Le circaète et le serpent (ceci n'est pas une fable)

Démarré par coval95, Septembre 16, 2017, 03:26:47

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coval95

Citation de: marray le Septembre 17, 2017, 16:01:33
Bonjour Corinne. J'oublie souvent, dans cette rubrique, d'exprimer mon sentiment sur la qualité et l'intérêt des images présentées. J'ai évidemment tort. Mais si je te disais maintenant que j'ai particulièrement apprécié ta série sur le Circaète et son serpent, ce qui est pourtant bien le cas, je crains que cela n'apparaisse comme une précaution un peu perfide ou propitiatoire pour te faire mieux accepter la petite observation qui suit. Car ton écriture "immiscion" semble logique mais ce n'est pas celle que les grammairiens ont retenue. C'est que le verbe latin immiscere avait donné deux formes de conjugaison : immisceo et immixtio, ce dernier ayant donné immixtus. Ce qui a conduit à retenir en français le substantif "immixtion". Pas taper STP  :(
Mais ce n'est pas cette vétille qui m'empêche de souscrire complètement au précédent commentaire d'Atriplex sur la qualité du français dans ta présentation de cette magnifique série.  :)
Marray, ta remarque est la bienvenue, figure-toi qu'en écrivant ce mot, je me suis demandé si je l'orthographiais correctement ! Et j'ai eu la flemme de vérifier, honte à moi !  :-[
(Il est vrai que le X fait bizarre devant le T dans ce mot).

Ajyx

Citation de: coval95 le Septembre 17, 2017, 16:02:53
Il n'y a pas trop d'insectes non plus en hiver. Des batraciens ? Restent les oiseaux et mammifères...

(Quand je vois les buses par chez moi par temps de neige, je me demande souvent ce qu'elles mangent et j'ai supposé que les petits oiseaux style mésanges faisaient partie de leur menu).

...Il y a effectivement toujours des Batraciens actifs en mauvaise saison mais ils sont principalement nocturnes, ce qui n'est pas le cas du Circaète. Les Oiseaux, à part ceux affaiblis ou blessés, sont durs à attraper pour un rapace qui n'est pas profilé pour cela : le Circa est plutôt "lymphatique" par rapport aux rapaces ornithophages (Epervier, Autour, certains Faucons...). Je pense qu'il doit alors s'attaquer plus particulièrement aux Mammifères.

...Pour la Buse variable, il en est de même. C'est n'est vraiment pas un Rapace taillé pour la chasse aux Passereaux. Son spectre alimentaire en hiver est basé sur les Micromammifères et les charognes.
André

coval95

Citation de: Ajyx le Septembre 17, 2017, 17:04:23
...Il y a effectivement toujours des Batraciens actifs en mauvaise saison mais ils sont principalement nocturnes, ce qui n'est pas le cas du Circaète. Les Oiseaux, à part ceux affaiblis ou blessés, sont durs à attraper pour un rapace qui n'est pas profilé pour cela : le Circa est plutôt "lymphatique" par rapport aux rapaces ornithophages (Epervier, Autour, certains Faucons...). Je pense qu'il doit alors s'attaquer plus particulièrement aux Mammifères.

...Pour la Buse variable, il en est de même. C'est n'est vraiment pas un Rapace taillé pour la chasse aux Passereaux. Son spectre alimentaire en hiver est basé sur les Micromammifères et les charognes.
Mais avec la neige je suppose que les rongeurs restent bien à l'abri, il me semble que les mulots par exemple se constituent des réserves comme le font les écureuils (il y a quelques années on avait laissé sur la terrasse un panier avec des noisettes et l'on voyait des mulots venir régulièrement s'y approvisionner  :)).
Cela dit, s'il y a encore des buses par chez nous y compris en hiver, c'est qu'elles doivent arriver à se nourrir, forcément.  ;)

Meucsg

Citation de: coval95 le Septembre 17, 2017, 12:10:36
Bonjour Serge et bienvenue à toi sur le forum !

Puisque tu es novice ici, il n'est pas inutile qu'André t'indique ces usages, certains membres du forum n'apprécient pas du tout qu'on poste sur leurs fils.
Mais, me concernant, je ne suis pas du tout gênée par cette immiscion, d'autant que tes photos sont en plein dans le sujet et qu'elles arrivent en fin de fil.
Cela m'aurait un peu gênée si tu avais posté en plein dans ma série mais, compte tenu de l'heure à laquelle j'ai posté, je ne risquais pas grand chose.  ;D

Le mieux dans un cas comme ça est de demander la permission à l'auteur du fil, cela t'évitera de te faire houspiller.  :)

PS peux-tu préciser un peu le lieu de prise de vue ? Etait-ce une zone humide ou sèche ? Près de la mer ou dans l'intérieur des terres ?

Rapace observé dans les marais de Talmont Saint Hilaire en Vendée donc proche de la mer, en mai 2016.

coval95

Citation de: Meucsg le Septembre 17, 2017, 20:07:29
Rapace observé dans les marais de Talmont Saint Hilaire en Vendée donc proche de la mer, en mai 2016.
Merci. Et une dernière question, par curiosité : y a-t-il un ou plusieurs observatoires dans ce secteur ?

Meucsg

Citation de: coval95 le Septembre 17, 2017, 22:09:15
Merci. Et une dernière question, par curiosité : y a-t-il un ou plusieurs observatoires dans ce secteur ?
Observation faite lors d'une sortie promenade/photo sur les chemins et non pas dans un observatoire. Ce qui m'a amené à m'intégrer dans ce fil c'est le comportement que l'oiseau a eu par rapport à ma position, car comme pour votre observation il s'est envolé à 10 m de moi avec sa proie, puis parti loin, puis est revenu tournoyer plus d'une minute au dessus de moi, puis est parti définitivement à l'opposé. Cette attitude m'a surpris comme vous a priori.   
Bonne soirée

RF13

... Je reviens un peu sur le régime alimentaire du Circaète que j'ai évoqué rapidement dans ma réponse à Corinne. André a déjà complété mes dires. Voici quelques autres remarques et informations:

1- Le régime alimentaire des rapaces, en particulier ceux qui chassent sur de grands territoires, n'est pas facile à déterminer précisément. Les données les plus nombreuses sont celles que l'on peut obtenir près d'une aire, par observation directe des proies apportées, par les restes trouvés dans l'aire ou à proximité immédiate et dans les pelotes de réjection.

2- La région, le climat et la météo, la saison, la densité des diverses proies potentielles, la concurrence intra ou inter-spécifique... ont une influence certaine sur le régime alimentaire.

3- En ce qui concerne le Circaète, son territoire est très vaste puisqu'il peut aller chasser à des distances de l'aire de l'ordre d'une dizaine de kilomètres, voire même à une trentaine de kilomètres dans certaines régions d'Israël. Sauf rares exceptions il est donc assez rare d'observer un Circaète se nourrir dans la nature en dehors de l'aire. On peut l'observer en train de capturer une proie, mais le plus souvent il l'emporte à l'aire pour nourrir la femelle et/ou le jeune.

4- Par souci d'efficacité, de manière générale, ce sont les proies les plus importantes qui sont emmenées à l'aire. Par conséquent l'étude du régime alimentaire à l'aire présente toujours un biais. Or, à quelques exceptions près, ce sont ces données qui sont présentées dans les publications.

5- Comme précisé plus haut ce régime est variable suivant les régions, mais il toujours basé essentiellement sur les Reptiles (voir les graphiques ci-dessous).

6- Mais il arrive que des situations particulières permettent au Circaète de modifier son régime, au moins temporairement. Par exemple dans les plaines agricoles
d'Israël, pendant des travaux de labourage, de nombreux Circaètes se retrouvent pour chasser les micro-mammifères qui sont abondants et constituent des proies faciles. D'après les observations faites ces Circaètes se nourrissent avant tout sur place.

7- Les insectes sont également capturé par le Circaète en complément de nourriture, plus particulièrement lors d'apparition en grand nombre de sauterelles, comme j'ai pu l'observer dans la garrigue marseillaise, un adulte étant resté plus de 30 minutes sur un emplacement où se trouvaient des Barbitistes. L'oiseau volait à environ 2 mètres au-dessus de la végétation rase, plongeait pour capturer une sauterelle, puis remontait, ceci toutes les 20 secondes environ. Il est évident que ces proies ne sont jamais apportées à l'aire.
Amicalement, Richard

coval95

#57
Merci pour ces compléments, Richard. Surprenante, la différence entre Espagne et Italie, on en viendrait presqu'à se demander s'il y a des lézards dans la région de Grenade.  ???
(Mais comme tu l'as dit, le résultat dépend peut-être de la manière dont a été faite l'investigation, ce n'est pas la même personne pour Grenade alors que c'est la même pour les 2 régions d'Italie, donc peut-être pas la même méthode).

jeanbart

Citation de: RF13 le Septembre 16, 2017, 20:16:46
...Corinne, je pense que tu as compris que c'était une boutade !

1-... Avec ces explications détaillées, il est certain qu'il n'avait pas vu sa proie au début de tes observations. Par contre en étant à l'extérieur de l'abri, il ne fait aucun doute qu'il te regardait, en particulier "l'oeil"  de ton objectif.

2-... Ni sourd, ni aveugle : Aveugle certainement pas, posé il est capable de détecter un serpent à près de 600 m !

3-... Les yeux en face avant : Bien vu, bonne remarque ! Ses gros yeux en face avant lui permettent une meilleure vision du relief. Je présenterai sur le post suivant un montage réalisé il y a quelques années comparant la position des yeux de trois rapaces (Circaète, Grand-duc et Aigle de Bonelli).

4-... Pour ce qui est de ma proposition d'identification, tout est dit (ou presque !) sur le montage ci-dessous :

Merci pour toutes ces informations.  8)
La Touraine: what else ?

Ajyx

...Pour compléter les très intéressantes précisions ainsi que les tableaux postés par Richard, je vous livre les résultats suivants d'études menées dans le Sud de l'Espagne (Sierra Morena) : sur 161 proies identifiées dans les pelotes et débris autour de l'aire, il y avait 156 Reptiles (32 Couleuvres de Montpellier, 17 Couleuvres à échelons, 16 Couleuvres fer-à-cheval, 10 Couleuvres vipérines, 8 Couleuvres à collier, 1 Vipère de Lataste, le reste des Reptiles étant composé de lézards dont 28 Ocellés et 2 Psammodromes algire). Enfin, il y avait 5 Batraciens dont 4 Crapauds communs.

...En Italie centrale, sur 16 nids suivis de 1980 à 1985, 16 espèces de Vertébrés ont été identifiées, les serpents représentant 82,3 % du total des proies (Couleuvres à collier et verte et jaune, Vipère aspic, Couleuvres d'Esculape et à quatre raies). Sur 130 proies, il y avait 107 serpents et parmi les lézards, le Seps chalcide.

...Enfin, lors de son séjour dans l'aire (70 à 80 jours), il est estimé que le jeune Circaète consomme entre 200 et 270 serpents  ???
André

SPOTMATIK

Merci Ajyx pour ces précisions , mais j'aimerai connaître aussi , si possible la taille maxi ingérée pour les espèces volumineuses adultes qui pèsent leur poids ..... comme les "montpellier , échelons, quatre raies , fer à cheval "
..... ayant observé un rapace décoller lentement avec un gros serpent pas mou et charnu dans ses serres qui fut libéré assez rapidement pour pouvoir prendre de l'altitude ...... scène fugitive du sud des Cévennes que je n'ai pu détailler davantage à l'heure du déjeuner en mai-juin au détour d'une route sinueuse ensoleillée d'altitude au milieu d'herbes hautes , buis et chêne-verts .......

Ajyx

...Taille maximale constatée pour une Couleuvre de Montpellier prédatée : 1 m 70, avalée en presque totalité (portion caudale sortant du bec)  :)

...Le jabot spacieux de ce Rapace peut contenir de 2 à 4 serpents de forte taille.
André

RF13

Citation de: Ajyx le Septembre 18, 2017, 14:44:28
...Taille maximale constatée pour une Couleuvre de Montpellier prédatée : 1 m 70, avalée en presque totalité (portion caudale sortant du bec)  :)
.

...Pour compléter les informations données par André :

... D'après les travaux de Bakaloudis sur la masse des serpents en fonction de la longueur, une telle couleuvre pèse environ 460 g.

... D'après une synthèse récente (2012) voici un tableau (le dernier !) donnant les différentes proies capturées par le Circaète dans différentes régions de France et en Suisse:
Amicalement, Richard

coval95

Hé bé ! Merci pour toute cette documentation !  :)

Encore 2 questions suscitées par le post d'André :
Citation de: Ajyx le Septembre 18, 2017, 13:18:51
...Enfin, lors de son séjour dans l'aire (70 à 80 jours), il est estimé que le jeune Circaète consomme entre 200 et 270 serpents  ???
Combien de petits un couple de circaètes peut-il élever ?
Je suppose que les parents continuent à nourrir leur(s) petit(s) au-delà des 80 jours précédant l'envol ?

Ajyx

...Un seul jeune est élevé par les parents.

...Des observations ont effectivement montré que les parents continuent à nourrir encore quelque temps leur jeune après l'envol.

PS : Richard, ton tableau est vraiment formidable, dommage néanmoins que le Sud-Est de la France ne soit pas traité  :)
André

Ajyx

Citation de: RF13 le Septembre 18, 2017, 16:34:34
... D'après les travaux de Bakaloudis sur la masse des serpents en fonction de la longueur, une telle couleuvre pèse environ 460 g.

...Richard  :)

...Je suis un peu perplexe sur les 460 gr pour 1 m 70 : la plus grande Montpellier que j'ai eu entre les mains était un mâle mort récemment au bord d'une route (sans aucune trace de blessure ??). Il mesurait 1 m 92 et pesait 2500 gr, ce qui ne peut en aucun cas donner 460 gr, soit plus de 4 fois moins, pour une différence de 22 cm !

...Et d'après cet article très récent, les plus grands mâles de Montpellier dépassent 2 m et atteignent 3 kg :
http://sciencepress.mnhn.fr/sites/default/files/articles/pdf/z2017n2a6.pdf
André

RF13

Citation de: Ajyx le Septembre 18, 2017, 17:19:00
PS : Richard, ton tableau est vraiment formidable, dommage néanmoins que le Sud-Est de la France ne soit pas traité  :)
... Je sais bien. Quand j'ai commencé à faire des recherches sur cette espèce, dans les années 90, très peu d'ornithologues, dans le sud de la France, s'y intéressaient. A ma connaissance, dans le sud-est, il n'y avait que Michel Belaud qui s'y intéressait, surtout pour la migration dans l'arrière pays niçois.
C'est grâce à l'action de Bernard Joubert et Jean-Pierre Malafosse, qui ont créé le "Réseau Circaète" dans les années 2000, poussés par Yves Boudoint le pionnier en France (j'ai eu la chance de le rencontrer avant qu'il nous quitte), que des ornithologues se sont mis à étudier cette espèce en commençant bien sûr par des inventaires. Dans la région marseillaise, disons entre Marseille et La Roquebrussane, si l'espèce était connue, aucun site de nidification précis n'était mentionné dans la littérature. J'ai passer beaucoup de temps à chercher des sites de nidification et finalement j'ai pu localiser un peu moins de 20 couples, avec connaissance d'au moins une aire par site. J'aurai bien aimé étudier le régime alimentaire de ces couples, mais les aléas de la vie ainsi que l'âge ont fait que je n'ai pas pu y consacrer tout le temps nécessaire pour faire un travail sérieux. Maintenant je me contente de suivre tant bien que mal la reproduction de quelques couples parmi les plus proches de chez moi. Actuellement dans pratiquement toutes les régions du centre et du sud de la France se sont formés des groupes locaux qui étudient l'espèce. Pour le sud-est, dans les Alpes de Haute-Provence, Cédric Arnaud, jeune ornithologue, coordonne un groupe "Circaète" qui effectue un très gros travail dans ce département. Dans le Gard, un autre ornithologue, peu connu, Jean-Pierre Ceret à fait aussi un énorme travail de terrain.
Amicalement, Richard

RF13

Citation de: Ajyx le Septembre 18, 2017, 18:19:05
...Richard  :)

...Je suis un peu perplexe sur les 460 gr pour 1 m 70 : la plus grande Montpellier que j'ai eu entre les mains était un mâle mort récemment au bord d'une route (sans aucune trace de blessure ??). Il mesurait 1 m 92 et pesait 2500 gr, ce qui ne peut en aucun cas donner 460 gr, soit plus de 4 fois moins, pour une différence de 22 cm !

...Et d'après cet article très récent, les plus grands mâles de Montpellier dépassent 2 m et atteignent 3 kg :
http://sciencepress.mnhn.fr/sites/default/files/articles/pdf/z2017n2a6.pdf

... André heureusement que tu es là et que tu suis bien !

... En fait la formule proposée par Bakaloudis pour la Couleuvre de Montpellier est tout simplement fausse ... Il doit y avoir une erreur dans les coefficients, puisque j'ai refait le calcul et je trouve toujours 463 g. J'aurai dû tiquer, mais la publication parlant d'apport de nourriture au jeune de l'ordre de 250 g/jour cela ne n'a pas paru aberrant en première lecture (Et dire que je critiquais souvent mes étudiants de ne pas savoir apprécier un ordre de grandeur ! Honte a moi !).

... J'ai trouvé une autre formule proposé par Gil (voir les tableaux ci-après) qui, elle, semble donner un résultat plus acceptable : 1760 g.

Amicalement, Richard

coval95

J'avoue que ça m'avait semblé peu, à moi aussi. Mais n'ayant jamais soupesé de serpent, je n'aurais pas osé remettre en question ce chiffre.  ::)

PS je suis enchantée de tous ces partages de connaissances engendrés par ce fil, je ne m'y attendais pas quand je l'ai ouvert.  :)

Ajyx

Citation de: coval95 le Septembre 18, 2017, 19:59:11
PS je suis enchantée de tous ces partages de connaissances engendrés par ce fil, je ne m'y attendais pas quand je l'ai ouvert.  :)

...Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour toi, Corinne  ;)
André

Ajyx

Citation de: RF13 le Septembre 18, 2017, 19:54:38
... J'ai trouvé une autre formule proposé par Gil (voir les tableaux ci-après) qui, elle, semble donner un résultat plus acceptable : 1760 g.

...Merci pour toutes ces recherches, Richard  :)

...Effectivement, la formule de Gil (à ne pas confondre avec Gil 54 plutôt versé dans les lépido  :D) me semble bien coller au seul poids d'un gros individus que j'ai pu vérifier. A noter qu'il s'agissait d'un vieux mâle particulièrement trapu, les mâles plus jeunes étant plus sveltes (un peu comme nous  ;))
André

Gil 54

Citation de: Ajyx le Septembre 18, 2017, 18:19:05
...Richard  :)

...Je suis un peu perplexe sur les 460 gr pour 1 m 70 : la plus grande Montpellier que j'ai eu entre les mains était un mâle mort récemment au bord d'une route (sans aucune trace de blessure ??). Il mesurait 1 m 92 et pesait 2500 gr, ce qui ne peut en aucun cas donner 460 gr, soit plus de 4 fois moins, pour une différence de 22 cm !

...Et d'après cet article très récent, les plus grands mâles de Montpellier dépassent 2 m et atteignent 3 kg :
http://sciencepress.mnhn.fr/sites/default/files/articles/pdf/z2017n2a6.pdf

Chez un ami, dans le Gard, dans les années 80, nous avons trouvé plusieurs fois des couleuvres de Montpellier (Malpolon Monspessulanus qui passaient les deux mètres, et deux passaient même les 2,10 mètres. Le père de mon ami, qui était taxidermiste, m'a dit que quelques années auparavant, on lui avait amené une "Montpellier" qui faisait plus de 2,20m.

siger05

Citation de: RF13 le Septembre 18, 2017, 18:42:42
... Je sais bien. Quand j'ai commencé à faire des recherches sur cette espèce, dans les années 90, très peu d'ornithologues, dans le sud de la France, s'y intéressaient. A ma connaissance, dans le sud-est, il n'y avait que Michel Belaud qui s'y intéressait, surtout pour la migration dans l'arrière pays niçois.
C'est grâce à l'action de Bernard Joubert et Jean-Pierre Malafosse, qui ont créé le "Réseau Circaète" dans les années 2000, poussés par Yves Boudoint le pionnier en France (j'ai eu la chance de le rencontrer avant qu'il nous quitte), que des ornithologues se sont mis à étudier cette espèce en commençant bien sûr par des inventaires. Dans la région marseillaise, disons entre Marseille et La Roquebrussane, si l'espèce était connue, aucun site de nidification précis n'était mentionné dans la littérature. J'ai passer beaucoup de temps à chercher des sites de nidification et finalement j'ai pu localiser un peu moins de 20 couples, avec connaissance d'au moins une aire par site. J'aurai bien aimé étudier le régime alimentaire de ces couples, mais les aléas de la vie ainsi que l'âge ont fait que je n'ai pas pu y consacrer tout le temps nécessaire pour faire un travail sérieux. Maintenant je me contente de suivre tant bien que mal la reproduction de quelques couples parmi les plus proches de chez moi. Actuellement dans pratiquement toutes les régions du centre et du sud de la France se sont formés des groupes locaux qui étudient l'espèce. Pour le sud-est, dans les Alpes de Haute-Provence, Cédric Arnaud, jeune ornithologue, coordonne un groupe "Circaète" qui effectue un très gros travail dans ce département. Dans le Gard, un autre ornithologue, peu connu, Jean-Pierre Ceret à fait aussi un énorme travail de terrain.

Un fil très intéressant que je suis avec une addiction certaine  pour cet oiseau que j'affectionne. Dans les Hautes Alpes et plus particulièrement autour du bassin Gapencais un suivi circaètes est mis en place depuis de nombreuses années coordonnée par Rémi Brugot. A ce jour nous arrivons à suivre   environ 25 couples, sachant que le taux de réussite au niveau de la reproduction de l'espèce, tourne aux alentours de 50%. L'année 2017 étant certainement une bonne année.