Ergot

Démarré par Dromours, Octobre 15, 2014, 22:43:54

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Dromours

Je viens de découvrir (on ne se moque pas !...) la présence sur la platine avant des boitiers Nikon d'un ergot dont j'ignore la fonction. En tout cas sur les D80, D90 et D5100 : je 'n'ai pas eu l'opportunité de vérifier sur d'autres.
Quelques précisions : il se situe à proximité du testeur de profondeur de champ, en gros à 120° par rapport à la verticale, sur la gauche quand on regarde le boitier "côté objectif".
Aucune mention dans les modes d'emploi.
Quelqu'un a une idée, voire mieux qu'un idée ?
Merci d'avance.

Botticelli

Tu trouvais qu'on n'ergotait pas assez sur ce forum ?  ;) :D :D
Arrogant, sans limite

Jean-Claude

Cet ergot ne se retrouve que sur les boîtiers non compatibles AI / AIS ( sans ergot de couplage AIS) pour signaler au boitier que la bague de diaph des AF et AFD est ou n'est pas sur l'ouverture mini pour permettre le pilotage de l'ouverture par le boitier.

Les boîtiers compatibles AI/AIS n'ont pas besoin de cet ergot car c'est l'ergot de couplage AI qui remplit cette fonction en plus de la transmission de l'ouverture.

Dromours

Merci de ces précisions.

Je me doutais que cet ergot avait avoir avec le diaphragme des objectifs, ayant connu en son temps la mutation "Fourchette --> AI", mais ne trouvant aucune explication dans les docs Nikon, j'étais quelque peu perplexe. Je présume que les informations relatives à l'ouverture maxi (indispensables à la mesure de l'exposition) sont désormais "inscrites" dans la puce dont chaque objectif est aujourd'hui doté. Correct ?

Verso92

Citation de: Dromours le Octobre 16, 2014, 08:01:08
Je présume que les informations relatives à l'ouverture maxi (indispensables à la mesure de l'exposition) sont désormais "inscrites" dans la puce dont chaque objectif est aujourd'hui doté. Correct ?

Le boitier n'a pas besoin de connaitre l'ouverture maxi pour faire la mesure de l'exposition (il s'en moque comme de sa première chemise...). Juste l'écart entre l'ouverture maxi et l'ouverture de travail.

Dromours

Citation de: Verso92 le Octobre 16, 2014, 08:33:19
Le boitier n'a pas besoin de connaitre l'ouverture maxi pour faire la mesure de l'exposition (il s'en moque comme de sa première chemise...). Juste l'écart entre l'ouverture maxi et l'ouverture de travail.

Je veux bien le croire, mais pour connaître "l'écart entre l'ouverture maxi et l'ouverture de travail" ne faut-il pas justement qu'il connaisse "l'ouverture maxi" ?

Verso92

Citation de: Dromours le Octobre 16, 2014, 11:59:38
Je veux bien le croire, mais pour connaître "l'écart entre l'ouverture maxi et l'ouverture de travail" ne faut-il pas justement qu'il connaisse "l'ouverture maxi" ?

Non, pas besoin.
Par exemple, fais l'essai de programmer une ouverture maxi erronée pour un objectif Ai(s) dans le menu "objectifs sans CPU" d'un Nikon compatible. L'affichage de l'ouverture dans le viseur sera fausse, ainsi que les EXIF, mais la photo sera bien exposée, sans surprise...

222

Surtout que les appareils modernes corrigent l'expo en rectifiant le temps de pose si par malheur le diaph ne se ferme pas tout a fait comme prévu. On appelait ca cybernation, je crois

Dromours

Citation de: Verso92 le Octobre 16, 2014, 12:21:31
Non, pas besoin.
Par exemple, fais l'essai de programmer une ouverture maxi erronée pour un objectif Ai(s) dans le menu "objectifs sans CPU" d'un Nikon compatible. L'affichage de l'ouverture dans le viseur sera fausse, ainsi que les EXIF, mais la photo sera bien exposée, sans surprise...

Citation de: 222 le Octobre 16, 2014, 14:01:01
Surtout que les appareils modernes corrigent l'expo en rectifiant le temps de pose si par malheur le diaph ne se ferme pas tout a fait comme prévu. On appelait ca cybernation, je crois

Je prends acte.

J'ai été influencé par :
- d'une part le souvenir des règles d'emploi de mes F2 et Nikkormat FT2, pour lesquels le "clic-clac" de l'aller-retour ouverture mini-maxi était obligatoire lors de chaque changement d'objectif (j'ai toujours quelques diapos bien sombres du fait de l'oubli de cette manip),
- d'autre part par l'essai sur un Df de prêt, en début d'année, de mes objectifs "Modifiés AI" et donc sans CPU, pour lesquels le paramétrage de l'ouverture maxi était nécessaire, via un menu ad hoc ; mais j'en conclus donc que le but n'était que d'aboutir à des EXIF correctes (je passe sur le fait que la focale était quelquefois erronée...).

Merci à tous en tout cas.

Dromours

Erreur de manip : oubliez.
Décidément !...

Verso92

Citation de: Dromours le Octobre 16, 2014, 14:59:24
Je prends acte.

J'ai été influencé par :
- d'une part le souvenir des règles d'emploi de mes F2 et Nikkormat FT2, pour lesquels le "clic-clac" de l'aller-retour ouverture mini-maxi était obligatoire lors de chaque changement d'objectif (j'ai toujours quelques diapos bien sombres du fait de l'oubli de cette manip),

Avec la toute première mouture de la monture Nikon F, le boitier connaissait effectivement l'ouverture max de l'objectif (le fameux aller-retour de la bague de diaph que tu évoques, et l'ouverture max qui s'affichait sur le prisme du Nikon F, par exemple, pour vérification que l'opération avait été effectuée correctement).
Pour la monture Ai, c'est différent : le boitier mesure toujours à PO, et l'ergot Ai lui indique que l'ouverture choisie sur l'objectif est, par exemple, deux crans fermée par rapport à la PO. Le TdP calculé est calculé en conséquence (décalé de deux stops).
Citation de: Dromours le Octobre 16, 2014, 14:59:24
- d'autre part par l'essai sur un Df de prêt, en début d'année, de mes objectifs "Modifiés AI" et donc sans CPU, pour lesquels le paramétrage de l'ouverture maxi était nécessaire, via un menu ad hoc ; mais j'en conclus donc que le but n'était que d'aboutir à des EXIF correctes (je passe sur le fait que la focale était quelquefois erronée...).

Oui, tout à fait.

Verso92

Citation de: 222 le Octobre 16, 2014, 14:01:01
Surtout que les appareils modernes corrigent l'expo en rectifiant le temps de pose si par malheur le diaph ne se ferme pas tout a fait comme prévu. On appelait ca cybernation, je crois

C'était le cas sur le FA.
Mon expérience avec les APN et certaines combinaisons d'objectifs/ouvertures me font penser que ce n'est plus le cas depuis longtemps...

Jean-Claude

Verso, tu es dans l'impro là  :)

La fourchette près AI est toujours fixée à l'ouverture 5,6 quel que soit l'objectif, car ce système était prévu en 1959 pour être couplé à une cellule non TTL qui devait connaitre la valeur numérique de l'ouverture réglée de l'objectif, la valeur de pleine ouverture ne jouait pas

Quand le prisme TTL est venu l'ouverture réglée ne convenait plus à ce type de mesure faussée par là pleine ouverture de l'objectif. Nikon ne voulant pas modifier sa monture a été obligé d'inventer la correction de position lue de la fourchette en fonction de l'ouverture maxi par un décalage mécanique dans le prisme initialisé par le fameux aller retour de la bague de diaph à chaque montage d'objectif.

Les autres marques qui sont directement parties avec leur système sur un couplage pour cellule TTL n'ont pas eu besoin de cet artifice puisqu'il a suffit de modifier la position du couplage sur la bague de diaph en fonction de l'ouverture Max. de l'objectif.
Exemple : Le Mamiya 645 de 1974 qui a le même type de fourchette que les Nikon pré-AI n'a pas besoin de l'aller retour de la bague après montage de l'objectif car la fourchette est montée décalée en fonction de l'ouverture Max. de l'objectif.

ce fameux aller retour propre aux Nikon pré-AI est donc purement historique et vient de l'ère d'avant la mesure TTL.

Verso92

Citation de: Jean-Claude le Octobre 16, 2014, 22:16:10
Verso, tu es dans l'impro là  :)

La fourchette près AI est toujours fixée à l'ouverture 5,6 quel que soit l'objectif, car ce système était prévu en 1959 pour être couplé à une cellule non TTL qui devait connaitre la valeur numérique de l'ouverture réglée de l'objectif, la valeur de pleine ouverture ne jouait pas

Quand le prisme TTL est venu l'ouverture réglée ne convenait plus à ce type de mesure faussée par là pleine ouverture de l'objectif. Nikon ne voulant pas modifier sa monture a été obligé d'inventer la correction de position lue de la fourchette en fonction de l'ouverture maxi par un décalage mécanique dans le prisme initialisé par le fameux aller retour de la bague de diaph à chaque montage d'objectif.

Les autres marques qui sont directement parties avec leur système sur un couplage pour cellule TTL n'ont pas eu besoin de cet artifice puisqu'il a suffit de modifier la position du couplage sur la bague de diaph en fonction de l'ouverture Max. de l'objectif.
Exemple : Le Mamiya 645 de 1974 qui a le même type de fourchette que les Nikon pré-AI n'a pas besoin de l'aller retour de la bague après montage de l'objectif car la fourchette est montée décalée en fonction de l'ouverture Max. de l'objectif.

ce fameux aller retour propre aux Nikon pré-AI est donc purement historique et vient de l'ère d'avant la mesure TTL.

Relis mieux mon mel, JC (et pas en diagonale, comme d'habitude...).
J'ai très précisément écrit que l'appareil connaissait l'ouverture max de l'objectif (indiquée sur le prisme après montage), pas la façon dont il s'en servait...

Jean-Claude

Ce qui me gêne c'est de dire que l'apparaît connait les ouvertures maxi et réglée, non pas vraiment il n'y a aucune électronique derrière, aucune intelligence. Sur les boîtiers pré-AI l'index du prisme qui affiche l'ouverture Max. sert juste à se rappeler si on a bien fait l'aller retour ou si on l'a oublié. Il indiquerait rouge ou vert ce serait suffisant.

pour beaucoup d'appareils des années 60 la mesure de lumière est juste une ficelle qui déplace un index dans le viseur, les trois réglages vitesse diaph et ISO tirant tous sur la même ficelle !!!
après il n'y avait qu'à tourner les molettes pour superposer l'index déplacé par la ficelle et l'aiguille du galva

Verso92

Citation de: Jean-Claude le Octobre 16, 2014, 22:36:22
Ce qui me gêne c'est de dire que l'apparaît connait les ouvertures maxi et réglée, non pas vraiment il n'y a aucune électronique derrière, aucune intelligence. Sur les boîtiers pré-AI l'index du prisme qui affiche l'ouverture Max. sert juste à se rappeler si on a bien fait l'aller retour ou si on l'a oublié. Il indiquerait rouge ou vert ce serait suffisant.

Mais je n'ai pas dit le contraire, JC... ou alors, peut-être n'ai-je pas été suffisamment clair ?

zuiko

Citation de: Verso92 le Octobre 16, 2014, 22:38:33
Mais je n'ai pas dit le contraire, JC... ou alors, peut-être n'ai-je pas été suffisamment clair ?

Autrement dit :

Cogito, ergo(t) sum
;)

Le Troisième Oeil

Comme annoncé au début de ce fil, la discussion est bien tombée dans l'ergotage... ;)
Nikon ni maître

Jean-Claude

de l'ergotage ? Non ce sont juste des précisions pour comprendre pourquoi à l'époque Nikon à pondu une usine à gaz pour la TTL alors que d'autres on fait simple.

Ce ne sont pas des ingénieurs particulièrement torturés et compliqués comme on l'a déjà entendu par ailleurs mais des raisons historiques que d'autres n'ont pas eu à gérer.

Il a fallu attendre la monture AI et sa double compatibilité côté objectif pour pouvoir le faire

Dromours

Impressionnant, et instructif !

Impressionnant ?
Je ne pensais pas que ce thème allait provoquer de tels débats...

Instructif ?
La lecture des contributions à ce fil m'a remémoré les articles lus lors de la transition "Fourchette --> AI", et toute nostalgie mise à part ça n'a pas été inutile.

En conclusion ?
Quelle que soit la question - métaphysique ou pas - que l'on se pose il ne faut jamais la garder pour soi : la partager via ce forum est l'assurance d'améliorer sa technicité tout en donnant aux uns et aux autres l'occasion de... mettre de l'ambiance !!!

Col Hanzaplast

... ou de l'ère Gault et Millau...
"Le principal n'est pas que la machine fonctionne, c'est que le client croit qu'elle fonctionne."

stratojs


Dromours

Citation de: salamander le Octobre 21, 2014, 16:28:02
Ca reste malgré tout moins délirant que l'ergot de seigle......:D :D

"Sauf erreur ou omission", au cours des dernière décennies les effets de l'ergot du seigle ne se sont fait sentir qu'à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard. Ici, dans le sud-ouest de la France, en ce doux et pluvieux Béarn, nul délire champignonesque en vue : c'est plutôt aux cèpes et aux girolles qu'on se shoote, sans oublier les palombes...