Le passage d’une photo couleur en noir et blanc simplifie-t-il sa lecture ou accentue-t-il les erreurs présentes au départ ? La réponse varie selon le sujet et les circonstances. En tout cas, en photo de presse, une chose est sûre : cela retire de l’information. Dans sa dernière chronique pour Radio-Canada, Ivanoh Demers nous le démontre en s’appuyant sur un reportage récent d’Alexander Koerner disponible en versions couleur et monochrome. Ivanoh Demers aime porter son regard sur les photos des autres, mais il ne parle pas de nulle part. Il est lui-même photojournaliste depuis vingt ans (seize pour le quotidien québécois La Presse, quatre pour Radio-Canada), même si le métier a beaucoup changé : « J’ai dû, depuis quelques mois, user de diplomatie pour effectuer mes mandats en toute quiétude. On m’a en effet injurié, suivi, et parfois on refuse de me parler simplement parce que je suis identifié comme un journaliste. »
Portraitiste engagée, Catherine Cabrol travaille depuis plusieurs années sur les questions liées au handicap (ses séries « Les passagers de l’autisme » et « Angata ») ou aux violences faites aux femmes (« Blessures de femmes » et « Consentement »). Pour servir au mieux les causes qui lui tiennent à cœur, elle a fondé l’association Libre Vue. Sous cette bannière, elle a récemment mené le projet « Carton rouge », soit une série de portraits mettant à l’honneur des athlètes ayant subi dans leur enfance des violences sexuelles (dans le cadre sportif ou familial). L’exposition, qui fait écho au tout récent rapport d’une commission d’enquête parlementaire sur le sport français, est à voir rue de Rivoli (Paris 4e) jusqu’au 1er mars.
EN BREF…
• Rarement bienvenus dans les musées et les galeries, les chiens (de catégorie 3, n’exagérons pas) pourront accompagner leur maître le 25 janvier et le 8 février à La Sucrière pour voir la rétrospective Elliott Erwitt.
• Ce vendredi sort le nouvel album de Sarah Jarosz, Polaroid lovers, « un titre logique pour un disque où toutes les chansons sont des instantanés de différentes histoires d’amour. »
• Habitué du Wildlife, Frank Deschandol est en lice cette année pour le Prix du public avec une photo de guêpe coucou prise dans l’Hérault.
• Yann Castanier, Laurence Geai, Guillaume Herbault, Catalina Martin-Chico et d’autres ont signé une tribune pour que soient revus les critères d’attribution de la carte de presse. « Vous vous trompez de cible », leur a répondu la C.CI.J.P.
• Les dynamiques éditions Light Motiv vont lancer une revue, Réel. Rendez-vous le 1er février à La Madeleine (Nord) pour rencontrer les auteurs et autrices du premier numéro.
• Vogue rend hommage au photographe de mode Hans Feurer, disparu cette semaine à l’âge de 84 ans.
De Charlie Parker à Dizzy Gillespie, en passant par Art Blakey, Pannonica de Koenigswarter a soutenu nombre de jazzmen, mais c’est avec Thelonious Monk que la « baronne » entretint les liens les plus forts (doc visible jusqu’au 27 janvier, hâtez-vous !). Elle lui facilita l’accès aux clubs, l’hébergea et, en adepte du Pola, le photographia à maintes reprises (cf. L’Oeil de Nica). Le roi du be-bop lui rendit la pareille (l’appareil ?) en donnant son nom à l’un de ses morceaux.