Toute photographie n'est pas une oeuvre d'art

Démarré par marthouret, Octobre 28, 2011, 08:55:19

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marthouret


Toute photographie n'est pas une oeuvre d'art

Publié par http://www.localtis.info
Le jeudi 27 octobre 2011

Dans un arrêt du 20 octobre 2011, la Cour de cassation prend une position qui ne manquera pas de satisfaire les directions de la communication et, plus largement, tous les éditeurs de supports faisant appel à des photographies. En l'espèce M. X poursuivait une revue éditée par la cité phocéenne et intitulée "Marseille, la revue culturelle de la ville de Marseille". Celle-ci reproduisait, sans l'autorisation de l'intéressé, une photo "représentant deux rougets dans une assiette à fond jaune". La mairie avait également reproduit cette même photo sur une affiche à vocation publicitaire. Faisant valoir que la photo incriminée portait "à l'évidence la marque de la personnalité de son auteur", M. X poursuivait la ville en contrefaçon. Pour justifier cet aspect artistique, l'intéressé avait fait valoir, devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence, que la photo en question représente "une assiette sur laquelle se trouvent deux galinettes dont les têtes et les queues se rejoignent, placées en arc de cercle suivant la bordure de l'assiette et formant deux courbes harmonieuses", que l'assiette "est de couleur safran, évoquant la couleur de la bouillabaisse et de la bourride, plats marseillais réputés", que le long de la bordure de l'assiette court "un liseré rouge dans les nuances de la teinte des deux poissons" et que le "fond noir" donne "au motif photographié un caractère particulièrement lumineux". Des arguments qui n'ont pas du tout convaincu la cour d'appel, qui a débouté le plaignant. Celle-ci a en effet estimé que M. X "n'explique pas en quoi le cliché litigieux représentant deux poissons dans une assiette provençale procéderait d'une activité créatrice révélant sa personnalité". La cour d'appel a estimé au contraire que "force est de constater que ce cliché n'est révélateur d'aucune recherche dans les éclairages adéquats, la tonalité des fonds, l'environnement mobilier et les angles de prise de vue" et qu'il "ne constitue ainsi qu'une prestation de services techniques ne traduisant qu'un savoir-faire". Dans ces conditions, M. X ne pouvait pas s'opposer à la diffusion de ladite photo au nom de son droit d'auteur.
???
Dans son arrêt, la Cour de cassation confirme la position de la cour d'appel et déboute à nouveau M. X. Sans se prononcer sur le fond, la Cour juge "qu'ayant relevé que la photographie revendiquée ne révélait, dans les différents éléments qui la composent, aucune recherche esthétique et qu'elle constituait une simple prestation de services techniques ne traduisant qu'un savoir-faire, la cour d'appel, qui a ainsi réfuté les motifs du jugement que M. X. était réputé s'être appropriés en concluant à sa confirmation, en a déduit que la photographie litigieuse n'était pas une oeuvre de l'esprit ; qu'elle a ainsi, sans encourir les griefs du moyen, légalement justifié sa décision ; que le moyen n'est pas fondé".

L'arrêt ne précise pas le statut professionnel de M.X. La photo des rougets reproduite par la ville de Marseille ayant initialement été commandée pour illustrer un livre consacré à la bouillabaisse, on peut toutefois supposer qu'il s'agit d'un photographe professionnel. L'arrêt est donc important dans la mesure où il conclut que toute photographie - même destinée à l'édition - n'est pas nécessairement en soi une œuvre d'art et qu'il appartient, en cas de litige, d'en apporter la preuve. Attention toutefois : il ne faudrait pas conclure de cet arrêt que "la prestation de service technique" est la règle et l'oeuvre d'art l'exception. L'arrêt prend d'ailleurs soin de rappeler qu'"une photographie constitue une oeuvre de l'esprit quand la personnalité de son auteur se révèle au travers des choix arbitraires dont elle est le produit technique". Tout est donc une affaire d'interprétation qu'il appartiendra, si nécessaire, au juge de trancher.

Jean-Noël Escudié / PCA

Références : Cour de cassation, première chambre civile, arrêt numéro 10-21251 du 20 octobre 2011, ville de Marseille, M. X.

É-B

Citation de: marthouret le Octobre 28, 2011, 08:55:19
Attention toutefois : il ne faudrait pas conclure de cet arrêt que "la prestation de service technique" est la règle et l'oeuvre d'art l'exception. L'arrêt prend d'ailleurs soin de rappeler qu'"une photographie constitue une oeuvre de l'esprit quand la personnalité de son auteur se révèle au travers des choix arbitraires dont elle est le produit technique". Tout est donc une affaire d'interprétation qu'il appartiendra, si nécessaire, au juge de trancher.


Cette roulette russe n'est hélas pas nouveau dans le genre...

dioptre

Et pourtant une simple reproduction de tableaux par un photographe peut être reconnue comme une oeuvre originale d'après un arrêt de la cour d'appel de Dijon.
Quand la justice décide si une oeuvre est une oeuvre d'art ou non.... c'est pas gagné
Brancusi avait son idée la-dessus ( dans ce cas il s'agissait de douane américaine qui considérait que ses sculptures étaient de simples produits industriels )
Un extrait du site du CNAP ( centre national des arts plastiques )

Sur le site du CNAP :
Question :Copie et reproductions
J'ai fait réaliser des photos de mes tableaux et de mes sculptures et je les ai utilisées pour un livre qui m'est consacré, le photographe exige des droits d'auteur et me menace ainsi que l'éditeur du livre d'un procès en contrefaçon, en a-t-il le droit ?

Réponse : Le photographe est considéré comme auteur, dans la mesure où les choix qu'il effectue (angle de prise de vue, éclairage...) résultent d'une intention artistique propre. La reproduction de ses photographies ne peut être faite sans son accord. Elle lui donne droit à des redevances de droit d'auteur. La reproduction d'une œuvre sans l'autorisation de l'auteur est une contrefaçon.

Mais sur la question des photographies de tableau et de sculpture, voir le point de vue de l'avocat.

Loi :
Article L112-2 du code de la propriété intellectuelle :

Le point de vue de l'avocat, réponse élaborée par Maître Didier Bernheim, Avocat  à la Cour de Paris :
La photographie est une oeuvre protégée et il existe au moins un arrêt (de la Cour d'appel de Dijon) reconnaissant à des reproductions photographiques de tableaux le bénéfice de la protection accordée aux oeuvres originales. J'estime que cette décision est criticable. Une bonne reproduction de tableau est une reproduction servile, respectant fidèlement les formes, les couleurs et les nuances,  qui ne doit rien à la créativité du photographe et ne doit surtout pas comporter la marque de sa personnalité. Elle exige seulement de lui de bonnes capacités techniques. Elle ne justifie pas la protection reconnue aux oeuvres originales. En ce qui concerne les photographies de sculptures ou d'installations, le photographe peut être considéré comme auteur s'il a choisi lui-même l'éclairage et les angles de prises de vue, mais pas s'il a opéré entièrement sous la direction de l'artiste et n'a été qu'un simple exécutant technique. Afin d'éviter des difficultés, il est prudent de régler la question du droit de reproduction des photographies de tableaux et de sculptures au moment de la commande au photographe et de prévoir la remise des négatifs, diapositives ou supports numériques.

Zouave15

Je pense que le photographe a mal choisi son angle d'attaque : il a parlé de la composition de la scène, et non de la composition de la photo. Autrement dit, le plat est une œuvre éphémère, mais pas la photo qu'il en a faite.

image04

oui l'UPP commente egalement ce jugement...triste
http://www.upp-auteurs.fr/actualites.php?actualite=623

technique, experience, perception, idée, regard...
d'apres quelles mesures et quelles lois peut on apprécier la creativité...
A moins que Robocop gère tout...
et toutes les photos floues sont elles mecaniquement enregistrées par un obturateur trop lent,
sur lequel l'esprit n'interviendrait pas... le hasard peut etre...
Et pourquoi l'AGESSA ne determinerait pas si ce sont des photographes auteurs ou des machins qui enregistrent ....
ce qu'il y a devant...
S'ils determinent un statut d'auteur ce n'est pas pour les confondre avec des reproducteurs...
Si on faisait de l'abattage ca se saurait...
Tout cela est bien inquietant ou alors comme aux US il faudrait payer pour enregistrer ses photos sous un copyright,
afin de les proteger?

cfa


Tu as raison d'adhérer à l'UPP :  c'est un excellent accompagnement psychologique pour ceux qui sont voués à une mort lente !

Tu vas y entendre un discours lénifiant et totalement déconnecté de la réalité, dont l'unique but est de de rassurer et accessoirement de recevoir ta cotisation, mais qui ne sauvera en rien une profession.
En 1800 le métier de photographe n'existait pas
En 1900 il existait mais ne nourrissait pas sont homme
En 1970 il engraissait grassement pas mal de monde
40 ans plus tard, il est sur le déclin, condamné à disparaître !


Aujourd'hui, on n'a plus besoin de conducteurs de diligences, de télégraphistes, de copistes, de rémouleurs, ni plus près de nous de typographes, de scannéristes, de photograveurs.

Pleins de métiers changent, évoluent, ou meurent.  Si tu veux entendre que ce n'est pas le cas de photographe, va à l'UPP, fais des manifs, fais des pétitions.  Pendant ce temps d'autres auront compris et feront un autre métier... ou autrement, sans râler, parce qu'ils auront compris que rien n'est éternel.

image04

Citation de: cfa le Octobre 28, 2011, 18:57:55
Tu as raison d'adhérer à l'UPP :  c'est un excellent accompagnement psychologique pour ceux qui sont voués à une mort lente !

Tu vas y entendre un discours lénifiant et totalement déconnecté de la réalité, dont l'unique but est de de rassurer et accessoirement de recevoir ta cotisation, mais qui ne sauvera en rien une profession.
En 1800 le métier de photographe n'existait pas
En 1900 il existait mais ne nourrissait pas sont homme
En 1970 il engraissait grassement pas mal de monde
40 ans plus tard, il est sur le déclin, condamné à disparaître !


Aujourd'hui, on n'a plus besoin de conducteurs de diligences, de télégraphistes, de copistes, de rémouleurs, ni plus près de nous de typographes, de scannéristes, de photograveurs.

Pleins de métiers changent, évoluent, ou meurent.  Si tu veux entendre que ce n'est pas le cas de photographe, va à l'UPP, fais des manifs, fais des pétitions.  Pendant ce temps d'autres auront compris et feront un autre métier... ou autrement, sans râler, parce qu'ils auront compris que rien n'est éternel.
Ta betise par contre sera eternelle
les typographes sont devenus des infographistes...
on aura encore besoin de bon scans meme s'il faut les chercher en Inde
et les photograveurs, chromistes sont les techniciens couleurs du prepresse...
La technique a simplement evolué et ils se sont adaptés...
Pour la photo il faut toujours un regard derriere l'objectif.
Le changement je l'ai compris en 1995 lorsque j'etais aux USA et de retour j'ai dit à mon agence:
que bientot tout aller passer par internet...helas ils n'avaient meme pas un lecteur de CD...
puis ils ont ete engloutis...
J'ai tout vu venir... sois rassuré
Ce qui a changé c'est une concurrence deloyale qui vend 100 fois moins cher... sans respecter les lois, et maintenant les diffuseurs qui ne veulent plus rien payer...
Et dans toutes professions la solidarité jouerait ...amateurs et pros...au moins pour respecter la passion de l'image, et de quelques jeunes illumines qui entrent dans des ecoles pour apprendre la photographie et peut etre un jour devenir professionnel...
On peut toujours rever...

printo

Citation de: image04 le Octobre 28, 2011, 22:07:21
Ta betise par contre sera eternelle
les typographes sont devenus des infographistes...
on aura encore besoin de bon scans meme s'il faut les chercher en Inde
et les photograveurs, chromistes sont les techniciens couleurs du prepresse...
La technique a simplement evolué et ils se sont adaptés...
Pour la photo il faut toujours un regard derriere l'objectif.
Le changement je l'ai compris en 1995 lorsque j'etais aux USA et de retour j'ai dit à mon agence:
que bientot tout aller passer par internet...helas ils n'avaient meme pas un lecteur de CD...
puis ils ont ete engloutis...
J'ai tout vu venir... sois rassuré
Ce qui a changé c'est une concurrence deloyale qui vend 100 fois moins cher... sans respecter les lois, et maintenant les diffuseurs qui ne veulent plus rien payer...
Et dans toutes professions la solidarité jouerait ...amateurs et pros...au moins pour respecter la passion de l'image, et de quelques jeunes illumines qui entrent dans des ecoles pour apprendre la photographie et peut etre un jour devenir professionnel...
On peut toujours rever...

Pauvre image04, tu fais peine à lire !   

Tu es manifestement très formaté par le discours syndical que tu as entendu et tu vis dans le rêve !

Non, les typographes ne sont pas devenus infographistes !  Ils sont devenus chomeurs!
Si quelques typographes ont effectivement essayé de devenir metteurs en pages ou opérateurs de PAO, c'est en général avec peu de succès. Et infographiste, c'est un autre métier, qui n'a que peu de choses à voir avec la typographie.... même si de bonnes connaissances typo ne sont pas superflues!

Des scannéristes? Ca existe encore? Sur quels scans? Pratiquement toutes les photogravures ont fermé. Ce métier est mort. Et seuls subisteront quelques "artistes-scannéristes". C'est bien dommage quand on voit la merde produite par les incapables qui les ont remplacés, mais c'est ainsi.

Les chromistes passés dans le pré-presse?  bah voyons! Quelques uns, oui. Mais la plupart sont au chomage ou à la retraite. La encore c'est un savoir qui s'en va. C'est dommage, mais c'est ainsi.

Alors tu sais, les photographes ...  concurrencés par les amateurs qui ont le même matos qu'eux et qui sont partout, les photographes sont sur le déclin! Plus personne sur l'événemlent: les téléphones portables font le boulot.  Plus personne pour l'illustration générale: des millions d'images d'amateurs arrivent via les mstocks ; et pour la mode... oui, encore quelques vedettes et ca va durer un peu.  Mais déjà, les images virtuelles, faites avec des banques d'objets et de visages virtuels, font mieux qu'un photographe et son armée d'assistantes sur fond cyclo et sont moins chers et moins capricieux.

Ouvre les yeux mon vieux : c'est foutu !


image04

Citation de: printimage le Octobre 28, 2011, 22:32:18
Pauvre image04, tu fais peine à lire !   

Tu es manifestement très formaté par le discours syndical que tu as entendu et tu vis dans le rêve !

Non, les typographes ne sont pas devenus infographistes !  Ils sont devenus chomeurs!
Si quelques typographes ont effectivement essayé de devenir metteurs en pages ou opérateurs de PAO, c'est en général avec peu de succès. Et infographiste, c'est un autre métier, qui n'a que peu de choses à voir avec la typographie.... même si de bonnes connaissances typo ne sont pas superflues!

Des scannéristes? Ca existe encore? Sur quels scans? Pratiquement toutes les photogravures ont fermé. Ce métier est mort. Et seuls subisteront quelques "artistes-scannéristes". C'est bien dommage quand on voit la merde produite par les incapables qui les ont remplacés, mais c'est ainsi.

Les chromistes passés dans le pré-presse?  bah voyons! Quelques uns, oui. Mais la plupart sont au chomage ou à la retraite. La encore c'est un savoir qui s'en va. C'est dommage, mais c'est ainsi.

Alors tu sais, les photographes ...  concurrencés par les amateurs qui ont le même matos qu'eux et qui sont partout, les photographes sont sur le déclin! Plus personne sur l'événemlent: les téléphones portables font le boulot.  Plus personne pour l'illustration générale: des millions d'images d'amateurs arrivent via les mstocks ; et pour la mode... oui, encore quelques vedettes et ca va durer un peu.  Mais déjà, les images virtuelles, faites avec des banques d'objets et de visages virtuels, font mieux qu'un photographe et son armée d'assistantes sur fond cyclo et sont moins chers et moins capricieux.

Ouvre les yeux mon vieux : c'est foutu !

Dommage que tu confondes un photograveur avec quelqu'un qui sait etalonner un scan corrigeant les niveaux et courbes, en etablissant un profil CMJN selon les encres utilisées par la presse numerique...
On est tres loin des films demi-tons et tramés, et la vérifications des croix pour les reperes...
J'ai aussi fait de la photogravure...
Pour le hot news evidemment le pequin sur place sera toujours plus rapide
Certes beaucoup de secteurs sont foutus avant mes revenus d'agences me permettaient d'employer une secretaire, et jusqu'a 2 assistants salariés...
Je regrette tres sincerement que cela soit foutu pour eux a cause d'inconscients et dautres rapaces hors la loi
Au moins que les amateurs aient conscience que leur images ont un peu plus de valeur que 1,2 ou 3€
A relire:
http://www.clovis-gauzy.fr/blog/formation/12-Gagner-argent-avec-ses-photographies-lillusion-Eldorado.html

image04

Citation de: printimage le Octobre 28, 2011, 22:32:18
Pauvre image04, tu fais peine à lire !   
Ouvre les yeux mon vieux : c'est foutu !

En conclusion je regrette que ta vision d'amateur soit limitée a ton ego, pour jouir de quelques parutions comme beaucoup d'autres, sans se soucier des conséquences dramatiques pour l'ensemble de la profession.
A l'UPP justement on cherche a vous ouvrir les yeux, pour eviter que des spéculateurs profitent de la valeur de vos photos
Le metier est loin d'etre foutu si justement les professionnels arrivent à sensibiliser ces reveurs pour eviter de se faire léser...
Mais je partage proportionnellement la joie d'un amateur de voir son relevé de 50€ avec plus de 100 parutions....
Parfaitement conscient qu'il y a aussi des professionnels, on en reparlera dans 2 ans si les productions investies auront été rentabilisées...

muadib

Citation de: cfa le Octobre 28, 2011, 18:57:55
Aujourd'hui, on n'a plus besoin de conducteurs de diligences, de télégraphistes, de copistes, de rémouleurs, ni plus près de nous de typographes, de scannéristes, de photograveurs.
Pleins de métiers changent, évoluent, ou meurent. 

Ces métiers n'ont pas évolué, ils ont disparu. Ils correspondaient à un ensemble de compétences dont la société n'a plus eu besoin en raison de l'évolution de la technologie. Mener un attelage de chevaux ou conduire une voiture ce ne sont pas les mêmes compétences. L'imprimerie a rendu obsolète les talents des copistes. On n'a plus besoin de scannéristes ou de photograveur, parce la technologie a permis d'automatiser une tache qui supposait avant un grand savoir-faire.
Les compétences que supposaient ces métiers ont perdu leur utilité.
Avec la photo ça me semble différent.
La photographie ce n'est pas une diligence.  ;) Elle n'a jamais été autant utilisée que ce soit par les entreprises ou les particuliers.Si la photographie ne supposait plus de compétence, Chasseur d'Images et ce forum n'existeraient pas. Et pour en revenir au sujet original de ce fil, à cette question qui est aussi ancienne que la photographie, considérer la photographie comme un art n'a sans doute jamais fait à ce point consensus dans la société englobante.
On n'est donc pas en présence de la disparition d'un métier parce que les connaissances qu'il supposait ont cessé d'avoir une utilité, mais d'une destruction de sa valeur économique. On utilise toujours ce savoir-faire mais une réorganisation de l'économie à détruit la valeur économique qui lui était attachée.
C'est comparable à une délocalisation en Chine. On a toujours besoin du savoir faire des ouvrières du textile, mais dans un nouveau modèle économique organisé autour de la délocalisation, la valeur économique de ce savoir-faire a été divisée par 50.
Dans le cas de la photo, la dématérialisation des images et Internet ont fait émerger un nouveau modèle économique qui mettait en concurrence des photographes qui voulaient vivre de leur métier et des photographes qui n'en attendaient qu'une rémunération symbolique. La conséquence ça a été une destruction de la valeur économique qui était attachée au fait de prendre une photo, même si la valeur symbolique attachée à la photo (malgré la jurisprudence à l'origine de ce fil :) ) n'a jamais été aussi élevée.
La plus-value générée par l'activité photographique (et en ce sens on est loin des diligences) n'a jamais été aussi élevée. Simplement ce sont ceux qui sont en amont ou en aval de l'acte photographique qui en bénéficient. L'entreprise qui fabrique le matériel photo, le fabricant d'ordinateur, le fournisseur d'accès, l'hébergeur Internet, l'entreprise qui va utiliser une image achetée dans une banque d'images low-cost etc.

Zouave15

Citation de: muadib le Octobre 29, 2011, 08:43:05
Ces métiers n'ont pas évolué, ils ont disparu. Ils correspondaient à un ensemble de compétences dont la société n'a plus eu besoin en raison de l'évolution de la technologie. Mener un attelage de chevaux ou conduire une voiture ce ne sont pas les mêmes compétences. L'imprimerie a rendu obsolète les talents des copistes. On n'a plus besoin de scannéristes ou de photograveur, parce la technologie a permis d'automatiser une tache qui supposait avant un grand savoir-faire.
Les compétences que supposaient ces métiers ont perdu leur utilité.
Avec la photo ça me semble différent.
La photographie ce n'est pas une diligence.  ;) Elle n'a jamais été autant utilisée que ce soit par les entreprises ou les particuliers.Si la photographie ne supposait plus de compétence, Chasseur d'Images et ce forum n'existeraient pas. Et pour en revenir au sujet original de ce fil, à cette question qui est aussi ancienne que la photographie, considérer la photographie comme un art n'a sans doute jamais fait à ce point consensus dans la société englobante.
On n'est donc pas en présence de la disparition d'un métier parce que les connaissances qu'il supposait ont cessé d'avoir une utilité, mais d'une destruction de sa valeur économique. On utilise toujours ce savoir-faire mais une réorganisation de l'économie à détruit la valeur économique qui lui était attachée.
C'est comparable à une délocalisation en Chine. On a toujours besoin du savoir faire des ouvrières du textile, mais dans un nouveau modèle économique organisé autour de la délocalisation, la valeur économique de ce savoir-faire a été divisée par 50.
Dans le cas de la photo, la dématérialisation des images et Internet ont fait émerger un nouveau modèle économique qui mettait en concurrence des photographes qui voulaient vivre de leur métier et des photographes qui n'en attendaient qu'une rémunération symbolique. La conséquence ça a été une destruction de la valeur économique qui était attachée au fait de prendre une photo, même si la valeur symbolique attachée à la photo (malgré la jurisprudence à l'origine de ce fil :) ) n'a jamais été aussi élevée.
La plus-value générée par l'activité photographique (et en ce sens on est loin des diligences) n'a jamais été aussi élevée. Simplement ce sont ceux qui sont en amont ou en aval de l'acte photographique qui en bénéficient. L'entreprise qui fabrique le matériel photo, le fabricant d'ordinateur, le fournisseur d'accès, l'hébergeur Internet, l'entreprise qui va utiliser une image achetée dans une banque d'images low-cost etc.

Tout à fait ! (merci de relever le niveau)

Gilala

Citation de: cfa le Octobre 28, 2011, 18:57:55

Aujourd'hui, on n'a plus besoin de conducteurs de diligences, de télégraphistes, de copistes, de rémouleurs, ni plus près de nous de typographes, de scannéristes, de photograveurs.

Tu peux y rajouter l'imprimeur offset classique qui n'est là que pour 10 ans au grand maximum...
Mais cela dit là où la comparaison est fausse, c'est qu'il s'agit là de métier avec un haut savoir-faire  mais un savoir faire technique pas artistique !
On peut parler des métiers qui ont disparu (c'était mieux avant ma bonne dame) mais il faudrait aussi parler des métiers qui ont apparu ou qui ont le vent en poupe grace aux nouvelles technologies! et justement certains très anciens comme écrivain ou illustrateur...le point commun aux trois (avec la photo) c'est justement le côté "auteur" qui n'est pas dans les autres métiers. Et vu la multiplication des tuyaux, il faudra de plus en plus alimenter avec des créations ces réseaux! Les gens sont de plus en plus "ouverts" à la culture grace en partie à ces nouveaux medias... La photo devra s'adapter c'est sur mais ça a déja été le cas avec le passage au numérique.

polym

CitationDans un arrêt du 20 octobre 2011, la Cour de cassation prend une position qui ne manquera pas de satisfaire les directions de la communication et, plus largement, tous les éditeurs de supports faisant appel à des photographies. En l'espèce M. X poursuivait une revue éditée par la cité phocéenne et intitulée "Marseille, la revue culturelle de la ville de Marseille".

Merci pour l'info, intéressante quant aux pratiques d'un magazine édité par la ville de Marseille  :o ... [mode parano on] Hop, direction la bibliothèque pour compulser les volumes ...

image04

Citation de: muadib le Octobre 29, 2011, 08:43:05
Ces métiers n'ont pas évolué, ils ont disparu. Ils correspondaient à un ensemble de compétences dont la société n'a plus eu besoin en raison de l'évolution de la technologie. Mener un attelage de chevaux ou conduire une voiture ce ne sont pas les mêmes compétences. L'imprimerie a rendu obsolète les talents des copistes. On n'a plus besoin de scannéristes ou de photograveur, parce la technologie a permis d'automatiser une tache qui supposait avant un grand savoir-faire.
Les compétences que supposaient ces métiers ont perdu leur utilité.
Avec la photo ça me semble différent.
La photographie ce n'est pas une diligence.  ;) Elle n'a jamais été autant utilisée que ce soit par les entreprises ou les particuliers.Si la photographie ne supposait plus de compétence, Chasseur d'Images et ce forum n'existeraient pas. Et pour en revenir au sujet original de ce fil, à cette question qui est aussi ancienne que la photographie, considérer la photographie comme un art n'a sans doute jamais fait à ce point consensus dans la société englobante.
On n'est donc pas en présence de la disparition d'un métier parce que les connaissances qu'il supposait ont cessé d'avoir une utilité, mais d'une destruction de sa valeur économique. On utilise toujours ce savoir-faire mais une réorganisation de l'économie à détruit la valeur économique qui lui était attachée.
C'est comparable à une délocalisation en Chine. On a toujours besoin du savoir faire des ouvrières du textile, mais dans un nouveau modèle économique organisé autour de la délocalisation, la valeur économique de ce savoir-faire a été divisée par 50.
Dans le cas de la photo, la dématérialisation des images et Internet ont fait émerger un nouveau modèle économique qui mettait en concurrence des photographes qui voulaient vivre de leur métier et des photographes qui n'en attendaient qu'une rémunération symbolique. La conséquence ça a été une destruction de la valeur économique qui était attachée au fait de prendre une photo, même si la valeur symbolique attachée à la photo (malgré la jurisprudence à l'origine de ce fil :) ) n'a jamais été aussi élevée.
La plus-value générée par l'activité photographique (et en ce sens on est loin des diligences) n'a jamais été aussi élevée. Simplement ce sont ceux qui sont en amont ou en aval de l'acte photographique qui en bénéficient. L'entreprise qui fabrique le matériel photo, le fabricant d'ordinateur, le fournisseur d'accès, l'hébergeur Internet, l'entreprise qui va utiliser une image achetée dans une banque d'images low-cost etc.

Merci Thierry... toujours tres diplomate
J'espère qu'il aura compris c'est toujours regrettable cette ambiguité entre la photo artistique et l'exploitation commerciale qui devrait generer des droits d'exploitations en rapport a l'utilisation...c'est surtout cela le drame des ms...
Mais il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir

Zouave15

Citation de: image04 le Octobre 29, 2011, 13:02:00
Merci Thierry... toujours tres diplomate

Je ne vois pas cela ainsi, plutôt comme les propos auxquels nous a habitués quelqu'un de cultivé et à la tête bien faite.

image04

c'est tout a fait comme cela que je concois la diplomatie

JC34

Citation de: image04 le Octobre 29, 2011, 07:57:07
En conclusion je regrette que ta vision d'amateur soit limitée a ton ego,

Citation de: image04 le Octobre 29, 2011, 13:02:00
Merci Thierry... toujours tres diplomate

Mais il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir

:D

image04

Citation de: JC34 le Octobre 29, 2011, 21:36:35
:D
Bien evidemment ma boutade de l'aveugle concernait celui qui comparait la disparition des conducteurs de diligences, avec la revolution du metier de photographe... ecrasé par les ms
Je connais Thierry depuis plus de 20ans il est loin d'etre aveugle et sa vision tres perspicace
Evidemment lorsque l'on fait disparaitre une phrase cela peut changer la comprehension
et deformer mes propos

Joëlle Verbrugge

Et incidemment, si le contenu de l'arrêt et une petite analyse juridique vous intéresse, j'avais rédigé après la publication un petit article ici :

http://droit-et-photographie.over-blog.com/article-originalite-bouillabaisse-et-contrefa-on-87434041.html


JMS

Sauf votre respect, Maître, dans les histoires de vol de photo on n'a pas souvent les images montrées et merci de l'avoir fait. Mais pour moi c'est la fabrique d'assiette qui aurait du poursuivre pour utilisation de son graphisme sans mention de l'auteur du dessin, car à première lecture je croyais que quelqu'un avait copié la photo, mais on voit parfaitement qu'il y a beaucoup plus de poissons sur l'affiche, pas éclairés pareil et disposés de façon différente, donc le juge de première instance aurait du simplement dire que les éléments de similitude étaient tellement peu notables qu'on ne pouvait retenir la contrefaçon. Le graphiste a du dire a son client "mais il n'y a pas du tout assez de poisson dans cette assiette, on dirait de la nouvelle cuisine, moi je vais vous faire une assiette de poisson remplie à ras bord...et il se trouve que j'ai la même assiette dans la cuisine de ma belle mère".

geargies

PP 8) .. mais peut être que le juge connaissait, comme moi, letableau de Braque Poisson noir sur une assiette (ou poisson sur une assiette noire? j'ai un doute sur le titre) et que du coup.. n'importe quelle tof lui paraîtra, comment dire sans froisser?... humm? tata ginette?

Verso92

Citation de: JMS le Décembre 01, 2011, 07:51:39
Sauf votre respect, Maître, dans les histoires de vol de photo on n'a pas souvent les images montrées et merci de l'avoir fait. Mais pour moi c'est la fabrique d'assiette qui aurait du poursuivre pour utilisation de son graphisme sans mention de l'auteur du dessin, car à première lecture je croyais que quelqu'un avait copié la photo, mais on voit parfaitement qu'il y a beaucoup plus de poissons sur l'affiche, pas éclairés pareil et disposés de façon différente, donc le juge de première instance aurait du simplement dire que les éléments de similitude étaient tellement peu notables qu'on ne pouvait retenir la contrefaçon. Le graphiste a du dire a son client "mais il n'y a pas du tout assez de poisson dans cette assiette, on dirait de la nouvelle cuisine, moi je vais vous faire une assiette de poisson remplie à ras bord...et il se trouve que j'ai la même assiette dans la cuisine de ma belle mère".

A vrai dire, j'ai moi aussi un peu de mal à n'y voir que des similitudes lointaines... si similitudes avérées il y a, je crains fort que beaucoup de photographies "originales" ne puissent être affectées de la même tare !

image04

En grand défenseur des droits d'auteurs, je trouve ce litige un peu tiré par les arêtes...
Mais par son jugement il risque de ramener dans le filet des arêtes bien plus grosses,
tres difficiles a digérer...voir impossible...
Il faudrait jeter tous les poissons a la mer et refaire une photo d'assiette vide pleine d'originalité,
et la protéger contre la casse,...mais une photo d'assiette cassée sera plus facile à protéger...

JMS

Il ne faut quand même pas exagérer...en sport et en spectacle il arrive tous les jours que des photographes pros placés sur le même spot sortent quasiment le même cadrage voire même la même lumière si on en met trois côte à côte avec des D3s et des 24-70 devant la même scène (exemple vécu, voir
http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,138623.0.html

Alors si le premier qui publie attaque les autres pour contrefaçon de son cadrage et de son éclairage, où allons nous ?

Ce type de protection de droit devrait être délimité non par l'effet "oeuvre d'art" qui très subjectif et variable selon la période, mais seulement pour les copies conformes en studio. Ce n'est pas le cas de ces pauvres poissons...