Un si bel enchanteur

Démarré par GROSBEC, Février 26, 2012, 14:11:28

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GROSBEC

#25
Correction d'une fausse manoeuvre...pour remettre en place les images 19 à 23.
C'est promis je ne le ferai plus :-[

19 - Rêves d'amour


20 - Offrande


21 - Première récompense


22 - Union sur le perchoir


23 - Turbulant

Roland Ripoll

Cette dernière image Patrick est celle qui, parmi toutes de cette belle série,  me touche le plus parce que malheureusement je connais la suite... et que je m'inquiète de savoir si ce jeune, devenu adulte entre temps, trouvera lui aussi au printemps un autre lieu où vivre, où aimer et se où reproduire...
Etre simple pour être vrai

raby

La 20 et la 22 super serie trés beau piqué bravo

Michel Didier

Citation de: GROSBEC le Mars 08, 2012, 14:08:29
Correction d'une fausse manoeuvre...pour remettre en place les images 19 à 23.
C'est promis je ne le ferai plus :-[
Mais apparemment, en corrigeant la fausse manœuvre, tu as dû faire une fausse manœuvre, et les 1ères ne s'affichent plus :-\ ... Mais celles qui s'affichent sont très sympa.

Cdt
Michel
Le sot sait, le sage cherche.

GROSBEC

Merci Michel,

Hélas non, pas de double fausse manoeuvre. Ma bêtise d'origine (corrigée pour les images 19 à 23) a fait disparaître aussi les images de 1 à 19....
Non rectifié... Mais si certains souhaitaient les revoir, il est certain que je ferai le nécessaire.
On a le droit de se tromper. Mais il faut l'assumer.
Et ne jamais recommencer. Là, c'est promis.

Amitiés,

Patrick

GROSBEC

Bonjour à vous tous,

Les petits grandissent et le nourrissage bat son plein.
Petite suite.

Amitiés,

Patrick

Un peu avant la mi-juillet les plus précoces font leur premières sorties, encore un peu maladroits et instables sur les branches. Pour le naturaliste, il est émouvant d'assister à ces premiers envols après avoir suivi la vie de la colonie. Tout fiers, les juvéniles ne tardent pas à joindre leur voix à la chorale. Ils reviennent passer la nuit au nid.
Les promenades en famille conduisent les oiseaux de plus en plus loin du nid ; il faudra encore trois semaines aux parents pour faire de leurs jeunes des guêpiers accomplis. Le nourrissage se poursuit hors du nid ; mais les parents se montrent vite inflexibles et refusent bientôt la becquée, car il est temps pour les jeunes d'apprendre à chasser. Dès le 15 août, les familles se regroupent et reprennent le chemin de Gibraltar.


24 - Une glissade


25 - Nourricier


26 - Encore instable sur la branche


La vie de Merops est parsemée d'embûches.
Outre les fatigues dues à l'effort migratoire, les variations climatiques peuvent rendre rares les insectes, bien que notre ami, et ses petits puissent supporter une disette momentanée.
Il connaît des prédateurs tels que l'épervier ou le faucon d'Eléonore.
L'érosion naturelle peut faire disparaître certains de ses habitats, et la croissance de la végétation sur ses falaises le conduit à abandonner ses terriers.
Mais tout ceci n'est rien face à l'action de l'homme.
Lui fait disparaître ses colonies en défigurant l'endroit par des décharges sauvages. Très souvent, la poursuite de l'exploitation dans les carrières de sable produit les mêmes résultats.
Il s'agit pourtant d'une espèce protégée dont la destruction des nids est interdite et sanctionnée pénalement.
L'utilisation excessive des pesticides le prive aussi de nourriture.
Triste palmarès !
Mais ça n'est pas tout, encore.


27 - Plus assuré


28 - Assez fier de sa sortie


A Chypre de 3000 à 5000 guêpiers sont tués, chaque année, pour être mangés ; c'est la même chose à Malte ou dans le delta du Nil.
L'apiculteur lui voue une haine farouche ! Tel le pisciculteur qui piège le martin-pêcheur, l'éleveur d'abeilles ne peut tolérer un...mangeur d'abeilles.
En Espagne, au Maroc ou en Grèce, il est pourchassé.
Tué au fusil, ou bien piégé avec des cannes à pêche appâtées avec des abeilles vivantes.
Le poison est fréquemment utilisé : strychnine ou cyanure, d'autres produits encore sans préférence marquée pourvu qu'ils tuent.
Comment ne pas être révolté ?
C'est indigne, et, au surplus, stupide.
Aristote avait été l'un des premiers à démontrer l'étroitesse des liens unissant les populations de guêpiers aux populations d'abeilles.
L'Afrique possède des millions de ruches traditionnelles et abrite les deux tiers des abeilles du monde ; elle attire aussi les deux tiers de la population mondiale de guêpiers.
Mais, car il y a un mais de taille !
Dès 1936, au Kazakhstan, devant l'ampleur des prélèvements, une équipe de chercheurs fut chargée d'étudier l'impact réel du prélèvement exercé par les guêpiers.
Résultats de l'enquête : le guêpier mange surtout de vieilles abeilles ou les individus malades, tout en consommant de multiples autres insectes prédateurs de l'abeille.
Ce faisant, le guêpier limite la propagation des maladies et assure plutôt la sécurité de la ruche.
Les chercheurs ont conclu qu'il fallait reconsidérer les points de vue et protéger le guêpier.
Alors, Messieurs, de grâce ! Remisez vos fusils, rangez vos pièges et oubliez le poison.


29 - En colère Merops

urka

Une suite merveilleuse par les images et enrichissante par les textes!
Merci pour tout ce que tu as apporté!
André.

Roland Ripoll

Je redoute la suite que je connais pourtant.... Les dernières images, 27, 28 et 29 sont superbes Patrick !
Etre simple pour être vrai

Cheps


GROSBEC

Merci à vous !

Pour cette suite, je voudrais, après cette présentation de l'oiseau, vous parler de l'endroit.
Hélàs, la fin de l'histoire pourrait s'appeler "Souvenirs d'un paradis perdu". Mais avant d'aborder un bien triste épilogue, restons aux jolis souvenirs.

Amitiés,

Patrick

Une nuit...J'ai fait un rêve. J'ai rêvé d'un lieu sauvage, garni de saules, d'aulnes et de chênes. L'aube naissante dissipait les brumes de la fin de nuit ; il faisait beau. Les chicorées sauvages décoraient le sol de leurs beaux pétales bleus. Une petite mare enrichissait encore l'endroit. Une grande libellule se reposait en haut d'une graminée. La Cistude d'Europe se prélassait au soleil, bien assise sur une souche. Aucun bruit alentour, si ce n'est le doux murmure des feuilles caressées par une brise légère. Aucun bruit, mais des chants. Le sifflement du Loriot, les trilles du Rossignol qui accompagnaient de belle manière la chorale des guêpiers. Les oiseaux étaient proches, familiers, même. Leurs plumages multicolores. Un martin-pêcheur à l'affût  visait le ciel du bec en regardant passer ses cousins si loquaces...Au réveil je compris que ce rêve s'était réalisé. Il était l'évocation des heures passées dans cet endroit paradisiaque. Une visite onirique de merveilleux souvenirs. Honneur à mon ami le Guêpier grâce auquel j'ai découvert ce lieu en 2010. Cette année-là une trentaine de nids étaient occupés sur un terrain limitrophe. C'était, pour moi la découverte. Les trop rares moments (je n'étais parvenu jusqu'à lui qu'à la fin juillet) passés alors en sa compagnie m'avaient émerveillé et suscité un profond désir de le rencontrer au printemps prochain. Neuf mois de rêves colorés, de préparation, de recherches. Dès avril, je me rendis sur place, sachant qu'il était bien trop tôt, mais avec le but de reprendre contact avec le terrain et de tromper mon impatience. Quelles ne furent pas mon indignation et ma révolte quand je découvris que sa belle falaise était totalement enfouie sous une montagne de gravats, de planches, de résidus de toute sorte. Découragement ... Mais persévérance tout de même. J'explorai fébrilement tous les environs et découvris un endroit très proche qui m'a paru présenter tous les critères pour qu'il veuille bien s'y installer : grands arbres, texture du sable, présence de l'eau...

30 - Un bien joli Monsieur


31 - Attendrissant Merops


32- Curieux


Aux premiers jours de mai, je partis, le cœur battant pour une première visite de repérage. Peu après avoir quitté ma voiture, je l'entendis. Il était là ! Il avait bien voulu ! Pendant une bonne heure, j'assistai à ses vols qui le conduisirent souvent très près de moi, seulement agenouillé et restant totalement immobile. Les Ohhh ! furent suivis de Ahhh ! Quelle beauté, quelle élégance. Quel bonheur de le revoir et d'entendre son chant. Ainsi débuta une période de trois mois pendant laquelle mon rêve avait pris vie. Bien souvent je suis allé le voir, par beau temps, et parfois sous la pluie, partant le plus souvent à l'aube pour parcourir la petite centaine de kilomètres qui me séparait de lui. De l'installation jusqu'à l'envol des jeunes, j'ai pu, me faisant tout petit, assister à un fabuleux spectacle.

33 - Sous une brise légère


34 - Amateur de bourdons


35 - Une Dame aux couvertures teintées de vert

GROSBEC

Bonjour à vous tous,

Un peu lassés du guêpier ?
Voici une petite suite qui met en scène un autre oiseau coloré.

Amitiés,

Patrick

Lors de ma première visite, j'avais cru apercevoir un éclair bleu. Serait-ce lui ? Au fond, j'en étais presque certain. Cette petite mare bien tranquille ne pouvait que le séduire. Et puis, entre les ronciers, une falaise de terre semblait destinée à accueillir son nid. Quand je vous parlais de paradis...Attentif à Merops que j'observais, un matin, je glissai un regard par l'ouverture arrière de ma tente ; je le vis. Il était là, à 3 mètres, à l'affût sur une branche ! Je lui tournais le dos : un comble. De plus, le matin, il était en plein contre-jour. Mais, lors de visites ultérieures, je l'observais souvent. Je pus identifier son perchoir favori. Comment résister ? Rendez-vous fut pris pour une fin de journée. A ce moment-là, la lumière serait propice et, avec un peu de chance, Martin viendrait pêcher. Profitant de l'accalmie de juin, je décidais un jour, de partager ma séance d'affût en deux sessions : début d'après-midi consacrée aux guêpiers, et puis, vers 17 heures, un petit déplacement vers le poste de chasse de Martin. Il s'était absenté. Rien ne m'interdisait donc de placer rapidement ce nouvel l'affût. Ce fut vite chose faite. Une demie heure de patience...Le doute qui peu à peu s'installe...Allons, Martin, sois gentil, viens me voir ! Soudain, l'apparition ! Il avait dû m'entendre. Le voici à moins de 4 mètres, tranquille, scrutant l'onde. Quelques palpitations, bien sûr...Bien net dans le viseur, il était immobile. Le premier déclenchement le fit un peu sursauter.

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Qu'est-donc, semblait-il se dire ? Bien vite, il reprit son guet. Les autres déclenchements le laissèrent indifférent ; il s'accommodait de cette présence à peine soupçonnée ; acceptée, peut-être. Un premier plongeon infructueux. Nullement découragé, il reprit son poste. Passage des guêpiers...Pointant le bec vers le ciel, il les écoutait. Etait-il indigné par ce joli tapage ? Non, certainement, car il se remit vite en pêche. Avec succès, cette fois. De retour sur sa branche, il avait dans le bec un petit poisson frétillant. Bien vite, il l'estourbit, le retourna et l'avala sans façons. A plusieurs reprises, je renouvelai l'expérience, avec d'autant plus d'empressement que le niveau d'eau baissait bien vite. Lors d'un autre affût, il me fit attendre après une première visite. Mais que fais-tu donc, Martin ? Scrutant la mare par une ouverture latérale, je découvris mon ami à l'affût à moins de 2 mètres de moi sur une petite branche basse, malheureusement masquée par les herbes. Mais un peu plus tard, il opta de nouveau pour sa branche favorite, et m'offrit quelques nouveaux portraits. Je mesure la chance que j'ai eue de passer quelques heures de complicité avec lui. Bien sûr, j'avais rêvé de voir apparaître les enfants de sa seconde nichée ; rêve d'images...Trois enfants alignés, côte à côte sur la branche... La chaleur et la sécheresse de ce début d'été en ont décidé autrement. Je l'avais vu, souvent, bien des années plus tôt ; je l'ai revu, depuis, en d'autres endroits. Nous nous reverrons, un jour ou l'autre, j'y tiens beaucoup. Le rideau se baisse sur toi, Martin, pour ce soir. Avant de parler de tes voisins, de la richesse d'un milieu qui t'a plu, à toi aussi, je te remercie du fond du cœur, bien sûr pour ta confiance, plus encore pour ton existence et ta beauté.

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photographe33

Belle histoire, belles photos pour nous et beaux moments pour le photographe (les posts permettent juste d'essayer de revivre un peu ces beaux moments !)

amicalement
jean claude
Amicalement, Jean claude