On jurerait que « Le point de vue de ma fenêtre » est un énième fruit du confinement. S’il a bien été initié à cette période, le projet d’Ernesto Timor a été pensé avant la réclusion générale du printemps 2020. Pour le photographe et graphiste lyonnais, il s’agissait de poursuivre son travail sur l’étrangeté du quotidien et les lieux hantés par les présences passées. Tentaculaire, le projet se déploie en images, en sons, en films photographiques ou en expositions, mais s’apprécie dans sa totalité sur le site dédié. Posant chez eux devant une fenêtre, les gens qu’a croisés Ernesto Timor racontent leur relation à cette ouverture vers l’extérieur, et par ricochet, leurs inquiétudes et leurs aspirations. Loin de l’étrangeté promise, un projet au final bien ancré dans son époque. Pour en savoir plus sur l’auteur, on vous conseille l’interview qu’il a donnée à Muzeodrome : « Dans un double mouvement, les gens s’offrent au jeu du portrait et m’invitent à regarder par-dessus leur épaule, leur vue de tous les jours, « Oh, c’est comme ça que tu vois les choses ? ». De face ou quasi de dos, très présents ou à la limite de l’effacement, il y a place pour autant de postures que de personnalités. »
L’Équipe Mag de samedi dernier a mis la photo de sport à l’honneur en présentant non seulement le palmarès du 3e Prix Richard Martin, mais aussi des interviews de Bernard Asset (autour de sa carrière sur les circuits de F1), Corinne Dubreuil (sur la photogénie de Rafael Nadal) ainsi qu’un portrait du photographe de breakdance Little Shao et un intéressant article sur la photo-finish. Ces contenus sont à retrouver sur le site du quotidien sportif moyennant abonnement. Le palmarès du concours est lui en accès libre, tout comme l’interview de l’acteur Anthony Bajon, président du jury. À celles et ceux qui trouvent que tout cela manque de basket, on conseille l’entretien qu’a accordé à ÀBLOCK Catherine Steenkeste, rare photographe française à avoir fait son chemin sur les parquets de la NBA. Quant aux indécrottables e-footeux, on les invite à regarder cet épisode du Dessous des images sur la nouvelle jaquette de FIFA… pardon, EA Sports FC.
• Dans Companions, son nouveau livre, Yana Wernicke documente la relation qu’ont nouée deux jeunes femmes avec des animaux de ferme qu’elles ont sauvés de l’abattoir.
• Les incroyables photogrammes grandeur nature de Zana Briski, qu’elle appelle des « Animalogrammes« , nous invitent à contempler la beauté du monde sauvage à travers une perspective unique.
• Hundred Heroines s’intéresse au cas de Karimeh Abbud, première femme palestinienne à avoir embrassé la carrière de photographe.
• Nourries à l’expressionnisme, les images de Sissel Annett mettent en scène ses tourments personnels (la sœur jumelle qu’elle n’a jamais eue) et les expériences traumatisantes qu’ont vécues ses sujets.
• 183 ans après sa réalisation, la plus vieille photographie de Lyon est de retour à la maison.
• Flashback en 1957, année où George Rodger et son épouse Jinx entreprirent de traverser le Sahara, au mépris du danger et du fesh-fesh, « une poussière fine comme du talc et traîtresse comme un marécage sans fond ».
• L’année 2023 marque les 40 ans de la Marche pour l’égalité et contre le racisme, un événement que fait revivre le Musée de l’histoire de l’immigration grâce à des archives riches en illustrations.