Statut

Démarré par tirando, Octobre 13, 2016, 14:35:46

« précédent - suivant »

tirando

Salut

Je suis au chomage depuis 3 semaines et j ai decide de me lancer comme photographe indepedant (mariage portrait ceremonies et je ne sais pas quoi d autres encore). Je ne sais pas si c'est la meilleure idee de ma vie  ;D mais je veux y arriver !
Premiere embuche le statut !
Tout le monde me dit de surtout pas choisir artisan, mais ce n est pas comme si j avais vraiment le choix. Si je veux faire des photos pour des particuliers et avoir une large palette d activitées possibles cest artisan !
Il y a peut etre une alternative mais je ne sais pas ce qu elle vaut :
Auteur et auto entrepreneur combiné ??

Merci pour votre aide

Vbloc

Salut tirando,

Le statut, c'est une question très secondaire.

C'est les clients que tu auras et donc le type de photos que tu feras qui le déterminera.
En attendant d'en savoir plus, le statut d'auto-entrepreneur permet de voir venir.

75% des photographes en activité ont le statut d'auteur.

La difficulté, quand on se lance, n'est pas de savoir quel statut ou quel matériel il faut avoir. La difficulté, c'est de trouver des clients pour réaliser les quatre mille euros de chiffre d'affaire mensuel pour avoir un revenu au niveau du smic.

Des photographes, il en arrive chaque année des milliers sur le marché. Beaucoup d'appelés, peu d'élus. L'article suivant te donnera une idée de l'état du métier pour sa partie presse/artiste :

http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,259221.0.html
http://thecreatorsproject.vice.com/fr/blog/hey-la-photographie-va-te-faire-foutre

J'ignore quel est ton niveau, ton projet, tes ressources et tes contraintes, mais à moins d'avoir :
- de grosses compétences en photo,
- de grosses compétences commerciales,
- un réseau de copains qui peuvent te faire bosser tous les mois/semaines,
- des ressources importantes,
- peu de contraintes financières (pas de loyer, pas de famille à charge, pas de matos à acheter)

l'aventure est périlleuse.

A bon entendeur...

Philippe Leroy

Complément  :)

Citation....en termes de statut professionnel, social et fiscal : 89 % des photographes enquêtés sont artistes
auteurs, 10 % sont salariés de la presse, 7 % sont auto-entrepreneurs, 4 % artisans, tandis qu'un
photographe sur dix déclare avoir plusieurs statuts professionnels

Citation...en termes de revenus nets d'activité : 43 % des photographes enquêtés ont perçu moins de 15 000 €
nets d'activité en 2013, 31 % entre 15 000 et 29 000 € et 24 %, plus de 30 000 €. Ces revenus (comme
ceux de la plupart des professions artistiques) se révèlent fortement dispersés. En outre, sur les trois
dernières années, plus de la moitié des photographes déclarent que leurs revenus ont « plutôt » ou
« beaucoup » diminué.

Source : http://www.upp-auteurs.fr/DATA/documents/CE-2015-3_Le%20m%C3%A9tier%20de%20photographe_synth%C3%A8se%20(1).pdf

[at] Tirando

Un livre pour toi >> https://www.29biseditions.com/home/47-checklist-photographe-de-mariage-pdf-972955558775.html

Vbloc

#3
ll faut absolument lire les rares documents disponibles sur le métier.

J'ajoute à ceux cités par Philippe, l'excellent rapport du Ministère de la Culture

http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Etudes-et-statistiques/Publications/Collections-de-synthese/Culture-etudes-2007-2016/Le-metier-de-photographe-CE-2015-3

Ces documents te donneront une idée de la réalité du métier mais ils sont pénibles à lire pour ceux qui l'ont idéalisé. La confrontation entre l'imaginaire et la réalité est douloureuse, mais nécessaire.

fr@nck

Salut Tirando,

Le statut va dépendre de ce que tu veux faire, personnellement j'ai une AE avec le code APE 7420z pour faire du mariage.

Maintenant quelques conseils :

1/ En AE tu ne peux pas amortir ton matériel ou sortir la TVA donc si c'était à refaire, aujourd'hui je ferai une entreprise "classique". Comme il faut aussi doubler le matériel : deux boitiers, deux flashs cobra...l'addition risque d'être lourde sans amortissement.

HS :

La photographie de mariage c'est certainement l'activité photo la plus complexe à faire -> tu n'as pas le droit de te tromper, mieux, tu dois être capable de gérer toutes les situations quel-qu'elles soient : panne, changement de planning, pluie, stress, paramétrage, poses ...

L'improvisation n'existe pas, j'ai passé 2 ans à bosser comme un fou toutes les techniques avant de faire le premier mariage en solo : l'idéal c'est de faire 2ième photographe pendant 5 ou 6 mariages pour voir comment cela se passe.

Pour les revenues cela va dépendre de tes photos bien sur mais pas que  :) en effet le charisme, le réseau, l'assurance et la communication va jouer crucial dans la balance. Pour faire un exemple simple, à niveau de égal (qualité des photos), un photographe peut faire 2000/3000€ net par mois et un autre 20000/30000€ juste parce qu'il sait se vendre.

Donc si tu es prêt à travaille 60 heures par semaine (voir plus) pour réussir, avec du talent tout est possible.  ;)

Si tu as droit à des aides prévois toi des formations, ça peut être utile au début.

tirando

Salut
J avais pas vu vos reponses, merci !
J'ai parlé avec plusieurs photographes dont un qui m est proche
Tous sont auteurs et font du corporate du portrait et meme du mariage.
Pourtant tout le monde me dit que si je veux faire du mariage et du portrait je devrais etre artisan (en AE)
Or cette categorie (artisan) n est pas viable vu les charges qu on se tape
Donc aujourd hui je ne sais pas quoi penser
Certain m ont dit que l auteur vend ses photos mais ne va pas cherher de commande. C est faux
D'autres me disent que je peux tout a fait dire que mes photos de mariage sont des photos d auteur car il y a ma pate
J'ai l impression qu il y a la version officielle et la realite , enfin j en sais plus rien et je suis bien embete avant meme de commencer

Vbloc

Citation de: tirando le Octobre 27, 2016, 16:11:11
J'ai parlé avec plusieurs photographes dont un qui m'est proche
Un photographe connaît sa propre clientèle dans sa propre région.
Si tu veux avoir une véritable vision du marché, lis les bouquins dont on t'a donnée les liens.

Citation de: tirando le Octobre 27, 2016, 16:11:11
Or cette categorie (artisan) n'est pas viable vu les charges qu'on se tape
Les charges sociales sont proportionnelles au bénéfice. En gros, quand tu dégages 100 € de bénéfice, tu payes 45€ de charges, soit le taux habituel pour une entreprise.

Attention : les auteurs, s'ils cotisent peu, sont mal couverts. Cela veut dire qu'il ne faut jamais tomber malade ni partir à la retraite.
L'un de mes amis a eu un accident qui l'a immobilisé plusieurs mois et son indemnité était misérable.

Donc, oui les charges sont moindres, mais tu n'as presque aucune couverture. Pour comparer les régimes, il faut le faire à couverture semblable. Donc ajouter les mutuelles et les régimes de retraite complémentaires nécessaires.

Citation de: tirando le Octobre 27, 2016, 16:11:11
Certain m'ont dit que l'auteur vend ses photos mais ne va pas chercher de commande.
Faux

La notion de photo d'auteur est bien définie : ce sont des photos dont l'acheteur n'est pas la personne photographiée.

En gros : toutes les prestations pour les particuliers (mariage, portraits, naissances, écoles ...) que l'on regroupe sous le terme de photo "sociale" ne sont pas des photos d'auteur. Ca, c'est la théorie. Dans la pratique, les auteurs font bel et bien de la photo sociale.

Ce que tu dois savoir, c'est que tu n'es pas obligé de décider immédiatement de quel régime tu dépendras. Tu fais comme tous les photographes qui démarrent : en auto-entrepreneur. Mais comme le dit fr [at] nck, les charges n'existent pas pour les AE : ils sont imposés sur leur chiffre d'affaires. C'est donc un statut qui ne convient pas à quelqu'un qui doit investir pour démarrer.

tirando

Ca y est je commence a comprendre c est pas trop tot !
Donc je peux commencrr en AE simplement sans etre assujeti a aucune catégorie?
A Quel moment doit on se declarer ds une catégorie ?
Merci


megaboub

Bonjour, il y a aussi un aspect que personne n'aborde ici ... elles sont supposées acquises mais je préfère en parler au cas ou ....  ;D

As  tu les réelles compétences techniques ? grande maitrise technique de la photo ? gestion de modèles, matériel pro en double à minima , beaucoup s'achètent un (des) boitier et se lancent pro, sans se préoccuper du résultat livré aux clients ....  ::)

Vbloc

#9
Citation de: tirando le Octobre 27, 2016, 22:11:46
Donc je peux commencer en AE simplement sans etre assujeti a aucune catégorie?
Oui.
Pour être plus précis, l'AE est une catégorie. Certains photographes cumulent deux statuts : sont des auteurs et des AE en même temps. Mais ne te prends pas le chou là-dessus. Quand tu t'approcheras de la limite de CA, prends rendez-vous avec un expert-comptable spécialisé dans ce secteur. Il analysera ton activité et te conseillera sur le meilleur statut.

Citation de: tirando le Octobre 27, 2016, 22:11:46
A Quel moment doit on se declarer ds une catégorie ?
Quand tu franchis la limite de chiffre d'affaires qui est d'environ 35.000 € pour les prestataires de service. Ou avant.

Le statut d'AE est un statut pour des personnes qui souhaitent avoir un complément de revenu ou pour ceux qui se lancent. En particulier, il faut faire attention au seuil de CA qui déclenche la comptabilisation des trimestres de retraite. Si tu es jeune, tu n'y fera pas attention. Mais projette-toi dans ta fin de carrière : galérer trois ans voudra dire que pour avoir une retraite complète, tu devras travailler trois ans de plus ou partir plus tôt. Et dans ce cas, les décotes sont très fortes.

Je ne suis pas du tout d'accord avec magaboud. Le matos a peu d'importance d'autant plus qu'on peut louer facilement via des boutiques ou des sites web. Tant que tu ne sais pas dans quel domaine tu vas travailler, les investissements sont risqués. D'autant plus qu'en AE, il n'y a ni frais ni amortissement. Si tu n'es pas familier avec cette notion, voici un exemple : un AE fait 1.000 € de CA et achète un objectif de 100 €, il sera taxé sur 100 €. Un artisan/auteur sera taxé sur 1.000 - 100 = 900 €. Il ne faut donc pas faire d'investissement sous statut d'AE.

Dans le rapport du Ministère de la Culture, lis le chapitre sur la formation : les photographes professionnels ont une grande demande de formation ... commerciale. Car le plus difficile, ce n'est pas de faire de belles photos, mais de les vendre. C'est-à-dire de trouver des clients. Une preuve : quand des photographes amateurs se rencontrent, ils parlent technique. Quand ce sont des pros, ils parlent pognon.

Si tu connais des photographes, demandes-leur si tu peux les regarder travailler. Ils ont acquis un savoir-faire dont ils n'ont pas forcément conscience mais que tu pourras profiter en étant à leur côté. En prise de vue, en post-prod et en commercial.

tirando

Un grand merci VBloc
j ai enfin compris les tenants et les aboutissants
Il est prevu que je travaille un peu avec mon oncle qui est photographe

yvo35

Bonjour,

Citation de: Vbloc le Octobre 28, 2016, 09:03:47
Si tu n'es pas familier avec cette notion, voici un exemple : un AE fait 1.000 € de CA et achète un objectif de 100 €, il sera taxé sur 100 €. Un artisan/auteur sera taxé sur 1.000 - 100 = 900 €. Il ne faut donc pas faire d'investissement sous statut d'AE.

Je ne comprends pas la démonstration. A moins qu'il ne manque un zéro quelque part.
Cordialement.
Yvonnick.

Vbloc

Citation de: yvo35 le Octobre 28, 2016, 14:00:38
Je ne comprends pas la démonstration. A moins qu'il ne manque un zéro quelque part.
Effectivement !  ;)

Vbloc

Citation de: tirando le Octobre 28, 2016, 13:53:18
Il est prevu que je travaille un peu avec mon oncle qui est photographe
C'est une bonne idée. Essaye d'en voir d'autres, soit pour discuter avec eux, soit pour les voir travailler.

Fra [at] nck disait précédemment qu'il y avait un écart de revenus de 1 à 10 entre les photographes qui savent vendre leur travail et ceux qui ne savent pas. Je dirais plutôt de 1 à 3, mais cela reste très important.

Vendre son travail, cela s'apprend : les règles du marketing et de la vente s'appliquent à ce métier. Pour évoluer, il faut faire progresser les deux : ses compétences techniques et commerciales en parallèle. Un déséquilibre est dangereux : savoir très bien vendre un mauvais travail ou ne pas savoir vendre un excellent travail, ça se termine souvent mal.

Il faut savoir également que le photographe trouve souvent ses nouveaux clients par recommandation. Donc il est très important de soigner son réseau.

Philippe Leroy

Non non, le rapport de 1 à 10 est très juste. Comme dans beaucoup d'autres métiers.

En parlant d'extreme et pas de moyenne  ;)

Vbloc

Il faudrait comparer des photographes équivalents (compétence, clientèle, équipement...) et mesurer l'impact des compétences commerciales.
J'ignore si l'analyse a été faite. Les seuls chiffres dont je dispose sont ceux de mes confrères et du rapport du Ministère de la Culture cité plus bas et dont j'extraie un tableau.

Mais 3, 10 ou 100, la conclusion est la même : les photographes professionnels qui réussissent sont de bons commerciaux.

fr@nck

Citationles photographes professionnels qui réussissent sont de bons commerciaux.

C'est clair  ;D

J'ai fait une étude sur 5 ans (2010->2015) en suivant l'évolution de certains photographes que j'avais identifié comme "très bon" :

- 60 % ont disparu (lien mort, activités stoppée) -> je ne mettrai pas leur nom
- 40 % ont résisté (la plupart sont pas Français) -> Jerry Ghionis, Benjamin Brolet, Roberto Valenzuela, Kelly Brown...

Tout ceux qui ont résisté (dans ma liste) sont effectivement de bons commerciaux en plus d'être bons photographes  ;)

tirando

Citation de: fr [at] nck le Octobre 31, 2016, 02:15:14
C'est clair  ;D

J'ai fait une étude sur 5 ans (2010->2015) en suivant l'évolution de certains photographes que j'avais identifié comme "très bon" :

- 60 % ont disparu (lien mort, activités stoppée) -> je ne mettrai pas leur nom
- 40 % ont résisté (la plupart sont pas Français) -> Jerry Ghionis, Benjamin Brolet, Roberto Valenzuela, Kelly Brown...

Tout ceux qui ont résisté (dans ma liste) sont effectivement de bons commerciaux en plus d'être bons photographes  ;)

Pas fana des resistants