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Vous cherchez un podcast pour vous accompagner sur la route des vacances ? Pour changer de ceux sont on parle ici régulièrement (les toujours recommandables Vision(s), Écoutez voir, Les Voix de la photo, Faut pas pousser les ISO ou Dans l’œil du photographe), on vous conseille Legend, un balado (comme disent nos cousins québécois) « qui donne la parole à celles et ceux qui ont des parcours de vie extraordinaires à partager ». Sur les 230 épisodes mis en ligne par Guillaume Pley, trois donnent la parole à des photographes. C’est peu mais c’est mieux que rien, d’autant que ces invités, à savoir le photoreporter Yan Morvan, le portraitiste de stars François Berthier et le spécialiste de l’animalier Mathieu Courdesses, ont pas mal d’anecdotes dans leur besace. Dans un genre moins sensationnaliste, jetez une oreille aux deux émissions (1 et 2) que Pardon GPT, balado animé par Pierre Lapin et Rémi Boyes, a consacrées à Charles-Henry Bédué, photographe épris de voyages et d’expériences sensorielles. Et pour compenser toute cette testostérone, surveillez le nouveau podcast « Elles font la culture » qui, pour son premier épisode, a accueilli Camille Lévêque, artiste dont la pratique mêle photographie, collage, vidéo et installation (mais il est moins question ici de son œuvre ou de ses inspirations que des difficultés à se faire une place dans le petit monde de l’art contemporain lorsqu’on est une femme).
DISPARITIONS
Également disparu cette semaine, Bill Viola restera avant tout comme un pionnier et un maître de l’art vidéo. Mais en cherchant un peu, on trouve dans son œuvre des références à la photographie. Par exemple dans The space between the teeth, court-métrage expérimental de 1976 qui se conclut sur une photo jetée à la mer. Ou, un an plus tôt, dans Free Global Distribution, performance durant laquelle Bill Viola tenta, en une journée à Florence, de s’incruster sur le maximum de photos de touristes. Ce qui n’est pas sans rappeler (avec 40 ans d’avance !) le projet Ghosts of your souvenir d’Émilie Brout et Maxime Marion.
EXTRAITS DU PARLEMENT
UNE PARITÉ LONGUE À S’ÉCRIRE

il va y avoir du sport !

Loin de Paris, Ben Thouard sera le seul photographe subaquatique admis sur les épreuves de surf : « Je suis ravi d’avoir cette opportunité, d’autant que ça se passe un peu à la maison, sur cette vague de Teahupo’o que je photographie toute l’année depuis de nombreuses années. »
Derrière le médiatique Enzo Lefort, d’autres sportifs pratiquent assidument une activité artistique.
Face à la recrudescence de clichés voyeuristes, notamment dans les gymnases, Mizuno a mis au point un tissu censé contrer les prises de vue en infrarouge, utilisées pour révéler les dessous des athlètes.
Montréal, 19 juillet 1976, du haut de son 1,62 m, Nadia Comaneci s’élance sur la poutre. La suite, c’est Raymond Depardon qui raconte…
Pendant un an, Amandine Lauriol a accompagné la championne de taekwondo d’origine afghane Marzieh Hamidi dans sa quête de sélection olympique sous bannière des réfugiés (à moins d’un retournement de dernière minute, c’est mal parti).
Avant de prendre part au tournoi olympique, Trinity Rodman s’est prêtée à une séance footbalistico-solaire sous l’objectif de Dustin Snipes.
François Cheval nous parle d’André Steiner, pionnier de la Nouvelle Vision qui exprima son talent en fixant des corps athlétiques et en mouvement dans le Paris des années 1930.
Quand les étudiants des Gobelins se frottent aux athlètes olympiques et paralympiques, cela donne une épatante galerie de portraits (moins prévisible en tout cas que la série réalisée par les photographes de l’AFP).
David Richard s’est invité chez les frères Lebrun, fers de lance du tennis de table français et belles promesses de médailles.
Mathieu Forget, qui n’est autre que le fils de Guy, s’est fait une spécialité des autoportraits en lévitation. Pour Paris 2024, il s’est donné comme mission de se photographier dans chacun des sites olympiques en compagnie de sportifs de renom.
Oubliez les EOS R3, Alpha 9 III, Z9 et autres boîtiers taillés pour l’action, Lia Texeira Da Silveira a choisi le LomoApparat pour ses photos sportives : « De mon point de vue, le flou est un moyen de matérialiser le mouvement et l’intensité. »
19″83 : c’est le chrono qui a permis à Tommie Smith de remporter le 200 m des J.O. de Mexico en 1968. Un temps dont personne ne se souvient, contrairement au podium qui a suivi.
Le sport de haut niveau est un spectacle hors-norme, comme le rappelle le palmarès 2024 des World Sports Photography Awards.
La perchiste Margot Chevrier figure sur la liste des athlètes français retenus pour les J.O.
alors même qu’elle s’est fracturé la cheville
en mars dernier lors
des Championnats du monde d’athlétisme en salle. François-Xavier Marit, photographe à l’Agence France Presse, y était.
Les épreuves de skateboard se dérouleront sur la place de la Concorde. Devant le Sacré Cœur, ça aurait eu de la gueule aussi !
20 Minutes a demandé au photographe pro Marc de Tienda de commenter les images d’Enzo Lefort,
Hugo Beurey et Dorian Lairi, trois sportifs de haut niveau passionnés de prise de vue.
la petite Musique de fin
Lauréat en 2000 du célèbre Turner Prize (une première pour un photographe), Wolfgang Tillmans est de ces artistes insaisissables, aussi à l’aise dans le portrait sur le vif que dans l’expérimentation plasticienne, dans la nature morte que dans la composition abstraite. Fan de musique, l’Allemand a même a son actif quelques pochettes de disques, pour Neneh Cherry, Frank Ocean ou Miss Kittin. Autant de têtes chercheuses dont il a pu s’inspirer pour son propre album, Build from here, un disque assez eighties dans le son, varié mais fluide et qui mérite mieux qu’une simple écoute polie (et contient possiblement un mini-tube avec l’entêtant « Modernist survival unit »).
Et si vous cherchez quelque chose d’un peu plus énervé, il y a le FMI.
« Clique Clac » se met en pause pour quelques semaines. Bonnes vacances !!!
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.