Tokyo et Kyoto

Démarré par frazap, Juin 12, 2015, 15:57:48

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fizwizbiz

Citation de: Shashinman13 le Juin 18, 2015, 16:14:46
C'est un pays où la société est remplie de codes. La politesse, ...

Tout à fait les codes sociaux sont très nombreux au point qu'on ne peut pas soupçonner.

Quand nous, occidentaux, nous parlons de la (célèbre) politesse japonaise nous nous référons à notre propre code de politesse qu'on manisfeste avec des mots (merci, s'il vous plait, je vous prie, vouvoiement, etc) ou des comportements (ne pas se servir en premier, laisser le passage,...). Bien sûr tout celà existe aussi chez les japonais.

Mais la politesse japonaise c'est bien plus que celà. Elle est directement intégrée dans le langage et la grammaire (KEIGO: littéralement langage du respect). Par exemple un verbe ou un adjectif ne se conjuguerons pas de la même façon selon que l'on veut marquer le respect envers un plus agé, un supérieur hierarchique ou que l'on s'adresse à un copain. On n'emploiera pas les mêmes mots pour parler à (de) quelqu'un ou pour parler de soi. Quand on parle de soi il serait de la dernière impolitesse de ne pas employer de langage de l'humilité.

Et ceci est tellement ancré dans les esprits que quand on est copains on laissera tomber les "salamalecs" extérieurs (courbettes, etc) mais on conservera la politesse du langage.
Ceci dit les japonais peuvent très bien montrer leurs sentiments y compris des sentiments négatifs mais ça ne les affanchit pas pour autant du langage poli si la situation l'exige. C'est de la simple grammaire.

Un exemple: si un japonais me parle de mon pays (la France) il dira O FU RAN SU. Le O initial est un préfixe respectueux. Il obéit pour celà au code du TEINEIGO (langage poli) et ceci même si on est très copains. Ca n'a rien à voir.  En revanche si, en parlant de mon propre pays, je dis O FU RAN SU avec le préfixe O, je fais preuve de la dernière des goujateries et c'est ressenti comme un manque d'humilité. Je me contenterai de dire FU RAN SU.

Autre exemple: si je parle de la mère de mon interlocuteur (quels que soient son age ou sa position sociale) ou de la mère de quelqu'un qui n'est pas présent je dirai O KAA SAN (votre mère ou sa mère) mais si je parle de ma propre mère je dirai HA HA (ma mère) selon la règle de l'humilité . En revanche si je m'adresse à ma propre mère je lui dirai O KAA SAN (langage du respect).

Une anecdote qui permet de comprendre la subtilité de la vie en société au Japon: il y a 2 ans mes amis sont venus en France et avaient acheté depuis le Japon un tour pour faire un circuit. Dans la prestation il y avait un guide interprète français qui parlait parfaitement japonais. Je les ai accompagnés pendant tout le séjour. Quelque temps plus tard, une fois rentrés au Japon, je dis à mon ami: "le guide parlait très bien le japonais" (ce qui était vrai) mais lui me répond "oh non! il a fait beaucoup de fautes de politesse". En fait il fallait comprendre qu'il n'a pas toujours respecté la grammaire du KEIGO.

Ceci dit ce n'est pas sans inconvénient dans le monde moderne: un jour j'ai configuré mon GPS en japonais pour le fun. Le problème c'est que comme la voix s'exprime avec le langage poli, il fait des phrases de 10 minutes. Non seulement c'est incompréhensible pour moi mais en plus ça fait longtemps que le rond-point est passé quand il a terminé sa phrase.
fizwizbiz [at] free.fr

Otaku

Citation de: Shashinman13 le Juin 18, 2015, 16:14:46
C'est un pays où la société est remplie de codes. La politesse, la qualité de l'accueil, la propreté...etc sont des choses normales. Les gens doivent se comporter comme tel car ce sont les règles de la société qui l'imposent. S'il y a bien sûr beaucoup de gens aimables (comme dans tous les pays), tous ne sont pas sincères. Mon ancien prof de japonais m'a dit récemment qu'il ne savait pas ce qui était le mieux au final entre montrer ses vrais sentiments (joie, colère, envie...etc) en public ou face à un interlocuteur comme en France, ou se retenir et paraître le mieux possible au détriment parfois de la sincérité, comme au Japon. Cette recherche de l'harmonie entre les personnes est très agréable au quotidien mais il faut avoir conscience de ses dérives. Savoir ce que pense réellement les personnes me paraît aussi important, même si je n'apprécie pas toujours les formes que cela prend en Occident (France en tête).

A noter que les gens de Tokyo sont particuliers et pas représentatifs de l'ensemble de la population. Les habitants d'Osaka sont par exemple bien différents.

On retrouve aussi cette critique dans des pays comme la Thaïlande, qu'on appelle le pays aux milles sourires. Un député thaïlandais allait même jusqu'à dire que les thaïlandais étaient hypocrites.

De mon côté, j'y vois l'avantage d'instaurer un climat convivial qui permet d'avoir des relations agréables avec les gens et dans le cas des thaïlandais, je n'ai pas eu plus d'impression d'hypocrisie que je n'en ai en Europe, par exemple (c'est surtout les relations commerciales qui peuvent induire une certaine forme d'hypocrisie).

Dans le cas des japonais, il y a une gentillesse naturelle chez eux, ou tout du moins qui découle de la société et de la culture japonaise. A part dans quelques cas, les  gens ne se sentent pas obligés d'être gentils, cela fait bien partie de leur personnalité profonde. Bien sûr, comme nous ils peuvent avoir des contrariétés qui à un moment donné vont faire qu'ils vont être moins disposés envers les autres, mais cela reste marginal.

Les japonais en général ne sont pas hypocrites, ils sont dans leur grande majorité respectueux des autres et quand ils ne montrent pas leurs sentiments, c'est surtout pour ne pas heurter ou peiner les autres. Bien sûr entre amis ou intimes, ils montrent plus souvent leurs sentiments ou disent très franchement ce qu'ils pensent, sauf s'ils veulent éviter de faire de la peine aux autres. Le japonais pense d'abord aux autres.

Par exemple, dans les grandes villes japonaises, beaucoup de cyclistes roulent sur le trottoir. Quand j'étais à Tokyo, les cyclistes prévenaient de leur arrivée part un coup de sonnette discret. Il faut un peu d'habitude pour les remarquer, mais une fois qu'on a prit le coup on s 'y fait et on sait tout de suite de quel côté ils arrivent. A Fukuoka, sur l'île de Kyushu, les cyclistes ne préviennent pas. Ce qui peut surprendre et on pourrait d'abord croire qu'ils ne font pas attention aux autres. En fait, c'est tout le contraire. Ils n'utilisent pas la sonnette pour ne pas surprendre les gens ou les déranger. C'est bien une forme de respect envers les autres.

Concernant le langage, il existe des formes familières qu'on n'emploie qu'entre très bons amis ou dans la famille proche, des formes en "ounn" ou "nainn" par exemple. Les O de politesse tombent aussi plus facilement entre intimes.

frazap

Merci de vos interventions qui aident à comprendre ce pourquoi  nos yeux et nos oreilles d'occidentaux découvrent et s'interrogent quand on va la première fois au Japon. Je lis actuellement un bouquin passionnant sur l'évolution sociale et economique au Japon depuis l'après guerre; je le recommande chaudement à tous ceux qui veulent en savoir plus.
"Les Japonais" de Karyn  Poupée.

CLeC

Bonjour,

Jolie et variée ta série, merci !

Verso92

Des images variées et dépaysantes... merci pour le partage !

;-)
Sinon, d'un point de vue technique, quelquefois un poil d'accentuation en trop (comme sur la 8 de Kyoto par exemple)...

Shashinman13

Citation de: Otaku le Juin 18, 2015, 20:10:18

Les japonais en général ne sont pas hypocrites, ils sont dans leur grande majorité respectueux des autres et quand ils ne montrent pas leurs sentiments, c'est surtout pour ne pas heurter ou peiner les autres. Bien sûr entre amis ou intimes, ils montrent plus souvent leurs sentiments ou disent très franchement ce qu'ils pensent, sauf s'ils veulent éviter de faire de la peine aux autres. Le japonais pense d'abord aux autres.


C'est certain qu'au Japon, on pense plus aux autres que dans n'importe quel pays et comme tu dis, je pense aussi que la majorité des gens gentils l'est vraiment. Ceci dit, il ne faut pas être dupe non plus. Certaines personnes disent des choses en face de vous et le contraire lorsqu'on a le dos tourné (mon épouse ne manque pas d'exemple à ce sujet). Ma femme m'a dit de me méfier des japonais qui essaient toujours d'aller dans le même sens que sa propre opinion. Il vaut mieux une connaissance qui sache parfois dire ' tu devrais plutôt essayer de faire comme ça' ou alors ' je pense plutôt que ce serait bien de...' que quelqu'un qui dise tout le temps 'oui, tu as raison'. La politesse et le respect n'empêchent pas de dire indirectement ce que l'on pense. C'est pour cela, qu'au Japon, même en cas d'avis différent, on y met les formes et on essaie de faire comprendre à son interlocuteur, sans le froisser et de manière indirecte, sa pensée. Il faut bien sûr arriver à saisir les nuances.

Exemple :

1) Au Japon :

Personne 1 : "Il est beau ce T-shirt, tu ne trouves pas ?"
Personne 2 : "Oui, il est bien mais celui-là t'irait peut-être mieux"

2) En France :
Personne 1 : "Il est beau ce T-shirt, tu ne trouves pas ?"
Personne 2 : " Non, je n'aime pas trop. Je préfère largement celui-là; il te va beaucoup mieux."

Shashinman13

Citation de: fizwizbiz le Juin 18, 2015, 19:14:24

Une anecdote qui permet de comprendre la subtilité de la vie en société au Japon: il y a 2 ans mes amis sont venus en France et avaient acheté depuis le Japon un tour pour faire un circuit. Dans la prestation il y avait un guide interprète français qui parlait parfaitement japonais. Je les ai accompagnés pendant tout le séjour. Quelque temps plus tard, une fois rentrés au Japon, je dis à mon ami: "le guide parlait très bien le japonais" (ce qui était vrai) mais lui me répond "oh non! il a fait beaucoup de fautes de politesse". En fait il fallait comprendre qu'il n'a pas toujours respecté la grammaire du KEIGO.


C'est étonnant que ton ami ait été aussi direct concernant les fautes de politesse du traducteur (ou alors, c'est vraiment un ami proche). A sa décharge, même les japonais peuvent se tromper. Certains japonais ne savent même pas bien lire les Kanji (c'est le cas d'une actrice connue dont j'ai oublié le nom ou de certains talento). Le Keigo est quelque chose qui s'apprend surtout lorsqu'on est dans le monde du travail. Travailler au Japon est la meilleure des choses pour se perfectionner.Si j'ai appris le Keigo à l'université ou en étudiant seul, je ne le maîtriserai parfaitement qu'à partir du moment où j'aurai plusieurs années d'expérience dans le monde du travail au Japon. Avec ma femme, on ne parle que japonais entre nous mais c'est du langage familier et du dialecte du Kansai (Kansai-ben, Osaka-ben). Comme je dois y travailler à partir de l'année prochaine, j'ai très peu d'occasion de pratiquer et de perfectionner mon Keigo.

frazap

Citation de: Verso92 le Juin 18, 2015, 23:24:30
Des images variées et dépaysantes... merci pour le partage !

;-)
Sinon, d'un point de vue technique, quelquefois un poil d'accentuation en trop (comme sur la 8 de Kyoto par exemple)...

Merci  ;)

Comme je le disais plus haut, je shoot en Raw et j'ai fait la conversion jpeg avec un (gros) poil d'accentation pour poster sur le forum
sur une dalle de fortune.

frazap

#58
Je vous propose quelques photos complémentaires avec quelques explications pour étayer ce qui a été dit.
1. Interdiction de fumer sur les trottoirs à Tokyo (des coins fumeurs existent par ci par là en extérieur mais dans les restos et les bars , on peut toujours fumer
dans zones appropriées tout en buvant un coup ou en mangeant). L'interdiction de fumer sur les trottoirs fut décidée aussi bien pour des raisons de santé publique
que pour la propreté des trottoirs. L'hygiène et la propreté sont omniprésentes; aux toilettes, un tableau de commandes diverses vous attend, et dans les rues de Tokyo la pollution ne se ressent pas . Beaucoup de voitures électriques (et même à hydrogène). Si bcp de Japonais en ville mettent un masque, ce n'est pas pour éviter de respirer un air nocif, mais pour protéger les autres d'éventuels virus dont ils seraient porteur. Toujours le respect de l'autre.

frazap

2. Superstition
On voit pas mal de cabinet de voyance, comme ici à Osaka directement sur le trottoir.


frazap

3.
Souvent près des temples, on peut accrocher une plaquette ou l'on grave, peint ou écrit toutes sortes de souhaits que l'on souhaite voir exaucés.

frazap

3. Ferveur religieuse lors d'une matsuri shintoiste à Tokyo.

frazap

4. Tradition et modernité.

frazap

5. Bus dans une école maternelle.

frazap

6. Marinette et Louboutins très fréquemment rencontrées dans les rues de Tokyo (Ginza).
Les femmes : les choses changent tranquillement; affectées à l'éducation des enfants après le mariage et sans grand avenir professionnel,
elles sont de plus en plus nombreuses à voyager et mener leur vie et leur carrière comme bon leur semble. Des lois professionnelles
les y encouragent désormais mais la différence de salaire entre un Salaryman et une femme à job équivalent est énorme.
Les OL (Office Ladies) , qui occupent un emploi de bureau basique, sont encore nombreuses.


fizwizbiz

Citation de: Shashinman13 le Juin 19, 2015, 08:53:37
C'est étonnant que ton ami ait été aussi direct concernant les fautes de politesse du traducteur (ou alors, c'est vraiment un ami proche). A sa décharge, même les japonais peuvent se tromper.

Oui effectivement c'est un ami très proche ainsi que toute sa famille. J'ai été famille d'accueil pendant 3 ans lorsqu'il était étudiant en France. Ca crée des liens.

Mais ton intervention est pertinente parce que je m'aperçois que ce que j'ai écrit peut être interprété comme une critique négative de sa part envers le guide. En fait pas du tout. C'était plutôt pédagogique à mon égard. Comme pour me dire "Il a fait beaucoup de fautes de politesse, tu n'as pas remarqué?" parce qu'il sait que je m'intéresse à cet aspect de la langue.
Il sait très bien que le guide ne peut pas maitriser les subtilités grammaticales avec seulement 10 ans de vie au japon. D'ailleurs le guide ne lisait pas couramment les kanjis non plus. Ce qui est normal.

Tu as raison en disant que c'est surtout dans le monde du travail et du commerce que le langage de politesse est installé et sensible. En fait partout où il y a une hierarchie d'âge ou de poste. On le voit très bien dans le film "Stupeur et tremblements".  Pour ce qui me concerne non seulement il n'y a aucune notion de hierarchie entre eux et moi mais en plus je suis étranger. Ce qui leur permet de se lacher et d'être très décontractés (je parle des amis). Ils sont capables de me faire des blagues qu'ils ne se feraient pas entre eux comme, par exemple, me faire trimbaler un MIKOSHI (*) de 300 kgs (pas tout seul quand même...)  dans leur MATSURI(**) annuel.

En fait, en dehors de leur contexte social qui impose des codes de conduite, ils sont comme tout le monde.

(*) MIKOSHI c'est une sorte de temple très décoré plus ou moins lourd et plus ou moins riche qu'on porte sur les épaules et qu'on fait mouvoir lors des (**) MATSURI qui sont des festivals très nombreux au Japon. On voit des porteurs sur l'excellente photo 2 de Tokyo avec le Mikoshi sur les épaules,ainsi que la tenue sur la photo suivante.

Petite remarque: si je voulais employer le langage de politesse j'aurais dû écrire O MIKOSHI (avec le préfixe O de respect)   ;)
fizwizbiz [at] free.fr

frazap

7. Les animaux. ici à Osaka.
Les japonais urbains (la grande majorité) semblent leur vouer une grande passion.
Qu'un chat ou chien apparaisse, il est aussitot entouré de mains qui veulent le toucher.
Des bars à chats et même un bar à chouettes existent à Tokyo, ou l'on peut prendre un verre tout en caressant plumes et poils.

Shashinman13

Citation de: frazap le Juin 19, 2015, 11:16:10
Je vous propose quelques photos complémentaires avec quelques explications pour étayer ce qui a été dit.


Merci, tu as bien fait de mettre ses nouvelles images commentées.

frazap

Citation de: Shashinman13 le Juin 19, 2015, 11:44:41
Merci, tu as bien fait de mettre ses nouvelles images commentées.
N'hésitez surtout pas à compléter, ou infirmer si je me trompe !

frazap

8. Osaka, quartier Tennoji-Ku.
On y fait la fête, quartier un peu chaud mais jamais inquiétant.
Les japonais font la fête bien sur, entre collègues de travail le soir ou entre copines et ils se lachent pas mal pour évacuer le stress.
Ce qui fait drôle après Tokyo ou Kyoto, en arpentant ces rues d'Osaka, c'est de voir des papiers gras et des bouteilles de bière vides joncher le sol, des trottoirs
assez sales. Un joyeux bordel très latin en fait, mais qui fait du bien à voir , qui rassure. MAis nul doute qu'au petit matin, tout sera ramassé et nettoyé.

frazap

9. Tennoji-Ku (Osaka)

Shashinman13

Citation de: fizwizbiz le Juin 19, 2015, 11:36:09

Il sait très bien que le guide ne peut pas maitriser les subtilités grammaticales avec seulement 10 ans de vie au japon. D'ailleurs le guide ne lisait pas couramment les kanjis non plus. Ce qui est normal.


Tu veux dire par là qu'il ne connaît pas tous les Kanjis usuels (environ 2000 à la louche) ? En 10 ans de vie sur place, il y a quand même matière à beaucoup apprendre. Après tout dépend du travail. Il est important à mon sens de beaucoup lire, notamment les journaux ou des revues. C'est bien aussi de savoir les écrire, même si avec les progrès technologiques on écrit de moins en moins à la main, ce qui est dommage.

frazap

10. Kyoto (Jardin sec)
Les cercles concentriques ratissés autour des roches figurent les ondes de l'eau.

frazap

11. Jardin humide (Kyoto)
Contrairement à chez nous ou on la maudit , la mousse est soignée et désirée dans ces jardins. On y voit des jardiniers qui enlèvent l'herbe brin par brin, afin de laisser la mousse s'étendre.

frazap

12. "Mairie" de Tokyo (Shinjuku).
En fait plutôt le siège du gouvernement métropolitain de Tokyo, plus de 240 mètres de haut, 40 000 employés municipaux. Architecture inspirée de Notre Dame.