Nat'Images N°6

Démarré par AlexNat, Novembre 29, 2010, 22:56:20

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RR NIKON

Citation de: Mumu le Décembre 21, 2010, 13:49:52
Pour en revenir à ce numéro de Nat'images, si je l'ai globalement apprécié, j'avoue néanmoins une petite déception, partagée par ceux à qui j'ai montré le numéro, à la vue du portfolio sur les résultats du concours de Montier en Der : sauf erreur de mise en page de mon exemplaire, je n'ai pas vu les photos primées dans la catégorie paysage...
C'est pour rire ?

TheGuytou


Polygraphe

Citation de: RR NIKON le Décembre 21, 2010, 13:55:59
Je pense que le problème de fond, concernant les points de vue différents exprimés ici, viendrait peut-être de la manière dont chacun conçoit l'utilisation ou la publication de l'image

C' est aussi mon avis et j' ajoute que sous couvert du partage on peut distinguer l' émerveillement
ou le trophée, la créature ou la cible . Je coche donc je suis n' est pas un concept , c' est une hypocrisie savamment construite , faire rêver est pourtant plus simple, plus " nécessaire"  ;)
L'instant, rien d'autre.

JeePix²

Citation de: RR NIKON le Décembre 21, 2010, 13:55:59
quand à révéler sur un tel magazine, des zones de pdv, je suis très réservé, surtout quand je fais référence à la pêche et aux surfréquentations des postes de pêche de nuit à la carpe, par exemple, où la quête de sauvagerie et de naturel se perd soudainement dans un alignement de biwys, de feux de camp et de chansons à boire.....


Le problème que tu soulèves est lié à la médiatisation excessive et répétitive de lacs devenus ainsi "mythiques" (Le Der (avec ses postes désormais privatisés, au prix fort), la Forêt d'Orient, Saint-Cassien, Castelnaut Lassout Lous, et dans de moindres mesures, le Salagou, Madine (lui aussi avec postes privatisés)...). Si on avait moins mis l'accent sur ces lacs où se concentrent des générations de carpistes mais aussi parlé du Rhône, de la Seine, du Lot, de la Marne, de la Saône bref de nos fleuves et rivières, des centaines de gravières, et des dizaines d'autres grands lacs de barrage voire naturels, il n'y aurait sans doute pas ce problème d'agglutination. Compte tenu des dérives sur ces lieux très prisés on continue à les médiatiser pour en quelque sorte faire diversion (ce qui ne cesse d'alimenter les problèmes sur ces sites) et préserver les autres. Mais le problème de la pêche de la carpe vient aussi du fait de l'interdiction de pêcher la nuit. Les carpistes sont obligés de s'entasser sur les rares secteurs autorisés ce qui engendre des dérives... Ou alors pêcher dans l'illégalité avec les risques que cela comporte en terme d'amende.
En fin de compte le réel problème est peut-être que des hots spots il n'y en a pas tant que ça. J'en avais par exemple trouvé deux sur un grand lac de près de 400 ha. J'ai commis l'erreur de les révéler et du coup les spots se sont fait matraquer... La pêche ayant hélas plus d'impact sur le milieu naturel que de simples prises de vue.
Désolé pour le hors sujet c'était pour comparer ce qui est assez comparable...

RR NIKON

Oui, philippe, mais c'est nettement moins vendeur apparement !
je m'explique : à l'époque, finalement bénie, ou internet et le numérique n'existaient pas ( si, ça se peut ! on peut vivre sans mais c'est plus dur !), on venait à l'image de nature par le canal de la photographie (adhésion au club photo), ou par l'environnement(association de protection), et éventuellement lorsqu'on était tombé dedans tout petit, les pieds englués dans la boue des mares à tritons  des bocages normands, alsaciens, lorrains, et j'en passe !
la photographie était alors ( et toujours pour certains d'entre nous) une forme de communion avec les éléments. Terre, eau et lumières formaient alors dans les esprits les composantes d'un univers refuge, où chacun pouvait s'inventer une quête, qui de la lumière, qui du grand cerf en velours ou encore du triton marbré en robe de noces.
Aujourd'hui, j'ai  le sentiment que l'on vient à l'image de nature, comme on va faire du vtt, ou de la varape, considérant que c'est un simple loisir, et que les considérations philosophiques des anciens pratiquants nostalgiques sont reléguées au rang de neuneuteries...
La notion de coche que tu décrit s'applique bien à cette nouvelle vison de l'image de nature, et les gens se qui succèdent sur les spots et affûts payants, en sont un bon exemple.
La quête d'émotion pourtant souvent reprise et décrite par les gens qui défendent leurs images devant le public, finira par disparaître dans l'indifférence générale, ou bien simplement subsister uniquement pour justifier une démarche personnelle qui ne peut pas s'expliquer ouvertement pour des raisons commerciales ou mercantiles.
J'ai le souvenir d'avoir rêvé de me retrouver en face d'un grand cerf connu, au brâme, de ne pas dormir pendant la nuit précédant l'ouverture de la pêche, la main posée sur le matériel au pied de mon lit, est-ce à dire que les rêve d'hier ne sont plus possibles aujourd'hui ? Non, la manière d'approcher la nature peut rester la même et le rêve est omniprésent pour celui qui sait faire abstraction du résultat, ou simplement dématérialiser sa démarche...
Pour la pêche à la carpe, je suis entièrement d'accord avec Jeepix, et la quête du poisson en ce sens ressemble étrangement à celle de l'image de concours, ce qui ne manque pas de générer les mêmes types de comportements et les mêmes problèmes, finalement pour vivre heureux vivont cachés ?

Polygraphe

#255
Encore que la pression de pêche modifiant le degré de facilité , le problème s' est déplacé vers les plans d' eau privés proposant une pêche sonnante et trébuchante avec cheptel coopératif, poste aménagé ,Nature aseptisée et gloire assurée  ;D Toute ressemblance avec..etc :D
L'instant, rien d'autre.

TheGuytou

Je partage l'avis de RR NIKON.
Bien qu'essentiellement citadin, je fréquente la nature depuis plus de 10 lustres.
Pour la photo aussi, donc la photo "de nature" est une démarche evidente, elle coule de source.
Le parallèle avec l'escalade est bien choisi, j'ai vécu (hélas) sa mutation.
Il n'y a pas grande différence entre les affuts payants et les voies super sécurisée, voir structures artificielles.
Tout cela est très bien exprimé !
Mais peut être que le public actuel, "formaté" autrement n'a pas les mêmes attentes.
  :( 

Polygraphe

En tous cas et sans flagornerie tant qu' il y aura des RR Nikon et des The Guytou les brise rêves ou les casse délires ne passeront pas.
PS: Jeepix, ok pour les cascades , je te tiens au courant.
L'instant, rien d'autre.

JeePix²

Citation de: RR NIKON le Décembre 21, 2010, 15:12:18
J'ai le souvenir d'avoir rêvé de me retrouver en face d'un grand cerf connu, au brâme, de ne pas dormir pendant la nuit précédant l'ouverture de la pêche, la main posée sur le matériel au pied de mon lit, est-ce à dire que les rêve d'hier ne sont plus possibles aujourd'hui ?

Cher RRNikon nous sommes quelques uns ici je pense à être fait du même bois ;-)


JeePix²

Citation de: Polygraphe le Décembre 21, 2010, 15:29:02
PS: Jeepix, ok pour les cascades , je te tiens au courant.
Avec plaisir merci.

RR NIKON

effectivement, ça peut être rassurant de savoir que toutes les démarches entreprises par les éprits de nature, au sens large du terme, car j'y associe évidement tous ceux qui y viennent sans avec ou sans intention de prendre ( les spécialistes du capot et/ou de l'image floue me suivront), ne sont pas forcément celles de la facilité consumériste, où l'alignement des euros, rime avec ceux des télés ou des batteries de cannes.
Je trouve intéressante cette analogoie avec la pêche à la ligne, elle est devenue une activité commerciale si importante au point qu'en certains endroits de france on se désinterésse de ce qui se passe dans les rivières, le public ayant admis définitivement qu'elles ne contenaientt plus de poissons....Attention le danger est grand pour que le reste suive, car voir un type arriver dans votre dos au bord de l'eau et vous dire : moi aussi je pêche comme vous !  ha bon vous êtes carpiste ? Non, mais je vais pêcher la truite à la pisciculture de ........ !!!!!!!
ça ressemble à, mais ça n'a pas le goût de....Que peut -on bien échanger avec une personne qui compare sa démarche de videur de bassine, avec la vôtre dans ces cas là ? Hé bien, j'ai à peu près la même réaction devant celui qui me montre son énième épervier sur le morceau de bois du point d'eau de bence maté !

TheGuytou

Citation de: Polygraphe le Décembre 21, 2010, 15:29:02
En tous cas et sans flagornerie tant qu' il y aura des RR Nikon et des The Guytou les brise rêves ou les casse délires ne passeront pas.
PS: Jeepix, ok pour les cascades , je te tiens au courant.

J'avoue pourtant que beaucoup de mes photos sont faites dans un parc bien aménagé, ou les spots (pas tous) sont publiés et connus, et ou la faune la flore et même par endroits le terrain sont surveillés, protégés etc....

Je n'ai donc aucuns scrupules a dévoiler ce paradis :

C'est le Parc National des Écrins......
(en plus, c'est gratos...)
;D ;D

RR NIKON

allez ! faute avouée....

Sherpa-P

Citation de: JeePix² le Décembre 21, 2010, 11:52:14
...
Pour en revenir à l'exemple sur le reportage du Lynx, je pensais qu'il était presque illusoire d'espérer en observer. Désormais j'ai appris qu'en trouvant une carcasse dans le Jura, il est possible qu'un lynx s'y intéresse. Bien entendu sans réseau, quand on habite à 250 km du territoire d'un lynx, il faudrait se programmer au moins 8 jours de vacances pour rechercher une carcasse et se poster à l'affût, ce qui statistiquement rend ce genre de photo presque impossible à faire. Ceci dit en 8 jours on peut avoir de l'espoir et il n'y a pas que des lynx à photographier dans le Jura... N'étant pas soumis à des impératifs (économiques) en matière de photo de nature, c'est un genre de défi qu'on peut tenter de relever sans pression aucune, en misant sur la chance et la persévérance.
...

La question est : dans quel but et pour quel motif ?

La photo du lynx en question a été faite, elle a été publiée dans Nat'Images. Qu'est-ce qui justifie qu'un autre photographe animalier ou plein d'autres, (supposés être des personnes réfléchies, amoureuses et respectueuses de la vraie nature sauvage contrairement aux touristes citadins ignares et ignorants avec leurs compacts), retourniez sur place faire vos propres photos ? Si le sort de ce lynx rare et discret figure en tête des pré-occupations, ne faudrait-il pas le laisser en paix là où il est et ne pas chercher à le débusquer pour satisfaire, je cite, "un défi photographique", qui plus est en l'absence de tout impératif économique ?...

JeePix²

#264
Citation de: Sherpa-P le Décembre 21, 2010, 16:49:13
La question est : dans quel but et pour quel motif ?

La photo du lynx en question a été faite, elle a été publiée dans Nat'Images. Qu'est-ce qui justifie qu'un autre photographe animalier ou plein d'autres, (supposés être des personnes réfléchies, amoureuses et respectueuses de la vraie nature sauvage contrairement aux touristes citadins ignares et ignorants avec leurs compacts), retourniez sur place faire vos propres photos ? Si le sort de ce lynx rare et discret figure en tête des pré-occupations, ne faudrait-il pas le laisser en paix là où il est et ne pas chercher à le débusquer pour satisfaire, je cite, "un défi photographique", qui plus est en l'absence de tout impératif économique ?...

Ouais d'accord. Bon ben à ce moment là autant se poser la question de ce qui motive notre existence...
D'ailleurs qui a parlé de retourner sur place au même endroit ? Je suppose qu'un Lynx peut adopter des dizaines d'attitudes différentes intéressantes à saisir en photo, dans des milieux autres qu'une lisière de forêt... Ce reportage m'a donné envie mais je n'ai pas la prétention d'un jour réussir à observer un lynx et le prendre en photo. D'ailleurs dans l'article il est dit que le lynx n'est pas spécialement dérangé par les déclenchements...
Je pensais pourtant m'être exprimé clairement : quand je retournerai dans le Jura je saurais désormais qu'une rencontre avec le lynx n'est pas impossible mais comme je l'ai dit statistiquement très improbable. Mais ce n'est pas grave, il y a d'autres choses à photographier dans le Jura (notamment des cascades qui ne vont pas être dérangées...) et partout en France, en Europe ou dans le monde. Et enfin mes sorties photos non motivées par des intérêts économiques c'est aussi et avant tout pour le simple plaisir de me retrouver dans la nature et même parfois y dormir seul et bien loin des agités du bocal...

Zouave15

Citation de: Sherpa-P le Décembre 21, 2010, 16:49:13
La question est : dans quel but et pour quel motif ?

La photo du lynx en question a été faite, elle a été publiée dans Nat'Images. Qu'est-ce qui justifie qu'un autre photographe animalier ou plein d'autres, (supposés être des personnes réfléchies, amoureuses et respectueuses de la vraie nature sauvage contrairement aux touristes citadins ignares et ignorants avec leurs compacts), retourniez sur place faire vos propres photos ? Si le sort de ce lynx rare et discret figure en tête des pré-occupations, ne faudrait-il pas le laisser en paix là où il est et ne pas chercher à le débusquer pour satisfaire, je cite, "un défi photographique", qui plus est en l'absence de tout impératif économique ?...

Ouais là, il faudrait arrêter avec ce discours, dont tu n'es pas responsable, mais simplement tu reflètes bien ce que pense celui qui a entendu ce qu'on dit (si je puis dire) !

Le dérangement est très largement surévalué, et c'est un motif pour interdire des accès, ne pas révéler de coin, et surtout rester bien tranquille chez soi. Il arrive que ce soit justifié mais c'est plus rare que fréquent.

Il ne faut pas oublier que notre campagne, et donc notre faune et notre flore, sont des héritages d'époques pas si lointaines où il y avait 10 fois plus d'habitants en campagne, avec une exploitation importante de l'espace, et donc une pression de dérangement sur la faune bien plus forte.

Certes, parfois, des activités nouvelles peuvent donner du souci, comme les activités d'hiver pour le tétras, mais et d'une ce n'est pas la cause première de raréfaction de l'espèce mais une cause secondaire (à ne pas négliger pour autant), d'autre part il s'agit plutôt d'un cas particulier, avec quelques autres connus, que d'un cas général.

C'est exactement le genre de désinformation que j'aimerais voir abordé par un magazine comme Nat'images, mais il faut y aller doucement, afin que le public ne conclue pas l'inverse non plus.

TheGuytou

+ 100 avec zouave.

Je pense que beaucoup ont une pratique de la nature très "livresque" plus que les semelles dans l'humus.
Bien sur que la présence humaine dérange et depuis des millénaires.
Mais plus que de présence, il s'agit plutôt de passage, quelques instant après, tout a repris son ordre, le piaf est redescendu d'une branche, le renard quitte son taillis, le capucin sort de sa forme et tout et tout.
En parlant du lynx, il "dérange" combien d'especes lors de ses chasses ?
Et les renards ? Et les fouines ? Et les blaireaux ?
Et les rapaces, ils ne dérangent peut être pas un peu aussi pour se nourrir ?
Vous ne voulez pas déranger ? Restez chez vous !
Et surtout taisez vous, vous servez de caution aux multiples races de "confiscateurs" et de marchands qui elles ME DÉRANGENT !
:o >:(

Sherpa-P

Citation de: JeePix² le Décembre 21, 2010, 14:52:20
Le problème que tu soulèves est lié à la médiatisation excessive et répétitive de lacs devenus ainsi "mythiques" (Le Der (avec ses postes désormais privatisés, au prix fort), la Forêt d'Orient, Saint-Cassien, Castelnaut Lassout Lous, et dans de moindres mesures, le Salagou, Madine (lui aussi avec postes privatisés)...). Si on avait moins mis l'accent sur ces lacs où se concentrent des générations de carpistes mais aussi parlé du Rhône, de la Seine, du Lot, de la Marne, de la Saône bref de nos fleuves et rivières, des centaines de gravières, et des dizaines d'autres grands lacs de barrage voire naturels, il n'y aurait sans doute pas ce problème d'agglutination. Compte tenu des dérives sur ces lieux très prisés on continue à les médiatiser pour en quelque sorte faire diversion (ce qui ne cesse d'alimenter les problèmes sur ces sites) et préserver les autres. Mais le problème de la pêche de la carpe vient aussi du fait de l'interdiction de pêcher la nuit. Les carpistes sont obligés de s'entasser sur les rares secteurs autorisés ce qui engendre des dérives... Ou alors pêcher dans l'illégalité avec les risques que cela comporte en terme d'amende.
...

On discute, on débat. Alors si vous voulez bien, vous partagez vos convictions, et moi je partage mes interrogations.

Qui parmi nous photographie si bien et si parfaitement les espèces familières et communes qu'il ait besoin de se confronter aux espèces particulières et rares ? Si certaines espèces sont rares, ce n'est pas sans raison. Rêvons devant les images qui ont été faites et sachons rester à distance. Si dire cela contrarie certains d'entre vous, c'est regrettable.

Quand je lis le témoignage de JeePix sur la pêche qu'il compare selon certains avec justesse à la photographie animalière, avec une dernière phrase qui laisse rêveur si elle décrit réellement ce qui se passe dans le domaine de la pêche, quand je me dis que dans l'absolu les photographes ne sont en rien meilleurs que les carpistes, je n'ai pas l'impression que le dérangement, c'est livresque. Les carpistes ne sont obligés à rien, pas plus que les photographes animaliers : quand on sait parfaitement que la pression est forte en certains endroits, on a le choix de s'abstenir. Spontanément. Sans avoir besoin d'écouter les "confiscateurs" et "autres marchands de je-ne-sais-pas-quoi-car-je-n'ai-rien-compris-à-ce-sujet".

JeePix²

Citation de: Sherpa-P le Décembre 21, 2010, 20:19:01
quand on sait parfaitement que la pression est forte en certains endroits, on a le choix de s'abstenir.
Oui et c'est ce qu'on fait...

JeePix²

#269
Et pour reprendre ma phrase qui semble te choquer...
"Les carpistes sont obligés de s'entasser sur les rares secteurs autorisés ce qui engendre des dérives... Ou alors pêcher dans l'illégalité avec les risques que cela comporte en terme d'amende." ...

C'est un peu comme si on contraignait tous les photographes animaliers à par exemple s'entasser sur une même petite zone d'affût. Je te laisse imaginer la scène...
Et à interdire la photo à certaines heures de la journée pour couronner le tout...


TheGuytou

#270
Citation de: Sherpa-P le Décembre 21, 2010, 20:19:01
On discute, on débat. Alors si vous voulez bien, vous partagez vos convictions, et moi je partage mes interrogations.

A) ... je n'ai pas l'impression que le dérangement, c'est livresque. Les carpistes ne sont obligés à rien, pas plus que les photographes animaliers : quand on sait parfaitement que la pression est forte en certains endroits, on a le choix de s'abstenir. Spontanément.

B) Sans avoir besoin d'écouter les "confiscateurs" et "autres marchands de je-ne-sais-pas-quoi-car-je-n'ai-rien-compris-à-ce-sujet".

A) Quand on n'a pas, que ce soit pour un but photo ou poser un collet, les pieds, les coudes, les genoux, les fesses le dos, le ventre etc etc depuis des années dans "le biotope", la boue quoi et la caillasse et les ronces, on ne peut avoir des connaissances que "livresques".

B) C'est bien ça le problême
On connaissait déjà dans un autre domaine les "Mermoz de comptoirs" nous avons maintenant les naturalistes de claviers...

Zouave15

Citation de: Sherpa-P le Décembre 21, 2010, 20:19:01
Qui parmi nous photographie si bien et si parfaitement les espèces familières et communes qu'il ait besoin de se confronter aux espèces particulières et rares ?

Pas moi, mais je ne fait plus d'animalier, et en botanique les plantes rares ne m'intéressent pas plus que les autres. Je comprends que d'autres aient envie de ça : chacun son plaisir. On peut dire que c'est égoïste, que celui qui ne l'est pas jette la première pierre. Si personne ne s'intéressait aux espèces rares, rien ne serait fait pour les protéger.

Citation de: Sherpa-P le Décembre 21, 2010, 20:19:01
Si certaines espèces sont rares, ce n'est pas sans raison

En effet, pour beaucoup c'est de l'écologie de base : ce sont des prédateurs. Il n'y aura jamais énormément de lynx, même s'il peut y avoir plus.

Bien sûr, il y a d'autres cas de figure, mais les espèces disparaissent ABSOLUMENT PAS à cause de la pression humaine qui les dérange mais, dans l'ordre d'importance variable selon les espèces :
- la pollution chimique
- la disparition de leur habitat, qui n'est pas toujours la disparition d'un milieu mais par exemple celle de trous pour les cavernicoles
- la chasse excessive

Citation de: Sherpa-P le Décembre 21, 2010, 20:19:01
Rêvons devant les images qui ont été faites et sachons rester à distance.

Au lieu de rêver, au minimum, lis, et au mieux, agis. C'est en allant sur le terrain que tu rencontreras les acteurs importants, qui ne sont pas les élus mais les gens du cru et ceux des associations, et tu pourras agir de diverses manières, aucune n'étant inutile.

Un exemple, suite à ma très simple intervention pour sauver une plante rare, diverses personnes du village veulent s'initier à la botanique, et surtout savoir ce qu'il y a à protéger ici, et comment. Tout ça pour une intervention de deux minutes, plutôt sympa sous forme de discussion.

Eh bien, si je ne m'étais pas intéressé du tout aux plantes rares, je serais passé à côté sans la voir (elle ressemble à d'autres) et rien ne se serait passé. Elle serait morte dans l'indifférence générale.

Citation de: Sherpa-P le Décembre 21, 2010, 20:19:01
je n'ai pas l'impression que le dérangement, c'est livresque

Si, tout-à-fait. Ce qui n'est pas livresque, c'est qu'il y a du monde au même endroit, comme sur la plage. Le seul ennui, c'est qu'on n'est plus tranquille. Qui ne préfère pas une plage déserte ? Mais en quoi est-ce dommageable qu'il y ait du monde sur la plage, surtout si de la sorte il devient possible de sauver les dunes ?

David T.

Citation de: Zouave15 le Décembre 22, 2010, 09:17:23
En effet, pour beaucoup c'est de l'écologie de base : ce sont des prédateurs. Il n'y aura jamais énormément de lynx, même s'il peut y avoir plus.

Bien sûr, il y a d'autres cas de figure, mais les espèces disparaissent ABSOLUMENT PAS à cause de la pression humaine qui les dérange mais, dans l'ordre d'importance variable selon les espèces :
- la pollution chimique
- la disparition de leur habitat, qui n'est pas toujours la disparition d'un milieu mais par exemple celle de trous pour les cavernicoles
- la chasse excessive


Je suis d'accord avec toi : le dérangement n'est pas la cause. Mais il peut très clairement être la goutte d'eau qui fait déborder le vase, et en l'occurrence sonner le glas d'espèces qui étaient en sursis pour d'autres raisons.
La parallèle entre l'escalade et la photo est dans ce cas en effet très pertinent.
Et c'est là qu'un minimum de connaissance sur la biologie et le comportement des espèces est primordial. Un rapace rupestre dérangé sur son site de reproduction ne va pas forcément (mais ça arrive) déserter le site. Par contre, son succès de reproduction (élevage des jeunes jusqu'à l'envol) va fortement diminuer. Cela n'est pas visible, mais sur des populations particulièrement fragiles, c'est très vite catastrophique.
J'ai maintes fois observé à distance des rapaces cercler au-dessus de leur aire en attendant que randonneur ou photographe s'éloigne. L'observation est sympathique, on ne comprend pas forcément que l'on dérange, mais pourtant, le poussin a faim...
Des exemples de ce type, j'en ai aussi pour la botanique, et pour chaque activité de loisir de plein air.
Alors gardons nous de tomber dans un extrême ou dans l'autre : il n'y a dans la plupart des cas courants aucune raison de fermer l'accès à la nature, mais sachons aussi avoir conscience que nos activités ont un effet potentiel. Comme toujours, ce sont des pratiques extrêmes qui conduisent à des solutions extrêmes...dans un sens comme dans l'autre.

Sherpa-P

Citation de: JeePix² le Décembre 21, 2010, 20:35:46
Et pour reprendre ma phrase qui semble te choquer...
"Les carpistes sont obligés de s'entasser sur les rares secteurs autorisés ce qui engendre des dérives... Ou alors pêcher dans l'illégalité avec les risques que cela comporte en terme d'amende." ...

C'est un peu comme si on contraignait tous les photographes animaliers à par exemple s'entasser sur une même petite zone d'affût. Je te laisse imaginer la scène...
Et à interdire la photo à certaines heures de la journée pour couronner le tout...
Bonjour Jeepix,

Tu as décris la situation en ce qui concerne les carpistes et j'ai repris tes écrits puisque la situation te semble comparable avec la photo animalière. J'ai cité un texte servant de base à une discussion mais ne visais en aucun cas son auteur. Donc ne prends surtout pas cette reprise de citation pour une attaque personnelle car telle n'est pas mon intention.

Que l'éditorialiste du texte "l'âge de la maturité" choisisse de ne plus fréquenter les sites surchargés ou plutôt de ne les fréquenter que quelques jours seulement sans toutefois y renoncer entièrement, il n'en reste pas moins que le titre est en toutes lettres l'âge de la maturité. Par conséquent, la situation actuelle - créée et entretenue par les carpistes eux-mêmes - n'est pas top et qu'il convient de changer. (Si on fait une recherche sur la pêche sur Saint-Cassien, on s'aperçoit que les retours d'expérience et les encouragements à s'y rendre rappellent étrangement les retours d'expérience et les encouragements à aller photographier le chamois dans le Hohneck) Ce qui démontre pour moi que si un loisir est mené sans réflexion personnelle, cela est susceptible de créer à terme de la nuisance et du dérangement.

Bien à toi,

Sherpa-P

Citation de: David T. le Décembre 22, 2010, 09:40:18
Je suis d'accord avec toi : le dérangement n'est pas la cause. Mais il peut très clairement être la goutte d'eau qui fait déborder le vase, et en l'occurrence sonner le glas d'espèces qui étaient en sursis pour d'autres raisons.
La parallèle entre l'escalade et la photo est dans ce cas en effet très pertinent.
Et c'est là qu'un minimum de connaissance sur la biologie et le comportement des espèces est primordial. Un rapace rupestre dérangé sur son site de reproduction ne va pas forcément (mais ça arrive) déserter le site. Par contre, son succès de reproduction (élevage des jeunes jusqu'à l'envol) va fortement diminuer. Cela n'est pas visible, mais sur des populations particulièrement fragiles, c'est très vite catastrophique.
J'ai maintes fois observé à distance des rapaces cercler au-dessus de leur aire en attendant que randonneur ou photographe s'éloigne. L'observation est sympathique, on ne comprend pas forcément que l'on dérange, mais pourtant, le poussin a faim...
Des exemples de ce type, j'en ai aussi pour la botanique, et pour chaque activité de loisir de plein air.
Alors gardons nous de tomber dans un extrême ou dans l'autre : il n'y a dans la plupart des cas courants aucune raison de fermer l'accès à la nature, mais sachons aussi avoir conscience que nos activités ont un effet potentiel. Comme toujours, ce sont des pratiques extrêmes qui conduisent à des solutions extrêmes...dans un sens comme dans l'autre.

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