Merci ! Et merci aussi à Henri pour ses images qui viennent parfaitement compléter le texte.
6 .Les oiseaux infidèles ? La monogamie et la grande fidélité des oiseaux ne seraient pas si évidentes que cela… S'il est vrai que 90% des espèces sont monogames, ce n'est peut être qu'en apparence. Même si on pense que quelques espèces comme l’oie des neiges, l’albatros, la cigogne et les cygnes seraient fidèles, elles restent toutefois des exceptions.

De récents tests ADN ont en effet montré que, pour 70% des passereaux, l'infidélité était plus ou moins un fait établi et plutôt d'un usage courant. Conséquence: les œufs d'une même couvée ne sont pas toujours du même père...


On a longtemps cru que le pinson des arbres était un joyeux monogame, on a eu tort. Le mâle est un coureur invétéré, et la femelle ne l'est pas moins. Elles auraient hérité ce trait de caractère de leurs pères biologiques. Ce gène de l'infidélité, transmis de père en fille, est baptisé
"gène de Casanova" par les chercheurs allemands.

Souvent infidèles, les femelles n’hésiteraient donc pas à chercher d’autres partenaires, plus forts, en meilleure santé, dotés d’un plumage plus vif et d’une plus belle voix. C'est le cas, par exemple, de la mésange charbonnière qui, si d'aventure un mâle autre que le sien chantait d'une manière assez convaincante, ne se priverait pas d'une petite liaison de "derrière les buissons..."

Ce comportement, en apparence volage, viserait à les prémunir contre la stérilité de certains mâles et à assurer une meilleure survie de l’espèce. Les femelles désirant s’accoupler de préférence avec des mâles « de qualité » pour donner plus de chances à leur progéniture.
Pas étonnant alors que 14% des jeunes moineaux ne sont pas issus du mâle « officiel » et que 18% des pontes chez le Canard colvert sont de plusieurs mâles.
Le risque de consanguinité justifierait également l'infidélité, comme pour le chevalier guignette ou le gravelot à collier interrompu. Chez ces espèces d’oiseaux côtiers, les femelles multiplient les accouplements lorsque leur partenaire ‘’légitime’’ est génétiquement trop proche d’elles, afin d’avoir la meilleure progéniture possible. Reste à se demander comment les oiseaux reconnaissent cette proximité génétique ?


Chez certaines espèces d'oiseaux chanteurs, les femelles sont fréquemment infidèles. Mais le partenaire "cocufié" n'est pas dupe pour autant. Les mâles nourriraient moins bien les petits qui ne sont pas d'eux.
Des chercheurs de l'Université de Fribourg ont effectué des tests ADN sur 500 oisillons de bruant des roseaux afin de vérifier si le père était bien l'oiseau vivant en couple avec la mère. Et il
s'est avéré que 39% des rejetons étaient issus d'infidélités de cette dernière.

Les conséquences de ces infidélités sont moins bien connues. Les biologistes constatent que les bruants mâles se rendent compte de la tromperie et la sanctionnent. Lorsque la couvée comporte de nombreux rejetons qui ne sont pas d'eux, ils apportent nettement moins de nourriture au nid… Mais on ignore totalement comment les bruants font pour savoir que certains oisillons ne sont pas d'eux…