Alpha 850, hauts iso, jpeg direct et formats d’impression maxi

Démarré par gerarto, Octobre 06, 2010, 19:40:24

« précédent - suivant »

gerarto

Ce fil est la suite logique du fil de jerome_munich (A850 vs D3s à 6400 iso), et des questions posées sur les tailles maxi d'impression des jpeg.

Comme je suis plutôt habitué à travailler quasi exclusivement en raw et à n'utiliser les hauts iso qu'assez rarement, je n'avais pas d'idées définitives sur le sujet même si j'ai déjà fait quelques comparatifs dans un autre fil.
L'opinion largement publiée et couramment admise est que, pour les hauts iso, la seule planche de salut est le raw, assisté de préférence par DxO. 

Donc pour me faire une idée, rien de plus simple (!) que de faire quelques essais* de cas types et de les imprimer.
(*quelques dizaines, au final  ;) ;D )

Voila le résultat des courses :

- A la question : quels sont en jpeg direct et hauts iso les formats maxi imprimables pour un résultat de qualité ?

- La réponse est : ça dépend !

Réponse facile me direz-vous. Et bien, pas tellement !

En effet ça dépend, oui, mais ça dépend... de plusieurs facteurs :
- de la notion de « qualité » d'impression attendue.
- du sujet photographié
- de la qualité/quantité et conditions d'éclairage
- de la configuration du boîtier

Et l'on pourrait encore probablement en ajouter quelques autres mais la combinaison de celles-là suffit déjà largement.

gerarto

Commençons par le premier cas : la qualité d'impression attendue.

Là, il y a déjà un premier gros problème : la définition procurée par l'Alpha 850 et sa propreté colorimétrique à la sensibilité nominale 200 iso sont telles que la barre est placée très haut. Par exemple, à l'examen écran d'un paysage très détaillé, on pourrait  presque se prendre pour un expert de série américaine zoomant à l'infini pour lire un numéro d'immatriculation à des km...

Si en plus la lumière, l'expo et le contraste sont de la partie, l'impression au format nominal A2 (définition de 260 dpi) est vraiment qualitative.

Une parenthèse pour indiquer que mon imprimante se limite à l'A3+. J'utilise donc pour mes essais des impressions en 13x18 d'extraits de l'image entière correspondant exactement au format voulu.  Cela permet de multiplier les essais pour un coût raisonnable. Avec toutefois la tentation de regarder les résultats de beaucoup plus près que pour l'image entière : on ne regarde pas un A2 le nez collé sur le tirage, mais si « ça passe » dans ces conditions, alors ça passera haut la main dans des conditions normales de recul.

Il est évident que dès qu'on s'éloigne de la sensibilité nominale, la qualité de l'image, et donc de l'impression, va chuter. Reste à quantifier cette perte et à qualifier le résultat (par ex. Excellent, bon, moyen, etc.). Mais cela restera fortement subjectif et lié aux exigences de chacun.   

Passons maintenant au sujet photographié.

Si on liste les sujets pour lesquels les hauts iso sont parfois/souvent nécessaires, on va sans doute trouver : le paysage, l'animalier, le sport (salle ou extérieur), le reportage, plus rarement le portrait.
Le problème des hauts iso, c'est le bruit, et le bruit est également fonction du sujet. Il sera plus ou moins présent (visible ou caché...) suivant la « structure  » du sujet. Lorsqu'il y a beaucoup de plages uniformes, avec des variations faibles de densité et de couleur à l'intérieur de ces plages, il y a des fortes chances que le bruit soit très visible.
Par contre, et à conditions d'expo identiques s'il y a beaucoup de détails (en structure et en couleurs), il y a de fortes chances que le bruit soit moins visible, masqué par les détails (ou confondu avec). Un paysage urbain très détaillé pris au grand-angle passera donc beaucoup mieux que le même paysage pris au télé où ne subsisteraient plus que quelques façades présentant des aplats uniformes (surtout s'ils sont sombres).
De même, le sujet en lui-même a son importance : à bruit égal, il semble évident qu'on sera beaucoup plus tolérant pour une photo de brame de cerf au crépuscule, que pour une photo de sport en salle par exemple.

Ce qui nous conduit au point suivant : la qualité/quantité et les conditions d'éclairage.

D'abord un point important à mon sens : quelque soit la sensibilité, l'exposition doit être optimale, pas sous-ex ni sur surex. Les hauts iso tolèrent mal la sous ex et il serait vain, surtout en jpeg direct, de compter sur une intervention divine pour rendre proprement une photo dont l'exposition serait défaillante (calée à gauche de l'histogramme par exemple). 
Par ailleurs, dans les comparatifs hauts-iso qui fleurissent ici et là, un point revient souvent : "si on utilise les hauts iso, c'est que les conditions de lumière sont défaillantes, donc on a généralement des expos calées à gauche et c'est sur ce type d'expo qu'il faut juger". Et bien non, désolé : pour moi, si l'expo est calée à gauche, c'est qu'elle n'est pas bonne, point final (sauf cas particuliers que l'on verra plus tard). Donc la "bonne expo", c'est celle ou une charte de gris 18% est calée pile poil au milieu de l'histogramme. Et en ce sens, les critiques faites sur le choix des exemples d'imaging-ressource pour la comparaison D3s/A850 n'ont pas de fondement puisque la charte de gris (présente en haut de l'image) ressort à une moyenne RVB de 128/130 pour l'A850 (= parfaitement calé) et de 118/120 (= un "tout petit poil" sous-ex) pour le D3s.
Pour la qualité de l'éclairage, c'est hautement subjectif puisque fonction du sujet. Une qualité d'éclairage médiocre ne nuira pas forcément à l'image du brame du cerf, par exemple, sous réserve que la quantité pour une expo correcte y soit...

Dernier point de notre histoire : la configuration du boîtier

Si en raw on peut ne pas se préoccuper à la prise de vue de bon nombre de réglages - qui seront calés au dématriçage -, en jpeg direct ce n'est certainement pas le cas. Et certains influent directement sur la gestion du bruit. Bien évidemment les réglages de réduction de bruit, mais aussi les divers réglages de DRO, styles d'image, etc.

gerarto

Je propose d'examiner ces points et de voir quelles sont les possibilités d'impression en hauts iso avec des exemples concrets.

Commençons par un exemple généraliste : un paysage, qui à priori n'a pas besoin des hauts iso puisque à 200 iso on obtient 1/250s à f/8 avec un soleil voilé. Mais ça tombe bien parce que le but est d'avoir 200 iso comme référence.
On peut parfaitement imaginer avoir besoin des hauts iso dans ces circonstances pour figer un mouvement rapide, en corrélation avec un besoin important de PdC, d'où un diaph assez fermé.

Donc ici, conditions d'éclairage quasi idéales, mais en contrepartie, il est évident qu'on attend de ce type de sujet un « rendu d'impression »  de niveau élevé.

Pour ce premier exemple, j'ai opté pour un réglage  "de base" des jpeg boîtier : mesure multizone sans correction d'expo, mode créatif standard, DRO auto, Réduction de bruit standard (normale).

Pour cet exemple comme pour tous les autres, l'objectif utilisé est le CZ 24-70, systématiquement  à f/8 pour avoir une constante. Seule la focale varie.

L'histogramme superposé montre que l'expo multizone donne un résultat impeccable : 

gerarto

Le résultat des impressions maintenant.
J'ai imprimé des extraits pour 3 formats : A4, A3, A2.
Pour chaque format, j'ai fait un montage avec la référence 200 iso, raw dématriçé dans DxO, puis pour les autres sensibilités, jpeg direct boîtier et raw/DxO.

Après plusieurs tests, j'ai décidé de sauter l'étape de scan des tirages que j'employais habituellement pour montrer les résultats de l'impression (avec les aléas de définition et de colorimétrie). J'ai redimensionné les fichiers ayant servi à l'impression pour qu'ils s'affichent sensiblement sur un écran de définition « normale » à peu près à l'échelle de l'impression. L'affichage donne une idée relativement précise et très proche de la réalité des tirages, en tout cas sur mon écran.

__________

Le premier point important à noter est le caractère un peu « grisouille » des jpeg directs par rapport aux issus de Dxo. Certes DxO améliore sensiblement le piqué des objectifs, mais d'une part le CZ 24-70 est loin d'être un cul de bouteille et d'autre part à ce format d'impression, la différence ne devrait pas trop se voir. Pourtant elle est très sensible, dès ce format.
Alors faut-il considérer que les jpeg directs de l'Alpha 850 sont... perfectibles ?
En fait oui et non. Oui manifestement pour ce type de sujet avec les valeurs par défaut, mais pas forcément pour d'autres  (portrait par ex.).

Donc avant même de parler de hauts iso, le premier point à retenir est que le paramétrage des jpeg AVANT la prise de vue est important en fonction du sujet.

Ici, et c'est ce que je voulais démontrer, il aurait été utile de configurer l'appareil avec des valeurs de contraste/saturation/netteté un peu plus musclées que les options par défaut. La meilleure solution dans ce cas est d'utiliser le style d'image Paysage au lieu du style Standard.
Mais même si ça implique de les reprendre dans un logiciel (PS, et.), le potentiel des jpeg directs réalisés ici en style standard est important, et on pourra sans aucun souci leur redonner du peps.
Le choix par Sony de jpeg assez « doux » en standard me semble parfaitement justifié pour un boîtier de cette catégorie : il est facile de rajouter après coup de la netteté/accentuation alors que l'inverse ne l'est pas (facile, ni surtout possible sans dégâts).

Ce point étant réglé, voici mon avis sur la qualité des tirages.

Comme il faut bien une échelle de comparaison, je propose celle-ci, basée sur la définition et le bruit, sachant qu'ils sont liés :
- Excellent : image très définie, aucune trace de bruit chromatique.
- Très bon : image bien définie, bruit chromatique non visible.
- Bon : image normalement définie, traces de bruit chromatique sans conséquences notables.
- Moyen : image commençant à manquer de netteté, bruit chromatique visible mais pas trop gênant.
- Faible : impression de flou, bruit chromatique gênant.

Le tout apprécié à une distance d'observation de 30 cm environ pour un A4, 40cm pour un A3 et 50 pour un A2.

Si une différence est nette entre chaque niveau en comparaison directe, il est bien évident qu'une image observée seule ne souffrira pas de la comparaison. Je considère donc que l'image est imprimable sans problème jusqu'au niveau Bon, et que seul un sujet « qui le vaut bien » pourra justifier une impression au niveau Moyen.
__________

A4 - Raw>DxO :
200 iso (référence) : Excellent - 1600 iso : Très bon - 3200 iso : Très bon - 6400 iso : Bon
A4 - Jpeg direct - réglage par défaut :
1600 iso : Bon - 3200 iso : Bon - 6400 iso : Moyen
Attention : c'est essentiellement la définition qui est déterminante dans le jugement concernant les jpeg directs. Il est fort probable qu'une configuration plus adaptée (style d'image Paysage) aurait fait monter l'appréciation d'un cran.   

gerarto

A3 - Raw>DxO :
200 iso (référence) : Excellent - 1600 iso : Très bon - 3200 iso : Très bon - 6400 iso : Bon
A3 - Jpeg direct - réglage par défaut :
1600 iso : Bon - 3200 iso : Bon - 6400 iso : Moyen

Observations : dans l'absolu, les résultats sont un peu en dessous du A4, mais la distance d'observation plus grande nivelle la différence. La remarque sur le style d'images des jpeg direct reste valable.


gerarto

A2 - Raw>DxO :
200 iso (référence) : Excellent - 1600 iso : Très bon - 3200 iso : Très bon - 6400 iso : Bon
A2 - Jpeg direct - réglage par défaut :
1600 iso : Bon - 3200 iso : Bon - 6400 iso : Moyen (limite faible)

Observations : La définition baisse un peu mais est compensée par l'apparition de détails invisibles jusqu'alors, ainsi bien sûr que par l'augmentation de la distance d'observation. 

(A suivre...)

efmlz

merci de cet excellent travail  :D
perso j'avais eu envie de vérifier il y a quelques temps les variantes à 200 iso, divers réglages, et en suivant aussi les remarques de jms pour voir,
cela m'a conduit à poser une petite devinette ce soir:
http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,101985.60.html
on pourra en reparler  ;)

amicalement  8)
i am a simple man (g. nash)

clo-clo

GERARTO , merci  BEAUCOUP

Je sais que je suis en partie responsable de tout ce travail que tu as réalisé.
Puis je faire un raccourci en écrivant :
-le raw permet de gagner un cran sur l'échelle qualitative
- la limite du jpeg est de 1600 iso
- les résultats sont assez semblables entre A3 et A2 à 1600 /3200
- en A4 rien à signaler c'est  bon
                                      ????
Conclusion : même si les derniers capteurs aps c ont de meilleurs résultats ; il n'y a pas le feu au lac pour le 850 à 1600 en A3. Celà me rassure car je rappelle que je ne fait que du jpeg ( pas taper !)

PS : bravo pour le titre très explicite !
Sony :  A7 RII , A7 RIII , A 6700 , A7 C II

rascal

cela rejoint les avis des possesseurs en général. Raw traité, 1600 iso sans problème...

en Jpeg (test des mag) ça commence à devenir chaud...


gerarto

Merci pour vos retours.

Avant de tirer des conclusions définitives sur les possibilités de l'A850 (et A900), je vous propose d'attendre la fin de mes tests, il y aura peut-être des surprises...

[at] efmlz : dur, dur ton comparatif. J'ai du mal !

gerarto

Je continue donc mon exploration des hauts iso avec un autre type de sujet : le portrait.

A défaut d'avoir rapidement un studio et un modèle sous la main, je me suis rabattu sur une poupée de collection, et la prise de vue ne m'a pas pris beaucoup de temps puisque j'avais déjà les photos, issues de mon précédent fil sur la comparaison  Alpha 700/Alpha 850. De ce fait les photos n'ont pas été prises à f/8 comme toutes les autres, mais à f/11, ce qui ne devrait pas modifier  fondamentalement le résultat...

La différence avec le paysage, c'est qu'on attend d'un portrait moins de piqué extrême, et plus de nuance dans les tons (de modelé ?).

Contrairement à l'exemple précédent, on est là dans une vraie situation d'utilisation des hauts iso puisqu'à 200 iso,  la vitesse est de 1/3s pour f/11.

L'histogramme montre par ailleurs que l'expo n'est pas idéale : plutôt vers la gauche.
C'est le résultat d'un comportement typique de l'Alpha 850 en présence de hautes lumières (ponctuelles ou non), ce qui évite de cramer les HL. Ce point est important à signaler car il est caractéristique et reproductible, et il peut conduire à quelques problèmes d'expo.
Par exemple ici, il y a effectivement des HL dues aux reflets spéculaires (cheveux et yeux) qui ne sont effectivement pas cramés (inf. à 256 à la mesure). Mais dans ce cas particulier, il aurait probablement été préférable de faire une correction d'expo en acceptant de cramer les quelques HL au bénéfice de l'équilibre général de l'expo. Donc on part ici pour les hauts iso en situation défavorable, avec des ombres vraiment marquées : un test un peu difficile à priori.

Le premier exemple (paysage) portait sur la nécessité de bien choisir la configuration en fonction du sujet (style d'image).

Ici, on peut dire qu'il n'y a pas de problème avec ce type de sujet pris en le style standard. Mais un vrai portrait aurait sans doute gagné à être pris avec le style... portrait.

Dans cet exemple, le problème est plutôt au niveau de l'expo, qui aurait nécessité :
- une correction pour exposer au plus juste les valeurs moyennes en sacrifiant les HL, ce qui n'aurait pas été un problème ici.
- une valeur de DRO plus musclée que la valeur auto par défaut  (par exemple DRO +3)

gerarto

 Maintenant l'examen des impressions.

A4 - Raw>DxO :
200 iso (référence) : Excellent - 1600 iso : Très bon - 3200 iso : Très bon - 6400 iso : Bon
A4 - Jpeg direct - réglage par défaut :
1600 iso : Bon - 3200 iso : Bon - 6400 iso : Moyen

Observations : Ce n'est plus la définition - sans reproche ici compte tenu du sujet  - mais le bruit chromatique qui devient prépondérant dans les résultats de l'impression.

gerarto

A3 - Raw>DxO :
200 iso (référence) : Excellent - 1600 iso : Très bon - 3200 iso : Très bon - 6400 iso : Bon
A3 - Jpeg direct - réglage par défaut :
1600 iso : Bon - 3200 iso : Moyen - 6400 iso : Faible

Observations : Le bruit chromatique des jpeg directs devient vraiment très présent en montant dans les iso, et l'augmentation de la distance d'observation ne compense pas visuellement cette montée du bruit.

gerarto

A2 - Raw>DxO :
200 iso (référence) : Excellent - 1600 iso : Très bon - 3200 iso : Très bon - 6400 iso : Bon (limite moyen)
A2 - Jpeg direct - réglage par défaut :
1600 iso : Bon (limite moyen) - 3200 iso : Faible - 6400 iso : (très) faible

Observations : le bruit chromatique devient vraiment gênant à partir de 3200 iso. Il explose littéralement dans les parties sombres à 6400 iso.
Mais ce bruit serait certainement minimisé si l'expo avait été meilleure et les ombres relevées, c'est la leçon à retenir.

Enfin, le point positif est que, compte tenu du sujet, il est possible de sauver sans problème le jpeg de 6400 iso en lui faisant subir à postériori un traitement anti bruit même très musclé puisque la définition restera largement suffisante (c'est le bénéfice des 24 Mpix).  Ce traitement, même s'il implique de revenir sur les jpeg après coup, permettra de remonter d'un niveau  le classement des 3200 et 6400 iso.

IlSanto

Il est énervant hein ?

En tout cas, comme d'habitude, tu m'as completemtn scotché. Vraiment (super) bien joué. Rigoureux, argumenté, clair. Comme d'habitude en fait.

Personnellement le "faible" est pour moi déjà excellent. Et vu les formats d'impression, ce 850/900 reste un boitier génial si on ne tire pas au delà du A3.

Ça donne des idées tout ça ...

efmlz

Citation de: IlSanto le Octobre 07, 2010, 21:16:26
Et vu les formats d'impression, ce 850/900 reste un boitier génial si on ne tire pas au delà du A3.

rabat-joie  ;D
l'a850 est génial au moins jusqu'au A2 (son format natif en fait 40cm x 60 cm à 254), certains en tripatouillant un peu vont jusqu'à A1  8)
i am a simple man (g. nash)

clo-clo

Quelle rigueur GERARTO ! Merci pour ce travail.
1600 iso reste assez bon en A3 . Pour moi c'est en gros ma limite . Donc le 850 reste dans une possibilité d'achat..... Le compte en banque n'aime pas trop ce genre de choses !
Sony :  A7 RII , A7 RIII , A 6700 , A7 C II

louloub

Fais gaffe, Gerarto, tu va finir par être condamné pour incitation au sur-endettement !
Merci beaucoup en tous cas, c'est très instructif.

Passant mes journées devant un ordi, j'ai peu de goût et de temps pour le post-traitement et j'ai plutôt l'habitude de favoriser les jpegs corrects sortis du boitiers...

Et maintenant efmlz, tu crache le morceau ?
minoltiste ringard

gerarto

Il va y avoir une suite, mais il va falloir attendre un peu, là je pars faire des photos : le soleil sort, les arbres se colorent : c'est le moment.  8)

Avant de juger définitivement les possibilités, attendez un peu : pour le moment on fait le tour des réglages à optimiser...  ;)

clo-clo

Sony :  A7 RII , A7 RIII , A 6700 , A7 C II

efmlz

Citation de: louloub le Octobre 08, 2010, 11:44:49
... Et maintenant efmlz, tu crache le morceau ?

ce soir  ;D et j'ai fait un fil pour arrêter de polluer le fil de Katsumoto,
un indice pour patienter: la photo de Gerarto 18h02 m'a rassuré sur ma manip  ;)

8)
i am a simple man (g. nash)

louloub

> polluer le fil de Katsumoto,

Bof !
Polluer le fil de fanboy ne me dérangeait pas beaucoup ^^
Quant à Katsumoto, il est punit.
minoltiste ringard

gerarto

Sur les exemples précédents, on a vu qu'il y avait deux points dont il fallait tenir compte lorsqu'on veut « réussir » ses jpeg directs en hauts iso :
-  configurer contraste/saturation/netteté  et/ou le style d'image en fonction du sujet
-  exposer juste pour le sujet (quitte à sacrifier éventuellement quelques HL)

Voyons ce que donne le respect de ces principes dans un vrai cas d'utilisation des hauts iso : un paysage à la nuit tombante : ciel nuageux, heure de coucher du soleil passée de quelques minutes (info de mon gps, parce que le soleil...).

- Donc pour le style d'image : on se cale en style paysage. Comme il est évident qu'il va falloir remonter les ombres, j'ai réglé sur DRO NIV3 : aller plus loin augmenterait trop le risque de bruit.

- Et pour l'expo, compte tenu des conditions de lumière très ingrates, il va falloir exposer très juste.
Pour cela l'Alpha 850/900 dispose d'une arme fatale : l'Intelligent Preview. L'utilisation de cet outil en paysage ne pose en général pas de problème : le sujet s'enfuit rarement à la vue d'un appareil photo.

Donc utilisation de l'I.P. et vérification de l'histogramme : une correction de + 0.7IL est nécessaire pour faire coller à droite l'histogramme de la couche bleue, les autres restant en retrait. Vérification de l'image sur l'écran : rien d'anormal, on peut y aller pour la série.

En fait, il y a bien quelque chose d'anormal, mais presque indétectable sur le moment. Et l'anormal, c'est que le calage de la Balance de blancs est resté sur lumière du jour, réglage idéal lors des précédentes photos une heure ou deux avant alors qu'il faisait encore grand soleil.

Le danger ici est de ne pas s'en rendre compte, car si ça saute aux yeux assis tranquillement devant son écran, ce n'est absolument pas le cas sur place où la vue de contrôle sur l'écran arrière montre une image dont les couleurs sont certes froides, mais très proches de la vision que l'on a de la scène. D'autant que la luminosité de l'écran devient bien supérieure à la luminosité ambiante, donc très flatteuse.

Bien entendu, ici c'était volontaire pour la démonstration, mais il m'est arrivé par le passé de me faire piéger par une telle situation.

Comme en dehors de ces essais je suis en permanence en raw, vous me direz que ça n'a aucune importance vu que cela se configure au dématriçage.
Erreur : ça a une importance pour bien exposer. Et cela se vérifie immédiatement sur place grâce à l'I.P. : en changeant le réglage de BdB, par exemple en passant en BdB auto, on voit que l'histogramme de la couche bleue se recentre, et donc qu'il reste du vide à droite. Au final pour avoir une expo équilibrée il convient de faire une correction d'expo plus importante que celle prévue. Dans le cas présent, passer en BdB auto me donnait une correction de 1,3 IL au lieu de 0,7. Bien évidemment, le plus simple devant de telles valeurs de correction est de refaire une vue I.P. avec la bonne balance des blancs et de vérifier à nouveau.

Nouvelle leçon à tirer : en jpeg direct, il faut constamment avoir la bonne balance des blancs. La BdB auto n'est pas forcément la meilleure dans tous les cas, mais elle permet au moins de sauver les meubles. Ici, compte tenu des conditions d'éclairage assez tordues, il aurait probablement été souhaitable de faire une mesure précise de la BdB.

Je poste donc les images telles quelles, car en jpeg direct, ce qui est fait est fait. Mais la correction après coup dans PS par exemple est quand même assez facile pour un résultat plutôt bon.
Le jpeg de référence ne sera pas à 200 iso, mais à 800 iso car à f/8 imposé, la vitesse est de 1/13s. Même à 35mm, merci la stab !.

gerarto

On passe donc à l'examen des impressions.

Un point important à rappeler : les jpeg directs ont été imprimés tel quel, avec leur dominante bleue due à « l'erreur » de Balance des blancs. Les raw dématricés dans DxO ont, eux, la bonne BdB calée à la pipette sur des plages grises. La comparaison est donc forcément au détriment  des jpeg directs, mais c'était la règle du jeu.
Dans la vraie vie, on n'hésiterait pas à passer un peu de temps sur les jpeg directs pour les sauver si ces images étaient importantes. Par exemple, un simple passage dans PSE, Niveaux Automatique suivi de Filtre/Réduction de bruit leur donne une allure nettement plus sympathique !

Enfin, il ne faut pas oublier que si ces photos ont été prises en condition d'éclairage vraiment (mais alors vraiment !) limite, les appréciations d'impression ci-dessous ne tiennent compte que des résultats dans l'absolu (définition et bruit). On ne sera donc probablement pas aussi exigeant dans ce cas précis que dans d'autres. Pour se « recaler » un peu dans nos exigences, ce genre de photos serait carrément impossible à réaliser en argentique sans trépied...

A4 - Raw>DxO :
800 iso (référence) : Très bon - 1600 iso : Très bon - 3200 iso : Très bon - 6400 iso : Bon limite moyen
A4 - Jpeg direct - réglages : Style Paysage - DRO niv.3 - RB iso élevés Normal - BdB Lumière du jour :
1600 iso : Très Bon - 3200 iso : Bon limite Moyen - 6400 iso : Faible

Observations :
La dominante bleue rend très visible le bruit chromatique des jpeg directs à partir de 3200 iso (1600 impeccable). La sous-ex partielle (de l'ordre de 0,5 IL env.) liée au mauvais calage de la BdB a sa part de responsabilité dans les jpeg directs bien sûr, mais également pour les raw : s'ils se récupèrent plus aisément au dématriçage, une expo juste aurait été préférable.
Autre point : si le format d'impression maxi prévu pour les jpeg directs est le A4, il aurait été préférable de caler la réduction de bruit sur Elevé au lieu de Normal ici.

gerarto

A3 - Raw>DxO :
800 iso (référence) : Très bon - 1600 iso : Très bon - 3200 iso : Bon - 6400 iso : Moyen
A3 - Jpeg direct - réglages : Style Paysage - DRO niv.3 - RB iso élevés Normal - BdB Lumière du jour :
1600 iso : Très bon - 3200 iso : Bon limite moyen - 6400 iso : Faible

Observations : Il y a bien sûr une petite perte dans l'absolu par rapport au A4, mais elle est relativement compensée par l'augmentation de la distance d'observation. Sur ce type d'image le bruit améliore (paradoxalement ?)  l'impression de définition.