Calibration d'un écran selon le papier ou selon la lumière ambiante ?

Démarré par v-man, Mai 01, 2014, 16:28:19

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v-man

Je viens de lire plusieurs fils sur ce forum et je vois des débats agités autour d'un sujet qui me choque: visiblement certains veulent étalonner leur écran en fonction du papier.
Je n'arrive pas à comprendre cette logique: pour moi, un écran s'étalonne en fonction de la lumière ambiante, pas du papier!

Si on est dans une pièce moyennement éclairée, il faut que la luminosité de l'écran soit faible, sinon on ne pourra pas juger les hautes valeurs qui seront cramées.
Si on est dans une pièce très ensoleillée, ill faut pousser la luminosité de l'écran sinon on n'y voit plus rien.

On étalonne un écran, pour avoir un rendu normalisé, calculé en fonction de la luminosité ambiante?
On étalonne un papier, pour avoir un rendu imprimé le plus proche des valeurs normalisées?

Si je me trompe, dites moi où, je veux bien m'instruire

Nikojorj

Citation de: v-man le Mai 01, 2014, 15:50:31
Si on est dans une pièce moyennement éclairée, il faut que la luminosité de l'écran soit faible, sinon on ne pourra pas juger les hautes valeurs qui seront cramées.
Si on est dans une pièce très ensoleillée, ill faut pousser la luminosité de l'écran sinon on n'y voit plus rien.
Mieux vaut ne pas être dans une pièce ensoleillée, rien que les reflets vont fausser ta perception.

CitationSi on étalonne un écran c'est bien pour qu'il donne un bon résultat en fonction des conditions dans lesquelles ont l'utilise, et ça n'a rien à voir avec le papier. L'étalonnage du papier, c'est autre chose.
Dans une autre vie ;D , je t'avais pourtant cité les normes qui gouvernent ça chez les gens sérieux, pratiques qu'on peut ne pas suivre à la lettre nous autres petits photographes mais dont on peut au moins s'inspirer.
Et la norme dit que la luminosité du blanc de l'écran doit être la même que celle d'un papier blanc sous 500lux, parce que les gens sérieux étalonnent aussi leur environnement (idéalement, le prépresse, ça se fait dans une pièce sans fenêtres avec des murs noirs ou gris sombres...). Nous, on peut en garder la notion que le blanc du papier, sous un éclairage raisonnable (ni trop pour les reflets, ni trop peu pour y voir bien), est une bonne référence pour l'intensité lumineuse de l'écran.
Et il se trouve que le ni trop ni trop peu tombe bien sur les 500lux de la norme, qui font une luminosité de l'écran autour de 100cd/m², à adapter bien sûr...

Allez je re-remets le lien : http://nikojorj.free.fr/docs/mes_tirages_sont_trop_sombres.html
Bonne lecture à vous tous!  ;) ;) ;) ;)

aryld

Citation de: v-man le Mai 01, 2014, 16:28:19
Je viens de lire plusieurs fils sur ce forum et je vois des débats agités autour d'un sujet qui me choque: visiblement certains veulent étalonner leur écran en fonction du papier.
Je n'arrive pas à comprendre cette logique: pour moi, un écran s'étalonne en fonction de la lumière ambiante, pas du papier!

Si on est dans une pièce moyennement éclairée, il faut que la luminosité de l'écran soit faible, sinon on ne pourra pas juger les hautes valeurs qui seront cramées.
Si on est dans une pièce très ensoleillée, ill faut pousser la luminosité de l'écran sinon on n'y voit plus rien.

On étalonne un écran, pour avoir un rendu normalisé, calculé en fonction de la luminosité ambiante?
On étalonne un papier, pour avoir un rendu imprimé le plus proche des valeurs normalisées?

Si je me trompe, dites moi où, je veux bien m'instruire
C'est le principe de base :
 
     - étalonnage de l'appareil photo en photographiant une charte de couleur
        On photographie une charte de couleur normalisée.
        Un logiciel calcule la différence entre la couleur connue de chaque plage de la charte et la couleur traduite par l'appareil
        Il dresse un PROFIL ICC qui est la table de correction de l'appareil
     - etalonnage de l'écran
        On passe à l'écran une suite de plages de couleurs normalisées
        Un logiciel calcule la différence entre la couleur affichée de chaque plage et la couleur qui a été restituée par l'écran
        Il dresse le profil de l'écran afin de le corriger pour qu'il affiche chaque couleur comme elle doit être
     - étalonnage du papier
         On envoie à l'imprimante une charte de couleurs normalisées
         On mesure chaque plage et un logiciel calcule la différence entre la valeur imprimée et la valeur attendue
         Il dresse le profil du papier afin que les impressions suivantes sont conformes
On constate donc qu'il n'y a aucun lien entre le sujet, l'appareil photo, l'écran et le papier : on caractérise chaque outil afin qu'il soit à la norme.

aryld


Un écran s'étalonne pour D65  - 6500 K

de même, pour juger une impression, on utilise une cabine d'éclairage à D65  sinon le résultat est faussé.

   

fabco

Citation de: aryld le Mai 01, 2014, 17:08:06
Un écran s'étalonne pour D65  - 6500 K

de même, pour juger une impression, on utilise une cabine d'éclairage à D65  sinon le résultat est faussé.



tu es sûr ?  ;D
http://www.graphic-reseau.com/photographie_francais/just-color-communicator-1-format-utile-38-x-48cm.html

aryld

Si tu veux que ta chaîne graphique ne te pose aucun problème, il faut que tous les outils soient en accord.
Il ne s'agit donc pas d'apairer chacun en fonction des défauts de l'autre, mais de s'assurer que chacun est conforme aux normes standards.
Pour ça il faut donc contrôler :

Le sujet  (cf l'appareil / le scanner)
Via une charte de couleur normalisée

La plus connue c'est la Gretag. Ce n'est pas la meilleure car elle est ancienne et a peu de plages, mais c'est mieux que rien


D'ailleurs ils ont fait mieux depuis...



L'écran
Il faut un bon écran avec un gamut étendu parce que s'il ne passe pas toutes les couleurs c'est même pas la peine d'essayer de l'étalonner


L'imprimante
Pareil, si elle n'est pas bonne ou ne peut pas restituer toutes les couleurs (cas des 4 encres) c'est même pas la peine de l'étalonner
Si tout ça est harmonisé, alors tu n'auras plus jamais de problèmes




mesfa

Citation de: aryld le Mai 01, 2014, 17:25:01
Si tout ça est harmonisé, alors tu n'auras plus jamais de problèmes
:D :D :D   
Il y a aussi une solution : commencer par ça ou alors se mettre au macramé !

raffi

Heu... pour les cabines de contrôle notemment JUST le D65 est pour l'industrie !!

le D50 est pour l'impression !
Si les normes vous intéresse :
http://www.normaprint.fr/publications/66-petit-guide-pratique-du-prepresse-et-de-l-imprimerie-modernes-9782954549903.html

Bonne recherche ;)

Nikojorj

Tiens, y'a de la lumière ici aussi? je me sens un peu schizophrène tout d'un coup...
(***)
mais c'est pô grave.

Citation de: aryld le Mai 01, 2014, 17:06:00
C'est le principe de base :

Heu, sauf qu'avant de caractériser pour faire le profil, il faut mettre le périphérique dans un état stable et optimal : par exemple, mettre la luminosité à un niveau raisonnable (et virer les routines qui la font varier genre "contraste dynamique").


pgrat

A force de lire le mot étalonnage là où il n'a pas lieu d'être, ça me rappelle quelque chose :
(***)
:D

restoc

Respirons un coup avant la tempête : déjà que pour la photo seule çà ne rentre pas tout seul dans les neurones , avec les Apn modernes  qu'il va falloir expliquer la double caractérisation/ profilage pour la vidéo on n'est pas sorti de l'auberge.

Prévoir qqs bonnes crises  de délire. En plus il va falloir parler du temps de réponse des dalles et peut être même ressortir le flikker de la naphtaline avec des questions qui tuent du genre :

Chez moi en wide gamut j'ai plus de flikker à 24 images secondes qu'en srgb à 60 fps dois je changer mon Trinitron ou étalonner avec une Spider 5 en version express ;D ;D ;D
Et je ne parle pas ce qui va de pair  la vidéo : l'étalonnage des vidéoprojecteurs et de l'écran de la cuisine.

Cà fera de la lecture pour l'hiver.. .

Pascal Méheut

J'ai bien rigolé aussi mais ça serait sympa si qqu'un postait un truc cohérent (même s'il suffit d'aller faire un tour sur n'importe quel bon site genre celui d'Arnaud Friche).
Sinon, un débutant qui passerait par là pourrait prendre les explications pour aryld pour argent comptant et pour lui, cela ne serait plus drôle du tout.

222

Ses explications tiennent la route, sauf quand il parle d'étalonner l'appareil photo et confond étalonnage et prise d'un sujet de référence (charte de gris ou charte de couleur) qui permettra de corriger, éventuellement, une expo pas trop bien calée ou un éclairage trop chaud ou trop froid.

Après, il a raison de dire qu'on n'etalonne pas un écran en fonction du papier! Je ne sais pas d'où sort cette idée sotte et grenue, mais on étalonne un écran pour qu'il soit au plus près des vraies valeurs de l'image, afin de pouvoir effectuer, le cas échéant, des corrections pertinentes. A priori, quand on étalonne son écran, c'est pour avoir un réglage standard neutre, identique pour toutes ses images car on ne sait pas (et on n'a pas a savoir) sur quel papier elles seront tirées... ni, d'ailleurs, si elles seront tirées. Donc, sur ce point précis, il a raison a 100%.

Pour ce qui est des imprimantes, c'est encore différent. Plein de gens croient qu'on étalonne une imprimante alors que le jeu est encore différent et consiste à réaliser un profil par combinaison encre-papier-imprimante.
Et encore, même là, il y a la théorie et la pratique. Si on tire sur papier photo blanc brillant, ok on peut parler d'étalonnage. Mais dès qu'on attaque les papiers fine art, notamment ceux qui sont naturellement "colorés" il est fréquent de préférer un profil personnel plutôt que la recherche d'un rendu "normalisé". C'est tout le savoir faire du tireur.

222

Pour l'histoire des cabines lumière du jour, je n'arrive pas à me faire un avis tellement les arguments peuvent être différents. Là encore il faudrait savoir de quoi on parle.
Si le but est de contrôler un tirage en sortie d'imprimante, c'est sûr qu'il vaut mieux le faire sous un éclairage proche de la lumière du jour. Les petites lampes spéciales a 70€ sont très bien pour ça et valent mieux que le néon de la salle de bain ou la lampe de chevet.
Après, je ne sais pas quoi penser. Je dirais que ça dépend de la destination du tirage. Si on veut jouer les puristes, on peut imaginer un tireur qui contrôle ses tirages en essayant d'avoir le même éclairage que la salle où ils seront exposés! Une expo éclairée par de vieilles ampoules tungstène n'aura pas la même gueule que sous des spots spéciaux, ce ne serait pas stupide d'essayer d'en tenir compte même si, en pratique, c'est impossible.

Ne sachant pas comment les tirages seront vus, je pense qu'il est important d'avoir bien étalonné son papier puis de ne pas trop se prendre la tête pour le contrôle visuel qui de toute manière repose sur nos yeux. Mais la, je sens que je vais lancer plein de débats car il n'y a pas de vérité, juste des choix.

222

Pour l'éclairage sur l'imprimante, je voudrais juste rappeler a ceux qui ont connu cette époque que, quand on tirait du noir et blanc sous éclairage inactinique rouge, il valait mieux ne pas se fier a l'éclairage du labo pour juger son travail. Sortir a la lumière était même le conseil de base. On oublie peut être un peu vite ces incontournables avec le numérique  ;)

Manu_14

Citation de: Pascal Méheut le Mai 02, 2014, 03:30:26
J'ai bien rigolé aussi mais ça serait sympa si qqu'un postait un truc cohérent (même s'il suffit d'aller faire un tour sur n'importe quel bon site genre celui d'Arnaud Friche).
Sinon, un débutant qui passerait par là pourrait prendre les explications pour aryld pour argent comptant et pour lui, cela ne serait plus drôle du tout.

Le meilleur conseil que l'on puisse donner à un débutant c'est de fuir les forums pour forger ces connaissances (dans ce domaine en tout cas)

Un bon livre (il y a en plusieurs mais ceux de J. Delmas sont des références), un site professionnel (A. Frich  http://www.guide-gestion-des-couleurs.com mais encore http://www.profil-couleur.com/pp/301-gestion-couleurs.php et d'autres encore que je n'ai plus en tête), feront bien mieux que les élucubrations et contre-vérités de certains intervenants dont l'objectif n'est clairement pas le partage de connaissances ni même la quête de réponse.

waps

Citation de: Manu_14 le Mai 02, 2014, 08:54:43
Le meilleur conseil que l'on puisse donner à un débutant c'est de fuir les forums pour forger ces connaissances (dans ce domaine en tout cas)


Tu as raison, mais que seraient les forums sans ces gens qui, pour se forger une image de spécialistes, prennent les autres de haut et les assassinent avec des petites phrases du genre "n'importe quoi", "j'ai bien ri", "retourne à l'école" ou "j'ai déjà expliqué 1000 fois", supposées asseoir leur image de gens qui savent mais qui ne s'abaissent pas à expliquer leur science à des incultes?
En même temps, on comprend aussi que ceux qui savent, hésitent à se lancer dans des explications dont chaque mot et chaque virgule seront déformés, tronqués, commentés par les sentencieux désireux de garder leurs prérogatives imaginaires...

:D :D :D

waps

Citation de: 222 le Mai 02, 2014, 08:50:15
Pour l'éclairage sur l'imprimante, je voudrais juste rappeler a ceux qui ont connu cette époque que, quand on tirait du noir et blanc sous éclairage inactinique rouge, il valait mieux ne pas se fier a l'éclairage du labo pour juger son travail. Sortir a la lumière était même le conseil de base. On oublie peut être un peu vite ces incontournables avec le numérique  ;)

C'est un bon rappel mais un peu hors sujet.
Le vrai problème c'est qu'en numérique et en 2014, on est encore obligé de corriger des systèmes qui sont supposés marcher tout seuls. Un écran photo digne de ce nom ne devrait pas avoir besoin d'être étalonné: il devrait l'être d'origine et savoir s'adapter tout seul à la lumière ambiante. C'est un peu comme si on nous livrait nos voitures avec une valise de programmation pour paramétrer ses réglages avant chaque trajet, selon la météo et le parcours envisagé. Partant de là, il ne faut pas s'étonner si ça perturbe les utilisateurs

Manu_14

Citation de: waps le Mai 02, 2014, 09:42:25
C'est un bon rappel mais un peu hors sujet.
Le vrai problème c'est qu'en numérique et en 2014, on est encore obligé de corriger des systèmes qui sont supposés marcher tout seuls. Un écran photo digne de ce nom ne devrait pas avoir besoin d'être étalonné: il devrait l'être d'origine et savoir s'adapter tout seul à la lumière ambiante. C'est un peu comme si on nous livrait nos voitures avec une valise de programmation pour paramétrer ses réglages avant chaque trajet, selon la météo et le parcours envisagé. Partant de là, il ne faut pas s'étonner si ça perturbe les utilisateurs

Tu devrais visiter les sites dont j'ai donné l'adresse.  :'(
Bonne journée

Joël Pierre

Citation de: aryld le Mai 01, 2014, 17:08:06Un écran s'étalonne pour D65 - 6500 K

Plutôt en D50 5000 K (lumière du jour) pour les arts graphiques.

Nikojorj

Citation de: 222 le Mai 02, 2014, 08:32:49
Ses explications tiennent la route,
Non, ça ne tient pas plus la route que l'édition d'un message bien après 10mn et la confusion des pseudos psks et v-man qui étaient visibles dans l'autre fil éjecté (et où j'avais déjà mis des explications, jetées avec l'eau du bain >:( ).

Bon, je m'y colle et je réfute dans l'ordre :

Citation de: aryld le Mai 01, 2014, 17:25:01
Si tu veux que ta chaîne graphique ne te pose aucun problème, il faut que tous les outils soient en accord.
Il ne s'agit donc pas d'apairer chacun en fonction des défauts de l'autre, mais de s'assurer que chacun est conforme aux normes standards.
Jusqu'ici, tout va bien.
Le but de la gestion de la couleur est en effet de rendre les couleurs conformes à une norme, ie que telle valeur RGB dans tel espace restitue bien telle couleur fixée à l'avance en gros.
CitationLe sujet  (cf l'appareil / le scanner)
Via une charte de couleur normalisée
Ca, c'est vraiment le truc à faire en dernier, qui n'est valable que dans quelques cas, pour deux raisons :
- D'une part les fabricants de matériel et de logiciels l'ont déjà fait, et la variabilité entre appareils photos n'est pas énorme voire très réduite,
- D'autre part, avec la majorité des solutions proposées, on ne fait que profiler l'appareil pour une lumière spécifique. Ca peut être utile en repro de tableau, mais dans une utilisation plus standard avec des illuminants qui varient (lumière du jour, ombre, tungstène, fluo...) c'est moins utile.

CitationL'écran
Il faut un bon écran avec un gamut étendu parce que s'il ne passe pas toutes les couleurs c'est même pas la peine d'essayer de l'étalonner
Et voilà, une première grosse sonnerie retentit sur le déconnomètre.
Non, quelque soit le gamut de sortie, on ne peut rien faire tant qu'on ne l'a pas caractérisé ; et un écran au simple gamut sRGB est déjà bien utile s'il a par ailleurs les autres qualités requises, en premier lieu la constance des tons et des couleurs suivant l'angle, d'abord, qui élimine les dalles TN de nombre d'écrans de portable ou bas de gamme).
Et sur l'utilité d'un écran AdobeRGB, oui c'est mieux mais c'est à relativiser, ça profite à relativement peu de photos, cf. http://www.chassimages.com/forum/index.php?topic=183511 par exemple.

Mais, avant de le caractériser (construire un profil couleur, pour ça yaka laisser faire la sonde), il faut l'étalonner ie le mettre dans un état stable et optimal :
- virer toutes les cochonneries de contraste automatique et autre affichages intelligents ou supposés tels, qui font qu'une couleur RVB donnée envoyée à l'écran n'y génèrera pas la même réponse,
- régler ensuite la luminosité de l'écran, son contraste et sa couleur, pour le mettre dans les conditions désirées.

Luminosité : le but général pour un photographe est que l'affichage puisse être comparé à une impression. Même si on n'imprime pas, il reste souhaitable de se rapprocher de cette "norme" pour que ses photos aient les mêmes tonalités que sur les écrans des photographes qui l'utilisent (cf. tous les exemples d'image sous-ex sur les forums : si on a un écran trop lumineux on compense au traitement et l'image est grisouille... on s'en aperçoit le jour où, quand même, on tire sur papier). Pour ça, un réglage de base autour de 100-120cd/m² colle bien à la plupart des environnements (on y reviendra), la référence restant la luminosité d'un papier blanc sous l'éclairage de travail (le blanc de l'écran doit donner la même impression de luminosité que le blanc du papier éclairé).

Contraste : là aussi y'a une norme, celle du gamma 2.2 qui colle assez bien à la vision humaine. Y'a des petites variantes possibles autour, notamment dans les ombres : le gamma du sRGB ou celui dit L* aka L-star y diffèrent un peu, mais pour les tons moyens le gamma 2.2 reste la référence à suivre. Notamment, la vieille légende urbaine comme quoi les macs devraient avoir un gamma de 1.8 est à oublier de nos jours (le but de ce gamma était de coller à l'imprimante du premier mac en gros, qui avait une sortie pas très très standard).
Si le contraste natif, avant correction, de l'écran fait un trop gros écart avec cette norme, le fait de déformer le contraste pour coller à la norme peut avoir des conséquences dommageables (sur les dégradés notamment - cas vécu avec un vieux CRT à l'agonie qui rendait les ombres trop sombres).

Couleur : le but est de coller aussi à la couleur de l'environnement.... mais il y a un mais.
D'une part, il n'est pas facile pour un écran qui n'est pas haut de gamme de s'écarter de sa couleur native (celle de son rétro-éclairage en gros), ça déforme le gamut en gros, et ça rend tout jaunasse si on veut faire coller un écran à 6500-7000K (le cas typique d'un écran LCD moderne) à une éclairage autour de 5000K (le cas typique d'une lampe pas trop chaude) par exemple.
D'autre part, notre oeil, au contraire, est très bon pour faire ça tant qu'on n'a pas les deux images à faire coller dans notre champ de vision
Du coup, pour nous autres photographes, on pourra rester avec une couleur d'écran autour de 6500K, pourvu qu'un éventuel tirage ne soit pas mis immédiatement à côté mais plutôt à 90°. On gardera à l'esprit que sauf matériel haut de gamme, l'égalisation stricte des T° de couleur entre l'écran et l'éclairage du tirage fera plus de mal que de bien et n'est pas forcément nécessaire.

CitationL'imprimante
Pareil, si elle n'est pas bonne ou ne peut pas restituer toutes les couleurs (cas des 4 encres) c'est même pas la peine de l'étalonner
Même sonnerie, pour les mêmes raisons que précédemment. Même si le périphérique a un gamut étroit, pourvu qu'il soit suffisamment constant et linéaire, on pourra le profiler. Et d'autre part, on s'aperçoit que les gamuts des imprimantes à 4 encres CMJN ne sont pas tellement plus étroits que ceux des imprimantes à 6, 8, 10 ou 12 encres - le gain est peut-être plus dans l'uniformité du tirage quand on colle le nez dessus (y'a des gouttes d'encre uniforme verte au lieu de gouttes bleues et jaune par ex.).

Sinon, c'est comme ci-dessus, on étalonne d'abord : virer les modes corrections auto et veiller à ce que la gestion de la couleur ne soit pas appliquée deux fois, choisir le bon réglage de type de papier qui permette d'avoir à la fois des noirs et des couleurs profonds et quand même une bonne linéarité (encrage optimal, c'est lié aussi à la résolution d'ailleurs), et là seulement on construit le profil.
En pratique, dans beaucoup de cas les profils fournis avec l'imprimante peuvent suffire. pour les cas où ça ne suffit pas (pas de profil fourni pour un papier donné, utilisation d'encres tierces, etc...) je suis en train de découvrir que des profils faits avec un système assez basique comme le ColorMunki sont déjà forts bons, mais sinon on peut aussi le faire faire par un prestataire.
Reste une variable importante : l'environnement.
Déjà, même avec un écran mat, on se méfiera comme la peste de tout ce qui peut créer des reflets : sans aller jusqu'à bosser en burqa noire dans une pièce aux murs peints en noir et sans fenêtre, on pourra déjà éviter les écran brillants, les murs très colorés et aussi (hélas) le soleil, bien plus puissant que notre éclairage de référence et capable de faire des reflets et perturbations sensibles ; et on veillera à ce que l'éclairage de la pièce ne vienne pas directement sur l'écran (c'est à ça que sert une casquette, mais comme dit par ailleurs un placard peut aussi faire l'affaire).
Ensuite, on veillera qu'un éventuel tirage ait un éclairage adapté, avec un spectre pas trop éloigné de la lumière du jour (le tungstène est un peu trop chaud dans la plupart des cas, on préférera un éclairage à 4000 ou 5000K), si possible avec un spectre continu (se méfier des tubes fluos et autres lampes éco, qui peuvent aggraver des problèmes de métamérisme), et de préférence pas immédiatement à côté de l'écran
CitationAprès, il a raison de dire qu'on n'etalonne pas un écran en fonction du papier!
Non, il a tort : c'est bien la comparaison avec du papier imprimé qui fonde le système, et qui constitue d'ailleurs son but dans bien des cas (tant pour le photographe qui imprime, que pour des usages plus sérieux comme le pré-presse).
C'est bien la luminosité du papier qui fait la référence de luminosité de l'écran (mais pas sa couleur, où c'est un peu plus compliqué).

Nikojorj

Citation de: waps le Mai 02, 2014, 09:42:25
Le vrai problème c'est qu'en numérique et en 2014, on est encore obligé de corriger des systèmes qui sont supposés marcher tout seuls. Un écran photo digne de ce nom ne devrait pas avoir besoin d'être étalonné: il devrait l'être d'origine et savoir s'adapter tout seul à la lumière ambiante.
Non, pour faire marcher les bouzingues "tous seuls", il faut leur faciliter un peu le boulot et les metre dans de bonnes conditions, environnement contrôlé déjà (ce qui fait que le contrôle de lumière ambiante est une fausse bonne idée, de toutes façons l'écran ne pourra pas suivre au-delà de petits écarts), et calibration soigneuse à la sonde ensuite, à réitérer de temps en temps parce que les écrans ne sont pas stable à long terme.

Le vrai problème, c'est aussi que la reproduction des couleurs se base sur les imperfections de notre vision des couleurs : si des extraterrestres avec une vision des couleurs spectrale, ie de toutes les couleurs et pas simplement de 3 primaires, venaient à regarder nos oeuvres ils auraient sans doute du mal à réaliser de quoi elles causent.
Et d'une façon générale qu'on ne vit pas dans un monde parfait.

Inka

Citation de: Nikojorj le Mai 02, 2014, 11:17:36
Ensuite, on veillera qu'un éventuel tirage ait un éclairage adapté, avec un spectre pas trop éloigné de la lumière du jour (le tungstène est un peu trop chaud dans la plupart des cas, on préférera un éclairage à 4000 ou 5000K), si possible avec un spectre continu (se méfier des tubes fluos et autres lampes éco, qui peuvent aggraver des problèmes de métamérisme), et de préférence pas immédiatement à côté de l'écran

On trouve encore des ampoules tungstènes daylight qui sont un poil au dessus de 4000 K et qui ne provoquent pas de métamérisme. Ca consomme beaucoup, mais on peut juste les allumer le temps de contrôler un tirage.
Carolorégien

belnea

quand tu vois la gueule du spectre des fluocompactes, clair qu'il doit y en avoir pas mal des déçus  ;D ;D
Canon R3 Powered

222

Citation de: Nikojorj le Mai 02, 2014, 11:17:36

Non, il a tort : c'est bien la comparaison avec du papier imprimé qui fonde le système, et qui constitue d'ailleurs son but dans bien des cas (tant pour le photographe qui imprime, que pour des usages plus sérieux comme le pré-presse).
C'est bien la luminosité du papier qui fait la référence de luminosité de l'écran (mais pas sa couleur, où c'est un peu plus compliqué).


Je pense que vous dites la même chose mais qu'il y a un problème de formulation.

Quand on lit ce que tu écris, on comprend (en tout cas on peut comprendre  ;) )  qu'il faut étalonner l'écran en fonction du papier utilisé (ce qui a été mis dans le titre du fil) alors qu'il ne faut surtout pas faire ça. L'étalonnage d'un écran et celui d'une imprimante sont 2 choses qui n'ont rien à voir, parce qu'au moment ou on étalonne un écran on n'a ni à savoir quelles photos il affichera, ni à savoir sur quoi elles seront imprimées   et parce qu'au moment où on étalonne une imprimante, on n'a pas à savoir sur quel écran les photos sont passées avant. (sinon, tu imagines le bordel dans les labos)
Là où tu as raison, c'est que le but recherché quand on profile un écran, c'est à la fois de s'assurer qu'il reproduira le plus fidèlement possible le plus grand nombre de nuances, mais aussi que l'image affichée sur cet écran sera la plus proche possible d'un papier pour ce qui est de la luminosité et du contraste. Et là c'est un sacré sport parce que pour avoir le même rendu sur une image éclairée en réflexion  et une image éclairée en transparence ... eh ben c'est pas évident.

C'est un problème vieux comme la photo : souvenons nous des tirages papier qui pétaient moins que les diapos, des débats Cibachrome  contre tirage d'après négas

Réflexion / Transparence ...   tirage / écran  ...   on pourrait rajouter projection,  dalle mate et dalle brillante  ....   plus on mélange, plus c'est compliqué. C'est intéressant, pas si simple que ça en même temps, tu as bien expliqué plein de choses, mais prête attention à ce que je crois avoir compris (  ;) ) sur les raisons de ce faux débat introduit par un titre faux.