
Objects used to abort © Beth Galton
Caractérisé par la représentation d’éléments inanimés (fleurs, fruits, gibiers, ustensiles, récipients, etc.), le genre de la nature-morte a été fixé en Italie au XVIe siècle et a connu son essor lors des siècles suivants, en Hollande essentiellement. Héritière des grands maîtres flamands, Beth Galton explore les possibilités de ce champ artistique dans diverses séries d’images. La plupart, il faut bien le dire, sont assez banales quoique bien exécutées. Mais entre deux plats joliment dressés et une table garnie de fleurs colorées, quelques photos détonnent. L’ambiance est plus sombre et on y distingue de drôles d’objets : une seringue, des pilules, des herbes médicinales, un cintre, des aiguilles à tricoter… Ces tableaux font en effet écho à l’annulation de l’arrêt Roe vs. Wade, qui pousse aujourd’hui de nombreuses Américaines à se tourner vers des solutions alternatives pour mettre fin à une grossesse non désirée, quitte à mettre leur vie en péril. En cela, et comme l’écrit Dana Goodyear, les images de Beth Galton se rapprochent du sous-genre des vanités puisqu’elles nous confrontent directement à la mort.
RIP JACQUES ROZIER
Le décès de Jacques Rozier nous incite à partager à nouveau ce lien vers Paparazzi, un court-métrage qu’il avait réalisé en 1963 lors du tournage du Mépris de Jean-Luc Godard. En vedettes de ce docu-fiction avant l’heure : Brigitte Bardot et les photographes italiens qui partout la suivaient.
PASSION GRATTE-CIEL
Diplômé d’une école d’architecture, Chris Hytha s’est longtemps servi de la photographie pour nourrir ses recherches. Et puis, comme souvent, d’hobby utilitaire la prise de vue est devenue passion. Après s’être formé au pilotage de drone, le Philadelphien a parcouru les États-Unis pour en immortaliser les gratte-ciel (plus précisément, les sommets de ces buildings). Son inventaire, nommé Highrises, montre l’inattendue variété stylistique de ces bâtiments vieux pour certains de 150 ans. Un système de filtres permet de trier les ouvrages selon l’école à laquelle ils appartiennent (art-déco, gothique, néoclassique, renaissance, etc.). À son terme, le projet Highrises devrait compter 200 photos.
BLACK HOLLYWOOD
Vivra-t-on assez vieux pour voir un James Bond noir au cinéma ? Le doute est permis, mais en attendant on peut le voir en photo sous les traits d’Omari Hardwick. L’acteur américain a en effet pris part au projet de Carell Augustus de réécrire l’histoire du cinéma hollywoodien. Le principe est simple : demander à des actrices et acteurs noirs de se mettre en scène dans la peau de célèbres personnages de films : Marty McFly (Retour vers le Futur), John McClane (Die Hard), Marion Crane (Psychose), etc. Autant de rôles interprétés à l’écran par des comédiens blancs. Après dix ans de travail, le photographe met un point final à ce projet à travers un livre. L’occasion de faire le bilan et de raconter les coulisses de ce « tour de force ».
COULEURS D’ORIGINE
En trois minutes chrono, « Ramène ta science » vous explique la photographie interférentielle, procédé couleur mis au point par Gabriel Lippmann à la fin du XIXe siècle et amélioré quelques années plus tard par Auguste Ponsot. Quinze plaques de ce dernier ont été exhumées des archives de l’Institut de physique de Lille pour être présentées au public. Si vous voulez en savoir plus sur ce procédé original, vous pouvez écouter cette interview de Sophie Braun et Bernard Dupont ou vous procurer le livre récemment édité aux Presses Universitaires du Septentrion.
TRACEURS D’IMAGES
The Museum of lost memories, c’est le joli nom d’un compte Instagram visant à redonner une histoire à des photos abandonnées. Dans le même genre, on vous conseille aussi le compte Twitter Les Vestiges du temps. Et si vous doutez du pouvoir des réseaux sociaux, la drôle d’aventure arrivée à Théophile Baye devrait vous persuader du contraire. Lors de ses explorations, ce passionné d’urbex est tombé sur plusieurs appareils photo jetables qui ne semblaient attendre que lui. La suite a tout du conte de Noël !
LA CONNEXION DES CORPS
Une grande partie du travail de Li Aixiao porte sur le corps dénudé, mais l’accent est mis moins sur l’érotisme que sur l’esthétique de « l’interconnexion humaine ». Au site Talking Pictures, la photographe chinoise a expliqué que sa démarche était née lors d’une séance de 2013 avec son amie Wen et qu’elle avait compris alors comment la photographie pouvait lui permettre de communiquer profondément avec les autres. Ce constat l’a conduite, entre autres, à construire deux projets en miroir, « Personal belongings » et « ‘Li Aixiao and Her 100 Pictures », le premier où elle demande à ses modèles de poser nus avec un objet leur appartenant, le second où elle-même pose nue les yeux bandés en leur compagnie. Preuve de la confiance mutuelle qui s’est installée entre l’artiste et son sujet.
• James Dylan et Michael Avedon, petits-fils respectifs de Bob et Richard, ont choisi tous deux la voie de la photographie et ont même uni leurs talents pour fonder le magazine Breach.
• Rankin commente ses photos de Kate Moss, Bowie, Debbie Harry ou Björk.
• De Jean-Marc Barr à Mélanie Laurent, quand des stars posent nues avec des créatures marines pour dénoncer la surpêche…
• Aperçu en 10 photos commentées du prochain livre de Greg Williams, Photo Breakdowns.
• Persévérance et séduction : les deux clés d’un portrait de célébrité réussi selon Chris Floyd (qui en a vu défiler beaucoup devant son objectif, et pas des moindres).
• Brigitte Bardot par Douglas Kirkland, c’est à partir d’aujourd’hui à la galerie Gadcollection (et le catalogue est en ligne).