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  1. Clique Clac #344 (7/17/2024) -

    CC#344

    Vous cherchez un podcast pour vous accompagner sur la route des vacances ? Pour changer de ceux sont on parle ici régulièrement (les toujours recommandables Vision(s)Écoutez voirLes Voix de la photoFaut pas pousser les ISO ou Dans l’œil du photographe), on vous conseille Legend, un balado (comme disent nos cousins québécois) « qui donne la parole à celles et ceux qui ont des parcours de vie extraordinaires à partager ». Sur les 230 épisodes mis en ligne par Guillaume Pley, trois donnent la parole à des photographes. C’est peu mais c’est mieux que rien, d’autant que ces invités, à savoir le photoreporter Yan Morvan, le portraitiste de stars François Berthier et le spécialiste de l’animalier Mathieu Courdesses, ont pas mal d’anecdotes dans leur besace. Dans un genre moins sensationnaliste, jetez une oreille aux deux émissions (1 et 2) que Pardon GPT, balado animé par Pierre Lapin et Rémi Boyes, a consacrées à Charles-Henry Bédué, photographe épris de voyages et d’expériences sensorielles. Et pour compenser toute cette testostérone, surveillez le nouveau podcast « Elles font la culture » qui, pour son premier épisode, a accueilli Camille Lévêque, artiste dont la pratique mêle photographie, collage, vidéo et installation (mais il est moins question ici de son œuvre ou de ses inspirations que des difficultés à se faire une place dans le petit monde de l’art contemporain lorsqu’on est une femme).

    Cinq New-Yorkais, attentats du 11 septembre 2001 -Clique Clac #344

    DISPARITIONS

    Grand témoin de son temps, Thomas Hoepker, dont on a appris le décès le 10 juillet dernier, a documenté la vie à Berlin-Est, a visité de nombreux pays dont les États-Unis ou le Guatemala et a photographié quelques figures glorieuses, comme Roy Liechtenstein ou Mohamed Ali. Le président de Magnum entre 2003 et 2006 fut aussi l’auteur d’une des photos les plus controversées des attentats du 11 septembre 2001. Il a d’ailleurs attendu quatre ans et demi avant de la diffuser, mais ce délai n’évita pas le choc. L’image suscita des réactions outrées et des interprétations erronées, y compris de la part d’Hoepker qui voyait ici l’illustration de « l’insensibilité d’une génération qui avait trop regardé CNN et trop vu de films d’horreur ». Des supputations puisqu’à aucun moment il n’avait adressé la parole aux cinq New-Yorkais qu’il avait photographiés. Lesquels ne manquèrent pas de se manifester : « Nous étions profondément choqués par ce qui venait de se passer. (…) Si M. Hoepker avait fait les quinze mètres qui le séparaient de nous, il aurait compris quel était notre état d’esprit. »
    Également disparu cette semaine, Bill Viola restera avant tout comme un pionnier et un maître de l’art vidéo. Mais en cherchant un peu, on trouve dans son œuvre des références à la photographie. Par exemple dans The space between the teeth, court-métrage expérimental de 1976 qui se conclut sur une photo jetée à la mer. Ou, un an plus tôt, dans Free Global Distribution, performance durant laquelle Bill Viola tenta, en une journée à Florence, de s’incruster sur le maximum de photos de touristes. Ce qui n’est pas sans rappeler (avec 40 ans d’avance !) le projet Ghosts of your souvenir d’Émilie Brout et Maxime Marion.
    Parlement de la photographie juin 2024 - Clique Clac #344

    EXTRAITS DU PARLEMENT

    Début juin, le Palais de Tokyo a accueilli le 5e Parlement de la photographie, un événement proposant conférences et tables rondes autour de thématiques aussi diverses que l’inclusivité, les archives photographiques de presse ou les conséquences de l’intelligence artificielle sur les métiers de l’image. Tous les débats sont désormais disponibles en rediffusion, moyennant inscription (gratuite). Si vous avez la curiosité de regarder la table ronde consacrée aux IA, vous verrez Éric Tabuchi y faire une comparaison assez inattendue mais plutôt bien vue entre l’arrivée des générateurs d’images et l’irruption des boîtes à rythme dans la musique des années 1980 (il sait de quoi il parle). Au départ, dit-il en substance, les batteurs ont perçu d’un mauvais œil cette concurrence automatisée, mais au final le public a fait la part des choses entre ce qui relevait de l’humain et ce qui provenait de la machine, quitte à apprécier l’un et l’autre, mais pour des raisons différentes. À bon entendeur…
    Affiche exposition "À nous les stades" - Clique Clac #344

    UNE PARITÉ LONGUE À S’ÉCRIRE

    Dans notre recension des expos photo dédiées à la chose sportive (voir CC#442), nous avons oublié de citer « À nous les stades ! », accrochage actuellement présenté à la BnF qui retrace, avec force documents d’archives (250 photographies, articles, affiches, illustrations et couvertures de magazines) le développement du sport féminin en France. Une histoire mouvementée dont plusieurs billets du blog Gallica (sur les premiers dribbles du football féminin, sur la joueuse de tennis Simonne Mathieu ou sur la première compétition féminine d’athlétismedonnent un aperçu. En 2024, les Jeux de Paris présenteront pour la première fois une parité parfaite… n‘en déplaise au baron Pierre de Coubertin qui déclarait jadis : « Aux Jeux olympiques, le rôle des femmes devrait être de couronner les vainqueurs. Le véritable héros olympique est, à mes yeux, l’adulte mâle individuel. » Cette citation ne sort pas de nulle part, elle ouvre l’interview que Christophe Da Silva, commissaire de l’exposition « À nous les stades ! », a accordée à l’émission « Vous m’en direz des nouvelles » (RFI).

    il va y avoir du sport !

    Loin de Paris, Ben Thouard sera le seul photographe subaquatique admis sur les épreuves de surf : « Je suis ravi d’avoir cette opportunité, d’autant que ça se passe un peu à la maison, sur cette vague de Teahupo’o que je photographie toute l’année depuis de nombreuses années. »

    Derrière le médiatique Enzo Lefort, d’autres sportifs pratiquent assidument une activité artistique.

    Face à la recrudescence de clichés voyeuristes, notamment dans les gymnases, Mizuno a mis au point un tissu censé contrer les prises de vue en infrarouge, utilisées pour révéler les dessous des athlètes.

    Montréal, 19 juillet 1976, du haut de son 1,62 m, Nadia Comaneci s’élance sur la poutre. La suite, c’est Raymond Depardon qui raconte

    Pendant un an, Amandine Lauriol a accompagné la championne de taekwondo d’origine afghane Marzieh Hamidi dans sa quête de sélection olympique sous bannière des réfugiés (à moins d’un retournement de dernière minute, c’est mal parti).

    Avant de prendre part au tournoi olympique, Trinity Rodman s’est prêtée à une séance footbalistico-solaire sous l’objectif de Dustin Snipes.

    François Cheval nous parle d’André Steiner, pionnier de la Nouvelle Vision qui exprima son talent en fixant des corps athlétiques et en mouvement dans le Paris des années 1930.

    Quand les étudiants des Gobelins se frottent aux athlètes olympiques et paralympiques, cela donne une épatante galerie de portraits (moins prévisible en tout cas que la série réalisée par les photographes de l’AFP).

    David Richard s’est invité chez les frères Lebrun, fers de lance du tennis de table français et belles promesses de médailles.

    Mathieu Forget, qui n’est autre que le fils de Guy, s’est fait une spécialité des autoportraits en lévitation. Pour Paris 2024, il s’est donné comme mission de se photographier dans chacun des sites olympiques en compagnie de sportifs de renom.

    Oubliez les EOS R3, Alpha 9 III, Z9 et autres boîtiers taillés pour l’action, Lia Texeira Da Silveira a choisi le LomoApparat pour ses photos sportives : « De mon point de vue, le flou est un moyen de matérialiser le mouvement et l’intensité. »

    19″83 : c’est le chrono qui a permis à Tommie Smith de remporter le 200 m des J.O. de Mexico en 1968. Un temps dont personne ne se souvient, contrairement au podium qui a suivi.

    Le sport de haut niveau est un spectacle hors-norme, comme le rappelle le palmarès 2024 des World Sports Photography Awards.

    La perchiste Margot Chevrier figure sur la liste des athlètes français retenus pour les J.O.
    alors même qu’elle s’est fracturé la cheville
    en mars dernier 
    lors
    des Championnats du monde d’athlétisme en salle
    François-Xavier Marit, photographe à l’Agence France Presse, y était.

    Les épreuves de skateboard se dérouleront sur la place de la Concorde. Devant le Sacré Cœur, ça aurait eu de la gueule aussi !

    20 Minutes a demandé au photographe pro Marc de Tienda de commenter les images d’Enzo Lefort, 
    Hugo Beurey et Dorian Lairi, trois sportifs de haut niveau passionnés de prise de vue.

    la petite Musique de fin

    Lauréat en 2000 du célèbre Turner Prize (une première pour un photographe), Wolfgang Tillmans est de ces artistes insaisissables, aussi à l’aise dans le portrait sur le vif que dans l’expérimentation plasticienne, dans la nature morte que dans la composition abstraite. Fan de musique, l’Allemand a même a son actif quelques pochettes de disques, pour Neneh CherryFrank Ocean ou Miss Kittin. Autant de têtes chercheuses dont il a pu s’inspirer pour son propre album, Build from here, un disque assez eighties dans le son, varié mais fluide et qui mérite mieux qu’une simple écoute polie (et contient possiblement un mini-tube avec l’entêtant « Modernist survival unit »).

    Et si vous cherchez quelque chose d’un peu plus énervé, il y a le FMI.

    « Clique Clac » se met en pause pour quelques semaines. Bonnes vacances !!!

    « Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
    à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.

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