LR4 Soft-proofing : comment ça marche ?

Démarré par Effepé, Mars 12, 2012, 16:57:53

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Effepé

Je découvre cette fonction. Ceux qui utilisent PS en disposaient depuis longtemps. Et j'aimerais en comprendre le principe pour l'utiliser au mieux. J'ai testé et c'est vrai que ça s'approche de la réalité.
Je comprends l'idée : simuler à l'écran le rendu final papier en utilisant le profil d'impression.
Et là je ne comprends plus...
Le profil est conçu pour prendre en compte les dérives du couple papier/imprimante de façon à recaler en amont - par une sorte de matrice de transfert -  les couleurs envoyées à l'imprimante afin que le rendu final soit le plus proche (en théorie identique) des couleurs qu'il y avait dans le fichier d'origine.
Comment, en utilisant le même fichier profil, la fonction soft-proofing peut-elle présenter une simulation de ce que sera le rendu final réel, supposé imparfait, alors que le but du profil est justement de s'approcher au maximum du parfait.
Comment le soft proofing peut-il anticiper le caractère imparfait du profil pour simuler le rendu papier ?

Gérard JEAN

Bonne question.

Celà permet, parait-il (entre autre), de tester le mode de conversion le plus adapté.

Je voudrais bien voir un tuto complet sur l'usage de cette méthode.
Tout est possible

Manu_14

Citation de: Effepé le Mars 12, 2012, 16:57:53
Je découvre cette fonction. Ceux qui utilisent PS en disposaient depuis longtemps. Et j'aimerais en comprendre le principe pour l'utiliser au mieux. J'ai testé et c'est vrai que ça s'approche de la réalité.
Je comprends l'idée : simuler à l'écran le rendu final papier en utilisant le profil d'impression.
Et là je ne comprends plus...
Le profil est conçu pour prendre en compte les dérives du couple papier/imprimante de façon à recaler en amont - par une sorte de matrice de transfert -  les couleurs envoyées à l'imprimante afin que le rendu final soit le plus proche (en théorie identique) des couleurs qu'il y avait dans le fichier d'origine.
Comment, en utilisant le même fichier profil, la fonction soft-proofing peut-elle présenter une simulation de ce que sera le rendu final réel, supposé imparfait, alors que le but du profil est justement de s'approcher au maximum du parfait.
Comment le soft proofing peut-il anticiper le caractère imparfait du profil pour simuler le rendu papier ?

Je ne vois pas bien ce qui te chiffonne mais peut-être n'ai-je pas compris ton interrogation.

En imprimant tu passes de l'espace de travail à l'espace de l'imprimante au prix d'un certain nombre de compromis. Le soft-profing te permet d'examiner l'image dans l'espace de l'imprimante et d'évaluer les éventuelles pertes de contraste et de couleurs mais également (et peut-être surtout) de comparer l'effet des différents rendus qui précisément définissent la façon dont seront traitées les couleurs non imprimables.

Tout ceci est évidemment approximatif puisqu'il s'agit de simuler le passage d'un espace à l'autre sur un écran qui a lui même son propre espace.

Manu

Pat75

Oui, c'est pour cela que sur PSP, c'était surtout valable pour le CMJN.
Sous Lightroom, je ne sais pas.

Pat91

Bonsoir,

Citation de: Effepé le Mars 12, 2012, 16:57:53
Comment, en utilisant le même fichier profil, la fonction soft-proofing peut-elle présenter une simulation de ce que sera le rendu final réel, supposé imparfait, alors que le but du profil est justement de s'approcher au maximum du parfait.

Le but du profil n'est pas de s'approcher du parfait. Son but est de trouver la meilleure correspondance possible entre l'image originale et le couple papier/imprimante utilisé. Mais cette correspondance peut être très difficile, voire impossible à trouver, même avec une certaine tolérance.

Au moment de l'impression réelle, les données de l'image sont envoyées à l'imprimante après corrections compensatrices des limitations de l'imprimante cible et du papier utilisé (profil ICC). Ces données sont donc différentes de celles de l'image originale.

L'épreuvage écran simule cette correction à l'écran : il affiche à l'écran les données de l'image après application des corrections. L'écran ayant a priori un espace couleur plus large que l'imprimante, il peut faire "moins" que celle-ci et rendre compte de la dégradation éventuelle. L'opération va donc consister à afficher, en se limitant à l'espace couleur de l'imprimante cible, les données corrigées. On devrait d'ailleurs dire "adaptées". Si l'imprimante est dans l'impossibilité d'afficher un pixel de couleur RVB(x,y,z), l'épreuvage écran va afficher la couleur RVB(x',y',z') qui résulte de la correction appliquée par le profil ICC et les différents paramètres d'impression choisis. C'est aussi simple que cela.

On va donc immédiatement détecter à l'écran les dérives éventuelles (les couleurs de l'image originale qui ne peuvent pas être affichées telles quelles par l'imprimante), les effets de lissage et d'aplat (banding) qui peuvent éventuellement résulter de la conversion de nuances multiples dans l'image originale en une nuance unique dans l'image imprimée, les zones "hors-gamut", l'influence du papier, etc.

Évidemment, l'épreuvage écran n'est pas parfait car cela supposerait que le profil ICC est parfait. Ce qui est rarement le cas (des profils customisés donneront de meilleurs épreuvages écran que des profils constructeur standard). Mais le but est bien de montrer quelles sont les couleurs qui vont poser problème et éventuellement de vérifier si un autre profil ICC (autre couple papier-imprimante, autre rendu, autre gestion du point noir,etc.) donne un résultat plus convaincant a priori.

Un épreuvage écran ne montrera jamais une reproduction exacte de ce qui va sortir de l'imprimante mais il va immédiatement montrer ce qui pose problème. Ce qui évite de gâcher inutilement du papier et de l'encre quand les écarts sont de toute évidence trop importants. Si un épreuvage écran montre des défauts rédhibitoires, ce n'est même pas la peine d'imprimer. Si par contre l'épreuvage écran montre une transition correcte entre les 2 espaces couleur, cela ne veut pas dire que l'impression sera nécessairement correcte.
Patrick

McIntosh

Bonsoir Patrick,
Puisque Adobe a intégré (pour le moment...) Blurb, pourquoi ne pas avoir proposé la possibilité d'intégrer au choix dans LR4 (comme c'est le cas dans PS CS5.5),  le profil ICC Blurb afin de pouvoir contrôler l'épreuvage écran « avec » l'imprimante utilisée chez Blurb ? (et plus tard les profils ICC d'autres façonneurs de livres ?).   

Pat91

Bonsoir,

Citation de: McIntosh le Mars 13, 2012, 18:19:27
pourquoi ne pas avoir proposé la possibilité d'intégrer au choix dans LR4 (comme c'est le cas dans PS CS5.5),  le profil ICC Blurb afin de pouvoir contrôler l'épreuvage écran « avec » l'imprimante utilisée chez Blurb ? (et plus tard les profils ICC d'autres façonneurs de livres ?).   

Je crois que c'est une question à poser à Adobe. Ceci étant, il suffit de télécharger le profil Blurb et de l'installer sur son système pour régler le problème : http://fr.blurb.com/b3info .
Patrick

B_M

Contrairement à ce que dit Pat91, je pense qu'un écran standard a un gamut (proche du sRGB) inférieur au gamut d'une imprimante. Je ne comprend pas bien comment fonctionne le soft-proofing moi aussi. Ce ne peut être qu'une simulation très aproximative.
Et pourtant cela marche.   ???
B_M

Effepé

Citation de: Pat91 le Mars 13, 2012, 18:09:19
Si un épreuvage écran montre des défauts rédhibitoires, ce n'est même pas la peine d'imprimer. Si par contre l'épreuvage écran montre une transition correcte entre les 2 espaces couleur, cela ne veut pas dire que l'impression sera nécessairement correcte.

Merci Patrick, c'est à peu près clair.
Si je comprends bien, et corrige moi si je me trompe, l'objectif est de montrer une simulation de l'image papier dans un but informatif uniquement.
Il ne s'agit pas ici, comme je l'avais pensé au départ (ce qui m'avait laissé sceptique), de "corriger" l'image épreuve obtenue pour forcer l'impression à s'approcher de l'image originale...?

THG

Citation de: Pat91 le Mars 13, 2012, 18:52:34
Bonsoir,

Je crois que c'est une question à poser à Adobe. Ceci étant, il suffit de télécharger le profil Blurb et de l'installer sur son système pour régler le problème : http://fr.blurb.com/b3info .

Le profil ICC de Blurb est CMJN.

Pat91

Citation de: Effepé le Mars 13, 2012, 23:23:46
Si je comprends bien, et corrige moi si je me trompe, l'objectif est de montrer une simulation de l'image papier dans un but informatif uniquement.
Il ne s'agit pas ici, comme je l'avais pensé au départ (ce qui m'avait laissé sceptique), de "corriger" l'image épreuve obtenue pour forcer l'impression à s'approcher de l'image originale...?

Absolument.
Patrick

THG

Citation de: Pat91 le Mars 14, 2012, 09:01:42
Absolument.

Oui et non.

Dans le cas du module Livre, on ne peut pas faire d'épreuvage dans Lightroom.

Dans le cas de l'impression, et parce que les outils d'épreuvage sont dans le module Développement, on pourra, bien évidemment, procéder à des rectifcations directement sur l'épreuve avant de l'envoyer à l'imprimante.

Pat91

Citation de: B_M le Mars 13, 2012, 23:19:26
Contrairement à ce que dit Pat91, je pense qu'un écran standard a un gamut (proche du sRGB) inférieur au gamut d'une imprimante.

Ah bon? Si effectivement on travaille avec un écran bas de gamme dont le gamut est inférieur à celui d'une imprimante (ce qui est quand même difficile à trouver sur le marché à l'heure actuelle), il est tout à fait inutile de faire du soft proofing. Utiliser une fonction de soft proofing suppose que l'on a le souci de maîtriser la chaîne de production des couleurs et que l'on s'équipe avec un écran dont le gamut est voisin de Adobe RGB.

Voir http://www.profil-couleur.com/tp/208-couleur-hors-gamut.php pour un schéma de rappel.

Il y a cependant un paradoxe apparent lié à l'utilisation de matériel de capture (APN) et d'écrans à gamut étendu pour finalement terminer le travail sur une imprimante dont le gamut est bien moins large. On peut se demander pourquoi Lightroom ou PS travaillent en Adobe RGB ou Prophoto RGB (Melissa RGB pour Lightroom) si en fin de processus on imprime sur un périphérique dont le gamut est proche de sRGB?

- Tout d'abord l'impression n'est pas toujours la destination finale de l'image.

- L'imprimante peut être beaucoup plus performante que les imprimantes "standard".

- Il vaut mieux effectuer les calculs (corrections) sur l'image représentée dans un gamut étendu, ce qui évite d'accentuer les problèmes déjà inhérents au processus en cours. Plus on travaille sur des données précises, moins on génère d'artefacts ou problèmes similaires. Donc plus l'espace de travail est étendu, plus l'écran permet de distinguer des nuances différentes et plus les données sont précises (16-bit au lieu de 8-bit), plus les calculs sont efficaces. Même si on va finalement "arrondir" en fin de flux. Mais tout le monde sait qu'il vaut mieux arrondir en fin de calcul qu'en début. Cela évite d'additionner des approximations.

Je pense que beaucoup de photographes numériques ne sont pas conscients du fait que la gestion des couleurs à partir du moment où la photo est prise consiste à contrôler de la manière la plus fine possible un processus inéluctable de dégradation de l'image.
Patrick

Pat91

Citation de: THG le Mars 14, 2012, 09:07:32
Dans le cas du module Livre, on ne peut pas faire d'épreuvage dans Lightroom.

Oui mais rien n'empêche de faire du soft proofing sur chaque image séparément (hors du module Livre) avec le profil ICC de Blurb ?
Patrick

THG

Citation de: Pat91 le Mars 14, 2012, 09:31:08
Oui mais rien n'empêche de faire du soft proofing sur chaque image séparément (hors du module Livre) avec le profil ICC de Blurb ?

Non parce que le profil Blurb est CMJN et pas RVB (en tout cas, c'était comme ça il y a quelques semaines).

Gérard JEAN

Citation de: THG le Mars 14, 2012, 09:34:19
Non parce que le profil Blurb est CMJN et pas RVB (en tout cas, c'était comme ça il y a quelques semaines).

Faut-il en déduire que le module livre n'accepte pas les fichiers déjà en CMJN ?
Tout est possible

Pat91

Citation de: THG le Mars 14, 2012, 09:34:19
Non parce que le profil Blurb est CMJN et pas RVB (en tout cas, c'était comme ça il y a quelques semaines).

Je n'ai pas essayé mais sur le site Blurb ils disent bien que le profil téléchargeable est utilisable pour faire du soft proofing. Seulement sous Photoshop ?
Patrick

Pat91

Citation de: Pat91 le Mars 14, 2012, 09:27:17
Utiliser une fonction de soft proofing suppose que l'on a le souci de maîtriser la chaîne de production des couleurs et que l'on s'équipe avec un écran dont le gamut est voisin de Adobe RGB.

Voir http://www.profil-couleur.com/tp/208-couleur-hors-gamut.php pour un schéma de rappel.

Pour être tout à fait précis, on notera que si le gamut d'une imprimante est globalement moins large que celui d'un écran décent (et donc largement inclus dans celui-ci), certaines zones assez étroites du gamut de l'imprimante peuvent être hors gamut pour l'écran. C'est là que l'on fait la différence entre un écran standard et un écran à gamut étendu. Ces débordements sont cependant assez marginaux pour être ignorés la plupart du temps dans une pratique amateur.
Patrick

THG

Citation de: PapaChloé le Mars 14, 2012, 09:40:58
Faut-il en déduire que le module livre n'accepte pas les fichiers déjà en CMJN ?

Lightroom est un logiciel de production photographique et, donc, RVB. Pour charger un profil, il faut qu'il soit RVB.

Pour travailler en CMJN, il existe une solution : Photoshop

Pat91

Citation de: THG le Mars 14, 2012, 10:01:54
Lightroom est un logiciel de production photographique et, donc, RVB. Pour charger un profil, il faut qu'il soit RVB.
Pour travailler en CMJN, il existe une solution : Photoshop

Le profil ICC Blurb est bien un profil CMJN. Je viens de le télécharger et de le tester avec ICC Profile Inspector.
Patrick

cul de bouteille

Pat91, les labos en ligne comme Photoweb travaille bien en Srvb si je ne m'abuse ?  :)


THG

maintenant, la question est de savoir s'il est pertinent que Blurb fournisse un profil RVB si ses machines bossent en CMJN

Pat91

Citation de: cul de bouteille le Mars 14, 2012, 10:19:07
Pat91, les labos en ligne comme Photoweb travaille bien en Srvb si je ne m'abuse ?  :)

Leurs profils ICC sont effectivement des profils RGB.
Patrick

Pat91

Citation de: THG le Mars 14, 2012, 10:37:55
maintenant, la question est de savoir s'il est pertinent que Blurb fournisse un profil RVB si ses machines bossent en CMJN

Je ne pense pas.

Je constate cependant que le "plugin" SoftProofing for Adobe Lightroom que j'utilise avec LR 3.6 (http://lightroom-plugins.com/ProofIndex.php) accepte sans broncher le profil ICC de Blurb.

Il y a donc effectivement une certaine incohérence à proposer le service Blurb et à ne pas accepter le profil correspondant dans le module Livre. Ce n'est de toute évidence pas un problème technique puisque ce plugin s'en débrouille parfaitement.
Patrick

THG

Citation de: Pat91 le Mars 14, 2012, 10:54:23
Je ne pense pas.

Je constate cependant que le "plugin" SoftProofing for Adobe Lightroom que j'utilise avec LR 3.6 (http://lightroom-plugins.com/ProofIndex.php) accepte sans broncher le profil ICC de Blurb.

Il y a donc effectivement une certaine incohérence à proposer le service Blurb et à ne pas accepter le profil correspondant dans le module Livre. Ce n'est de toute évidence pas un problème technique puisque ce plugin s'en débrouille parfaitement.

Tiens donc... intéressant ça.

C'est dans ces cas que t'es vraiment très bon (parce que l'autre fil sur l'absence d'excuses d'Adobe, les fantasmes de la 4.1 et cie... bref passons).