Photoshop elements et tif 16

Démarré par nicephoreniepce, Mai 20, 2012, 13:21:36

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nicephoreniepce

Bonjour,
Je n'arrive pas à savoir si Photoshop elements permet de retoucher des photos en tif 16 comme il le fait en tif 8.
Je pense que non mais n'en suis pas sur.
Est-ce qu'il y a des programmes qui travaillent en 16 bits et pas trop chers (CS est très cher), je ne sais pas si Gimp travaille en 16 bits
Merci pour vos réponses et commentaires

Jean-Claude

É-B

No Tiff 16 pour Photoshop element & Gimp.

Un jour, peut-être...

É-B

#2

En mode 8 bits chacune des composantes de couleur de la photo (rouge, vert et bleu) est codée sur 256 niveaux.
C'est par exemple le mode utilisé pour les photos en jpeg.

En mode 16 bits chacune des composantes de couleur de la photo (rouge, vert et bleu) est codée sur 65536 niveaux.

On rejoint le débat d'en face  :) ;)

fabco

le 16 bits c'est une utilisation " pro" pour les amateurs qui font des tirages en jpeg 8 bits suffit.
Donc tu ne trouveras pas de logiciel de retouches pas cher en 16 bits.

Ronan

#4

D'abord, il y a le "non-quantifiable" mais visible, ces nuances subtiles qu'un œil, un nez, un palais, une oreille douée et avertie va déceler mais qui n'apparaîtront jamais à la mesure. Et c'est un foutu crébongu de rationaliste à tout crin qui le dit (j'ai commencé ma carrière dans le son...). Jusqu'à quel point on a besoin de 16 bits n'est pas facile à dire... Mais de plus de 8, sûrement...

Sûrement dis-je... Oui mais, au final on est toujours sur 8 bits, pas vrai??? alors...

Eh bien, les étapes intermédiaires font intervenir des corrections de contraste, de densité, de courbes... Et c'est là, dans la déformation de l'image de départ, que se joue toute la partie et qu'il est important de travailler dans un "espace" bien plus large que celui dont on aura besoin une fois l'image terminée. Par espace, j'entends l'espace des valeurs de densité (la gamme de gris), mais aussi l'espace colorimétrique.

C'est pourquoi, autant que faire se peut, il est essentiel, partant du Raw qui contient toute l'information native non altérée, de transcrire l'image dans un espace de densités le plus large possible (soit en 16 bits) et dans un espace des couleurs lui aussi le plus large possible (Prophoto par exemple).

Une fois le travail finalisé, le TIFF 16 bits Prophoto pourra être transféré dans les espaces restreints d'un Jpeg peu compressé 8 bits Adobe RVB avec très peu de pertes, tellement peu qu'elles seront impossibles à mettre en évidence par l'œil ou - encore moins - la mesure. dans la plupart des cas, on peut même "sortir" en espace couleur sRVB plus étroit, peu de couleurs risquant d'être perdues (sinon dans, éventuellement, des verts saturés).

Dans le cas d'un travail avec éléments qui ne permet pas la modification des TIFF 16 bits, mais seulement leur lecture/ouverture, on a donc, plus que jamais, intérêt à être extrêmement pointu dans l'ajustement du Raw dans son logiciel de dématriçage: le bon contraste, la bonne densité, les ombres et les lumières calées aux petits oignons, la colorimétrie ajustée au milipoil près. Une sortie en TIFF 8 bits Adobe RVB devient alors parfaitement acceptable même pour un utilisateur exigeant, dès lors qu'il n'y aura plus de de modification de ces paramètres, mais seulement un travail de retouche sur les pixels (nettoyage des poussières, yeux rouges, calques pour modifier un fond ou des éléments de l'image, etc.).

Bien, comme j'ai été amené à employer, à dessein, le terme Raw pour montrer quel est le degré d'exigence et la chaîne qui y répond, je m'attends à voir débarquer en urgence nos deux croisés du Jpeg (il faudra qu'ils nous fassent un petit, un jour... ;D ::))... Je voudrais simplement dire que tout ceci est vain si, pour prendre une analogie, on fait référence au travail d'un pianiste de bal campagnard. En revanche, un grand interprète classique (ou un grand pianiste de jazz), va souvent se montrer très emmerdant avec l'accordeur/règleur de l'instrument que la salle met à sa disposition, car, pour lui, au bout de ses doigts, le niveau de nuance qu'il perçoit en jouant ne peut s'accommoder de la plus petite inégalité de "toucher" tout au long du clavier.

Si vous êtes exigeant, vous partirez d'un Raw. Sinon, pour vous faire plaisir au karaoké, pas de problème: même le Jpeg "grave/aigu" d'un compact saura vous convenir! 8)

Ronan

C'est du reste pourquoi le Raw est infiniment plus riche que le Jpeg direct car il enregistre les valeurs natives du sujet de manière linéaire (en gros, au bruit et à la saturation près, 1 électron pour un photon).

ensuite, au dématriçage, on applique une courbe, dite "Gamma", qui produit une expansion et un éclaircissement très important des valeurs basses pour leur redonner l'apparence perçue par l'œil (nos sens ne sont pas linéaires, mais logarithmiques). Cette courbe a un effet dévastateur sur des ombres bruitées: c'est pourquoi, avant même tout travail ultérieur sur les ombres, il est déjà essentiel de disposer d'un Raw le moins bruité possible et donc d'un capteur offrant la plus grande dynamique (aujourd'hui, les meilleurs tournent autour des 14 bits, contre 10 à 11 pour les plus anciens et/ou les moins bons, ce qui fait une sacré différence).

Bon WE pluvieux à tous !

nicephoreniepce

Il est vrai qu'en image finale, même en grand tirage, 8 bits suffisent.
Par contre pour étendre une zone de lumière donnée, le tif 16 bits est bien utile ; par exemple pour déboucher les ombres. J'ai pris l'habitude de sous exposer un peu pour ne pas avoir de hautes lumières brulées et avec le tif 16 je peux bien retrouver des nuances dans les ombres.
Tout ça est vrai si on travaille en RAW au départ et qu'après dématriçage on crée un tif 16.
ce n'est pas pour rien que les fabricants numérisent en 12 bits (mon vieux canon 1ds de 2002) et maintenant plus en 14 bits.
Jean-Claude

pgrat

Tout a été dit par Ronan Loaëc. Ce sont toujours les mêmes explications qui ont déjà été données pour les liaisons écrans.
Pour synthétiser en une phrase : il est essentiel que les calculs soient faits avec la plus grande précision possible (16 bits), une fois ces calculs terminés, rendre en 8 bits ne pose guère de problème.

Pat91

Citation de: pgrat le Mai 20, 2012, 14:48:47
Tout a été dit par Ronan Loaëc. Ce sont toujours les mêmes explications qui ont déjà été données pour les liaisons écrans.
Pour synthétiser en une phrase : il est essentiel que les calculs soient faits avec la plus grande précision possible (16 bits), une fois ces calculs terminés, rendre en 8 bits ne pose guère de problème.

Ou dit autrement : dans un processus de calcul intensif, il faut toujours repousser au plus tard le moment où on fait des arrondis.

Donc en photo, quel que soit la destination finale de l'image :

- RAW
- Prophoto RGB (ou Melissa RGB - Lightroom ne donne pas le choix sur ce point et il a bien raison)
- 16-bit

Même si la destination de l'image aujourd'hui est une imprimante aux possibilités limitées, rien ne dit que demain, cette même image ne sera pas imprimée par un périphérique plus performant (les services en ligne et les guichets d'impression des supermarchés évolueront certainement). Pourquoi se pénaliser dès aujourd'hui et se priver d'une impression de meilleure qualité dans le futur? Les tirages grand format sur supports rigides deviennent de plus en plus accessibles (je viens de faire des tirages chez Picto et j'ai été agréablement surpris par leurs tarifs).

Donc pour moi, l'argument "ça suffit bien pour le moment" ne vaut pas. Je ne lie pas la qualité du fichier final résultant du post-traitement (que je peux conserver pour un avenir meilleur) à la qualité de la sortie que je vais produire ou faire produire aujourd'hui. Ce sont 2 choses différentes.
Patrick

pgrat

Citation de: pgrat le Mai 20, 2012, 14:48:47
Pour synthétiser en une phrase

Parfois, il est reposant de n'avoir à lire qu'une seule phrase.

Ronan

Citation de: Pat91 le Mai 20, 2012, 15:07:18
dans un processus de calcul intensif, il faut toujours repousser au plus tard le moment où on fait des arrondis.

Tutafait : excellent résumé! ;)
Bonne après midi à tous... Pour cause de pluie intensive, je vais la passer devant mon écran, à "caler" mes dernières photos (pas eu le temps ces derniers... temps).

Ronan

#11
un Jpeg sera TOUJOURS en 8 bits, de toute façon.

Relis ce qui a été dit, si tu fais bien le boulot d'ajustement à partir de tes Raw, et cela quelque soit ton dématriceur, tu peux passer directement au 8 bits sRVB pour donner tes photos à tirer.

Le 16 bits/TIFF/Prophoto n'aurait de réel intérêt que si tu devais procéder à d'autres interventions sur les courbes, densité, contraste, HL ou BL et il est de fait toujours préférable d'aller le plus loin possible dans le travail en restant en Raw avant de convertir dans un format bitmap. Ta manière de procéder est donc très bonne si tu ajuste tes images avec le plus grand soin AVANT de les convertir.

Pour ceux qui regrettent la longueur de mon intervention, je les prie par avance de m'en excuser mais malheureusement, un raccourci ne se comprend parfois clairement que lorsqu'on a préalablement accès au dessous des cartes. C'est ce que je me suis efforcé de donner! 8)

gerarto

Après la mise au point magistrale de Ronan, je reviens à la question initiale :

Citation de: nicephoreniepce le Mai 20, 2012, 13:21:36
Bonjour,
Je n'arrive pas à savoir si Photoshop elements permet de retoucher des photos en tif 16 comme il le fait en tif 8.
Je pense que non mais n'en suis pas sur.
Est-ce qu'il y a des programmes qui travaillent en 16 bits et pas trop chers (CS est très cher), je ne sais pas si Gimp travaille en 16 bits
Merci pour vos réponses et commentaires

Jean-Claude

Qu'est ce que tu entends par : "retoucher des photos en tif 16 bits" ?

Parce que PSE 10 s'il ne donne pas accès à la totalité des "retouches" possibles en 8 bits loin de là, permet quand même de faire en 16 bits un certain nombre de choses : niveaux, tons foncés/tons clairs, courbes, une partie des filtres, rotation/transformation, etc... 
C'est certes limité (en particulier pas de travail possible avec  les calques) mais ça peut dépanner, voire suffire à bien des amateurs qui n'ont que des besoins basiques de réglage de "luminosité" et de "couleur" à faire en 16 bits.
Si la retouche consiste par exemple à faire un peu de cosmétique, ex. tampon pour supprimer un élément indésirable, ça peut parfaitement se faire ensuite en 8 bits sans dommage.

THG

#13

Eh bien c'est dommage parce que la latitude de correction des fichiers Raw te serait très utile dans le style de photos que tu fais, et cela n'aurait guère d'impact négatif sur ta productivité ou rapidité d'exécution. On n'est plus aux débuts du numérique et des convertisseurs Raw balourds...

THG

#14
Bien sûr que l'oeil perçoit la différence. Sous forme de postérisation, notamment dans les aplats, les fonds noirs et les transitions entre les fonds noirs et les zones éclairées qui font partie du type de prise de vue ...

THG

#15

Imagine toi que dans Lr 4, par exemple, tu as 5 diaphs de tolérance de correction d'exposition sans effet destructeur sur l'image, et que ce chiffre va bientôt doubler...

É-B

Citation de: THG le Mai 20, 2012, 18:27:44
Imagine toi que dans Lr 4, par exemple, tu as 5 diaphs de tolérance de correction d'exposition sans effet destructeur sur l'image, et que ce chiffre va bientôt doubler...

Bientôt, on pourra photographier avec le bouchon sur l'optique  ;D

Olivier Chauvignat

Citation de: É-B le Mai 20, 2012, 18:35:26
Bientôt, on pourra photographier avec le bouchon sur l'optique  ;D

Ha mais on peut déjà, avec un 5D Mk III !!!!
Il y a eu des fuites à ce sujet chez Canon :D
Photo Workshops

Olivier Chauvignat

Citation de: fabco le Mai 20, 2012, 13:44:10
le 16 bits c'est une utilisation " pro" pour les amateurs qui font des tirages en jpeg 8 bits suffit.
Donc tu ne trouveras pas de logiciel de retouches pas cher en 16 bits.


Faux
Photo Workshops

Olivier Chauvignat

Photo Workshops

Zaphod

Citation de: Pat91 le Mai 20, 2012, 15:07:18
Même si la destination de l'image aujourd'hui est une imprimante aux possibilités limitées, rien ne dit que demain, cette même image ne sera pas imprimée par un périphérique plus performant (les services en ligne et les guichets d'impression des supermarchés évolueront certainement).
Je doute qu'à l'oeil on puisse faire la différence entre du 8 bits et du 16 bits.
Il me semble que l'oeil perçoit environ 200 nuances, ce qui rentre dans du 8 bit.

Le 16 bits (pour le TIFF) ou le RAW (encore mieux puisque le TIFF 16 bit est déja une approximation du RAW) est intéressant pour les étapes intermédiaires, comme cela a déja été dit.

Et là oui on peut faire la différence... même si dans les deux cas tu convertis en 8 bits à la fin.

Pat91

Citation de: Zaphod le Mai 20, 2012, 21:08:40
Je doute qu'à l'oeil on puisse faire la différence entre du 8 bits et du 16 bits.

L'oeil fera la différence entre un beau dégradé calculé sur une image 16-bit et un aplat généré par un calcul arrondi sur 8-bit, même si les nuances de couleur ou les niveaux de gris mis en jeu sont les mêmes. Par exemple.
Patrick

Zaphod

Citation de: Pat91 le Mai 20, 2012, 22:50:57
L'oeil fera la différence entre un beau dégradé calculé sur une image 16-bit et un aplat généré par un calcul arrondi sur 8-bit, même si les nuances de couleur ou les niveaux de gris mis en jeu sont les mêmes. Par exemple.
Si tu fais la conversion tout à la fin, je ne pense pas qu'il fera la différence...

En gros ce qui compte, à mon avis, c'est d'avoir des calculs intermédiaires en 16 bits, pas d'avoir une imprimante qui sait imprimer à partir d'un TIFF 16 bits...


fabco


Ronan

Citation de: ninon le Mai 20, 2012, 17:55:28
...Non absolument pas...mais çà fait marcher le commerce, et cela ouvre la porte de la "prêtrise"! ;D

Et celle de la connerie, elle se ferme comment? 8) ::)