On tue le cochon

Démarré par namzip, Mars 11, 2014, 14:16:58

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namzip

Bonjour,

Je voudrais vous entrainer vers un monde en voie de disparition.
Pierre et Marie élèvent un cochon et quelques volailles qui leurs permettent d'assurer les fins de mois.
Après une vie de travail en atelier jusqu'à la disparition du dernier employeur et une modeste ferme laissée à leur fils, la mort du cochon est le petit plus qui les maintient juste à flot.

J'espère ne pas tomber dans le piège du reportage racoleur.  
Cordialement, Robert
Pas de stress, pas de cri, un rituel bien rodé avec l'aide du tracteur pour soulager les hommes.



C'est fait, le sang a été récupéré et servira à la fabrication du boudin.



La peau est ébouillantée pour faciliter le rasage d'une part mais aussi pour la découpe dans les meilleurs conditions d'hygiène.


jm_gw

Citation de: namzip le Mars 11, 2014, 14:16:58
Bonjour,

Je voudrais vous entrainer vers un monde en voie de disparition.
Pierre et Marie élèvent un cochon et quelques volailles qui leurs permettent d'assurer les fins de mois.
Après une vie de travail en atelier jusqu'à la disparition du dernier employeur et une modeste ferme laissée à leur fils, la mort du cochon est le petit plus qui les maintient juste à flot.

J'espère ne pas tomber dans le piège du reportage racoleur.   
Cordialement, Robert
Pas de stress, pas de cri, un rituel bien rodé avec l'aide du tracteur pour soulager les hommes.



C'est fait, le sang a été récupéré et servira à la fabrication du boudin.



La peau est ébouillantée pour faciliter le rasage d'une part mais aussi pour la découpe dans les meilleurs conditions d'hygiène.

http://i55.servimg.com/u/f55/12/48/50/48/cochon12.jpg
ca doit faire un moment que ces photos ont été prises car l' abattage à domicile est interdit depuis .... longtemps (j' ai connu cette époque mais ca date)

namzip

Le corps est débarrassé des soies à l'aide de vieux morceaux de faux aiguisées comme des rasoirs.



Comme pour les poulets, l'excédent de poil ayant échappé aux rasoirs  est brulé.



La lame glisse sur le fusil avant d'entamer la peau...



C'est terminé, les morceaux ont été emballés dans des draps blancs par Marie et emportés dans la maison.




namzip

Bonjour jm-gw,

oui, très longtemps le 15 février 2014.  ;)

namzip

La petite pièce en rez de jardin servait autrefois à l'abattage. C'était sordide et très primitif.
Le cochon était attaché sur une échelle et maintenu par des bras musclés.
Un palan démultiplié était accroché au plafond près de l'âtre et servait à la manipulation.

Aujourd'hui, la table sert au débit de la tête et des entrailles ainsi qu'au plumage des volailles.





Pierre et Marie ont également plumé deux dindes ce jour là.




Elgato94

Bien vu !
Cela me rappelle mon enfance provinciale....

namzip

Le lendemain, la transformation a pu débuter.

Les morceaux seront conservés au congélateur pour moitié et transformés en pâtés, saucisses, boudins, saucissons et jambon pour le reste.



Ingrédients complémentaires, sel, poivre, échalote, ail et oignon.  



Seul le gros intestin a été conservé pour la confection des saucissons. Frotté au sel et passé au vinaigre, il sera retourné avant de recevoir le haché assaisonné.



Ces quelques images pour un tout petit aperçu.

Pour répondre à jm-gw, l'abattage à la ferme des porcs produits sur l'exploitation est autorisé, à condition que la totalité de la viande soit destinée à la consommation familiale.

kochka

La vraie vie, loin de la bouffe industrielle.
Là c'était du encore plus naturel.
Il est intéressant de constater comment l'homme s'adapte vite en cas de nécessité. Il nous a fallu peu de temps pour apprendre à découper la barbaque.
Technophile Père Siffleur

jm_gw

#8
Citation de: namzip le Mars 11, 2014, 14:25:48
Bonjour jm-gw,

oui, très longtemps le 15 février 2014.  ;)

je devines bien vu la fourche du tracteur mais je te disais (à tort ? si consommation personnelle) que c' était juste interdit depuis des lustres (achtung qd même car les personnages sont bien reconnaissables)

juste pour vous en informer : un  article du code rural http://legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=C72331EA5111ABCD494AAB6BBEAEC04A.tpdjo15v_2?idSectionTA=LEGISCTA000006193754&cidTexte=LEGITEXT000006071367&dateTexte=20090817 (je croyais même que c' était plus ancien que 2003) mais

L'abattage des animaux à la ferme (moutons, cochons, volaille) :

Les animaux élevés sur l'exploitation et destinés à la commercialisation doivent être abattus dans un abattoir y compris ceux destinés à l'abattage rituel ou, pour les volailles, dans une tuerie particulière. Mais il est toujours permis de tuer le cochon, le mouton, les volailles (pas les bovins), à la ferme pour l'autoconsommation. [article R231-15 du Code rural]

L'abattage hors des abattoirs
Est admis l'abattage à la ferme d'animaux des espèces ovines, caprines et porcines ainsi que les volailles et les lapins par les personnes qui les ont élevés et entretenus à condition de réserver la totalité de la viande à la consommation familiale. La tradition de tuer le cochon à la ferme pour la consommation familiale est donc toujours admise.
Attention pas question d'abattre à la ferme :
- des animaux venus d'ailleurs puisque l'intéressé doit avoir effectivement hébergé les animaux de son exploitation pendant une période suffisante pour qu'ils aient acquis certaines qualités telles qu'une augmentation du poids ou un engraissement ;
- des animaux de l'espèce bovine ;
- des animaux de toutes les espèces non destinés à la consommation familiale y compris les volailles et lagomorphes (lapins, lièvres, ragondins) dont l'abattage doit être effectué dans des tueries particulières satisfaisant aux conditions d'hygiène. Référence : articles R. 214-67 et suivants du code rural.

[...]

Il est interdit de procéder ou de faire procéder à un abattage rituel :
- en dehors d'un abattoir pérenne ou d'un abattoir temporaire agréé à cet effet,
- et par une personne autre que les sacrificateurs autorisés par les Conseils Régionaux du Culte Musulman dans le cadre de la fête de l'Aïd, sous la responsabilité des préfets. Cela vaut pour tout abattage rituel quelle que soit la religion ou le rite (Aïd etc.). L'abattage rituel à la ferme ou dans des tueries particulières est donc interdit. Avant l'abattage rituel, l'immobilisation par un procédé mécanique conforme (matériel de contention) des animaux, tels que les moutons, agneaux, chèvres, est obligatoire. De plus l'immobilisation doit être maintenue pendant la saignée. L'étourdissement dans le cas précis de l'abattage rituel n'est pas obligatoire avant l'abattage mais il est conseillé à défaut de matériel de contention. Par contre la suspension des animaux est formellement interdite. Références : articles R. 214-73 à R. 214-76 du code rural.

Source (et suite) sur Le web de la terre


jm_gw

Citation de: jm_gw le Mars 11, 2014, 15:56:06
je devines bien vu la fourche du tracteur mais je te disais (à tort ? si consommation personnelle) que c' était juste interdit depuis des lustres (achtung qd même car les personnages sont bien reconnaissables)

juste pour vous en informer : un  article du code rural http://legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=C72331EA5111ABCD494AAB6BBEAEC04A.tpdjo15v_2?idSectionTA=LEGISCTA000006193754&cidTexte=LEGITEXT000006071367&dateTexte=20090817 (je croyais même que c' était plus ancien que 2003) mais

L'abattage des animaux à la ferme (moutons, cochons, volaille) :

Les animaux élevés sur l'exploitation et destinés à la commercialisation doivent être abattus dans un abattoir y compris ceux destinés à l'abattage rituel ou, pour les volailles, dans une tuerie particulière. Mais il est toujours permis de tuer le cochon, le mouton, les volailles (pas les bovins), à la ferme pour l'autoconsommation. [article R231-15 du Code rural]

L'abattage hors des abattoirs
Est admis l'abattage à la ferme d'animaux des espèces ovines, caprines et porcines ainsi que les volailles et les lapins par les personnes qui les ont élevés et entretenus à condition de réserver la totalité de la viande à la consommation familiale. La tradition de tuer le cochon à la ferme pour la consommation familiale est donc toujours admise.

Attention pas question d'abattre à la ferme :
- des animaux venus d'ailleurs puisque l'intéressé doit avoir effectivement hébergé les animaux de son exploitation pendant une période suffisante pour qu'ils aient acquis certaines qualités telles qu'une augmentation du poids ou un engraissement ;
- des animaux de l'espèce bovine ;
- des animaux de toutes les espèces non destinés à la consommation familiale y compris les volailles et lagomorphes (lapins, lièvres, ragondins) dont l'abattage doit être effectué dans des tueries particulières satisfaisant aux conditions d'hygiène. Référence : articles R. 214-67 et suivants du code rural.

[...]

comme quoi on peut se tromper en n' étant pas toujours AWARE de toutes les lois : je pensais que c' était interdit dans tous les cas et il semble que non

mea culpa

jm_gw

au delà de mon commentaire foireux ce reportage me rappelle de très bons souvenirs d'  enfance

et y' avait pas que les poils du cochon qui cramaient parfois : ca sentait le roussis aussi pour nous

et attention à pas mettre les doigts trop loin pour pousser la chair à saucisse  :D

merci pour les photos

jm_gw

Citation de: kochka le Mars 11, 2014, 15:38:13
La vraie vie, loin de la bouffe industrielle.
Là c'était du encore plus naturel.
Il est intéressant de constater comment l'homme s'adapte vite en cas de nécessité. Il nous a fallu peu de temps pour apprendre à découper la barbaque.
à peine plus gros qu' un gros lapin qui est bien plus "technique" à dépecer : il faut lui enlever son pull en laine  :D

au fait : le top : croquer un bout de foie encore tiède du cochon : j' avoue avoir eu du mal (même avec de la grappa à suivre ...)  :o

namzip

Le coup du foie encore tiède je ne connaissais pas.  :o

Pour la découpe, je pense que c'est venu naturellement avec la notion de partage. Chasser en groupe était une question de survie non ?

30 grammes de sel par kilo et 3 grammes de poivre. Certains préfèrent seulement entre 18 et 22 grammes de sel.


fski

Citation de: namzip le Mars 11, 2014, 14:16:58
Bonjour,

Je voudrais vous entrainer vers un monde en voie de disparition.
Pierre et Marie élèvent un cochon et quelques volailles qui leurs permettent d'assurer les fins de mois.
Après une vie de travail en atelier jusqu'à la disparition du dernier employeur et une modeste ferme laissée à leur fils, la mort du cochon est le petit plus qui les maintient juste à flot.

J'espère ne pas tomber dans le piège du reportage racoleur.  
Cordialement, Robert

Super ce Reportage !!!

Merci beaucoup...je m'abonne...

ca me rappelle quelques souvenir.
J'ai de la famille qui tue un cochon chaque annee dans l'ariege d'ailleurs...en fevrier d'ailleurs...et a paques j'aurais droit a quelques conserves de pates...sont si bon...jamais mange des trucs aussi bons...
Mon experience etait que c'etait un moment tres convivial ou tout le monde avec quelque chose a faire...et ou la phrase "tout est bon dans le cochon2 prend tout son sens...

Merci beaucoup.

tarmac23

Ca me ramène quelques lustres en arrière, dans la campagne du Limousin.
Passionnant et original.

carpat

Merci : ça fait un bout que je n'avais pas assisté à ce rituel.
Avec regret d'ailleurs.

Ah, la coche qu'on se garde pour soi... des souvenirs gustatifs jamais retrouvés ailleurs

Images parlantes, beau reportage.

manu25


Ah, la coche qu'on se garde pour soi... des souvenirs gustatifs jamais retrouvés ailleurs

Images parlantes, beau reportage.

+1
;)

kochka

Citation de: namzip le Mars 11, 2014, 17:22:06
Le coup du foie encore tiède je ne connaissais pas.  :o

Pour la découpe, je pense que c'est venu naturellement avec la notion de partage. Chasser en groupe était une question de survie non ?

30 grammes de sel par kilo et 3 grammes de poivre. Certains préfèrent seulement entre 18 et 22 grammes de sel.

Vi.
Et on peut survivre un moment en chassant à trois, avec une laie par personne.. ;)
Technophile Père Siffleur

yaquinclic

Salut namzip,

Ça fait plaisir de te revoir par ici, et heureux que tu as déjà trouvé de quoi satisfaire ta curiosité. Et là ça me renvois à mes souvenir de gamin de la campagne; nostalgie quant tu nous tiens. 

Bonne journée à toi et namzipette.

A+ ;)

jm_gw

Citation de: kochka le Mars 12, 2014, 10:09:58

Vi.
Et on peut survivre un moment en chassant à trois, avec une laie par personne.. ;)
la tu triches : c pas des 'cochons' de France et ca date  :D

bon les 'cochons' comme on dit sur une île que j' adore (on dit Cinghiale là-bas) ca fait d' excellents saucissons

vivement que j' en ragoute (comme au ragout) dans qques semaines  :P

patrice

Que fait la moderation devant cet étalage de la barbarie ordinaire?.

kochka

Citation de: jm_gw le Mars 12, 2014, 11:06:59
la tu triches : c pas des 'cochons' de France et ca date  :D

bon les 'cochons' comme on dit sur une île que j' adore (on dit Cinghiale là-bas) ca fait d' excellents saucissons

vivement que j' en ragoute (comme au ragout) dans qques semaines  :P
Hélas, oui ça date pas mal.
Mais là bas, c'était considéré comme nuisibles tellement ça pullule.
De temps en temps, "ils" envoyaient l'armée faire une battue à la Kalash, et laissaient les carcasses pourrir dans les champs. Les chacals prenaient des indigestions!!!
Du coup, je n'avais aucun remord à déguster un marcassin grillé. C'est sacrément bon.
Evidemment mon éclairage n'as pas la qualité du tien, mais mes diapos dates de 1978/79.
Technophile Père Siffleur

jm_gw

Citation de: patrice le Mars 12, 2014, 13:38:25
Que fait la moderation devant cet étalage de la barbarie ordinaire?.
fais tu pareil devant des series de filles dénudées ? qui parfois s' apparente aussi à de l' abattage ?

ce sont des scènes de la vie à la campagne que les habitants des tours n' auront bien sur jamais vu : ni les produits qui se font

Désolé de prendre la défense de ce reportage photo mais j' assume  ;)
ici ca n' a rien à voir avec une corrida qui se fait pour le plaisir de qques uns dans une arène

yaquinclic

Citation de: patrice le Mars 12, 2014, 13:38:25
Que fait la moderation devant cet étalage de la barbarie ordinaire?.

Salut patrice,

Je suppose c'est de l'humour et tu as oublié les smaileys.

A moins que tu préfère les photos de guerre des actualités ou un reportage sur les tournantes dans les caves des barres HLM.

Tout le monde sait que le jambon pousse sous cellophane dans les champs en hivers et les bocaux de pâté sont cultivés dans les chambres froides de Rungisland.

A+ ;)
     

namzip

Patrice,

On tue le cochon dans les campagnes c'est un fait indéniable.
J'ai assisté à cette tragédie au Portugal dans des conditions indignes. Là, aucune souffrance, aucune maltraitance, juste l'abattage d'une bête dont la carcasse nourrira un couple de retraité pendant une année entière.