Le « 13h15 » de France 2 est l’une des rares émissions du PAF à mettre régulièrement la photographie à l’honneur – qui plus est à une heure de grande écoute. On se souvient de ce reportage de mai 2024 sur Sébastien Bergeron, qui ressuscite la tradition de la photographie ambulante dans les villages du Morbihan. Ou encore de ce sujet de juillet 2024 sur Rémy Masseglia, photographe et réalisateur de documentaires animaliers dans la vallée de la Roya – reportage suivi en février dernier d’un second volet, toujours axé sur la relation de Rémy Masseglia avec sa fille Naïs. Mais au petit jeu du nombre d’apparitions, c’est Jérémie Villet qui l’emporte. Après deux doubles épisodes sur ses périples au-delà du cercle arctique et sur sa quête du renard polaire et du lièvre variable, ou encore un sujet sur son quotidien hors saison hivernale, le voici à nouveau mis à l’honneur. Cette fois-ci, le « 13h15 » l’a suivi à Hokkaido, île japonaise connue pour accueillir l’aigle de Steller. Une demi-heure en apesanteur, où l’on découvre les aquarelles de Georges Saladin, on l’on apprend à construire un igloo de fortune et où l’on sourit à la vue des stratégies adoptées par les corneilles pour détourner l’attention des pygargues.

LES COULISSES DE DALI ATOMICUS

Publié dans les pages du magazine Life en 1948, Dali Atomicus est l’une des plus célèbres photos de Philippe Halsman et aussi l’une des plus représentatives de la « jumpology », technique (et même philosophie) mise au point par le photographe pour immortaliser les stars de l’époque en plein saut (de Marilyn Monroe à Fernandel). La BBC a récemment mis en ligne un petit documentaire dans lequel Irene Halsman revient sur la collaboration entre son père et Salvador Dali. Un témoignage de première main puisque le jour de la séance photo elle était en charge de sécher les chats entre chaque prise de vue – ce qu’elle fit à vingt-six reprises ! Au passage, on apprend que Dali Atomicus aurait pu être bien plus explosive encore si Philippe Halsman avait suivi la première idée de Dali…

L’ART DE L’ACCROCHE

Fondé en 2008 par Chris Gampat, The Phoblographer se présente comme un site explorant « la psychologie des photographes au travail ». Dans les articles mis en ligne ces dernières semaines, on ne voit rien qui aille en ce sens. En revanche, on note un certain goût des rédactrices et rédacteurs pour les questions aptes à faire le buzz :
• Le report du Sony Alpha 7 V est-il dû à Donald Trump ?
• Qu’aurait pensé Susan Sontag des images générées par IA ?
• Le Leica M12 pourrait-il être un tueur de Fuji ?
 La génération Z imprime-t-elle plus d’images que les baby-boomers ? 
Heureusement, les réponses sont souvent plus nuancées que les questions…

PHO•pho•phoTUS !

Sur le principe de feu Motus, saurez-vous trouver ce mot de cinq lettres en lien avec la photographie ?

PENDANT CE TEMPS...

… à Orange, ce 15 mars, Agnès Gouvion de Saint Cyr, figure clé de la photographie en France, est décédée à l’âge de 80 ans.
… à Chisasibi, dans le Nord-du-Québec, les Forces armées canadiennes s’entraînent.
… à Kyiv, Donetsk ou Kharkiv, rien n’arrête les combattants ukrainiens, pas même les amputations.
… en Martinique, Adeline Rapon retrouve ses racines et fait vivre la culture queer.
… au Pentagone, l’administration Trump s’est lancée dans une purge chaotique et absurde des archives photographiques de l’armée américaine.
… à Lyon, ITEM, collectif dédié à la photographie documentaire, a lancé une levée de fonds pour faire face à des difficultés financières.
… à Cancún, Felix Alejandro Hernandez s’adonne, avec beaucoup de minutie et un soupçon d’humour, à la toy-photography.
… à Gdańsk, Michal Sikorski (alias TeGieeR) dépeint les affres de l’enfance en mettant en scène son fils Maks.
… à Boston, un tirage du célèbre portrait d’Einstein tirant la langue (signé par le scientifique) a trouvé preneur à 338630 $, soit huit fois plus que l’estimation de départ
… dans le désert jordanien, les familles syriennes en exil posent devant l’objectif de Nick Brandt pour le quatrième volet du projet « The Day may break ».
… à Kimberley, en Colombie-Britannique, Kalum Ko est allé à la rencontre des Kootenays, communauté dont il est lui-même issu.
… à Tokyo, Beniko explore le quartier de Yoshiwara, haut-lieu de la prostitution qu’elle connaît bien pour y avoir travaillé plus jeune.
… en Islande, l’Américano-Polonaise Agnieszka Sosnowska a trouvé le cadre paysager et humain idéal pour son travail photographique

Photographier une bière est plus complexe qu’il n’y paraît. Plusieurs facteurs entrent en jeu. La couleur : il est essentiel de respecter la teinte réelle de la bière, qui varie selon la lumière. La mousse : étant une boisson vivante, la mousse évolue rapidement et doit être capturée à son meilleur moment. Les reflets : travailler avec du verre implique de maîtriser les reflets indésirables pour sublimer l’image. L’ambiance : la photo doit transmettre l’esprit de partage et de convivialité propre à la bière.

CATERINA LODO

Il a été difficile pour moi de convaincre ces femmes de poser, d’être maquillées et d’être habillées d’une façon particulière pour la seconde partie du diptyque. Et puis j’étais partagé entre compassion à leur égard et colère à l’encontre de cette société mossi qui abandonne ses mères, ses sœurs, ses filles.

NYABA LEON OUEDRAOGO

la petite Musique de fin

Sorti au début du mois, le nouvel album de Reporters sans frontière « 100 photographies pour la liberté de la presse » met à l’honneur une grande figure de l’avant-garde : Man Ray. L’occasion de réécouter ce titre du groupe londonien The Confederate Dead, illustré par des extraits de films de l’artiste.
Séquence autopromo : si vous voulez en savoir plus sur la fabrication des albums RSF, lisez l’interview que nous a accordée Jeanne Polet, la responsable de la collection, dans le nouveau numéro de Chasseur d’Images.

« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.