Livre numérique, on se fout de nous!

Démarré par Michel Denis-Huot, Mai 22, 2012, 18:41:35

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JMS

Si on explique à l'auteur que son sujet de niche très technique ne peut pas sortir en livre papier car le seuil de rentabilité est fixé à un nombre d'exemplaires qui est invendable, du genre 3000 exemplaires pour un A4 de 250 pages en quadri, et que ses droits sont plus élevés en livre électronique, pourquoi hésiterait-il entre ne rien sortir du tout et le risque d'être un peu piraté ?

THG

Citation de: René le Juillet 13, 2012, 21:15:19
Je ne suis pas là pour me faire de la pub mais 14 bouquins à ce jour sans compter une experience de directeur de collection.

Ah oui ? Eh bien on n'en a pas l'impression (si j'ose dire) en lisant certains de tes arguments. Peut-être une tendance à cracher dans la soupe ?

Zouave15

Citation de: JMS le Juillet 14, 2012, 09:33:40
Si on explique à l'auteur que son sujet de niche très technique ne peut pas sortir en livre papier car le seuil de rentabilité est fixé à un nombre d'exemplaires qui est invendable, du genre 3000 exemplaires pour un A4 de 250 pages en quadri, et que ses droits sont plus élevés en livre électronique, pourquoi hésiterait-il entre ne rien sortir du tout et le risque d'être un peu piraté ?

Tu fais comme chacun ici, tu raisonnes au cas par cas d'une part, et à courte vue d'autre part.

Si les éditeurs n'ont pas vu dans le livre électronique une opportunité de marché, ce n'est pas par hasard. L'e-book va tuer le livre papier, c'est absolument certain ; il ne restera en papier que les best-sellers et les livres de niche. Devant l'inéluctable, nombreux sont ceux qui ne sont pas pressés de le voir arriver, et ne feront rien pour l'accélérer.

Bien sûr, le livre électronique est intéressant dans certains cas, et pour encore quelque temps, et chacun en profite avant que ça change. Actuellement, on peut se risquer à publier un livre non rentable en papier, ce ne sera sans doute plus le cas quand tous les livres seront numérisés (y compris les indisponibles, sauf à avoir son propre marché (comme toi JMS).

On notera que dans ce cas précis, on n'a pas intérêt à le brader, car on n'en vendra pas plus, et donc au final on ne touchera rien.

Les auteurs ont bien sûr intérêt à publier un livre plutôt que rien. Pour des petites diffusions, il peut rester valable d'avoir les deux, papier + électronique, mais pour les plus grandes diffusions, on constate actuellement une perte nette de revenus car l'électronique fait baisser les ventes du papier. Ainsi pour ce qui me concerne, j'ai autorisé les ventes électroniques chez les petits éditeurs, mais pas chez les grands (romans). C'est la position de bien des auteurs.

L'écrit a toujours anticipé la photo : ce que vous vivez en perte de revenus a déjà été vécu par les écrivains (trop de livres et trop d'auteurs non professionnels). On en est maintenant à la deuxième phase : les écrivains professionnels, ou du moins à temps plein ou majoritaire, vont disparaître. Il ne restera que des Lévy ou des amateurs.

Profitez bien de vos livres électroniques chers, car l'offre va rapidement changer. Pour vous, ce ne sera peut-être pas un problème, car avant d'écluser le stock de livres aujourd'hui épuisés, vous avez de quoi faire. Mais vos enfants n'auront que de la littérature du passé (la vôtre et celle de vos grands-parents) à se mettre sous les yeux.

Zouave15

Petit rappel, un écrivain touche en moyenne 1 euro par livre broché, et 10-20 centimes sur un livre de poche.

Un auteur qui vend vingt mille exemplaires par an, ce qui est dans le haut du panier, touche environ 15 000 euros (car une part est en Poche) soit moins d'un Smic, une fois quelques frais inhérents à la profession (dédicaces, recherche d'information) déduits.

Au-dessus de telles ventes, on a donc quelques écrivains qui en vivent, certains en vivent bien (plus de cent mille ex par an) mais il faut penser qu'aucun écrivain ne vend à ce niveau pendant plus de 10 ans.

En-dessous de telles ventes, on écrit pour la gloire, car on ne paye pas ses frais (même s'ils sont réduits) et encore moins son temps.

La situation a toujours été celle-là, mais ça s'est amplifié à un point que bien des écrivains arrêtent (j'en connais des dizaines). Le livre électronique va d'évidence accroître le problème et il ne restera plus que les techniciens de l'écriture, les chouchous germanopratins et les écrivains du dimanche (certains sont bons, mais ce n'est pas la majorité).

Si donc les droits d'auteurs grèvent le prix du livre électronique de 5 à 7 euros, je n'y vois pour ma part rien à y redire, même en tant que lecteur.

René

Citation de: THG le Juillet 14, 2012, 10:13:47
Ah oui ? Eh bien on n'en a pas l'impression (si j'ose dire) en lisant certains de tes arguments. Peut-être une tendance à cracher dans la soupe ?
Je ne crache ni dans la soupe ( que je partage...) ni sur personne et ce genre de polémique, si elle te défoule, ne fait en rien avancer le schmilblick.

Ce qui est sûr en revanche c'est que ça va bouger dans l'edition. J'adhère totalement à ce que dit JMS.

En ce qui concerne le piratage je me rappelle certaines conférences universitaires ou des étudiants me montraient des photocopies de mes livres pour attester de leur intérêt.
Sympa les gars...Et mon travail alors... :o  ;D
Amicalement René

JMS

Tu fais comme chacun ici, tu raisonnes au cas par cas d'une part, et à courte vue d'autre part.

Dans 40 ans j'écrirai certainement moins de livres que maintenant... ;)

Zouave15

Citation de: JMS le Juillet 14, 2012, 11:12:05
Tu fais comme chacun ici, tu raisonnes au cas par cas d'une part, et à courte vue d'autre part.

Dans 40 ans j'écrirai certainement moins de livres que maintenant... ;)

Bien sûr, mais tes revenus de l'édition sont secondaires voire anecdotiques comparés à tes autres revenus, d'une part, et d'autre part je ne parle même pas de quarante ans, plutôt de dix. Et, comme je l'ai dit, les marchés de niche sont justement ceux qui peuvent profiter de l'e-book, à condition toutefois de ne pas trop brader.

Je disais « à courte vue » par rapport au marché dans son ensemble, pas pour tel ou tel cas particulier.

Je pense également que sur les marchés de niche les risques de copie sont faibles tout simplement parce que les utilisateurs se connaissent peu en général, ou pas assez pour s'échanger des copies (surtout si elles pèsent lourd) de manière suffisamment significative pour impacter les ventes au-delà de disons 10 %, ce qui est rien par rapport au fait que sans l'électronique, ces livres n'auraient pas existé.

advanced

Citation de: René le Juillet 14, 2012, 09:14:56
Tu as raison pour la tva des ebooks mais la plupart des editeurs n'ont pas baissé leur prix en conséquence. Donc rien ne change et ils craignent une reaction de la commission de Bruxelles.
En ce qui concerne la mise en page par les auteurs c'est toujours le cas en particulier pour les livres techniques.
Pour le surcout des ebooks c'est pas grand chose car bien souvent la diffusion est laissée à des partenaires extérieurs et mutualisée.

La honte c'est que les éditeurs de livres numériques ont supprimé plein de frais mais qu'ils n'ont pas baissé les prix proportionnellement !

Tant mieux si les auteurs touchent un peu plus (combien? 10% au lieu de 4% ?  :D :D :D :D )  mais le consommateur, lui, est le grand perdant de l'histoire : il doit acheter la tablette, payer le provider pour télécharger et il n'a qu'un fichier très fragile, souvent illisible sans une application spécifique et très difficile à prêter à un ami. Alors qu'un vrai livre, ca reste, ca existe, ca dure.


advanced

Citation de: JMS le Juillet 14, 2012, 09:33:40
Si on explique à l'auteur que son sujet de niche très technique ne peut pas sortir en livre papier car le seuil de rentabilité est fixé à un nombre d'exemplaires qui est invendable, du genre 3000 exemplaires pour un A4 de 250 pages en quadri, et que ses droits sont plus élevés en livre électronique, pourquoi hésiterait-il entre ne rien sortir du tout et le risque d'être un peu piraté ?

Dans ce cas, pourquoi garder ces intermédiaires inutiles que sont  l'éditeur et ses prestataires? Vends toi même ! Au lieu de toucher 5% de droits d'auteur et de laisser 95% au système,  tu auras 95% pour toi et tu laisseras 5% à Paypal... 

;)

René

Citation de: advanced le Juillet 14, 2012, 12:59:40
Dans ce cas, pourquoi garder ces intermédiaires inutiles que sont  l'éditeur et ses prestataires? Vends toi même ! Au lieu de toucher 5% de droits d'auteur et de laisser 95% au système,  tu auras 95% pour toi et tu laisseras 5% à Paypal... 

;)

Tu rigoles mais c'est exactement ce qui va arriver avec le systeme Amazon.
Amicalement René

THG

Citation de: René le Juillet 14, 2012, 13:09:00
Tu rigoles mais c'est exactement ce qui va arriver avec le systeme Amazon.

Oui, sauf que pour s'assurer un certain niveau de ventes, il faudra :
1) Produire une certaine qualité
2) Avoir un nom

Le monsieur-tout-le-monde qui se décidera a écrire un livre pourra le faire, bien entendu. Le vendre, ça c'est une autre paire de manches et le tri sera vite fait.

zennou

Citation de: advanced le Juillet 14, 2012, 12:59:40
Dans ce cas, pourquoi garder ces intermédiaires inutiles que sont  l'éditeur et ses prestataires? Vends toi même ! Au lieu de toucher 5% de droits d'auteur et de laisser 95% au système,  tu auras 95% pour toi et tu laisseras 5% à Paypal... 

;)
Il y a visiblement des gens calés ici ...

Je sais produire des documents Pdf, je sais faire une mini boutique sur le web, mais y a t il ici quelqu'un de très calé qui saurait me dire quel logiciel utiliser pour tagger à le nom du client de façon inamovible sur un fichier Pdf (comme le fait Eyrolles)?
Si ce n'est pas trop compliqué, effectivement, ca vaut le coup de s'auto-éditer en numérique et ca ouvre de sacrés horizons. Ce serait la l'autoédition numérique et les auteurs enfin libres d'échapper aux diktats des intermédiaires qui préjugent du succès des livres et ne permettent qu'à un très petit nombre d'exister.

Haddock

Citation de: zennou le Juillet 14, 2012, 14:28:54

Il y a visiblement des gens calés ici ...

Je sais produire des documents Pdf, je sais faire une mini boutique sur le web, mais y a t il ici quelqu'un de très calé qui saurait me dire quel logiciel utiliser pour tagger à le nom du client de façon inamovible sur un fichier Pdf (comme le fait Eyrolles)?
Si ce n'est pas trop compliqué, effectivement, ca vaut le coup de s'auto-éditer en numérique et ca ouvre de sacrés horizons. Ce serait la l'autoédition numérique et les auteurs enfin libres d'échapper aux diktats des intermédiaires qui préjugent du succès des livres et ne permettent qu'à un très petit nombre d'exister.
Il faut passer par un prestataire qui va prendre 50% de commission !  ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D

René

Citation de: THG le Juillet 14, 2012, 14:14:03
Oui, sauf que pour s'assurer un certain niveau de ventes, il faudra :
1) Produire une certaine qualité
2) Avoir un nom

Le monsieur-tout-le-monde qui se décidera a écrire un livre pourra le faire, bien entendu. Le vendre, ça c'est une autre paire de manches et le tri sera vite fait.

Effectivement il y a le savoir et le faire savoir comme partout.
Amicalement René

Zouave15

Oui, c'est bien le problème. On a remplacé le coût de l'impression, de l'ordre de 10-15 % et surtout contenu, régulier et prévisible, et qui baissait chaque année (le papier augmente mais il devient possible de faire de faibles tirages pour un coût raisonnable) par des coûts imprévisibles : divers formats pas forcément pérennes, qui ne sont pas compatibles avec des ordinateurs d'il y a quelques années, frais bancaires monstrueux (5 % Paypal mais davantage sur des prix faibles), intermédiaires qui ne sont ni libraires ni éditeurs et donc sans états d'âme (Amazon qui prend 11 % et peut augmenter du jour au lendemain, et qui plus est demande un chiffre de ventes minimum assez élevé), etc.

Zouave15

Citation de: advanced le Juillet 14, 2012, 12:57:19
La honte c'est que les éditeurs de livres numériques ont supprimé plein de frais mais qu'ils n'ont pas baissé les prix proportionnellement !

Tu n'as rien lu du fil avant de proférer de telles âneries ?

Zouave15

Une autre façon de voir les choses.

Un livre, papier ou numérique, est un investissement : comité de lecture, surface pour intéresser, contrat avec l'auteur, relecture, mise en forme, présentation. Tous ces coûts sont plus ou moins fixes. Il est clair qu'ils ne sont amortissables que pour 10 % des livres, et non pas pour les 90 % qui ne dépassent pas 500 exemplaires vendus.

Je ne parle pas ici de la diffusion (70 % du coût) qui est proportionnelle aux ventes (plus ou moins, en fait), ni des droits d'auteur, pour les mêmes raisons. Mais cet investissement initial, qui constitue des frais fixes, il faut bien l'amortir.

En papier, l'éditeur était motivé à éditer quand même ses livres, que j'appelle livres-catalogues-rayons, pour avoir donc son catalogue, et surtout pour occuper du rayonnage. Entre éditeurs, la guerre s'est livrée autant sur la tête de gondole que sur le rayonnage (stratégie du paquet de lessive).

Avec le numérique, l"intérêt de livres-catalogues-rayons devient nul. Qu'est-ce qui peut pousser un éditeur à les éditer ? Déjà, il y avait de nouveaux acteurs qui ne s'en encombraient pas, et chassaient uniquement le best-seller (Fixot), cela sera pire en numérique.

En clair, des prix élevés protègent la diversité. Elle s'effondrera si les prix chutent, or si on lit beaucoup, ou même simplement régulièrement, on lit surtout ces fameux livres-catalogues-rayons (souvent différents du tout-venant).

aryld


Le prix des livres numériques est clairement scandaleux aujourd'hui et l'expression "intermédiaires qui se gavent" est complètement justifiée !

Tout le monde se gave dans cet histoire, sauf l'auteur et le client qui sont, comme d'habitude, les deux larrons perdants.

ca a commencé par l'Etat, avec la TVA,
ca continue par Amazon, Apple et les sites vendeurs, qui prennent entre 10 et 40% de commission
ca continue avec les frais bancaires et le scandale des commissions Paypal

Mais la formation du prix d'un livre papier comprenait beaucoup de frais que tout le monde oubliait. 

On parle du papier ... mais il y a aussi l'imprimeur, le brocheur/relieur, l'emballage et un poste énorme: le TRANSPORT et le stockage, car le papier, c'est lourd.

S'ajoutait à cela le fait que la vente d'un livre n'est jamais gagnée : 90% des livres sont tirés à moins de 3.000 exemplaires  et vendront ... moins de 1000 !  Ca veut dire que 2000 ex seront imprimés, stockés, transportés, renvoyés juste pour être exposés puis détruits  (on appelle ca le pilon).   ca représente un coût énorme puisqu'il faut en imprimer 3 pour en vendre 1  et que sur le 1, il y a 50% qui part dans la distribution et 17 à 18% dans le papier/impression.
Tous ces frais la ont disparu en numérique : fini le pilon ! Pas de stock ! On n'imprime même pas ce qu'on vend.
Or, comme par hasard c'est justement cette part là que les éditeurs ne déduisent pas du prix !  Des livres numériques vendus 15 euros quand l'édition papier vaut 20, c'est une honte, un scandale, du vol pur et simple. Michel Denis Huot a raison de dire qu'on se fout de nous.   

Sans nier les frais inhérents aux livres numériques  (mise en forme, taggage, serveurs et promotion)  la baisse de prix entre papier et numérique devrait être d'au moins 60%  et un livre papier passé en tablette devrait passer de 20 euros à 8 euros maxi (par exemple)

Si la différence entre les 2 est inférieure à 60%, c'est une arnaque. Or... en ce moment .... c'est une arnaque !

René

En fait on est très proche d'un changement technologique et comme d'habitude il y aura des gagnants et des perdants. Ce qui ne veut pas dire que le livre classique disparaitra.
Dans tous les cas il y aura une exigence de qualité et de présentation que le livre soit numerique ou papier.

Tiens ça me rappelle le passage de l'argentique au numerique et les empoignades homériques pas si vieilles..
Amicalement René

Zouave15

Citation de: aryld le Juillet 14, 2012, 18:04:13
S'ajoutait à cela le fait que la vente d'un livre n'est jamais gagnée

Oui, mais comme d'autres tu ne comprends pas que c'est un système qui fonctionnait (ça ne veut pas dire que je le soutiens) et que les invendus sont en quelque sorte un coût marketing, avec cependant une promotion facile à assurer par le volume et les libraires. Pour vendre un livre numérique il faut s'arracher, et il va falloir faire du vrai marketing, qui n'est accessible qu'aux gros éditeurs, et impacter le prix du livre d'un bon tiers.

Puisque d'après vous les marges sont énormes, pourquoi les éditeurs ont tant traîné les pieds pour s'y mettre ? Pourquoi ont-ils passé un accord avec l'état sur les livres indisponibes, qui est une façon de saborder le marché ?

Je pense que le livre numérique pourra démarrer quand les éditeurs actuels auront disparu, ce qui pourrait ne pas prendre très longtemps (déjà, en réalité, il n'en reste que 3 et une myriade de petits).

Je suis cependant assez ahuri de lire le discours de photographes qui par ailleurs défendent leurs prix. Votre raisonnement, c'est comme si on vous disait que depuis le numérique, plus de frais de pellicules, donc photos à 1 euro. Histoire de vous montrer qu'il y a un biais quelque part.

Certes, il y a eu effet d'aubaine pour les premiers qui ont pris le virage et n'avaient pas trop de structures par ailleurs, mais c'est déjà fini.

N'oublions pas non plus que hormis sa rentabilité, une boîte doit préserver son CA. La question s'était d'ailleurs déjà posée au moment du lancement du livre de Poche, il fallait être certain de vendre plus pour compenser le prix plus faible. Ça a fonctionné parce que le marché était en expansion, mais aujourd'hui les tirages de chaque titre baissent (même si globalement le marché est en expansion) et baisser son prix ne permet pas de vendre plus, le sacrifier permet à peine de vendre plus (les soldes marchent très mal). Donc au final, baisser ses prix, c'est perdre du CA. D'où problèmes avec le banquier, les actionnaires, les salariés, et tout le toutim.

bartog

Citation de: Zouave15 le Juillet 14, 2012, 20:39:50

Je pense que le livre numérique pourra démarrer quand les éditeurs actuels auront disparu, ce qui pourrait ne pas prendre très longtemps (déjà, en réalité, il n'en reste que 3 et une myriade de petits).

La question est bien posée, mais peut-on se passer des éditeurs ?

Si oui, pour quelles raisons les auteurs ne s'éditent pas eux mêmes ?

La vraie réponse c'est : parce que ce n'est pas si facile que ca.  Par exwemple, personne n'a su répondre à la question posée plus haut sur le logiciel ou la méthode permettant de produire un Pdf tgaggué avec le nom de l'acheteur et impossible à déplomber. Sinon, bonjour le piratage !

Zouave15

On peut se passer des éditeurs, et c'est déjà le cas, d'où le titre d'un livre « l'édition sans éditeur ». Il reste certes de vrais éditeurs, cependant filiales ; parfois à 100 % de l'un des trois grands, mais le travail éditorial se perd (parce qu'il est trop cher à faire).

Les trois grands éditeurs sont en fait surtout des diffuseurs à bonne surface marketing, même Gallimard est en train de devenir cela. L'édition est un métier du siècle passé, qui certainement va disparaître.

S'éditent eux-mêmes les auteurs petits et moyens, au-delà d'un potentiel de dix mille exemplaires vendus ils ont intérêt à passer par un éditeur (diffuseur).

Beaucoup ne s'éditent pas eux-mêmes pour des raisons diverses, par exemple avec leur mentalité « artiste » ils sont incapables de faire un site et le gérer, ou pour des raisons narcissiques (à quoi bon éditer un truc confidentiel ?).

Le frein n'est certainement pas les DRM surtout qu'il est à parier que si l'e-book se développe tout un système verra le jour, et il ne sera pas plus difficile demain de faire un format e-book avec DRM qu'un pdf.

La clé, comme toujours, n'est pas de produire mais de diffuser. Or, avec internet, le problème est épineux. Personne ne sait vendre sur internet (hormis des gens qui vendent des objets qu'on désire déjà avant d'aller les acheter).

geargies

 8) un pdf impossible à déplomber il n'y a qu'adobe qui puisse faire ça; mais vu qu'ils ont mis 10 ans à déplomber le pdf creator, ça m'étonnerait que ce soit pour demain..

norelo

Citation de: geargies le Juillet 15, 2012, 10:40:44
8) un pdf impossible à déplomber il n'y a qu'adobe qui puisse faire ça; mais vu qu'ils ont mis 10 ans à déplomber le pdf creator, ça m'étonnerait que ce soit pour demain..

"Impossible à déplomber" ... déjà, ça n'existe pas !

Maintenant pour ce qui est des PDF verrouillés ou "marqués", je peux t'assurer que c'est une protection qui saute en 10 secondes.
Je n'expliquerai pas comment faire, par courtoisie, mais c'est élémentaire.
::) Norelo, à l'envers ?

Ecureuilbleu

#99
quote : "Sans nier les frais inhérents aux livres numériques  (mise en forme, taggage, serveurs et promotion)  la baisse de prix entre papier et numérique devrait être d'au moins 60%  et un livre papier passé en tablette devrait passer de 20 euros à 8 euros maxi (par exemple)".
Ce serait vrai s'il y avait une possibilité de vendre beaucoup d'exemplaires. Or, comme le dit si bien Zouave, la visibilité d'un livre numérique est très faible. Un livre qu'on ne voit pas ne se vend pas. Donc, le travail réalisé spécififiquement pour le numérique (mise en forme, taggage, serveur et promo) est, en réalité, un coût supplémentaire qui s'ajoute à celui du tirage papier traditionnel.

Sur la majorité des ouvrages édités en papier + e-book, l'e-book ne génère actuellement qu'entre 1 % et 5 % des ventes (contre tout le reste en version papier et en librairies traditionnelles). Conclusion : avec un prix de vente environ 25 % inférieur au prix en librairie et si peu d'exemplaires diffusés, le numérique est, pour l'instant, clairement un coût et pas encore une source de revenu... on le fait pour des questions d'image (avoir l'air branché), parfois pour pouvoir faire plus facilement des mises-à-jour et pour être prêt, au cas où ça décollerait soudainement comme aux US...

quant à se dire "je mise tout sur le numérique, je me passe du papier", c'est quand même risqué. Des ouvrages de qualité vendus à prix doux (autour de 5 €) ne font pas forcément beaucoup de ventes, problème de visibilité oblige. C'est un peu le chat qui se mord la queue.
On commence à trouver sur le Kindle et les app stores quelques bouquins pas chers et chouettes (auteurs parfois méconnus mais intéressants), mais ces e-books n'atteignent pas pour autant des chiffres de diffusions suffisamment corrects pour être rentables.
D'ailleurs, j'ai lu dans un magazine technique que l'essentiel des ventes numériques dans les "app stores" Apple ou Android seraient des jeux vidéos et de la musique, on est loin des livres.