Renoncer aux zooms ?

Démarré par gloche, Octobre 23, 2009, 13:51:49

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Vbloc

Citation de: gloche le Octobre 23, 2009, 13:51:49
.... question existentielle.

D'un point de vue purement rationnel, les avantages pratiques et financiers auraient dû faire disparaître les focales fixes. Or, elles sont toujours au catalogue et Zeiss vient même d'annoncer une nouvelle version de ses focales fixes (!) à mise au point manuelle (!!!).

A moins de considérer que tous les acheteurs de ces objectifs sont des nostalgiques ou des photographes de mires, il faut bien imaginer que ce choix est rationnel.

L'usage d'une focale fixe impose une contrainte au photographe : celle de visualiser les compositions correspondant à sa focale.
Si, de plus, on utilise des optiques à mise au point manuelle, on en ajoute une autre : l'exclusion des sujets trop mobiles.

Cette contrainte provoque un autre effet : prises avec la même focale, les photos d'un même reportage créent une unité de style. En cela, les photographes adeptes de focales fixes n'ont rien inventé. Le théâtre, la musique, la poésie ... ont également créé leurs contraintes : unités ou formes.

Un photographe équipé d'un APN bourré de pixels, d'une extrème sensibilité, équipé d'une batterie de zooms et pourvu de grosses cartes mémoires peut photographier tout, tout le temps. Gratuitement. Si ces libertés constituent un rêve que n'osait imaginer un photographe il y a vingt ans, elles me donnent le vertige. Et je doute qu'elles soient toujours favorables à la qualité d'une image.

jac70

Focale fixe, dans ce genre de débat, ça veut souvent dire 35 ou 50mm, par exemple.
Mais, contrairement aux peintres, on peut, en photo de paysage, avoir une vision téléobjectif quand le sujet se présente.

Un exemple, déjà posté, pour expliquer cela : focale 200mm sur APS-C. Et impossible de s'approcher pour avoir un cadrage equivalent avec un 35 ou 50mm, car c'est de l'autre côté d'une vallée, et ça changerait toute la perspective, que de s'en approcher.

Tout cela dépend beaucoup de ses sujets de prédilection. Se balader dans la rue avec un Leica et un 50 est parfaitement compréhensible et respectable, faire du paysage avec ce même matériel serait pour moi... très frustrant !

Jacques

Buzzz

Pourquoi vouloir sans arrêt opposer les focales fixes aux zooms ? Il n'y a pas d'un côté les intruments pour les "artistes" (les fixes) et de l'autre les outils de la plèbe (les zooms). Il y a seulement des outils, qui de par leurs caractéristiques propres (poids, encombrement, ouverture, qualité d'image, focale ou range etc.) sont adaptés ou pas au style de photo envisagé et aux conditions de prise de vue du moment. Parfois ce sera un zoom et parfois un fixe... In fine, l'important, c'est l'image qu'on rapporte à la maison, l'émotion et l'intérêt qu'elle suscite, pas l'objectif utilisé !

Sinon bien sûr on peut avoir une focale fétiche pour chaque usage, mais c'est souvent vrai pour un type de photo en particulier : reportage, chasse photo, portrait... mais ne revient-on pas alors à ce que j'ai écrit plus haut : "des outils, qui de par leurs caractéristiques propres (poids, encombrement, ouverture, qualité d'image, focale ou range etc.) sont adaptés ou pas au style de photo envisagé et aux conditions de prise de vue du moment"... ?

Alors pour répondre à la question initiale "renoncer au zoom", ben ça dépend un peu de l'usage envisagé, non ? Sans parler de la gamme optique disponible, parce que par exemple, en APS-C, un 10 mm fixe ça court pas les rues, alors qu'en zoom...

Buzzz

Will à l ouest

CitationUn photographe équipé d'un APN bourré de pixels, d'une extrème sensibilité, équipé d'une batterie de zooms et pourvu de grosses cartes mémoires peut photographier tout, tout le temps. Gratuitement. Si ces libertés constituent un rêve que n'osait imaginer un photographe il y a vingt ans, elles me donnent le vertige. Et je doute qu'elles soient toujours favorables à la qualité d'une image.
+1

CitationIl y a seulement des outils, qui de par leurs caractéristiques propres (poids, encombrement, ouverture, qualité d'image, focale ou range etc.) sont adaptés ou pas au style de photo envisagé et aux conditions de prise de vue du moment. Parfois ce sera un zoom et parfois un fixe... In fine, l'important, c'est l'image qu'on rapporte à la maison, l'émotion et l'intérêt qu'elle suscite, pas l'objectif utilisé !
Tout à fait d'accord avec ça.
Ce qu'il y a, c'est qu'utiliser des focales fixes peut améliorer la composition des photos (en tous cas pour un photo pas forcément trop aguerri).
Maintenant, mon idée n'est pas vouer les zooms au gémonies. C'est juste de mettre le doigt sur le piège qu'ils peuvent parfois représenter.
J'ai acquis récemment un GA et malgré ma préférence pour les fixes, j'ai pris un 12-24 au lieu d'un 14 mm. En effet, je pense qu'à l'endroit où j'utilise typiquement ce genre de focales (intérieur et rues), disposer d'un minimum de lattitude en zoom est extrêmement pratique.
Par contre, le 18-55 ne quitte plus le placard et je ne sors plus qu'avec le 12-24, un 50 et un 90. Ce qui ne veut pas dire que ce seront les bonnes focales pour d'autres personnes, d'autres usages, d'autres styles de photos.

Buzzz

Citation de: Vbloc le Novembre 29, 2009, 23:21:52
Un photographe équipé d'un APN bourré de pixels, d'une extrème sensibilité, équipé d'une batterie de zooms et pourvu de grosses cartes mémoires peut photographier tout, tout le temps. Gratuitement. Si ces libertés constituent un rêve que n'osait imaginer un photographe il y a vingt ans, elles me donnent le vertige. Et je doute qu'elles soient toujours favorables à la qualité d'une image.
Il ne faut pas le voir que comme ça. Pas besoin d'un zoom ou d'un numérique pour faire de la m... ! Le numérique permet de faire des essais sans compter, de recommencer, de peaufiner... Berf, de s'améliorer bien plus rapidement que du temps de l'argentique, tout simplement parce qu'on ose plus et plus souvent, et qu'on est pas limité en quantité. Bon entendu il faut vouloir progresser... Et il y aura toujours des bons et des mauvais photographes, quelles que soient les performances de leur matériel :)

Buzzz

Yosadele

La course aux pixels est vite fatale aux zooms de gamme moyenne beaucoup moins aux focales fixes (même d'entrée de gamme). J'ai depuis un certains temps un 35mm-2, un 50mm-1,8 et un 85mm-1,8. Ils continuent peu ou proue à répondre aux exigences de mes boîtiers (7D actuellement) alors que j'ai revendu progressivement mes zooms. En outre, ils m'offrent, pour un prix raisonnable, des ouvertures qu'en zoom il faudrait aller chercher dans la série L. Or, en APS-C pouvoir utiliser de grandes ouvertures est essentiel pour continuer à jouer avec la profondeur de champs.

pauldenice

Intéressant ce fil de discussion...

Comme pas mal des photographes de mon âge (63 ans) j'ai beaucoup utilisé des focales fixes: 28, 50, 135 mais aussi un zoom 70-250 (si je me rappelle bien :)). Le principal problème que je rencontrais alors était que j'avais rarement le bon objectif sur le boitier au moment où survenait un événement photographiquement intéressant... :-[

Lors de mon passage au numérique, j'ai commencé par un petit compact puis au bout d'un certain temps je me suis acheté un Bridge Canon SX10 IS avec son zoom 5mm-100mm (soit 28-560mm à cause de la petite taille du capteur...). Je dois dire que j'ai été bluffé par les possibilités que m'offait ce zoom avec une telle amplitude.

Je vais le plus rapidement possible passer à un reflex numérique, mais je vais garder ce Bridge "à tout faire", au moins tant que je n'aurais pas pu me payer l'équivalent en focales variées...

Question objectifs à focales fixes je vais commencer par un macro 105mm de Sigma car c'est surtout en macro que je ressens les limites de mon bridge... Mais plus tard comme je m'oriente vers un Sony Alpha 550, je m'achèterai un zoom 16-105 et un 70-300... Beaucoup plus tard, j'espère pouvoir m'acheter un Sigma 140-400, à moins que d'autres offres se soient manifestées.

Le rêve serait un grand angle à focale fixe, mais à décentrement... Malheureusement à ma connaissance seuls Canon et Nikon en proposent...

Mais aussi pourquoi un bon 50mm ouverture 1.4  :)

Paul
Sony Alpha65+16-105mm+10-24mm

Sherpa-P

Citation de: airV le Octobre 26, 2009, 08:14:44
Le "filet noir" est une forme de "philosophie", une école dans la prise de vue qui date de l'argentique, elle a été prônée notamment par HCB et consiste à refuser le recadrage. Cela était illustré notamment par la présence sur le tirage d'un filet noir périphérique correspondant aux bandes du négatif.
Pour que cette philosophie soit admirable, encore faut-il avoir un viseur 100%, ce qui n'est pas le cas général : en APS-C, ceux qui ont "réussi" l'image pile-poil sans être conscients que leur viseur est du style 95-97% sont plus nombreux AMHA que ceux qui, conscients que leur viseur n'est pas un viseur 100%, ont le réflexe de compenser cet handicap en cadrant légèrement "en dedans" pour avoir autant que possible l'image souhaitée.

Sherpa-P

Quand il y a du monde, comme c'est souvent le cas pendant les réunions de famille, tout ne peut pas se faire à f1,2 ou à f1,4 et beaucoup d'images sont réalisées à f4/f5,6/f6,3. Aussi si la déception pointe le bout de son nez, je ne crois pas que le recours aux optiques fixes plutôt qu'aux zooms ultra lumineux soit de nature à solutionner le problème. D'autant que les photos de famille se partagent en général en 10x15, 13x18 ou 20x30...

Le matériel n'est pas en cause, AMHA.

Ken_Lamio

Citation de: gloche le Octobre 23, 2009, 13:51:49
.... question existentielle.

En lisant les forums, je constate que beaucoup d'adeptes de la focale fixe trouve un vrai plaisir à la prise de vue, qu'on n'a (peut-être ?) pas avec un ou plusieurs zooms.

Mes sujets de prédilection : macro (fleurs, papillons), paysages, un peu d'architecture. Et puis l'immanquable "photo de famille" lors d'évènements familiaux, style reportage.

Sur 5D, en macro, j'utilise avec plaisir le Canon 100/2.8 et le sigma 180/3.5. En paysage, le Tamron 28-75/2.8 et aussi, mais moins  souvent, le Canon 70-200/4, rarement le 20/2.8, et jamais le 50/1.8. En photo de famille, à 80 % le Tamron 28-75/2.8.

En voyage ou randonnée, j'emporte un ou deux zooms, rarement les fixes macro (sauf si sortie spéciale, bien entendu).

La photo de famille que je fais avec le zoom Tamron est globalement assez plate et finalement pas tellement meilleure que les autres membres de la famille armés de compacts. Et puis souvent, je bloque à 75 mm, trop court, et pas simple de changer de zoom dans le feu de l'action. Par contre, il m'arrive d'apprécier l'ouverture 2.8 pour le portrait, qui permet de gommer l'arrière-plan.

Je lisais pas mal de commentaires sur une solution assez raisonnable : la photo de famille, on prend un zoom moyenne gamme, on se cale à 5.6, et on ne se pose plus de question : j'ai eu longtemps comme seul objo le Canon 28-135, qui me plaisait pour son range et l'IS. La photo plus sérieuse (sic) (paysage, architecture) est réalisée avec des fixes lumineux (1.4 à 2.8), qui présentent moins de compromis optiques (j'ai dit "moins" et non "pas" : restons réalistes).

Mais aujourd'hui, je me demande si je ne devrais pas m'orienter fixes uniquement, même pour la photo de famille : tant pis, si je loupe certaines scènes faute d'avoir la bonne focale, mais mes photos auront peut-être plus de jus : cadrage plus soigné ? plus faible PDC ? et finalement pourraient sortir du lot et surtout me donner pleine satisfaction, (notamment parce que je me serai bougé pour gagner mes photos).

Alors.... faut-il y aller ? Et quelles optiques ?

Merci pour vos retours

Gloche


Si vous ne connaissez pas déjà, vous trouverez peut-être ici un élément de réponse : http://www.kenrockwell.com/tech/7f.htm

jeandemi

pour le viseur 100%, c'est vrai que le Leica de HCB en était équipé  ::)
interdire le recadrage était aussi un moyen d'interdire le bidouillage des images, et donc de la "vérité" captée par le photographe

perso, j'ai beaucoup plus de plaisir à utiliser des focales fixes, dont j'ai la focale en tête: PC28, 50, 180 principalement, moins souvent le 85 et le 24 qu'avant, et un peu plus le 35 maintenant.
je n'ai pas d'obligation de résultat, sinon le zoom s'imposerait (mon 35-105 AFD est fort bon)

mais certains n'aiment pas... les goûts et les couleurs...

pour la photo de famille, il n'y a normalement pas d'obligation de résultat, donc tu peux déjà t'amuser avec tes 100 et 180.
en Canon, le 135/2L est terrible, mais un peu cher si tu ne l'utilises pas souvent (perso, je crois que je l'utiliserais beaucoup! ;) )
le 85/1.8 est pas mal, surtout pour son prix, mais la différence ne sera pas radicale face à ton zoom à 75mm f/2.8 ou ton 100 à f/2.8

jac70

Citation de: Sherpa-P le Décembre 24, 2009, 10:33:20
Quand il y a du monde, comme c'est souvent le cas pendant les réunions de famille, tout ne peut pas se faire à f1,2 ou à f1,4 et beaucoup d'images sont réalisées à f4/f5,6/f6,3. Aussi si la déception pointe le bout de son nez, je ne crois pas que le recours aux optiques fixes plutôt qu'aux zooms ultra lumineux soit de nature à solutionner le problème. D'autant que les photos de famille se partagent en général en 10x15, 13x18 ou 20x30...
Le matériel n'est pas en cause, AMHA.

C'est tout-à-fait exact, et je l'ai constaté au cours de la soirée de Noël, ou le 50 f/1,4 n'a pas quitté le sac. Mon propos était surtout de faire des photos de groupe, et j'avais besoin de profondeur de champ... donc ça a été le 18-200, à f/5,6 ou f/8, entre 1600 et 2500 ISO.
Flash inutilisable, car je ne supporte pas le flash direct et la pièce était trop haute avec plafond recouvert de lambris pas blancs du tout.
Pas très artistique, mais efficace, et tout mes "clients" semblent contents !
Jacques

Michel

Oui, j'y ai renoncé longtemps, mais pour plusieurs raisons j'ai cédé sans doute au détriment de la qualité.
Mais les zooms ont fait des progrès incontestables au cours des 30 dernières années dès lors que l'on reste dans une amplitude de 3 ou 3,5. Mes focales fixes préférées étaient 24/35/85 mm, plage couverte par beaucoup de zooms.
La manipulation des optiques fixes entraîne l'accès de poussières sur le capteur.
Les focales fixes se font rares et deviennent chères. On n'a plus le choix!
C'est commode. On trimballe moins de choses.
Pour les inconvénients:
Les zooms présentent toujours des distortions importantes. Mais tout le monde s'en fiche.
Leur résolution est parfois perfectible surtout en bout de course.
Ils sont peu lumineux, rien en dessous de f2,8 au mieux. Et à f2,8 c'est pas génial en vignetage.
Leur qualité mécanique et leur solidité est parfois limite.
J'ai donc adopté des zooms comme tout le monde.
En argentique, j'avais des Nikkor 28/105 et 70/210.
En numérique j'ai des 18/55 Pentax ou Samsung et un Sigma 17/70 pour Pentax. Par ailleurs, j'ai récupéré un zoom manuel Pentax 75/150 qui est excellent de mon point de vue. Je n'envisage pas d'avoir d'autres zooms mes besoins en focales étant couverts. Par contre une focale fixe en 14 ou 15 mm me tente.
J'ai gardé un arsenal de focales fixes Nikon et Pentax.

helveto

Citation de: jac70 le Décembre 29, 2009, 14:51:23
C'est tout-à-fait exact, et je l'ai constaté au cours de la soirée de Noël, ou le 50 f/1,4 n'a pas quitté le sac. Mon propos était surtout de faire des photos de groupe, et j'avais besoin de profondeur de champ... donc ça a été le 18-200, à f/5,6 ou f/8, entre 1600 et 2500 ISO.
Flash inutilisable, car je ne supporte pas le flash direct et la pièce était trop haute avec plafond recouvert de lambris pas blancs du tout.
Pas très artistique, mais efficace, et tout mes "clients" semblent contents !
Jacques

Et ça sert à quoi que Monsieur Lumiquest se décarcasse ? Un Pocket Bouncer est l'idéal lorsque le plafond est trop haut/coloré/boisé/absent, il donne une lumière douce et son axe de diffusion est suffisamment éloigné de l'axe optique ce qui supprime toute possibilité d'yeux rouges. Pour un vingtaine d'euros cela vaut la peine de faire l'essai (le modèle le plus basique est suffisant...).

Amitiés

Will à l ouest

CitationPour que cette philosophie soit admirable, encore faut-il avoir un viseur 100%, ce qui n'est pas le cas général : en APS-C, ceux qui ont "réussi" l'image pile-poil sans être conscients que leur viseur est du style 95-97% sont plus nombreux AMHA que ceux qui, conscients que leur viseur n'est pas un viseur 100%, ont le réflexe de compenser cet handicap en cadrant légèrement "en dedans" pour avoir autant que possible l'image souhaitée.

Moi, j'ai de plus en plus le réflexe de cadre "en dehors" quitte à cropper légèrement ensuite. Je me suis trop fait avoir avec des photos trop serrées.

J'ai beaucoup de respect pour l'oeuvre d'HCB. Par contre :

- on peut ne pas être d'accord avec tout ce qu'il a dit (comme pour tout autre grand artiste). je trouve d'ailleurs toujours étonnant qu'on puisse prendre pour argent contant ou comme principe auquel on ne doit pas déroger les propos de qui que ce soit.

- il arrive souvent que ses propos aient été mal compris ou déformés. Notamment sa fameuse maxime sur l'instant décisif".

Citationinterdire le recadrage était aussi un moyen d'interdire le bidouillage des images, et donc de la "vérité" captée par le photographe
Je crois que le point était surtout là. Il me semble que HCB s'est lui-même livré au recadrage. Mais c'était son recadrage, pas celui d'un maquettiste.

Je recommande le livre L'Oeil du Photographe et l'Art de la Composition de Michael Freeman. Il évoque brièvement cette question des zooms en parlant du fait que choisir un placement pour prendre la photo + l'étendue des cadrages que propose un zoom présente souvent une trop grande plage de choix dans laquelle on se perd. C'est le constat que je fais dans ma pratique personnelle.

Evidemment, quand on est monté en focale fixe, ce n'est jamais la bonne ! Mais je trouve que les contraintes que cela imposent obligent justement à trouver des solutions qui rendent au final les photos plus intéressantes.

J'ai un zoom que j'utilise beaucoup : un 12-24. Mais dans les faits, je l'utilise essentiellement au 12 ou au 24. Rarement entre les deux.

J'en reviens donc à mon envie déjà exprimée : des zooms qui, au lieu d'être glissants sur toute leur plage focale, auraient des points d'arrêts à différentes focales (ex : 18-55 qui ferait 17, 24 ou 28, 35 et 55). Ainsi, on aurait l'avantage du zoom (différentes focales sans changement d'objectif) en réduisant le phénomène "cul de plomb" et le piège des choix infinis.

Mon expérience en photo est modeste. Par contre, je suis musicien de longue date. J'ai constaté que dans ce domaine, on dispose de très nombreux outils qui offrent d'énormes perspectives et possibilités. Mais au final, ce sont souvent les contraintes qui favorisent la créativité et apportent l'originalité. J'en suis donc venu à disposer de beaucoup d'outils pour pouvoir faire à peu près n'importe quoi en phase de production, mais j'essaye la plupart du temps de me cantonner à très peu de choses, particulièrement en phase de création.

Pour la question des zooms, il faut aussi différencier la question entre les courtes focales ou les fixes me semblent préférables et les longues focales où le zoom apporte un confort indéniable.

Il est rare à courtes focales, il est rare qu'on ne puisse pas faire quelques pas pour obtenir le bon cadrage. A longues focales, c'est souvent moins évident.

Buzzz

Citation de: Sherpa-P le Décembre 24, 2009, 10:18:23
Pour que cette philosophie soit admirable, encore faut-il avoir un viseur 100%, ce qui n'est pas le cas général : en APS-C, ceux qui ont "réussi" l'image pile-poil sans être conscients que leur viseur est du style 95-97% sont plus nombreux AMHA que ceux qui, conscients que leur viseur n'est pas un viseur 100%, ont le réflexe de compenser cet handicap en cadrant légèrement "en dedans" pour avoir autant que possible l'image souhaitée.
Le viseur 100% est piégeux aussi : à cadrer trop près du bord on est facilement coincé si on veut recadrer ou... encadrer ;)

Sinon en édition les images cadrées trop près du bord posent problème quand on veut les utiliser à fonds perdus, car souvent un bout de l'image saute lors du massicotage. Ou alors cela oblige à "élargir" artificiellement l'image pour compenser sous Photoshop. Avec l'habitude on arrive à cadrer pile poil avec un viseur 95 %. Et quand cela ne suffit pas il y a le live view qui est à 100% lui.

Buzzz

helveto

Du temps de l'argentique, les "spotters" soit les fanas de photos d'avions piquaient des colères noires lorsqu'ils recevaient leurs Kodachromes montées sous caches en retour du labo: comme ils cadraient leurs zincs à raz les bords de l'image pour l'avoir le plus gros possible, souvent le bout des ailes étaient coupés par la monture ! Ils avaient de la peine à comprendre que la norme ISO autorise des fenêtres de caches pouvant descendre à 22 x 34 mm soit près de 10% linéaire de réduction des dimensions de l'image. De plus, l'imprécision (relative) du positionnement latéral de la vue dans le cache pouvait également amener un décentrage d'environ 1mm. Cette imprécision était due à la mauvaise précision quasi générale de l'avancement du film par l'appareil de photo (la norme étant de 38,00 mm, soit 8 perforations), on avait souvent sur un même film des écarts allant de moins de 36mm, soit un léger chevauchement des images contigues, jusqu'à près de 40mm.
Heureusement donc que ces sources de variabilité aient disparu avec l'avénement du numérique !  ;D 

Amitiés
 

Will à l ouest


Michel

Citation de: helveto le Décembre 30, 2009, 14:51:48
Du temps de l'argentique, les "spotters" soit les fanas de photos d'avions piquaient des colères noires lorsqu'ils recevaient leurs Kodachromes montées sous caches en retour du labo: comme ils cadraient leurs zincs à raz les bords de l'image pour l'avoir le plus gros possible, souvent le bout des ailes étaient coupés par la monture ! Ils avaient de la peine à comprendre que la norme ISO autorise des fenêtres de caches pouvant descendre à 22 x 34 mm soit près de 10% linéaire de réduction des dimensions de l'image. De plus, l'imprécision (relative) du positionnement latéral de la vue dans le cache pouvait également amener un décentrage d'environ 1mm. Cette imprécision était due à la mauvaise précision quasi générale de l'avancement du film par l'appareil de photo (la norme étant de 38,00 mm, soit 8 perforations), on avait souvent sur un même film des écarts allant de moins de 36mm, soit un léger chevauchement des images contigues, jusqu'à près de 40mm.
Heureusement donc que ces sources de variabilité aient disparu avec l'avénement du numérique !  ;D 

Amitiés
 
Je serai toujours étonné de lire les contributions à ce forum. Mais dans ce cas précis comme les marges étaient constantes, pourquoi ne pas cadrer plus large?
Quant à la disparition de la variabilité, certes c'est exact mais cela s'est fait au détriment de plein de choses et si le numérique est un progrès, c'est aussi une source de pas mal de déboires avec l'environnement informatique. Hier au soir ma souris ne fonctionnait plus.

helveto

Citation de: Michel le Janvier 07, 2010, 14:36:47
Je serai toujours étonné de lire les contributions à ce forum. Mais dans ce cas précis comme les marges étaient constantes, pourquoi ne pas cadrer plus large?
.....

C'est que ces fanas voulaient absolument avoir le maximum de détails sur la vue, donc le plus gros rapport d'agrandissement possible ! Et comme ils s'échangeaient leurs dias (mon Boeing 737-200 aux couleurs d'Air Papou contre ton MD-11 de Pan-Am en version fret...) ils exposaient parfois tout le film avec la même image, appareil sur pied et feux de position à raz le cadre ! Et comme Air Papou ne venait que tous les deux tremblements de terre se poser sur leur aéroport fétiche, ils tombaient malades si les photos étaient ratées ! En 30 ans de boulot dans un des plus grands labos Kodak au monde, j'ai vécu de quoi écrire largement un bouquin...  ;D

Amitiés

helveto

Une jolie qui me revient à l'instant: un client Kodachrome qui nous avait accusé de trop agiter les bains de développement, ce qui avait fait que ses dias étaient toutes floues, car cela ne pouvait pas venir de l'appareil qui était un Leica ! Véridique et textuel !

Amitiés

gainsbourg × yebisu

Citation de: Will à l ouest le Décembre 30, 2009, 12:35:23
J'en reviens donc à mon envie déjà exprimée : des zooms qui, au lieu d'être glissants sur toute leur plage focale, auraient des points d'arrêts à différentes focales (ex : 18-55 qui ferait 17, 24 ou 28, 35 et 55). Ainsi, on aurait l'avantage du zoom (différentes focales sans changement d'objectif) en réduisant le phénomène "cul de plomb" et le piège des choix infinis.

genre un tri-elmar ?
ゲンスブール × ヱビス

Will à l ouest

Oui. Je ne connaissais pas ! Merci.

Il en existe d'autres ?

CitationUne jolie qui me revient à l'instant: un client Kodachrome qui nous avait accusé de trop agiter les bains de développement, ce qui avait fait que ses dias étaient toutes floues, car cela ne pouvait pas venir de l'appareil qui était un Leica ! Véridique et textuel !
J'imagine qu'il doit y en avoir autant (sinon plus) à raconter que les perles des hot-line informatiques. Si c'est de ta bonne volonté, ça vaudrait carrément le coup d'ouvrir un sujet pour les raconter  :P

Jojo12

Bonjour à tous,

le positif dans un zoom , lors de reportages familiaux , est de pouvoir , à partir d'un point de vue , faire une photo serrée et dans la foulée , une photo du sujet dans on environnement (ou avec plus de personnages)  ;)   (et sans délais de changement d'optiques)

On peut , bien sur , obtenir la même chose en ayant 2 ou 3 boitiers avec autant d'optiques de focales différentes  (au détriment du poids/volume et prix du matériel !)

Dans la chasse à l'expression du sujet , le zoom permet de s'affranchir de certaines contraintes de déplacement par exemple !

Et surtout , la donne à changé depuis 2 ou 3 ans : certains zooms chez Nikon et Canon on des qualités optiques supérieures aux focales fixes qu'ils couvrent (le 14-24 ou 24-70 en 2.8 par exemple)

Ce qui ne m'empèche pas d'avoir des focales fixes , mais que j'utilise peu en définitive (utilisées surtout en paysage et architecture , quand on prend le temps de cadrer avec trépied) , car j'ai des zooms de qualité en 2.8 d'ouverture  :-\

Will à l ouest

Personnellement, je ne critique pas les qualités des zooms. En effet, j'ai l'impression qu'on a aujourd'hui des zooms qui valent les focales fixes.

Je ne critique pas l'intérêt des zooms pour pouvoir cadrer différemment sans bouger. C'est même presque "vital" si on doit absolument ramener des photos (cadre pro, reportage...)

Ce que j'ai constaté, c'est que la multiplicité des choix qu'offrent les zooms :
- peut conduire à une certaines fainéantise : on ne bouge plus ou plus assez. Voyez le nombre de gens qui font des photos en restant assis dans les réunions de famille ou les soirées entre potes
- peut noyer le photographe dans trop de choix (peut-être une question de maîtrise)

Les contraintes apportées par des focales fixes amènent à plus se bouger le cul et à chercher vraiment des solutions de cadrage pour avoir le bon angle, supprimer ou atténuer un arrière plans pas terrible ou un sujet parasite, dynamiser l'image.

Bref, en ce qui me concerne (mais j'ai vu de nombreux pros qui défendent aussi cette position), travailler en focales fixes (pour les courtes et moyennes focales) me permet de faire des photos plus intéressantes.

Souvent, je commence une série avec une focale, puis passe à une autre et éventuellement à une troisième. Ce qui me permet de ne pas avoir des photos uniformes d'un même évènement.