après mes quelques experiences ce n'est pas la panacée, et je préfère passer en manuel lorsque je dois bien rendre un intérieur par exemple. Pour les concerts je ne suis pas certain que cela soit adapté, là encore je passerai en manuel, car j'ai souvent eu des changements de lumières qui troublaient l'expo avec le D700.  Mais je persiste en disant "extrèmement interessant" car je sais que je pourrai compter sur ce mode le moment venu, Je sais, dis comme ça, ça parait con.
Lumière du jour et bas iso: Par rapport au D4s, en lumière du jour, difficile de comparer sans avoir les deux appareils côte à côte.
Le point en retrait selon moi, et cela a été largement débattu, c'est la dynamique. Mais attention à ne pas dramatiser mes propos. Avec le D4s j'ai la sensation d'avoir pu récupérer des hautes lumières et déboucher des ombres en tirant moins sur les manettes. Avec le D5 il faut veiller à exposer au plus juste et ne pas (trop) surexposer. L'indicateur de surexposition peut clignoter à l'image sur certaines zones précises, mais il faut éviter qu'elles ne soient trop étendues, parce que le rattrapage sera compliqué. Je ne parle pas de blancs brulés irratrappables quel que soit l'appareil, mais bien de "surexposition".
Pour le débouchage des ombres, le bruit apparait plus vite. Ce n'est pas dramatique, mais cela se note par rapport au D4s qui est plus propre à ce niveau. Mon impression générale est donc que les fichiers du D4s avaient un poil plus de souplesse au moment du post traitement. La dynamique était un peu supérieure, oui, et ceci explique cela, mais malgré ça je ne reviendrais pas au D4s car la colorimétrie du D5 est top.
Dans les faits je n'ai que rarement eu à faire avec un fichier qui me posait problème.  Le seul que j'ai en mémoire a été une photo de ma fille à l'ombre avec la moitié du visage illuminé plein soleil, le tout sans débouchage avec flash et en rajoutant les belles montagnes enneigées en arrière plan! (oui je sais je suis un peu cinglé). En tirant sur les manettes j'ai ressorti de l'info sur toute l'image mais au détriment du naturel de l'ensemble qui devenait "plat". Un peu de contraste a ramené cela à quelque chose de plus aceptable, mais l'image finale fait un peu HDR (high dynamic range). Il vaut mieux dans ces cas là (heureusement rares en ce qui me concerne) sacrifier un peu des hautes lumières ou ombres pour ne pas trop perdre de naturel. Cela fut en tous les cas un excellent test de dynamique. Tout cela pour dire que le D5 trouve ses limites dans des cas très particuliers. À ce jour, c'est vraiment le seul exemple que je peux donner, il ne faut pas exagérer sur ce "manque de dynamique" qui est selon moi un faux problème et a été sur-médiatisé. Restons avec l'esprit photographe, c'est à dire exposer juste et reconnaitre quand un contraste violent ne pourra donner une bonne image. En fait, lorsque je fais bien mon boulot malgré une situation à fort contraste, le maximum du maximum en récupération va jusqu'à 2 IL. Donc l'image globale reste propre. Je fini mon propos par deux images, la première sortie telle quelle du boitier, la seconde est la même mais développée sous capture one en poussant à fond les curseurs "hautes lumières" et "ombre", et en ajoutant 0,8 à l'exposition et 5 au contraste. On récupère quand même pas mal de détails.

bignoz

après les réglages


bignoz

En basse lumière: Au dessus de 2000-3200 isos mon discours change et je dirais que le D5 brille.  Normal, il a été conçu pour ça. Et ça tombe bien, parceque je photographie beaucoup d'anniversaires et d'images en intérieur. En ce qui me concerne, avec éclairage intérieur classique tel que vous pouvez l'avoir chez vous, la limite sans faiblesse est à 6400 isos, la très qualitative  est à 12800, qualitative à 25600, et convenable à 51200. Bien sûr tout est fonction de la lumière et du ressenti de chacun face au bruit notamment. Près d'une ampoule 60 watts une fleur à 51200 isos n'aura rien à voir avec la même plante à 1 mètre de cette ampoule. Je vous fais part de mon constat général au travers des milliers de photos que j'ai pris ce dernier trimestre. Le bruit est beaucoup plus beau que sur le D4s, là je n'ai aucun doute là dessus. Aucun moutonnement. Les couleurs sont mieux tenues, les détails fins mieux rendus, pas de beaucoup mais ils le sont. (il est vrai que la résolution doit aider). J'ai été vraiment surpris par la tonalité en général. En post production, le travail sur les fichiers est un pur plaisir. Et quand je dit "travail" j'exagère, parce qu'il n'y a vraiment pas grand chose à retoucher en général si on ne s'aventure pas au delà de 25600 isos. Car à 51200 la bascule s'opère discrètement, et à 102400 en RAW on est au dernier palier avant la descente aux enfers.

Au dessus de 102400 isos, c'est si mauvais que ça? Tout dépend de la lumière ambiante. Je dirais à la louche que les 409000 isos du D5 rivalisent avec les 102400 du D4s. Au dessus, c'est pour du sauvetage, de l'exceptionnel ou, pour les plus virulents, du marketing. Mais ce boitier est fait pour que les reporters puissent ramener une image. Et que dire des 3 millions d'isos? C'est de la soupe. Et encore c'est insulter la soupe, un plat que j'adore. Mais je tempère mes propos car comme je vais vous le montrer un peu plus bas il reste des infos dans le fichier. Le travail des ingénieurs est assez remarquable. Toutefois, dans le noir quasi complet, le fichiers est une masse de points blancs. Donc à 3 millions d'isos, si le sujet n'est pas bien contrasté, vous ne voyez rien. Mais pour capturer une plaque d'immatriculation c'est encore jouable. (je le dis sans plaisanter, j'ai fait le test)

Images test JPEG-RAW

Enfin, des images. J'ai photographié en RAW et en jpeg fine large mode étoile. (j'en ai parlé plus haut). La source lumineuse est une simple ampoule à incandescence de 60 watts, placée à 50cm au dessus du sujet. Balance des blancs sur incandescent, réduction du bruit sur normal. Optique 85mm f1.4G, ouverture f16. J'ai démarré à iso 3200, ¼ de sec et continué jusqu'a 3 millions d'isos. J'ai ensuite developpé les RAW sous capture one. Quand je dis "développé" j'ai juste importé les RAW et jpeg dans le logiciel, je n'ai rien fait pour trafiquer le résultat final. Les photos présentées ici sont des recadrages à 50%.


bignoz

3200 raw

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6400 jpeg


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6400 raw

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12800 jpeg

bignoz

12800 raw

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25600 jpeg

bignoz

25600 raw

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51200 jpeg

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51200 raw

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102400 jpeg

bignoz

102400 raw

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200k jpeg

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200k raw


bignoz

400k jpeg


bignoz

400k raw


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800k jpeg


bignoz

800k raw


bignoz

1600k jpeg


bignoz

1600k raw


phil91760

moi je suis passé du D4s au 1DXII ;D

en tout cas super boulot  ;)
quand on voit la qualité des jpegs , maintenant, on se demande pourquoi passer autant de temps a traiter les raws...meme constat sur le 1DXII...meme si il ya plus de lattitude de rattrapage sur les raws ;)