
La photo d’une jeune fille portant un bébé le lendemain d’une attaque à la voiture piégée sur le marché Sadriyah de Bagdad, le 19 avril 2007, est insérée dans une scène se déroulant au même endroit, le 20 mars 2023. AP Photo/Hadi Mizban
Brillant chroniqueur de la société irakienne pré-Saddam Hussein, Latif al-Ani s’est éteint le 21 novembre 2021 à l’âge de 89 ans. Deux ans avant sa disparition, il a pris part à un documentaire réalisé par Sahim Omar Kalifa. Ce road-movie poignant et prenant l’a conduit dans diverses régions d’Irak qu’il avait photographiées du temps de leur prospérité. L’occasion de confronter la beauté d’alors à la réalité d’aujourd’hui.
On peut commencer sa carrière en photographiant Salif Keita, Arthur H ou Jacky Terrasson et la poursuivre à l’autre bout du monde comme directrice de festival. Tel est l’improbable parcours de Lucille Reyboz, ex-portraitiste de musiciens aujourd’hui aux commandes de Kyotographie, festival international qui se tient tous les printemps à Kyoto depuis 2013. Au micro de Marine Lefort, elle a raconté comment l’idée du festival avait germé et comment elle et Yusuke Nakanishi (le cofondateur) ont petit à petit surmonté la méfiance des institutions publiques pour installer ce rendez-vous photographique dans le paysage.
De nombreux prix photographiques ont été décernés durant ce printemps. Cela méritait bien un petit récapitulatif.
Le Prix Niépce – Gens d’Images, qui récompense un ou une photographe pro de moins de 50 ans, a été attribué à Juliette Agnel, photographe dont le travail est axé sur les paysages extrêmes.
Sa compatriote Laurence Geai a, pour sa part, reçu le non moins prestigieux Anja Niedringhaus Courage in Photojournalism Award, qui salue les femmes photojournalistes faisant preuve de courage et d’humanité lors de leurs reportages dans des zones d’instabilité, d’oppression et de conflit.
Le lauréat du 25e Prix Picto de la photographie de mode est également une lauréate. Il s’agit d’Annabelle Foucher, Reimoise de 29 ans dont les images subliment les choses les plus organiques, les accessoires les plus ordinaires.
Le Grand Prix ISEM de la photographie documentaire a été décerné à Javier Arcenillas pour “La Guarnera”, série de diptyques (portrait + sténopé en pose longue) montrant la situation précaire des habitants de Zamora, province espagnole menacée de désertification. Ophélie Loubat, quant à elle, a obtenu le Prix ISEM Jeune photographe pour un travail délicat sur le lien qui unit un père et son fils.
La Bourse Laurent Troude, destinée à soutenir des photographes de moins de 30 ans qui défendent un projet sur le territoire français, a été remise à Émeline Sauser pour son projet « Refuges », sur les petits et les grands combats d’adolescents et de jeunes adultes.
Lors de son inauguration le week-end dernier, le festival « Les Femmes s’exposent » a couronné deux photographes : Natalya Saprunova pour « Permafrost, le froid n’est plus éternel » (Grand Prix Fujifilm sur le climat) et Kamila K Stanley pour « Tehna Orgulho » (Prix SAIF sur les intimités).
Ce tour d’horizon ne serait pas complet sans la mention de quelques résultats de concours photo nature : celui du Festival de la Camargue, l’Australian Geographic Nature Photographer of the Year, le Milky Way Photographer of the Year, l’Earth Photo 2023, ou encore les British Wildlife Photography Awards.
Le travail de Bade Fuwa s’inspire en partie de sa propre vie. Il y a quelques années, il a été paralysé à la suite d’une blessure. Sa mère s’est occupée de lui pendant toute la durée de sa rééducation et, au bout d’un an, il a pu remarcher. Cependant, quelques mois après sa guérison, sa mère est décédée. Dévoré par le chagrin, il a trouvé dans la photographie un exutoire et dans le récit biblique de la lutte de Jacob avec l’ange la matière première de ses images.
• Spacieuses et bien orientées, les loges des pics font des envieux, comme a pu le constater Dominique Artis.
• Certains les appellent les poissons combattants, mais au vu des photos réalisées par Visarute Angkatavanich, le nom scientifique, Betta splendens, nous semble mieux adapté.
• Avant Photoshop, avant les IA, l’agence londonienne Hipgnosis soufflait un vent de folie sur les visuels de Black Sabbath, Pink Floyd, Ten CC et consorts.
• Thomas van Houtryve est un privilégié : il a eu accès au chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris et a décidé de le documenter en alliant les procédés anciens et modernes.
• Autre ville, autre chantier : celui du Lucas Museum of Narrative Art, projet pharaonique et dispendieux (1 milliard de dollars) photographié par Allen J. Schaben.
• Retour sur la carrière du bien nommé Joe Honda, dont les photos du 24 Heures du Mans ont fait beaucoup pour la renommée internationale de la course.
Si Johnny Hallyday n’était pas mort depuis 5 ans et demi, il serait encore vivant et il célébrerait aujourd’hui ses 80 ans. L’occasion pour nous de ressortir « L’Amérique de William », ballade country-folk enregistrée peu avant sa mort dans laquelle l’idole des jeunes chante les louanges de William Eggleston. Les paroles sont de Jérome Attal.
Sur les photos d’Eggleston