Signe des temps ? Labo Picto

Démarré par pikepeak, Juin 20, 2011, 16:03:26

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Otto Fokusse

Citation de: gainsbourg × yebisu le Juin 23, 2011, 14:48:56
pourquoi ? c'est pourtant très bien un Bessa !
J'en doute pas. Mais c'est quand même un budget conséquent. Si c'est pour me retrouver dans deux ans avec aucun labo E6 en France, merci quoi.

Picto est effectivement une grosse structure, et pas mal de petits labos pro/semipro (à Paris...) développent encore le E6. Est-ce que ce n'est pas contradictoire avec le fait qu'il faut du volume de production pour assurer la stabilité du traitement ? J'avais tendance à penser que Picto développait en quantité plus de E6 que la moyenne des labos pros sur Paris.

gainsbourg × yebisu

évidemment, si on vit dans un pays sous-développé...  ;)
ゲンスブール × ヱビス

Olivier Roche

Citation de: askeber le Juin 22, 2011, 23:31:23
Picto me fait l'effet d'une grosse usine, avec des tarifs élevés de toutes façon.
La décision dont il est question est une décision financière, car comme toutes les grosses boites Picto ne sait pas gérer une petite entité, simplement pour rendre un service. C'est regrettable mais c'est comme ça.

  Rien à voir. La problématique d'une chimie couleur c'est le volume qu'il faut lui assurer pour pouvoir
  l'entretenir et la régénérer. Quand aux tarifs, on parle de service pro chez Picto... Ce n'est pas un minilab de superette.

Otto Fokusse

Citation de: tinange le Juin 23, 2011, 15:07:58
  Rien à voir. La problématique d'une chimie couleur c'est le volume qu'il faut lui assurer pour pouvoir
  l'entretenir et la régénérer.
Comment tu expliques que de plus petites structures (Gorne, Arka, Processus...) continuent le E6 ?

lecep

Otto: tu peut prendre le bessa, je te le rachete quand tu ne pourras plus faire dev tes photos couleur  ;D

jpsagaire

salut Marc

Citation de: MarcF44 le Juin 23, 2011, 12:59:37
Je ne sais pas si c'est le grand public qui faisait le gros de la clientèle de picto ou de laboratoires de ce type ... J'ai quand même des doutes.

je n'ai pas dis ça non plus...

jp

à lire on apprend beaucoup !

MarcF44

Citation de: gainsbourg × yebisu le Juin 23, 2011, 14:48:56
pourquoi ? c'est pourtant très bien un Bessa !
oui, je n'ai pas vu non plus le rapport entre la fermeture de picto et la conversion d'un achat de Bessa en objectifs pour FM2  ??? ??? ???
Qui veut mon HC120 Macro ?

MarcF44

Citation de: AlexP le Juin 23, 2011, 13:54:05
Tu oublies ceux qui font le chemin inverse et tout simplement ceux qui font cohabiter les deux... ca ne fonctionne pas que dans un sens.
Non, je ne les oublies pas parceque j'en fait partie mais on parlait de la cause de la fermeture de plusieurs labo et fournisseurs de consommables.
Si la balance entre les clients de Picto qui arrêtent le film et ceux qui commençent ou reprennent avait été équilibrée alors nous n'aurions pas eu ce message de leur part  ;)
Qui veut mon HC120 Macro ?

Verso92

Citation de: AlexP le Juin 23, 2011, 13:54:05
Tu oublies ceux qui font le chemin inverse et tout simplement ceux qui font cohabiter les deux... ca ne fonctionne pas que dans un sens.

Si tous ceux qui font le chemin inverse sont suffisamment nombreux, de nombreuses structures ouvriront : la nature a horreur du vide...
Citation de: MarcF44 le Juin 23, 2011, 19:52:01
Si la balance entre les clients de Picto qui arrêtent le film et ceux qui commençent ou reprennent avait été équilibrée alors nous n'aurions pas eu ce message de leur part  ;)

C'est l'évidence même, mais ça ne fait pas de mal de le rappeler, apparemment...

jjpg

#34
Citation de: Otto Fokusse le Juin 23, 2011, 15:16:45
Comment tu expliques que de plus petites structures (Gorne, Arka, Processus...) continuent le E6 ?
Peut être qu'une grosse structure as besoin de plus de rentabilité.

Justement puisque tu parle de l'E6 regarde le faible pourcentage sur la discussion "j'aime l'argentique":

C'est 70% de noir et blanc les 30 restant c'est 25 % de négatif. Reste 5% pour l'E6.

Andhi

Citation de: Verso92 le Juin 23, 2011, 19:55:41
Si tous ceux qui font le chemin inverse sont suffisamment nombreux, de nombreuses structures ouvriront : la nature a horreur du vide...


Pas sûr du tout que des structures aient la volonté d'ouvrir !

Il y a quelques années, alors que le numérique en était à ses débuts, la qualité des travaux de certains labos commençait à baisser; qui ne s'est pas plaint de négatifs mal développés, de diapos rayées ? Et cela n'a fait qu'empirer, comme si l'on voulait accélérer la chute de l'argentique; ce qui a conduit de nombreux amateurs à le fuir.

L'argentique est moins gourmand en énergie : pas besoin de changer d'appareil (et d'objectif qui va bien avec...) pour suivre l'évolution de la technique, c'est la pellicule qui s'améliore.
Pour un investisseur, cette technnologie représente un marché nettement moins "juteux" que celui du numérique, ce qui l'incitera peu à se lancer dans l'aventure...

Verso92

Citation de: Andhi le Juin 23, 2011, 23:35:18
Il y a quelques années, alors que le numérique en était à ses débuts, la qualité des travaux de certains labos commençait à baisser; qui ne s'est pas plaint de négatifs mal développés, de diapos rayées ? Et cela n'a fait qu'empirer, comme si l'on voulait accélérer la chute de l'argentique; ce qui a conduit de nombreux amateurs à le fuir.

Tiens, revoilà la théorie du complot... y'avait longtemps !
Citation de: Andhi le Juin 23, 2011, 23:35:18
L'argentique est moins gourmand en énergie : pas besoin de changer d'appareil (et d'objectif qui va bien avec...) pour suivre l'évolution de la technique, c'est la pellicule qui s'améliore.

1991~2005 : F801, F90, F90x et F100 pour finir... et je ne pense pas être le seul nikoniste à avoir eu un parcours "argentique" similaire... pourquoi ne gardait-on pas tous notre F801, à l'époque ?
Mon D700 va sur ses trois ans : il s'approche petit à petit de la longévité d'un Nikon argentique... cool !  ;-)

geargies

 :o je te trouve de bien mauvaise foi sur ce coup là... C'est sur que les labos pourrissaient les dev et les tirages.. Et la longévité d' un argentique c'est plutôt 20 ans que 3....

muadib

Ce qui m'étonne c'est qu'à en croire ce courrier, ils arrêtent également le développement du noir & blanc.L'E6 et le C41 sont des procédés normalisés où la seule valeur ajoutée du labo, c'est de respecter au 1/10° près les préconisations du chimiste. Le noir & blanc ça me semble plus symbolique. Il y a toujours eu une part de folklore autour du développement noir & blanc, et dans la mesure où la survie de Picto passe plus que jamais par les expos et le marché de l'art...

Verso92

Citation de: geargies le Juin 24, 2011, 06:27:54
:o je te trouve de bien mauvaise foi sur ce coup là... Et la longévité d' un argentique c'est plutôt 20 ans que 3....

Peut-être, je ne dis pas le contraire : mais j'étais jeune et je changeais régulièrement de boitier du temps de l'argentique...  ;-)

titisteph

Citationje te trouve de bien mauvaise foi sur ce coup là... C'est sur que les labos pourrissaient les dev et les tirages.. Et la longévité d' un argentique c'est plutôt 20 ans que 3....

Je suis d'accord aussi, Verso fait de la provoc!
Mon OM-4, que j'ai acheté en 1992 d'occasion, est encore sorti il y a 15 jours. Et je n'ai jamais arrêté de l'utiliser, malgré l'achat d'un F90X et d'un F80. Et je me suis arrêté au F90X, acheté d'occasion, alors que le F100 était déjà sorti depuis longtemps!

D'ailleurs, aujourd'hui, j'ai tendance à prendre le progrès à reculons : je préfère remonter le temps, et j'ai plus de plaisir à sortir un Olympus Pen FT de 1967, ou un OM-1, que de prendre le F90X qui me rappelle trop le numérique dans sa philosophie.

Ce qui ne m'empêche pas non plus d'utiliser le D3 du boulot quand il faut!

LyonDag

Citation de: muadib le Juin 24, 2011, 07:39:30dans la mesure où la survie de Picto passe plus que jamais par les expos et le marché de l'art...

Je ne connais pas très bien la société Picto, mais j'aurais tendance à penser que le gros de leur CA provient des affichages publicitaires (PLV etc.)... Après, c'est certain que les tirages expos et marché de l'art doivent contribuer à l'image de marque, et ce n'est pas rien !

Otto Fokusse

Citation de: jjpg le Juin 23, 2011, 23:18:37

Justement puisque tu parle de l'E6 regarde le faible pourcentage sur la discussion "j'aime l'argentique":

C'est 70% de noir et blanc les 30 restant c'est 25 % de négatif. Reste 5% pour l'E6.

Bah justement, c'est ce qui me déprime... je ne fais que la diapo (même en N&B... Arka continue à traiter/vendre la Scala, même périmée...). La diapo était portée par les amateurs expert et les pros, qui sont tous passés au numérique  :'(

Verso92

Citation de: Otto Fokusse le Juin 24, 2011, 10:29:58
La diapo était portée par les amateurs expert et les pros, qui sont tous passés au numérique  :'(

Les salauds !

LyonDag

C'est la faute de Verso92 qui a acheté un D700
=> TRAITRE !!! :D

Verso92


JMS

Selon les stats du Sipec qui viennent de sortir, vente de 500.000 films n et b en 2010, 4 millions de négas et 4 millions de jetables, les diapos ne sont même plus dans ces stats. Sachant qu'une infime proportion de ces négas était sans doute développée en circuit pro...pas étonnant si tous les labos ferment !

MarcF44

Citation de: JMS le Juin 24, 2011, 18:22:31
...4 millions de jetables...
J'avais lu sur le forum que ce sont les appareils numériques qui sont jetables...qu'on n'avait pas ce problème en argentique ?  8)
PS : en synthèse on retiendra -27% des ventes de film sur 2010...
Qui veut mon HC120 Macro ?

JMS

En synthèse on retiendra surtout qu'il y avait encore 40 millions de films par an vendus il y a 5 ans, 8 millions en 2010...

michel_picto

Merci JMS pour la synthèse.

Je confirme que le 'grand public' ne fait pas partie de la clientèle de Picto.
Nous avons quelques milliers de clients professionnels ou amateurs 'très avertis', pas quelques millions contrairement à certaine plateformes.
Notre choix est de rester un prestataire de service professionnel, en ligne et hors ligne.

Le fait d'être une 'grosse structure' nous a simplement permis d'accompagner l'évolution pendant plus de 10 ans, en diminuant progressivement le nombre de sites, de machines et en convertissant nos opérateurs.
Beaucoup d'autres structures ont disparu, ou alors elles se sont totalement converties au numérique.

Car faire des développement au dessous du seuil de turn-over de chimies veut soit dire qu'on joue avec la stabilité, soit qu'il faut travailler avec une chimie neuve à chaque fois et le prix doit être adapté en conséquence.
En 10 ans la prestation a été littéralement 'décimée' : mais il de s'agit pas d'une disparition sur 10... il s'agit de 9 disparitions sur 10.
Il ne reste qu'un 10ème du volume existant.

Nous savons que nous allons arriver à la limite du développement professionnel.
Nous le faisons savoir et nous provoquons une concentration qui est la seule garantie de continuité de qualité de service au niveau d'un photographe professionnel.

Contrairement à ce qui a été dit par LyonDag, le 'gros de notre CA' ne provient pas de la PLV et des affichages publicitaires.
Il est toujours liés à des prestations de tirages partagées entre le milieu des photographes et celui des annonceurs.
C'est peut être ce qui nous permet de mutualiser les moyens nécessaires et surtout à adapter nos services, tout en gardant notre vocation de base : le service professionnel.
D'un côté pour les professionnels qui créent des images, de l'autre côté pour les professionnels qui utilisent des images.

Pour revenir à la base de l'arrêt du développement des films argentiques, il s'agit toujours du même cycle de vie des produits et des prestations qui leurs sont associées depuis la nuit de temps.
En ce qui concerne la photographie qui est beaucoup plus récente (à peine 200 ans), c'est une anomalie d'avoir traversé presque ½ siècle sans bouleversement progressif et continu.
Le numérique est vécu comme une révolution mais sa présence et sa prise de marché date depuis 25 ans à ce jour.

Dans l'histoire de la photo, un procédé remplace un autre procédé.
Et que ce qui nous arrive depuis plus de 10 ans est un peu comme la tectonique des plaques : un rétablissement de l'équilibre avec une très forte secousse.

Personnellement, j'adore l'autochrome et le procédé Lippmann.
Je ne suis pas le seul.
Mais on a un peu de mal à trouver quelqu'un pour relancer les fabrications et l'intendance qui va avec.

Et dans quelques décennies, on considérera les tirages d'après négatif argentique comme des pièces de collection avant tout.
Nous n'en sommes pas si loin.
Un Gustave Le Gray, épreuve d'époque sur papier albuminé d'après négatif verre au collodion vient d'être vendu à Vendôme pour 917.000€.
Dépassant à peine un Avedon qui, à partir d'un négatif N&B avait obtenu récemment la cote de 841.000€...

La prestation de développement argentique ne devrait pas dépasser les 4€TTC  aujourd'hui en suivant les réflexions sur les forums.
Ce qui est rare est cher, et le prix du développement argentique n'a pas cessé de baisser même s'il devient de plus en plus rare.
Il s'agit effectivement maintenant d'un marché de niche qui doit retrouver son équilibre, avant sa disparition inéluctable.

Il faut aussi avoir conscience que plus de 75% de nos tirages sont toujours faits sur des procédés argentiques, même si nous sommes passés majoritairement à des techniques 'argento-numériques'.
Nous sommes les seuls à offrir en ligne des prestations de tirage argentique sur du vrai papier RC ou Baryté N&B, en parallèle à d'autres techniques numériques comme le jet d'encre Piezo Charbon.
Nous continuons à faire des tirages chromogènes (C-print) tout en offrant des solutions de tirage jet d'encre Pigmentaire (Digigraphie ou ArtTrust For Life).
Et toutes ces prestations sont accessibles en ligne sur notre site de tirage direct.

L'arrêt du développement des films argentiques n'est pas l'arrêt de l'argentique en ce qui nous concerne.
Il ne faut pas faire d'amalgame.
75% de notre activité reste liée aux tirages photo professionnels, exposition ou collection.
Tant qu'il existera des émulsions et des imageurs, nous continuerons à faire des tirages argentiques.
Mais nous sommes déjà opérationnels sur les solutions jet d'encre les plus pointues, les plus qualitatives, les plus adaptées et les plus spectaculaires.

Donc l'argentique n'est pas mort, malgré la concentration des sites de développement des films argentiques.