Plagiat ? (Grande Bretagne - Bus Rouge et Westminster Bridge en N&B)

Démarré par SimCI, Janvier 25, 2012, 17:30:20

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muadib

Citation de: JCCU le Janvier 27, 2012, 09:38:53
Si tu prends la photo de la boite de soupe devant l'écran, comment suis je sensé savoir ce qui en fait l'originalité ? le fait de photographier une boite de soupe? un objet alimentaire quelconque devant un écran? une boite de soupe associée à un texte du forum CI? (serait ce une allusion perfide de JMS sur ce forum? ,  ;D ;D ;D)  Pourquoi serait ce aux autres de  deviner ...
Le raisonnement est le même pour la Joconde. Qu'est-ce qui en fait l'originalité? Un portrait de brune? Le fait qu'elle sourit? Le fait qu'elle soit exposée au Louvre. Les milliers de touriste qui viennent au Louvre la regarder?
On est en présence de faits sociaux. A un moment, pas si éloigné, la société englobante a décidé que certaines oeuvres de l'esprit devaient bénéficier d'une protection particulière. Lorsque la photo a été inventée, pendant longtemps son statut a été (et d'ailleurs est toujours si l'on considère ces échanges) ambiguë. Est-ce que c'était le fruit des progrès de l'industrie et qu'à ce titre elle ne devait pas bénéficier du droit d'auteur? (Le peintre Ingres a déclaré: " Maintenant on veut mêler l'industrie à l'art. L'industrie nous n'en voulons pas. Qu'elle reste à sa place et ne vienne pas s'établir sur les marches de notre école d'Apollon, consacrée aux arts seuls de la Grèce et de Rome. " )
A chaque procès qui met en jeu la photo et le droit d'auteur, c'est ce statut qui est remis en cause. Le juge exprime son "intime conviction" qui tient à la fois à son histoire personnelle et au fait qu'il appartient à cette société où le statut de la photographie ne cesse d'évoluer.

muadib

Citation de: JCCU le Janvier 27, 2012, 09:47:07
Tant que j'y suis, je "dépose" aussi celle là :c'est la même photo (à l'origine) mais avec filtre coordonnées polaire+déformation interactive

Photo? Image? Pire: art moderne ;D

Droit de réclamer des "royalties" à tous celles/ceux qui utiliseraient ce type de filtre sur des photos de "structure" ? ou uniquement sur les escaliers ? ou uniquement sur les escaliers rouge brique?  :P   
Le jugement apporte une réponse que je trouve intéressante. Ce n'est pas le filtre qui compte, c'est le résultat, la façon dont tu l'as utilisé. Est-ce que cette image porte l'empreinte de ta personnalité?

JCCU

Citation de: muadib le Janvier 27, 2012, 09:53:10
Le raisonnement est le même pour la Joconde. Qu'est-ce qui en fait l'originalité? Un portrait de brune? Le fait qu'elle sourit? Le fait qu'elle soit exposée au Louvre. Les milliers de touriste qui viennent au Louvre la regarder?
On est en présence de faits sociaux.
A un moment, pas si éloigné, la société englobante a décidé que certaines oeuvres de l'esprit devaient bénéficier d'une protection particulière. Lorsque la photo a été inventée, pendant longtemps son statut a été (et d'ailleurs est toujours si l'on considère ces échanges) ambiguë. Est-ce que c'était le fruit des progrès de l'industrie et qu'à ce titre elle ne devait pas bénéficier du droit d'auteur? (Le peintre Ingres a déclaré: " Maintenant on veut mêler l'industrie à l'art. L'industrie nous n'en voulons pas. Qu'elle reste à sa place et ne vienne pas s'établir sur les marches de notre école d'Apollon, consacrée aux arts seuls de la Grèce et de Rome. " )
A chaque procès qui met en jeu la photo et le droit d'auteur, c'est ce statut qui est remis en cause. Le juge exprime son "intime conviction" qui tient à la fois à son histoire personnelle et au fait qu'il appartient à cette société où le statut de la photographie ne cesse d'évoluer.

La Joconde a été réalisée à une époque ou il y avait beaucoup moins d'artistes que maintenant et en tout cas beaucoup moins de peintures produites qu'il n'y a aujourd'hui de photos (ou d'images) ...
Donc, il était tout de même beaucoup plus facile à l'époque d'établir ce qui était "original" de ce qui était de la copie ..

De plus les relations "art/argent/ droit de propriété" étaient quand même un peu différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui:
d'une part, un certain nombre d'artistes étaient "pensionnés" (exemple Léonard recevait certes des "primes" pour ses tableaux mais en plus, il était "nourri/logé" par François 1er car on considérait que l'artiste travaillait pour la gloire de son mécène
  d'autre part, la propriété intellectuelle était plutot à l'acheteur qu'au peintre:exemple les rois-cf Louis 14- faisaient reproduire en série leurs portraits par des copistes pour offrir -un peu comme les portraits de présidents dans les mairies
  et souvent pour des artistes "indépendants", la protection venait de certains "secrets techniques" (tel pigments, ...) qui rendaient la copie très difficile

Enfin la relation "art/créativité" était quand même différente:La Joconde est le symbole de La Renaissance, dont l'idéologie artistique -de façon très simplifiée- était quand même "on oublie le Moyen Age et on copie l'Antiquité"   (La citation d'Ingres que tu mentionnes est d'ailleurs assez significative .D'aileurs n'y a-t-il pas l'expression "beau comme un antique)

Pour le statut de la photo, je n'ai pas tout à fait la même vision que toi :il me semble que la photo a d'abord été reconnue comme un art parce qu'elle permettait de reproduire de façon fidèle.. et que les contestations sur son statut ne sont devenues très fortes qu'à partir des années 1870 ...donc 20 ans après

Bref, il me parait assez délicat de faire une comparaison sur le statut d'oeuvre d'art entre des "productions" des années 1500 (comme La Joconde) et des photos des années 2000 

JCCU

Citation de: muadib le Janvier 27, 2012, 09:55:06
Le jugement apporte une réponse que je trouve intéressante. Ce n'est pas le filtre qui compte, c'est le résultat, la façon dont tu l'as utilisé. Est-ce que cette image porte l'empreinte de ta personnalité?

Certainement: j'ai fait ce "chef d'oeuvre" un soir ..après quelques punchs . Et le fait d'aimer un punch n'est il pas un trait de personnalité? (voire de civilisation ;D)

Plus sérieusement:
   si quelqu'un reproduit "pixel par pixel" mon "chef d'oeuvre" , c'est clair que c'est du vol
    si quelqu'un -séduit par mon "chef  d'oeuvre" - se précipite photographier tous les escaliers de sa résidence ou des résidences voisines et les transforme en coordonnées polaires et les publie, tu crois que je peux l'attaquer en justice?

muadib

Citation de: JCCU le Janvier 27, 2012, 10:54:57
Bref, il me parait assez délicat de faire une comparaison sur le statut d'oeuvre d'art entre des "productions" des années 1500 (comme La Joconde) et des photos des années 2000 
Tu ne peux pas faire l'impasse sur l'histoire. Toute notre perception, réflexion sur ce que serait une oeuvre d'art s'inscrit dans notre histoire, notre culture. Et que ce soit pour en conclure que la photo est ou non une oeuvre de l'esprit, notre réflexion s'inscrit nécessairement dans l'évolution du discours de la société englobante sur la notion d'oeuvre d'art et le statut social du créateur.

jdm

Citation de: JCCU le Janvier 27, 2012, 10:54:57
La Joconde a été réalisée à une époque ou il y avait beaucoup moins d'artistes que maintenant et en tout cas beaucoup moins de peintures produites qu'il n'y a aujourd'hui de photos (ou d'images) ...
Donc, il était tout de même beaucoup plus facile à l'époque d'établir ce qui était "original" de ce qui était de la copie .. 

Le mieux serait que tu vérifie toi-même les éventuelles contrefaçons de la Joconde ;)


dX-Man

muadib

Citation de: JCCU le Janvier 27, 2012, 11:01:37
  si quelqu'un -séduit par mon "chef  d'oeuvre" - se précipite photographier tous les escaliers de sa résidence ou des résidences voisines et les transforme en coordonnées polaires et les publie, tu crois que je peux l'attaquer en justice?
Non mais justement le jugement précise comme l'a relevé JMS, que ce n'est pas ce qui a été dit.
Maintenant si quelqu'un recadre ton chef-d'oeuvre, l'utilise en noir & blanc, y intègre un petit Mickey, faut voir au cas par cas.

Maintenant lorsque tu dis "si quelqu'un reproduit "pixel par pixel" mon "chef d'oeuvre" , c'est clair que c'est du vol ", ce n'est pas si clair que ça pour certains artistes contemporains. http://culturevisuelle.org/cafesphoto/archives/105

muadib

Citation de: jdm le Janvier 27, 2012, 11:14:32
Le mieux serait que tu vérifie toi-même les éventuelles contrefaçons de la Joconde ;)



Belle image Jdm.  8)
J'ai une légende à te proposer: Fenêtre sur La Gioconda. (En italien c'est plus chic)  ;)

JCCU

Citation de: jdm le Janvier 27, 2012, 11:14:32
Le mieux serait que tu vérifie toi-même les éventuelles contrefaçons de la Joconde ;)




J'avais écrit "à l'époque" et ce n'est pas réellement "d'époque"  ;D ;D  (Certes dans la BD" Leonard est un génie", le télphone avait déjà été inventé ..mais ce n'est pas encore dans les livres d'histoire)

En plus, quelq'un qui sortirait "La Joconde " aujourd'hui se ferait expliquer qu'il devrait apprendre à régler sa BdB .. et personne ne publierait un truc aussi mal équilibré. Et en plus, il faudrait en plus un peu de Photoshop pour rendre la peau du modèle un peu plus lisse ..et le modèle un peu plus mince. Nul, ce Léonard, aucun avenir :D

JMS

Très belle image Jdm  ;)

Mais la Joconde pose un autre problème: qui a les droits de reproduction à usage commercial...le domaine public ou le Musée du Louvre  ???

Sinon un sujet intéressant sur l'aspect d'originalité de l'oeuvre, au motif qu'une oeuvre non originale ne serait pas protégée par le droit d'auteur (état du droit et de la jurisprudence bien signalés par la page de l'UPP sur le droit d'auteur, par exemple).

Admettons que quelqu'un fasse une couverture d'un journal de photo de nature avec une photo d'oiseau sur une branche, du genre un rouge gorge sur le fond de branchettes à bokeh. Il a trouvé cette photo sur internet sans se fatiguer en tapant "rouge gorge" sur Google (3,4 millions de résultats dans la banque d'images Google) et la publie en mettant le nom de l'auteur mais sans rien lui demander.

L'auteur ce que voyant s'insurge, et outre ouvrir un fil qui atteint 87 pages ici même, il fait un procès au journal en cause. Que doit plaider l'avocat du journal ?

...peut-être que comme il y avait le nom mais pas l'adresse de l'auteur sur Flick R il n'a pas pu lui demander son accord, qu'il n'y a aucun caractère d'originalité à cette image et donc qu'elle ne peut être protégée par le droit d'auteur, et comme il l'avait offerte gratuitement à l'adoration de la planète entière sur internet il ne peut invoquer un préjudice quelconque si de surcroît elle a été affichée dans les kiosques à journaux...

on verrait ce que dirait le juge anglais  ;)  

muadib

Citation de: JMS le Janvier 27, 2012, 12:41:47
Que doit plaider l'avocat du journal ?

...peut-être que comme il y avait le nom mais pas l'adresse de l'auteur sur Flick R il n'a pas pu lui demander son accord, qu'il n'y a aucun caractère d'originalité à cette image et donc qu'elle ne peut être protégée par le droit d'auteur, et comme il l'avait offerte gratuitement à l'adoration de la planète entière sur internet il ne peut invoquer un préjudice quelconque si de surcroît elle a été affichée dans les kiosques à journaux...

on verrait ce que dirait le juge anglais  ;)  
peut-être que comme il y avait le nom mais pas l'adresse de l'auteur sur Flick R il n'a pas pu lui demander son accord,
Ca ne me semble guère recevable. Nous n'avons pas de loi à ma connaissance sur les oeuvres dites "orphelines" et la photo étant signée, même les américains ne la considéreraient pas comme telle je suppose. Et puis dans la mesure où il y a des millions de photos de rouge-gorge disponibles sur Internet, pourquoi aller en chercher une dont on ne pouvait contacter le détenteur des droits?
il n'y a aucun caractère d'originalité à cette image Là ce sera effectivement comme à chaque fois, même en France, au juge d'en décider. Je suppose que l'avocat du photographe pourra de son coté plaider que le fait que ce soit cette image qui ait été utilisée alors que des millions d'images de rouge-george sont disponibles sur Internet prouve que, au moins pour l'accusé, cette photo avait une originalité.  ;)
comme il l'avait offerte gratuitement à l'adoration de la planète entière sur internet il ne peut invoquer un préjudice quelconque si de surcroît elle a été affichée dans les kiosques à journaux
C'est l'essence même du droit d'auteur. Ce n'est pas parce que tu as cédé gratuitement pour un usage web les droits de reproduction sur ton image, qu'un candidat à la présidentielle pourra l'afficher en 4mx3m comme fond pour ses affiches de campagne. (Là je mélange volontairement droit moral et droit patrimonial. )

JMS

 ;) on verrait ce qu'en penserait le juge anglais mais je regarderais attentivement ce que donnerait un procès de la sorte en France ! (en pratique le journal penserait peut être que payer 150 € une couve est moins cher que de me prendre comme avocat pour 15000 €, métier que je ferais après avoir fait payer les ayants droits d'Andy Warhol pour procédure abusive *  ;D ;D ;D)
_______
* : j'ai quand même des doutes, il est possible que la boîte des soupes en question soit protégée !

JPSA

Citation de: JMS le Janvier 27, 2012, 12:41:47
Très belle image Jdm  ;)

Mais la Joconde pose un autre problème: qui a les droits de reproduction à usage commercial...le domaine public ou le Musée du Louvre  ???


La question est intéressante!
A l'époque où la Joconde a été peinte, n'existait pas la notion de dématérialisation des droits, ni celle du lien de subordination de l'auteur par rapport au commanditaire, pas plus d'ailleurs que celle du droit à l'image.  Si on transpose à l'époque, "en matière de meuble possession vaut titre" A défaut de la loi du plus fort....

Si un descendant de Léonard veut revendiquer un droit hérité....malgré le nombre de siècles écoulé....Il ne pourra se prévaloir du droit d'auteur tombé dans le domaine public.

Si le descendant de la personne représentée, un arrière, arrière,arrière petit enfant de Mona Lisa veut exercer les droits acquis par succession directe et à prouver......

Si un héritier de la famille Gherardini veut faire valoir ses droits à l'image, ceux-ci sont réservés "intuitu personae" et s'éteignent avec le titulaire....

Nous nous retrouvons donc dans les conditions de l'époque où le tableau a été peint. Donc la possession vaut titre.

Qui peut s'en prévaloir?

Vous, moi, à travers la notion de bien public de l'état français.

Qui a autorité pour agir?

Nos représentants légaux (élus) et les délégataires de ces droits (le conservateur du musée du louvre par délégation).

Et si l'état italien réclamait l'oeuvre, comme  on réclame les restes de la vénus hottentote?

J'espère avoir bien répondu....  

jeanbart

Citation de: JMS le Janvier 27, 2012, 12:41:47
Très belle image Jdm  ;)

Mais la Joconde pose un autre problème: qui a les droits de reproduction à usage commercial...le domaine public ou le Musée du Louvre  ???

Sinon un sujet intéressant sur l'aspect d'originalité de l'oeuvre, au motif qu'une oeuvre non originale ne serait pas protégée par le droit d'auteur (état du droit et de la jurisprudence bien signalés par la page de l'UPP sur le droit d'auteur, par exemple).

Admettons que quelqu'un fasse une couverture d'un journal de photo de nature avec une photo d'oiseau sur une branche, du genre un rouge gorge sur le fond de branchettes à bokeh. Il a trouvé cette photo sur internet sans se fatiguer en tapant "rouge gorge" sur Google (3,4 millions de résultats dans la banque d'images Google) et la publie en mettant le nom de l'auteur mais sans rien lui demander.

L'auteur ce que voyant s'insurge, et outre ouvrir un fil qui atteint 87 pages ici même, il fait un procès au journal en cause. Que doit plaider l'avocat du journal ?

...peut-être que comme il y avait le nom mais pas l'adresse de l'auteur sur Flick R il n'a pas pu lui demander son accord, qu'il n'y a aucun caractère d'originalité à cette image et donc qu'elle ne peut être protégée par le droit d'auteur, et comme il l'avait offerte gratuitement à l'adoration de la planète entière sur internet il ne peut invoquer un préjudice quelconque si de surcroît elle a été affichée dans les kiosques à journaux...

on verrait ce que dirait le juge anglais  ;)  

A mon avis ces photos de piafs ne sont pas à mettre dans la catégorie du plagiat, car il n'y a pas toshoperie évidente.

Par contre si un tourangeau jamais à court d'idées vendait sa photo du rouge gorge bleu pour être affichée sur des t.shirts, des bols, des cartes postales, des assiettes...


Et si par exemple un marchand de "briques souvenir" de la butte Monmartre ayant remarqué que ses confrères vendaient comme des petits pains les articles ayant cette photo voulait mettre cette œuvre de l'esprit et de NX2 sur lesdites briques, mais ne souhaitant point rémunéré mon travail, se mettait à faire une photo semblable en la trafiquant lui aussi:



Là j'irai de suite voir un juge anglais et à moi les dommages et intérêts. ;D ;D ;D
La Touraine: what else ?

jdm

Merci tous,

Je retiens le titre Muadid   :)

JCCU, il est vrai que j'ai été un peu, voir beaucoup déçu par la Joconde, la vraie (enfin peut-être) la première fois que je l'ai vue au Louvre, mais impressionné par la dévotion principalement Japonaise qui lui était portée...
Enfin si les candidats nous affichent des rouge-gorges en 4x3 -même anonymes- on y gagnera avec un sujet moins morose que les Sdf déjà présents ;)

Heu... JPSA alors je risque combien pour l'utilisation de la "M Lisa"  ;D

JBart t'as fait réviser ton D7000 ya comme une dominante  8)
dX-Man

JPSA

Citation de: jdm le Janvier 27, 2012, 13:29:07
Merci tous,

Je retiens le titre Muadid   :)

JBart t'as fait réviser ton D7000 ya comme une dominante  8)

C'est bien vrai, ça, encore du rose comme d'habitude!

muadib

Citation de: JPSA le Janvier 27, 2012, 13:23:52

Et si l'état italien réclamait l'oeuvre, comme  on réclame les restes de la vénus hottentote?
Elle a été achetée et payée par François I je crois. On est donc tranquille de ce coté là.

JMS

Et si l'état italien réclamait l'oeuvre

Elle a en effet été payée par François 1er et Leonard de Vinci fut le salarié de ce roi (hébergé à Amboise à cette période) mais un voleur italien mal renseigné l'avait en effet volée au Louvre au début du XXème siècle pour la rendre à l'Etat italien, car il croyait qu'elle avait été piquée au cours des guerres de F1er en Italie à l'époque. La police italienne l'a rendue à la France
si un tourangeau jamais à court d'idées vendait sa photo du rouge gorge bleu

Le juge anglais agirait peut être !

polym

Citationsi un tourangeau jamais à court d'idées vendait sa photo du rouge gorge bleu

Le juge anglais agirait peut être !

Certainement même, le halo bleu autour du rouge-gorge reflétant manifestement la volonté de l'auteur  ;D

JMS

Il ne s'agit pas de réfléter la volonté de l'auteur, mais sa personnalité... ;D ;D ;D

Par exemple un bol de soupe pour tenir la nuit devant un forum manifeste ma personnalité: pinailleur  ;)

polym

CitationIl ne s'agit pas de réfléter la volonté de l'auteur, mais sa personnalité... Grimaçant Grimaçant Grimaçant

Merci pour cette précision sémantique, j'suis pas près de devenir juriste du dimanche moi ;D

Zouave15

Au sujet de ce jugement, je m'interroge sur le fond, sur vos discussions et sur la transposition en France, y compris du fait de cultures différentes.

Tout d'abord, le plagiat ne concerne pas le droit d'auteur. Le plagiat concerne également des choses qui ne sont pas protégées : les idées et les informations.

En quelque sorte, le plagiat précise dans quelles conditions une copie est autorisée ou ne l'est pas. Le facteur aggravant, et qui souvent décide ou non du plagiat, est l'absence de citation des sources.

Là est la différence de culture : les anglosaxons ne tolèrent pas le mensonge et s'inspirer sans le dire est un mensonge, alors que ça ne dérange pas trop les français pour qui le plagiat n'étant de toute façon pas une œuvre, ils ne sentent pas concernés.

Donc, le plagiat consiste à prendre des idées, des informations et leur structure (toutes choses non protégées, sauf éventuellement par un brevet) SANS le dire, pour le mettre en œuvre dans une forme différente mais apparentée (de structure identique).

Peu importe que l'œuvre copiée ou non soit originale, car ce qu'on copie n'est pas le résultat qui manifeste l'empreinte de la personnalité de l'auteur, mais la démarche intellectuelle.

Si par exemple quelqu'un copie une de mes photos de glace et l'expose ou la publie (ce que j'ai vu plusieurs fois), il est peu probable qu'il y ait plagiat. Mais s'il analyse ma démarche (facile, elle est écrite sur une page) et produit une série de photos un peu différentes des miennes (donc ne copiant pas mon empreinte) mais cependant semblables, et orchestrant la démarche, c'est la démarche intellectuelle qui a été copiée et il y a donc plagiat.

Le plagiat est de plus la copie d'UN auteur. Comme le disait j'ai oublié qui, « la reprise d'une source est du plagiat, celle de deux sources une synthèse et celle de plusieurs une création ».

Le problème vu derrière le plagiat n'est pas la copie de l'œuvre (qui elle serait de la contrefaçon) mais l'appropriation d'une démarche, d'une structure, avec comme facteur aggravant (et déterminant) la volonté de gagner de l'argent ou en réputation (on n'est jamais loin du parasitisme).

Si on applique à ce cas anglais (et si j'ai bien compris) :

• le copieur a agi sans le dire
• il s'est inspiré d'une seule source, ce qu'il reconnaît
• il a reproduit la démarche
• le résultat est un peu différent mais fonctionne de la même façon
• il s'est ainsi attribue une valeur commerciale qu'il n'aurait pas eue sinon

On comprend aussi qu'il aurait pu faire faire une photo semblable, puisque ce qui est jugé n'est pas la contrefaçon mais la copie de la démarche qui a conduit à l'image.

muadib

Ta synthèse me semble excellente, même si je ne suis pas d'accord avec tout. ;D
Le terme de plagiat est une traduction qui ne vaut que ce que vaut une traduction parce que je ne suis pas certain qu'une traduction faite par un juriste utiliserait le même mot. Ce qui m'a frappé dans ce jugement, c'est que bien que ce soit du droit britannique, on est très proche dans l'esprit du droit d'auteur français et européen. Le jugement insiste sur le fait que la copie n'a pas à être servile (ça c'est un mot à moi), c'est à dire une photocopie, un vol de l'original, ni même que ce soit une reproduction à l'identique par un autre photographe pour qu'il y ait atteinte au droit d'auteur.
Ce n'est donc pas l'addition d'éléments identiques aux deux oeuvres qui pose problème, ne serait-ce que par ce que chacun de ces éléments considérés en tant que tel n'est pas nécessairement original. C'est donc bien l'esprit de l'oeuvre, l'empreinte de la personnalité du créateur que l'on retrouve ou non dans la deuxième image.
"comme facteur aggravant (et déterminant) la volonté de gagner de l'argent ou en réputation (on n'est jamais loin du parasitisme)." Là on est d'accord, et je pense que c'est sans doute ce qui aura été déterminant pour le juge anglais (c'est du unfair business) et qui aurait sans doute moins compté pour un juge français avant que l'on n'en arrive à la détermination du montant du préjudice.

Zouave15

Citation de: muadib le Janvier 28, 2012, 17:03:06
Ta synthèse me semble excellente, même si je ne suis pas d'accord avec tout. ;D

Ça serait bien que tu développes, car je ne prétends nullement avoir compris (c'est d'ailleurs pourquoi j'ai éprouvé le besoin de faire une synthèse)

Citation de: muadib le Janvier 28, 2012, 17:03:06
Ce qui m'a frappé dans ce jugement, c'est que bien que ce soit du droit britannique, on est très proche dans l'esprit du droit d'auteur français et européen.

En pratique, c'est souvent le cas, surtout quand de l'argent est en jeu. Il y a de plus en plus convergence, même avec le droit américain (et les Chinois s'y mettent).

Simplement le droit français est protecteur même s'il n'y a pas d'argent en jeu, et il protège l'auteur (y compris contre lui-même), pas seulement l'œuvre.

muadib

Citation de: Zouave15 le Janvier 28, 2012, 17:58:12
Ça serait bien que tu développes, car je ne prétends nullement avoir compris (c'est d'ailleurs pourquoi j'ai éprouvé le besoin de faire une synthèse)
Au delà de ce que j'ai mis plus haut, c'est un peu du détail en ce sens que c'est périphérique par rapport aux motivations du jugement.
Le plagiat concerne le droit d'auteur: "Le « plagiaire » est celui qui s'approprie indument ou frauduleusement tout ou partie d'une oeuvre littéraire, technique ou artistique (et certains étendent ceci - par extension - à un style, des idées, ou des faits)." http://fr.wikipedia.org/wiki/Plagiat
"les anglosaxons ne tolèrent pas le mensonge "
Ce sont les américains qui ne tolèrent pas le mensonge, encore que finalement ils se soient très bien accommodés des mensonges proférés par Bush qui avaient quand même pour but de les plonger dans une guerre. Les anglais m'ont toujours semblé très à l'aise avec le mensonge, c'est d'ailleurs ce qui en fait de redoutables vendeurs.  ;)