Après six années de belles rencontres, « Par les temps qui courent » s’arrête. L’émission de France Culture aura été l’une de nos grandes pourvoyeuses de liens, Marie Richeux invitant régulièrement des photographes à son micro. Ces dernières semaines, on peut citer Marina Gadonneix, pour une discussion autour de son exposition commune avec Lynne Cohen, Bertrand Meunier, auteur d’un travail de fond sur la société chinoise, ou encore Camilo Leon-Quijano, photographe et anthropologue dont vous avez pu apprécier le travail sur les rugbywomen de Sarcelles dans le n°411 de Chasseur d’Images. Le 30 juin, pour la der des der, c’est Valérie Mrejen qui était invitée en studio. La romancière et plasticienne y a parlé de sa passion pour les cartes postales, qu’elle collectionne pour le plaisir des mots et des images d’antan mais aussi à des fins artistiques.
Support idéal à la rêverie ou à la création, la carte postale est d’abord et avant tout un outil de communication auquel ont recours, selon l’Union professionnelle de la carte postale, 69% des Français. Chaque année, il s’en échangerait 73 millions dans l’Hexagone. L’invention d’Emmanuel Herrmann et, plus encore, sa déclinaison photographique (que l’on doit au Marseillais Dominique Piazza) sont encore bien vaillantes. Voilà un bon prétexte pour en faire le fil conducteur musical du dernier « Clique Clac » de la saison. Un numéro 298 qui fait le plein de chiffres (et de nombres).

• 0 : c’est le nombre de minuscules dans le nom d’ORLAN, artiste capitale — « larger than life », diraient les Anglais — qui est revenue sur son parcours iconoclaste au micro de L’œil écoute.
• 1.2.0 : c’est la version de la mise à jour de Dredge, permettant, entre autres, d’accéder au mode Photo de ce jeu vidéo dédié à la… pêche (si, si).
• 3 : c’est, en minutes, le temps qui sépare les plages californiennes de Costa Mesa de l’endroit où Serena Lutton, photographe de surf originaire d’Anglet, a installé son studio.
• 4 : c’est, en degrés Celsius, la température qu’a endurée André Reumaux pour photographier la Chartreuse de Vaucluse, noyée sous les eaux du lac de Vouglans.
• 5 : c’est, en mètres carrés, la surface du caisson dans lequel ont embarqué Laurent Ballesta et son équipe durant 28 jours : « L’impression d’être dans le ventre d’un animal marin. »
• 5,16 : c’est, en euros, le prix à payer pour faire un selfie sur la jetée en bois du petit village d’Iseltwald, en Suisse.
• 5,7 : c’est, en térapixels, la résolution de l’image de Mars composée à partir de 110 000 vues prises par la caméra CTX de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter.
• 6 : c’est le nombre de personnalités qui vont s’affronter dans « La photo parfaite », un jeu télévisé prochainement diffusé sur M6.
• 6,41 : c’est, en minutes et en secondes, la durée du Focus #51 de Fisheye, dans lequel Juliette Alhmah présente « Toujours Diane », série partant d’une expérience spatiale pour mieux décrire l’épuisement que lui (et nous) inspire l’époque.
• 7 : c’est le nombre de mois passés par Federico Rios Escobar dans la région du Darien, couloir migratoire important entre les deux Amériques. Un travail aujourd’hui récompensé du Visa d’Or humanitaire du CICR.
 

• 9 : c’est le nombre de lycées de Pays de la Loire portant le nom d’une femme. Et le dernier en date porte celui d’Adeline Boutain.
• 18 : c’est le nombre d’affiches (et autant de slogans) créées par l’agence VU’ en réponse à l’irruption des IA dans le monde des images.
• 18 : c’est aussi le nombre de jours qu’il vous reste (au 13 juillet) pour visionner Les couleurs de l’amour et de la guerre, documentaire d’Arte consacré à Steve McCurry.
• 20 : ce sera, en novembre prochain, l’âge atteint par l’association CéTàVOIR. Un triste anniversaire puisque l’asso, qui a tant fait pour la photographie documentaire (le festival ImageSingulières, entre autres), a décidé de cesser ses activités – à Sète du moins.
• 21 : c’est, en pieds, la profondeur à laquelle Steven Haining a réalisé une séance portrait avec Ciara Antoski. Un record validé par le Guinness Book.
• 22 : c’est l’âge qu’avait Paul McCartney quand il a pris les photos aujourd’hui compilées dans 1964, Dans le tourbillon de la Beatlemania.
• 25 : c’est le nombre de questions de ce sympathique quiz sur les photographes au cinéma.
• 28 : c’est le nombre de pages du fanzine réalisé par l’association Diaphane autour du travail photographique de Valentine Vermeil « Et toi, comment tu manges ? »
• 30 : c’est l’âge de certaine grands-mères au Venezuela, un pays où les grossesses précoces sont légion, comme l’a constaté Ana Maria Arévalo Gosen.
• 45 : c’est la page à partir de laquelle est traité le cas des photographes dans l’édition 2023 du guide Des piges et des droits.
• 46 : c’est l’âge de Karim Kal, le lauréat du 13e Prix Henri Cartier-Bresson, récompensé pour son projet « Haute Kabylie ».

 
• 50 : c’est le nombres de ratés d’IA compilés par Bored Panda. Autant de visions cauchemardesques.
• 52 : c’est le nombre de tirages de Jeffrey Conley exposés au Musée Charles Nègre de Nice jusqu’au 24 septembre. Un digne héritier des grands paysagistes américains.
• 55 : c’est, en km/h, la vitesse de pointe d’un ours brun… mais ne fuyez pas s’il s’attaque à vous !
• 56: c’est, au moment où on écrit, le nombre de votes qu’il manque à Nick Micheels pour que Lego examine la possibilité d’une mise en production de son projet autour d’Ansel Adams.
• 59 : c’est, en euros, le prix en souscription de Smoke, livre de Michael Ackerman à paraître aux nouvelles éditions Axolotl.
• 61 : c’est le numéro de Profession Photographe en couverture duquel figure une photo de Noëmie Schweyckart, portraitiste récemment honorée du titre « Un des meilleurs ouvriers de France » – tout comme Franck Charlery-Adèle.
• 76 : c’est l’âge de Jean Brosseron, une des bouilles les plus connues de la photographie humaniste.
• 76 : c’est aussi la durée, en seconde, de cette interview « flash » de Joakim Eskildsen.
• 92,5 : ce serait, selon une étude britannique, le pourcentage de photos réalisées aujourd’hui avec des smartphones.
• 95 : c’est l’âge auquel nous a quittés Lisl Steiner, photojournaliste née à Vienne en 1927 et qui a vu passer devant son objectif quelques sommités du XXe siècle.
• 99 : c’est le pourcentage de gens convaincus par la campagne anti-IA de Nikon… le 1% restant a des arguments à faire valoir.
• 117 : c’est le nombre de vol effectués par Ariane 5 en 27 ans. L’occasion de feuilleter l’album souvenir.
 
 
• 167 : c’est, en km/h, la vitesse de la balle qui a percuté le 400 mm f/2,8 de Jim Rassol lors du match de baseball opposant les Pittsburgh Pirates aux Miami Marlins.
• 400 : c’est la sensibilité ISO qu’Aya Cabauatan, amoureuse du film, privilégie… et cette passion pour l’argentique ne l’empêche pas de collaborer avec des magazines prestigieux.
• 1800 : c’est, en dollars, le prix auquel s’échange aujourd’hui l’Instax SQ6 édition Taylor Swift.
• 1895 : c’est l’année où Edgar Degas s’adonna, « brièvement mais intensément », à la photographie.
• 1940 : c’est l’année où Marcel Bernard photographia son ami Jean Moulin. Un portrait pour la postérité qui a longtemps été surinterprété.
• 1947 : c’est l’année où Edwin Herbert Land inventa la photographie instantanée, un procédé toujours prisé.
• 1954 : c’est l’année où Charles de Gaulle, retiré de la vie politique, s’interrogea sur son avenir. « Et si on lisait les lignes de sa main pour savoir ? », se demanda un rédacteur de Paris Match.
• 1997 : c’est l’année où Björk a sorti Homogenic, un « game changer » pour la photographe et clippeuse Alice Khol.
• 1999 : c’est l’année de création du C2RMF, un établissement voué à la restauration des pièces de musée que Lucas Barioulet a eu la chance de visiter.
• 2013 : c’est l’année où fut fondé le Centre national de danse-thérapie des Grands Ballets, une initiative qui a tapé dans l’œil (et dans l’objectif) de Valentine Alibert.
• 2054 : c’est le nom d’une ratvissante série de Clarisse Rebotier réalisée en étroite collaboration avec les ateliers de taxidermie du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.
 
 
• 2460 : c’est, en mètres, la hauteur à laquelle était perché Nathan Paulin en janvier 2021 ; un exploit immortalisé par David Machet et récompensé aux Drone Photo Awards.
• 3000 : c’est le nombre minimum de photos que prend quotidiennement Beth Lily au volant de sa voiture… mais à l’aide d’une télécommande quand même.
• 5000 : c’est le nombre d’images générées par Stable Diffusion que Bloomberg a analysées pour évaluer les biais racistes et sexistes des IA.
• 5199 : c’est le nombre de gens qui suivent sur Instagram Max Barnett, un photographe dont le cœur balance « entre l’idiot et le sérieux ».
• 8800 : c’est le nombre de vues empilées par Rich Addis pour réaliser l’image de Lune primée à l’Astronomoy Photographer of the Year 2023.
• 10 000 : c’est, en ISO, la sensibilité utilisée par Ben Weller pour photographier Roccon, un groupe de punk hardcore japonais (« That’s high, and the image is noisy — but so was the scene ! »).
• 10 000 : c’est aussi, en euros, la somme remportée par Hannah Darabi, lauréate du 7e Prix de la Photo Madame Figaro-Arles.
• 19 500 : c’est le nombre de personnes qui se sont rendues à Arles entre le 3 et le 8 juillet, pour la semaine d’ouverture des 54e Rencontres internationales de la photographie.
• 70 000 : c’est le nombre de personnes qui, un jour de septembre 1992 à Seattle, ont retenu leur souffle quand Eddie Vedder s’est suspendu à un échafaudage en plein concert.
• 250 000 : c’est le nombre d’images produites durant sa carrière par Paolo Di Paolo, photographe épris de 7e Art disparu le mois dernier à l’âge de 98 ans.
• 10 000 000 : c’est le nombre d’abonnés perdus par National Geographic entre la fin des années 80 et 2022. Un déclin qui conduit le magazine à réduire la voilure, notamment côté photo.
Cette information rappelle la fragilité de la presse, même prétendument « installée ». Alors, cet été, si vous cherchez de la lecture pour la plage, procurez-vous les derniers numéros de Chasseur d’Images ou de Nat’Images. Ou, mieux, abonnez-vous !
 

Sur cette dernière carte postale, « Clique clac » prend
ses cliques et ses claques pour quelques semaines.
Bel été et bonnes vacances si vous en prenez !...

 
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.