Pour relever le niveau technique pitoyable des intervenants de ce forum...

Démarré par thonyf, Août 20, 2016, 21:57:38

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P!erre

Citation de: Negens le Août 30, 2016, 15:37:14
Et tu ne penses pas que c'est équivalent avec l'écrit?
Il y a un nombre incalculable de livres produits sur le portrait, le nu, la lumière, qui vont du médiocre à l'utile. Comment identifier les "experts" dans toutes ces publications?
Certains se font connaitre par réputation, alors que leur production est médiocre, et des experts restent dans l'ombre.

Le phénomène est juste amplifié avec les réseaux sociaux, mais il n'en diffère pas vraiment.

Un livre (papier) est un processus beaucoup plus lent, donc beaucoup plus réfléchi et... infiniment plus coûteux.

Le tri existe ainsi à la base, les médiocres (à mon avis) ne sont pas diffusés auprès des "bons" éditeurs.

Ensuite, il y a un roulement, les anciens livre cèdent la place aux nouveaux...
Au bon endroit, au bon moment.

J-L Vertut

Citation de: Nicolas Meunier le Août 31, 2016, 15:36:16
Perso, j'ai toujours pensé que la formation d'ingénieur aidait en photo :
on apprend à discuter avec d'autres domaines techniques, voir à les encadrer pour un projets commun, ce qui est vrai avec les stylistes, maquilleurs, coiffeurs, etc...
on apprend à formaliser les demandes clients imprécises
on apprend à apprendre les technologies variés, ce qui est cool pour comprendre la lumière et autres joyeuseté.


Citation de: Pierock le Août 31, 2016, 15:46:53
Moi, je suis un ingénieur perverti car j'ai continué avec un master de l'ESCP

Je trouve que pour la partie compréhension technique de la photo, un bac+2 suffit
Pour la partie projet et management photo, école d'ingénieur et commerce se valent.
Pour la partie culture générale, l'école de commerce est meilleure.

De toute façon à la fin ... après bac +5, on fait rarement le métier que l'on a appris très longtemps ;)

pourtant les écoles de photo (ENSP, Vevey,etc...) ont plus tendance à sélectionner des gens qui viennent des beaux-arts ou des section "histoire de l'art" des universités...

(moi, je suis aussi assez atypique : médecin néo-natologue de formation, je suis passé par la photo médicale, l'histoire de l'art et la philo)

J-L Vertut

Citation de: Pierock le Août 31, 2016, 19:45:40
Femis, Gobelin et Louis Lumière sont des écoles spécialisées, je suis pas sûr qu'elle délivre un diplôme d'ingénieur.
Par contre niveau formation c'est le top pour l'image.

je connais pas mal d'élèves sortis de ces écoles qui forment à priori des techniciens, pas des photographes auteurs
ce qui n'empêchent quelques uns de ces élèves de développer ensuite leur propre écriture visuelle

J-L Vertut

nous sommes bien d'accord : depuis une trentaine d'années, la photographie des films est devenu très esthétisante, sans invention et dans une dimension "carte postale" parfaitement assumée
nous sommes loin des essais de la nouvelle vague
je me rappelle de Jean Giono, au début des années '60, qui avait fait reprendre les couleurs et les paysages de son film "un roi sans divertissement", parce qu'il les trouvait "trop beaux"

la prise de risque visuelle a cédé la place au "tape à l'œil", mais c'est l'évolution globale de nos images dominantes
seuls quelques court-métrage arrive encore à tenter une vraie création visuelle
les autres font du bon travail bien huilé, c'est à dire du bel artisanat... pour le travail d'auteur, il faut aller chercher ailleurs

Lagann

Signature visuelle oui peut-être, mais réflexion sur son apport à l'intention du film, moins souvent...

Entre un mec qui a un excellent niveau technique, qui te sort une image parfaitement léchée mais qu'est incapable de me justifier le pourquoi de son éclairage, et un mec qui "apprend" mais qui sait ce que sa lumière va apporter à la réalisation finale en terme de dramaturgie, bah je préfère le second

Nicolas Meunier

Citation de: Lagann le Septembre 01, 2016, 10:29:47
Signature visuelle oui peut-être, mais réflexion sur son apport à l'intention du film, moins souvent...

Entre un mec qui a un excellent niveau technique, qui te sort une image parfaitement léchée mais qu'est incapable de me justifier le pourquoi de son éclairage, et un mec qui "apprend" mais qui sait ce que sa lumière va apporter à la réalisation finale en terme de dramaturgie, bah je préfère le second

Là tu caricatures, si tu prends les plus grands DP du cinema, c'est tr!s beau et tout dans la direction photo aide et à du sens... le seul reproche qui est fait et que ce sont désormais souvent des recettes et que ca innove peu.


Nicolas Meunier

Citation de: J-L Vertut le Août 31, 2016, 19:27:06
pourtant les écoles de photo (ENSP, Vevey,etc...) ont plus tendance à sélectionner des gens qui viennent des beaux-arts ou des section "histoire de l'art" des universités...

(moi, je suis aussi assez atypique : médecin néo-natologue de formation, je suis passé par la photo médicale, l'histoire de l'art et la philo)

Je n'ai jamais dit qu'avoir un diplome d'ingé est un pré requis pour être photographe, j'ai fait une école d'ingé pour être ingé.
Ce que je dis c'est que ma formation d'ingé m'aide aussi pour la photo.


Nicolas Meunier

Citation de: Pierock le Août 31, 2016, 19:45:40
Femis, Gobelin et Louis Lumière sont des écoles spécialisées, je suis pas sûr qu'elle délivre un diplôme d'ingénieur.
Par contre niveau formation c'est le top pour l'image.

en fait ca depend ce que tu suis comme cursus, mais pour certains, si si c'est l'équivalent d'ingé

J-L Vertut

Citation de: Lagann le Septembre 01, 2016, 10:29:47
Signature visuelle oui peut-être, mais réflexion sur son apport à l'intention du film, moins souvent...

Entre un mec qui a un excellent niveau technique, qui te sort une image parfaitement léchée mais qu'est incapable de me justifier le pourquoi de son éclairage, et un mec qui "apprend" mais qui sait ce que sa lumière va apporter à la réalisation finale en terme de dramaturgie, bah je préfère le second

oui
et encore là aussi il faudrait bémoliser :
les codes hollywoodiens sont si prégnants que la lumière et la photographie des films actuels fonctionnent quasiment toutes sur la réaction supposée du spectateur moyen, dans une démarche typiquement commerciale...

l'inventivité et le bousculement des codes on le voit parfois, de plus en plus rarement et essentiellement dans des films non-occidentaux :
c'était des vrai des films chinois et coréens il y a une 15aine d'années, avant qu'ils ne "rentrent dans le moule"
cela reste vrai pour des pays encore moins touchés par le consumérisme et l'uniformisation de la production
je pense par exemple à ce merveilleux film géorgien "La terre éphémère"
mais il faut vraiment chercher dans les coins...

madko

Citation de: J-L Vertut le Août 31, 2016, 13:47:49
ma fille aussi était à Compiègne...

mais bon, cela ne fait son photographe ;)
à un certain degré,  l'analyse (intelligence) est même un obstacle à la création :
"l'intelligence sépare [notre civilisation meurt de l'analyse] la poésie réintègre, restaure l'unité"
Jacques Chabot à propos de l’œuvre de Jean Giono

La poésie qui réintègre et unifie, c'est l'épopée, d'une part, et le lyrisme, de l'autre
- ce qui convient aussi bien aux romans "paysans" de Giono qu'à son cycle du Hussard.
Mais il y a un autre versant de la poésie (à partir de Poe, Mallarmé, Valéry ... ) qui peut être
considérée  comme "intelligente" et "analytique". Est-elle pour autant stérile ?

Nicolas Meunier

je ne suis pas bien sûr de comprendre donc je vais prendre des exemples :

vous trouvez standard et moyen le boulot de gens comme :
Larry Smith : http://www.imdb.com/name/nm0809040/?ref_=ttfc_fc_cr20
Robert Richardson http://www.imdb.com/name/nm0724744/?ref_=ttfc_fc_cr13
Bill Pope http://www.imdb.com/name/nm0691084/?ref_=ttfc_fc_cr14
etc...


Georges G.

C quand meme assez commercial tout ca, y a qu a comparer matrix et dark city, y a quand mm rien avoir, surtout que pour moi c vraiment scenaristiquement que c est interessant.

Et mm il ont tous plus 60 70 ans, ca fait combien de temps que la femis n apas sortie un kador, pour qu il est ose remettre la palme a un film comme la vie d adele, on voit le niveau, et qu on me parle surtout pas de dolan, franchement je trouve ca vraiment mediocre et surtout deja vu, je connais des jeunes realisateurs qui sont en boite de production mais qui ne sortent pas des cursus habituel, la difficulte qu ils ont a trouve des financement c incroyable, et mm les gars du cnc et des regions sont les premiers a le renconnaitre en commission, aujour dhui en europe on ne prends plus de risque, et c est pareil en photo, on est omnibule par nous meme en se croyant superieur mais ca fait un moment que les asiats sont en train de nous mettre le feu, et pourquoi parce qu il donne leur chance a des gens qui ont des visions differentes.

J-L Vertut

Citation de: Nicolas Meunier le Septembre 01, 2016, 14:57:03
je ne suis pas bien sûr de comprendre donc je vais prendre des exemples :

vous trouvez standard et moyen le boulot de gens comme :
Larry Smith : http://www.imdb.com/name/nm0809040/?ref_=ttfc_fc_cr20
Robert Richardson http://www.imdb.com/name/nm0724744/?ref_=ttfc_fc_cr13
Bill Pope http://www.imdb.com/name/nm0691084/?ref_=ttfc_fc_cr14
etc...

oui
comme Georges, tout cela pour moi est de la soupe d'image
du grand spectacle à l'américaine qui en jette plein les yeux...
avec un savoir faire éprouvé et une technicité sans faille
mais le tout est tellement prévisible que je m'ennuie au bout de 10mn
(pour "Django enchained", ce grand-guignol m'a fait rigoler, mais bon, au bout d'un quart d'heure j'en avais déjà assez...)
un pastiche lourdingue de Sergio Leone qui, lui, avait pastiché subtilement le western hollywoodien (avec quasiment une invention à chaque plan) ;)

nous sommes très très loin du cinéma de vrais auteurs d'images : Kiroslami (Le goût de la cerise) et comme je vous ai dit, "La terre éphémère" de Ovashvili, par exemple
et, bien sur, les premiers Kar-Wai
il y a aussi de superbes images dans le jeune cinéma coréen : "Poetry" de Chan-Dong, par exemple
et même au Portugal : les trois volets des "Mille et une nuits" de Gomes ou "Volta a terra" de Placido

aux USA, à part Jarmush (mais ce sont plus ses scenarios et sa direction d'acteurs que ses images qui font la différence...) on s'aperçoit que l'immense majorité des grands cinéastes de la grande époque venait pour la plupart d'ailleurs...

Georges G.

Le dernier film d auteur que j ai vu, pourtant realiser il y a 20 ans mais boucle y a un ou deux ans,
Il est difficile d etre un dieu.
Une vrai claque niveau realisation.
Pour les coreen, je suis en asie en ce moment et il raffole de leur film romantic, faut faire attention qu il ne tombe pas trop dans ce genre quand mm mais c est vrai qu il y a des pepites surtout dans le film noir, je crois mm que c est un qu on un peu redonnez un boost a ce genre avec memory of murder t ca a donne un bon coup pied au fesse au americain et au europeen, la scene dans le champs est incroyable

Nicolas Meunier

mais ce que je ne comprend pas bien c'est l'opposition que vous faites entre très bien fait techniquement et pas un film d'auteur... le directeur de la photo n'est pas le réalisateur et il y a de très bons directeurs photos qui ont bossé sur des films commerciaux... ca ne rend pas leur boulot moyen pour autant.

Par exemple pour Django la photo est top qu'on aime ou pas le film. Le DP a ses petites recettes qu'on retrouve souvent chez lui comme le puis de lumière qui tombe au centre de la table et qui dramatise un peu tous les visages autour, quitte a cramer un peu parfois quelques détails.

A l'inverse il y a de très bons films sur le fonds qui sont horriblement moches.

PAr contre dire qu'il y a une soupe... c'est vraiment pour moi au niveau scenar et realisateur... mais d'un point de vue photo il y a du boulot.
Des films très commerciaux et assez basiques comme John Wick par exemple, ont une photo bien cool.

Même niveau série TV, la photo devient une preoccupation importante (aux US, pas en france malheureusement) avec un travail très signé sur les angles, les lumières.
Par exemples : Hannibal, House of cards, Game of Thrones, Daredevil, Gotham...etc...

J-L Vertut

- un technicien utilise des procédés qu'il maitrise et dont il connait (ou pense connaitre) les effets sur le public
- un auteur explore, prend des risques, s'oblige et oblige le spectateur à sortir de sa zone de confort pour venir dans un espace inconnu pour lui...
les exemples les plus typiques dans l'histoire du cinéma, au niveau photo, sont les films de Bunuel ou ceux de Robert Bresson

on pourrait rajouter que les effets dont tu parles sont quand même appliqués à la truelle, ne laisse pas de place à l'imaginaire du spectateur et le prend par la main sur un chemin parfaitement balisé
- business as usual -

un avis amical : voir - ou revoir  "Au hasard Balthazar" que l'on trouve facilement pour quelques euros en DVD


Georges G.

c est la meme photo pour tout les films je trouve pas que ca soit quelque chose de fondammental, et un directeur photo c est du travail d auteur si on peut dire ainsi. A une époque ils pouvaient meme intervenir sur le scenario.
Y a qu a voir reberg, qui a meme révolutionner le travail de dp dans la pub avec ses travaux commerciaux.comme quoi je ne focalise pas sur le debat auteur/commercial, c est juste que tu suis le mouvement, c est bien quand on considère son travail d une facon entreprise, c'est eu qui prennent tout les gros budget, qui vont se dorer la pillule a cannes, mais ils vont pas non plus retirer ce qu ils restent de peu à des gens qui se cassent la tete  renouveller le monde du cinema, et c d un point de vue scenario et realisation. Y a qu a regarder three of life et mirror pour moi c est une honte pour le cinema, le plagiat saute a l oeil
Regarder un peu les conférence de bresson a cannes, ou celles de pialat a cannes aussi. Aujour dhui les studio ont anéanti les heritiers de ce genre de cinema, et ca est normal comment peuvent il accepter de se faire rembarrer en leur disant qu ils font de la merde

Si on veut comprendre le travail d un directeur photo
https://www.youtube.com/watch?v=rUTyi3eHcZM

dernierement, il y a eu un numéro sur les directeur photo dans le magazine positif, une selection des meilleurs dp, et y en avait aucun de ce que tu mentionnes.
La c est des gens qui savent tres bien ce que veulent les grands studio, et ceux qu ils veulent c est plaire à la masse et faire des sous, ils savent tres bien le faire mais en respect à des gens comme reberg, on peut pas dire qu il font un travail artistique....

p: je n avais pas vu le com de JLV

Georges G.

on peut mettre les sous titres en anglais qui sont normalement juste, grace a un fan de reberg et tarkos qui a pris de son temps pour traduire ce documentaire qui est une pépite dans le genre

Georges G.

Citation de: Pierock le Septembre 02, 2016, 10:58:06
comme dans tous les métiers d'art .. il y a les créateurs et les techniciens. Cela va de la couture,à l'ébénisterie, l'architecture .. à la photo. Rien de nouveau à l'horizon.
Pour en revenir à justement la notion d'expertise et de maitrise, la rupture dans les idées vient de plus en plus du croisement de compétences qui est bien plus facile et rapide qu'avant.
;)

PS: Dans la création cinématographique vous oubliez le monteur/truquiste qui permet souvent d'integrer pas mal de choses nouvelles et notament avec l'image 4K de reprendre les plans images sans trop de dégradations. C'est un rôle en arrière plan mais qui est fondamental car c'est un peu le "développeur de la photo"

je sais pas si on peut dire ca, je serais moins catégorique que dans mon précédent com, mais comme le dit jlv, c est un peu prendre le spectateur par la main, et ca a tendance a tuer la créativité. Si on écoute, les dp ou les réa qui sortent un peu des chemins battus, ils vont plutot dans le sens inverse. Tout ce que tu ne peux pas faire à la main, tu ne dois pas le faire car c est contre la créativité, c est comme prendre un raccourci car c est croire que le but est la chose la plus importante alors que c est le chemin parcourue qu il l est sans doute. Si on prends Possession avec adjani, qui est génial niveau intention, il aurait pu faire meme a cette époque un monstre beaucoup moins grotesque mais au contraire il a choisit de le faire à l ancienne parce que selon lui ca aurait gaché son film.
Deleuze a fait une conférence vraiment intéressante sur ce sujet. L'idée créatrice que l on peut trouver sur youtube aussi. C est tres interessant de l entendre parler de, je crois que c est kurosawa, si je ne me trompe pas, et de ce genre de film dont le hero a une tache au début, puis au fil de ses rencontres vient à oublier le pourquoi de son voyage.

C est pareil en économie, il faut revenir à des notions humaines, aujour dhui on a des capitaliste qui dirige des dizaine d entreprise sans jamais y avoir mis les pieds. C est une notion que l on retrouvait dans les bases des philosophies religieuses de la tradition archaique, ne faire que ce que l on peut faire avec sa propre personne, le reste etait justement considéré comme relevant de principe vicié de l homme et était considéré comme le mal.

Le bouddha gautama disait: "Ne nourrit pas la bouche d'un homme avec la main d un autre" Si tout le monde appliquait ce principe nous n aurions pas besoin de toutes ces organisation mondiales qui entraine toutes les dérivent que l on connait aujourd hui.

J-L Vertut

et c'est l'artiste qui a perdu

( enfin, tout est relatif, nous avons ici un cinéma "Le Mélies" où nous voyons chaque année un tripotée de films intéressants voire très intéressants, avec souvent leurs réalisateurs)

P!erre

Citation de: Pierock le Septembre 02, 2016, 10:58:06
comme dans tous les métiers d'art .. il y a les créateurs et les techniciens.

Alors, selon toi, un technicien n'est jamais créateur... ?  :P
Au bon endroit, au bon moment.