Profession photographe: qui arrive aujourd'hui à vivre de sa photo ?

Démarré par imagineur, Novembre 05, 2014, 10:35:56

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imagineur

Ben moi je me pose la question. Pour franchir le pas... Se déclarer pro...? Entre la crise économique, le numérique, le portable, la presse en berne, plus de photo d'identité ou de mariage (ou presque) etc... Je vois un peu partout la galère des photographes aujourd'hui. Les artisans souffrent gravent... Les autoentrepreneurs arrondissent leur fin de mois... Le débat est ouvert. J'attends vos remarques, retour d'expérience... Car je m'interroge : cela vaut-il le coup aujourd'hui de se lancer photographe pro ? Quel marché...??? (J'ajoute que je suis à Bordeaux)

laurent.f

Et pourquoi poser en mode "pessimiste" ?
- faire un business plan avec une véritable analyse du territoire d'installation et des choix. Par exemple : ne pas faire de photos de mariage si des confrères ou consoeurs le font déjà en nombre ? Proposer des prestations inexistantes sur le secteur ?
- avoir un vrai fond de roulement et un prévisionnel sur trois ans,
- ne pas se brader,
- penser aux secteurs de niche ou à développer...
Réfléchir ses modes de diffusion, mutualiser les lieux par exemple avec d'autres métiers pour louer un local, ne pas croire que le référencement web fait l'identification d'un photographe...
Etc., photographe optimiste, déterminé et qui en vit avec un modèle réfléchi, évolutif et toujours la nécessité de se remettre en question.

La plupart des photographes qui s'installent, n'ont aucune réflexion sur le business plan, sur le marché... Ils se lancent en pensant qu'un site web et une série de belles photos va suffire. Dans certaines régions, des photographes manquent, des affaires sont aussi à reprendre ici ou là dans des petites villes où il faut être celui qui "sait tout faire", des affaires qui tournent honnêtement mais meurent faute de candidats à la reprise comme dans d'autres secteurs.

STB

Citation de: imagineur le Novembre 05, 2014, 10:35:56
Ben moi je me pose la question. Pour franchir le pas... Se déclarer pro...? Entre la crise économique, le numérique, le portable, la presse en berne, plus de photo d'identité ou de mariage (ou presque) etc... Je vois un peu partout la galère des photographes aujourd'hui. Les artisans souffrent gravent... Les autoentrepreneurs arrondissent leur fin de mois... Le débat est ouvert. J'attends vos remarques, retour d'expérience... Car je m'interroge : cela vaut-il le coup aujourd'hui de se lancer photographe pro ? Quel marché...??? (J'ajoute que je suis à Bordeaux)

Qu'est ce que c'est gris chez toi  :'(
StB

LETOFFE

Auteur photographe depuis 20 ans.
10 premières années, je gagnais peu, à peine le SMIC.
Depuis 10 ans, je n'ai plus de bénéfices, recettes = dépenses.
Depuis 3 ans déficit, en 2014, ce sera 10000 € de déficit.

J'ai tenu par la vente de ma maison.
Et l'allocation pour auteurs affiliés AGESSA de 500 € par mois.
Je ne l'ai plus à cause des déficits.
Je vais toucher l'allocation RSA.

J'étais très impliqué dans la profession, administrateur UPP, je m'occupais du social encouragé par un des rares administrateurs compréhensif.
UPP ne s'en occupait pas et n'informait pas de l'allocation pour auteurs.
C'est par AGESSA que je l'ai connue, pas par UPP-auteurs.
Tout auteur devrait savoir que s'il a moins d'environ 8000 € de revenu, il peut avoir une allocation d'environ 500 € par mois.
J'ai informé tous les auteurs photographes de l'allocation pour auteurs affiliés AGESSA sur le site UPP (ma page d'information allocation auteur de 2010 n'a pas été mise à jour).
Tapez allocation auteur dans GOOGLE pour la trouver (en haut de la page).
Je ne suis plus UPP.
J'ai été exclu par UPP qui avait décidé (pas moi) de limiter la cotisation minoré que nous avions décidé (50 € au lieu de 200 €) à 2 ans maxi.
je l'ai eu 2 ans.
A mon exclusion de UPP, il y avait 1500 adhérents.
3 ans plus tard, il y a moins de 1000 adhérents.

vernhet

Citation de: imagineur le Novembre 05, 2014, 10:35:56
Ben moi je me pose la question. Pour franchir le pas... Se déclarer pro...? Entre la crise économique, le numérique, le portable, la presse en berne, plus de photo d'identité ou de mariage (ou presque) etc... Je vois un peu partout la galère des photographes aujourd'hui. Les artisans souffrent gravent... Les autoentrepreneurs arrondissent leur fin de mois... Le débat est ouvert. J'attends vos remarques, retour d'expérience... Car je m'interroge : cela vaut-il le coup aujourd'hui de se lancer photographe pro ? Quel marché...??? (J'ajoute que je suis à Bordeaux)

Quand on li de choses comme ça
http://www.leboncoin.fr/services/728582887.htm?ca=12_s...la réponse  ne fait pas de doute
Et en plus avec le "statut" de totoentrepreneur, c'est légal !
Merci qui?

jm_gw

Citation de: vernhet le Novembre 06, 2014, 11:27:35
Quand on li de choses comme ça
http://www.leboncoin.fr/services/728582887.htm?ca=12_s...la réponse  ne fait pas de doute
Et en plus avec le "statut" de totoentrepreneur, c'est légal !
Merci qui?
françis : ton lien ne fonctionne pas vers lebon coin coin même si je devine que ca montrait un des mecs qui proposent des tofs de mariage en cesu ou qque chose de cet acabit

pire qu' un nid de frelons asiatique ce site parfois  :( :o

et je le dis bien que n' étant pas concerné par ces dérives

Yann Evenou

Sonyiste macrophage

jm_gw

Citation de: Yann Evenou le Novembre 06, 2014, 12:34:27
Le voilà :
http://www.leboncoin.fr/services/728582887.htm?ca=12_s

clic clac : kodak

mairie : 8 photos
sortie : 4 photos

comme dans le temps :  une pelloche 12 vues  :D   allez j'vous fais l' envoi par mail (pas de tirage à faire)  à 99 roros : ca c'est  de la promo coco (faites avec un d300 p-e ?)
ensuite on peut faire grimper comme on veut hein  :D

perso, je ne pensais pas qu' un A-E pouvait faire des mariages (dites sociales) -> donc statut artisan ?  ???

STB

Citation de: LETOFFE le Novembre 06, 2014, 09:49:38
A mon exclusion de UPP, il y avait 1500 adhérents.
3 ans plus tard, il y a moins de 1000 adhérents.

tu veux dire - de 1000
StB

Yann Evenou

Citation de: jm_gw le Novembre 06, 2014, 13:25:35
clic clac : kodak

mairie : 8 photos
sortie : 4 photos

comme dans le temps :  une pelloche 12 vues  :D   allez j'vous fais l' envoi par mail (pas de tirage à faire)  à 99 roros : ca c'est  de la promo coco (faites avec un d300 p-e ?)
ensuite on peut faire grimper comme on veut hein  :D

perso, je ne pensais pas qu' un A-E pouvait faire des mariages (dites sociales) -> donc statut artisan ?  ???

Le statut d'AE se décline en 3 versions :
commerce de biens et marchandises
prestations de services
profession libérale
Sonyiste macrophage

polym

Citation de: vernhet le Novembre 06, 2014, 11:27:35
Quand on li de choses comme ça

Ou wikipédia qui prête du matériel et des voyages à ses bénévoles pour faire de la prestation gratuite librement pompable >:(

West_into

CitationTout auteur devrait savoir que s'il a moins d'environ 8000 € de revenu, il peut avoir une allocation d'environ 500 € par mois.
J'ai informé tous les auteurs photographes de l'allocation pour auteurs affiliés AGESSA sur le site UPP (ma page d'information allocation auteur de 2010 n'a pas été mise à jour).

Quant on a été auteur affilié à l'Agessa ds les années 90, et auteur assujeti Agessa ds les années 2000, et maintenant au RSA, je suppose qu'on a pas droit à cette aide ? Cette aide il faut la demander dès qu'on passe d'affilié à asusjeti ?

Le lien "infos agessa" sur le sujet, je ne trouve pas !

--------------------------------

http://joel.douillet.free.fr/reportages/index.php/oeuvre-dart-contemporain-70-000-euros-pour-quartier-de-mayenne/

West_into

Je propose à tous les auteurs photographes qui se retrouvent au rsa de me contacter (qu'on puisse échanger et +) !
Mon contact est sur mon site :
http://joel.douillet.free.fr/reportages

LETOFFE

Quant on a été auteur affilié à l'Agessa ds les années 90, et auteur assujeti Agessa ds les années 2000, et maintenant au RSA, je suppose qu'on a pas droit à cette aide ? Cette aide il faut la demander dès qu'on passe d'affilié à asusjeti ?
Regardez-la :
Tout est marqué dans la page que j'avais réalisée pour UPP.
Affilié AGESSA depuis au moins 3 ans il faut être.

laurent.f

La question de départ reste celle de vivre de ce métier ! Nombreux sont les photographes à en vivre chaque jour. Letoffe, je sais ton combat. On a partagé les mêmes chaises à l'UPP mais attention à ne pas entraîner ce débat sur le fonctionnement de l'organisation qui a quand même le mérite d'exister. Les difficultés ou les atouts de l'UPP, ce n'est pas ici qu'il faut en débattre. Il y a l'UPP, GNPP, Freelens, PAJ pour les photographes professionnels dans toutes leurs expressions.

Donc alors comment vivre de ce métier ? Il serait intéressant d'avoir aussi les approches positives.

STB

Et il est aussi possible de vivre de la photographie sans adhérer à aucuns de ces syndicats  :D
StB

imagineur

je lis qu'il y a deux sons de cloche : ceux qui arrivent à vivre de la photographie et les autres. Mais j'ai la nette impression que les autres sont bien plus nombreux que les premiers... D'où ma question...

imagineur

Pire... que le métier de photographe s'éteind à petits feux...

vernhet

Citation de: imagineur le Novembre 07, 2014, 14:18:32
je lis qu'il y a deux sons de cloche : ceux qui arrivent à vivre de la photographie et les autres. Mais j'ai la nette impression que les autres sont bien plus nombreux que les premiers... D'où ma question...
la seule vraie question n'est pas de savoir si ce métier va totalement ou quasiment disparaître, mais quand ?
Quand on voit la rapidité avec laquelle le numérique, fossoyeur du métier,  s'est imposé...

jmd2

c'est pas vraiment le numérique qui tue le métier, c'est le manque d'exigences au niveau qualité des clients. S'ils se contentent de piètres photos, les prestations photographiques continueront de baisser de prix.

Elgato94

Ouais, la qualité.....  >:(
Je connais quelques pros.
Certains sont des institutionnels, ils reçoivent un salaire, donc ok.
D'autres, auteurs, gagnent encore un peu leur vie, mais ils ont "un nom".
Et d'autres, principalement dans le packshot, sont à la rue, "il n'y a plus de budget mon bon monsieur", résultat des produits de luxe sont présentés avec des photos de merde !
Alors ils changent de métier pour pouvoir bouffer un peu......
Avec la concurrence des manges M (bip...), des Gremlins comme dit "X"...
J'ai parfois été contacté pour "vendre" une image, surtout par des OT, et à prix très doux bien sur...
J'ai toujours refusé, je ne dirais oui que pour une photo unique, non reproductible, un événement quoi, mais à son prix.
C'est non par respect de moi même, et aussi pour des raisons de déontologie et de respect pour les "pros" qui rament...  
Bonnes ventes, en BNC ça peut se déclarer à l'aise (bin oui, ya aussi les impôts....  :D )

J'ai aussi couvert des mariages, mais pour des amis, donc gratos....
La gueule du tographe dans la salle des mariages quand je débarque avec mon matos  ;D
Je le mets tout de suite à l'aise en lui disant que je ne fais pas ces photos officielles, d'abord c'est un métier (faut pas se rater), et c'est le sien, pas le mien...  

Katana

En lisant vos réponses, Imagineur a bien raison de se poser des questions quant à son devenir en tant que photographe, tout n'est certes pas noir, mais au global, le ciel est bien gris, il faut bien en convenir, et tant mieux s'il est bleu pour certains, mais je ne suis pas sur que ce soit le cas pour la majorité d'entre vous.

Ce débat a déjà eu lieu sur ce forum et les solutions ne semblent pas légions, malheureusement.

Katana

Citation de: jm_gw le Novembre 06, 2014, 12:15:18

pire qu' un nid de frelons asiatique ce site parfois  :( :o


Je ne crois pas qu'il faille taper a tous crins sur ce site, ce ne serait pas celui là, ce serait un autre, et sans internet, ce serait des annonces dans la presse régionale.

C'est plutôt le statut d'AE qui a créé des opportunités, et c'est bien à cause de ce truc mal foutu que des métiers souffrent aujourd'hui, les photographes ne sont pas les seuls a subir cette concurrence.
Il faudrait plutôt s'en prendre au législateur, qui comme souvent, n'a vu dans la création de ce statut que ce qu'il voulait bien y voir (la création d'emplois et donc une minoration du nombre de chômeurs), et pas ce qu'il y avait a voir sur le revers de la médaille, c'est a dire tout le tort que ça allait créer aux artisans de tous poils.

Alliez vous a d'autres corporations, faites du lobbying auprès des élus pour que cette concurrence jugée déloyale soit supprimée, ou, au moins notablement diminuée en imposant des exigences a ce jour inexistantes et qui garantiront /protégeront vos activités, ça peut être long (faut voir, des élections arrivent l'an prochain) mais ça peut payer.

Enfin, ce que j'en dis, hein, c'est juste mon très humble avis, vous en faites bien entendu, ce que vous voulez  ;)

vernhet

Citation de: Katana le Novembre 10, 2014, 23:24:39
Je ne crois pas qu'il faille taper a tous crins sur ce site, ce ne serait pas celui là, ce serait un autre, et sans internet, ce serait des annonces dans la presse régionale.

C'est plutôt le statut d'AE qui a créé des opportunités, et c'est bien à cause de ce truc mal foutu que des métiers souffrent aujourd'hui, les photographes ne sont pas les seuls a subir cette concurrence.
Il faudrait plutôt s'en prendre au législateur, qui comme souvent, n'a vu dans la création de ce statut que ce qu'il voulait bien y voir (la création d'emplois et donc une minoration du nombre de chômeurs), et pas ce qu'il y avait a voir sur le revers de la médaille, c'est a dire tout le tort que ça allait créer aux artisans de tous poils.

Alliez vous a d'autres corporations, faites du lobbying auprès des élus pour que cette concurrence jugée déloyale soit supprimée, ou, au moins notablement diminuée en imposant des exigences a ce jour inexistantes et qui garantiront /protégeront vos activités, ça peut être long (faut voir, des élections arrivent l'an prochain) mais ça peut payer.

Enfin, ce que j'en dis, hein, c'est juste mon très humble avis, vous en faites bien entendu, ce que vous voulez  ;)
mais comme la droite, créatrice dudit statut de totoentrepreneur est promise à un prochain retour aux affaires, y'a peu d'espoir de ce côté....

P!erre

Citation de: imagineur le Novembre 05, 2014, 10:35:56
Ben moi je me pose la question. Pour franchir le pas... Se déclarer pro...? Entre la crise économique, le numérique, le portable, la presse en berne, plus de photo d'identité ou de mariage (ou presque) etc... Je vois un peu partout la galère des photographes aujourd'hui. Les artisans souffrent gravent... Les autoentrepreneurs arrondissent leur fin de mois... Le débat est ouvert. J'attends vos remarques, retour d'expérience... Car je m'interroge : cela vaut-il le coup aujourd'hui de se lancer photographe pro ? Quel marché...??? (J'ajoute que je suis à Bordeaux)

Je suis en Suisse, le contexte est différent. Se lancer comme photographe, je suis d'avis que c'est risqué. Je trouve judicieux de proposer des services complémentaires à l'image, soit au niveau impression (relation avec un imprimeur), soit au niveau de la gestion de projets, rédaction de texte, etc. En bref, être capable de vendre en sus de la photo des services de qualité que tu peux facturer (et qu'on ne trouve pas de la même manière sur le net).

Viser le haut de gamme si tu te sens capable d'assurer, là où il y a du budget. Oublier les projets où on te propose une contrepartie bidon qui ne t'apportera que d'autres contreparties bidon. Avoir un bon carnet de contacts et l'entretenir. Toujours dépanner les clients qui reconnaissent la qualité de ton boulot. Se souvenir qu'un client fidèle peut partir du jour au lendemain sans raison.

Certains vont te dire qu'il ne faut surtout pas se diversifier, plutôt garder le cap dans un seul domaine. On a choisi de se diversifier pour limiter le risque, et cela demande des efforts constants (matériel qui évolue, panel de logiciels à maîtriser, suivi des clients, suivi du marché...). Je n'ai pas de recette ....
Au bon endroit, au bon moment.

JCCU

Citation de: vernhet le Novembre 07, 2014, 15:25:41
..
Quand on voit la rapidité avec laquelle le numérique, fossoyeur du métier,  s'est imposé...

Euh, je ne suis pas sur que tout vienne du numérique ....

Je cite:
Auteur photographe depuis 20 ans.
10 premières années, je gagnais peu, à peine le SMIC.
Depuis 10 ans, je n'ai plus de bénéfices, recettes = dépenses.
Depuis 3 ans déficit, en 2014, ce sera 10000 € de déficit
.
2014 moins 20 ans= 1994. A l'époque, le numérique n'existait pas .....

P!erre

Citation de: jmd2 le Novembre 07, 2014, 15:30:50
c'est pas vraiment le numérique qui tue le métier, c'est le manque d'exigences au niveau qualité des clients.

D'accord. Les clients deviennent moins exigeants et se rabattent sur des produits ou des service de moindre qualité qu'avant, c'est indéniable. Ce n'est pas toujours un choix, mais parfois une obligation (manque de finances). Quoique certains clients ont les moyens mais refusent d'investir pour maintenir leur marge (cas de certaines structures importantes en ce qui me concerne).

D'un autre côté, la clientèle moyenne pense que tout est moins cher, que les appareils font des photos de qualité tout seuls (regardez les photos utilisées pour la pub de n'importe quel boîtier). Résultat, votre client imagine que vous obtenez une superbe photo en 20 secondes. Donc, combien valent ces 20 secondes ?

Le numérique fausse un peu le prix de la photo car il n'y a pas forcément un support physique, donc le client ne comprend pas toujours clairement le coût. Comment quelque chose que l'on peut copier si facilement pourrait avoir tel coût (parfois des centaines de francs, voire des milliers) ? C'est le problème pour tous les produits qui deviennent dématérialisés (CD, livre, etc.). Quelle devrait être la baisse de prix juste pour l'acheteur ? Le numérique fausse le rapport que la majorité des gens a avec l’œuvre elle-même, faute d'éducation probablement.
Au bon endroit, au bon moment.

vernhet

Citation de: JCCU le Novembre 12, 2014, 10:54:44
Euh, je ne suis pas sur que tout vienne du numérique ....

Je cite:
Auteur photographe depuis 20 ans.
10 premières années, je gagnais peu, à peine le SMIC.
Depuis 10 ans, je n'ai plus de bénéfices, recettes = dépenses.
Depuis 3 ans déficit, en 2014, ce sera 10000 € de déficit
.
2014 moins 20 ans= 1994. A l'époque, le numérique n'existait pas .....
ptêt ça dépend du domaine d'activité photographique pro. Mais dans mon cas, la cause de la chute de revenus  c'est à 80 % "le numérique " au sens large englobant la prise de vue, la transmission, la diffusion etc (j'ai déjà maintes fois développé) ...Je veux bien imputer les 20% restants à la situation calamiteuse de l'essentiel de la presse papier et celle pas beaucoup plus reluisante des maisons de disques..
Mais comme le marasme qui les frappe a aussi pour cause..."le numérique", 80+20= 100% !
CQFD

Katana

Citation de: vernhet le Novembre 11, 2014, 01:01:38
mais comme la droite, créatrice dudit statut de totoentrepreneur est promise à un prochain retour aux affaires, y'a peu d'espoir de ce côté....

Oui, et en y réfléchissant bien, ces élus (quelque soit le bord) sont les donneurs d'ordres, donc ceux qui réclament des économies et poussent leurs administrations (mairie, CG, CR, OT, etc) a dépenser moins et donc acheter a moindre cout voire a cout zéro si possible.

De ce fait, je les voient mal prendre en compte ce genre de doléances, partant du principe que légiférer en ce sens reviendrait pour eux a se tirer une balle dans le pied (ce qu'ils font souvent , mais pour d'autres raisons  ;D).

Bon, c'est mal barré quoi  :( :(

parkmar

Citation de: Katana le Novembre 12, 2014, 17:43:43
Oui, et en y réfléchissant bien, ces élus (quelque soit le bord) sont les donneurs d'ordres, donc ceux qui réclament des économies et poussent leurs administrations (mairie, CG, CR, OT, etc) a dépenser moins et donc acheter a moindre cout voire a cout zéro si possible.

De ce fait, je les voient mal prendre en compte ce genre de doléances, partant du principe que légiférer en ce sens reviendrait pour eux a se tirer une balle dans le pied (ce qu'ils font souvent , mais pour d'autres raisons  ;D).
Bon, c'est mal barré quoi  :( :(
Je ne sais pas si tu as beaucoup fréquenté les donneurs d'ordre que tu cites mais les économies que tu évoques n'ont jamais été leur vrai souci :)

STB

StB

jdm

 ;D ;D

D'ici 20 ou 30 ans, ça ira mieux, faut rester optimiste  ;D
dX-Man

Bru

Je ne suis pas le seul à en vivre, j'ai ds collègues heureux.
C'est possible.
Mais pas facile.
Faut accepter la vache enragée au début et si la qualité est là (et un peu de chance), ça peut le faire.
Dyslexique ou Disslexyque ?

Katana

Citation de: parkmar le Novembre 13, 2014, 20:13:05
Je ne sais pas si tu as beaucoup fréquenté les donneurs d'ordre que tu cites mais les économies que tu évoques n'ont jamais été leur vrai souci :)
Mais si, ils font des économies sur tout ce qui ne les concerne pas directement, pour les dépenses qui les concerne eux, là, je suis d'accord avec toi, mais bon, c'est un autre sujet  ;D ;D

Katana

Citation de: Bru le Novembre 15, 2014, 00:08:35
Je ne suis pas le seul à en vivre, j'ai ds collègues heureux.
C'est possible.
Mais pas facile.
Faut accepter la vache enragée au début et si la qualité est là (et un peu de chance), ça peut le faire.

Si je comprends bien les propos de certains ici, la vache enragée, ce n'est pas qu'au début, c'est aussi plus tard, voire très tard dans la carrière  ;)

Mais bon, c'est comme partout, faut se battre, sans quoi, rien ne se passe non plus, mais cela doit être parfois décourageant, je veux bien l'admettre.

Bru

Le début peux être plus ou moins long.
Si avant de commencer, tu sais que c'est 1 an, 2 ou 10 (Voir toute ta vie?) tu y vas en connaissance de cause. Mais tu ne sais pas si la sauce va prendre ou pas.

Souvent, j'essaye de décourager les djeunes, si j'y arrive, c'est qu'ils n'ont pas les tripes pour faire le boulot.
Idem pour la presse écrite. C'est possible de se lancer aujourd'hui. Mais entre les petits boulots et la grande presse qu'on imagine, il y a beaucoup de temps.
Dyslexique ou Disslexyque ?

laurent.f

Citation de: Bru le Novembre 16, 2014, 15:41:06
Souvent, j'essaye de décourager les djeunes, si j'y arrive, c'est qu'ils n'ont pas les tripes pour faire le boulot.
Idem pour la presse écrite. C'est possible de se lancer aujourd'hui. Mais entre les petits boulots et la grande presse qu'on imagine, il y a beaucoup de temps.

Pourquoi les décourager ? Dans quel but ? On vit encore de ce métier à condition de se poser les bonnes questions : diffusion, territoire, compétence, mutualisation...

J'accueille des stagiaires bac pro photo pendant de longues semaines et j'essaie de leur montrer que le métier a plus d'une facette. Les plus motivés poursuivront et je n'ai pas le droit de les décourager mais de les parler, d'élargir leur culture photographique, de les encourager à travailler sur des projets photo même en dehors de la formation...

Alors on peut aussi avoir un discours positif !

jm_gw

Citation de: imagineur le Novembre 05, 2014, 10:35:56
Ben moi je me pose la question. Pour franchir le pas... Se déclarer pro...? Entre la crise économique, le numérique, le portable, la presse en berne, plus de photo d'identité ou de mariage (ou presque) etc... Je vois un peu partout la galère des photographes aujourd'hui. Les artisans souffrent gravent... Les autoentrepreneurs arrondissent leur fin de mois... Le débat est ouvert. J'attends vos remarques, retour d'expérience... Car je m'interroge : cela vaut-il le coup aujourd'hui de se lancer photographe pro ? Quel marché...??? (J'ajoute que je suis à Bordeaux)

bon le titre est le même que celui ci et vous devriez lire un peu certains commentaires : pas qu' on veuille vous doucher de suite mais  ...  http://www.profession-photographe.com/presentation/

P!erre

Citation de: Bru le Novembre 16, 2014, 15:41:06
Le début peux être plus ou moins long.
Si avant de commencer, tu sais que c'est 1 an, 2 ou 10 (Voir toute ta vie?) tu y vas en connaissance de cause. Mais tu ne sais pas si la sauce va prendre ou pas.

Pour rebondir, il y a quelques jours, j'ai discuté avec le patron d'un restaurant, environ 55 ans. Il m'a dit que, selon lui, faire se développer une enseigne, mettre les comptes à flots et assurer une bonne clientèle était un plan de dix ans, contre trois ans il y a deux décennies.

À ceux qui se plaignent de mauvais choix politiques qui auraient influencé négativement la photographie en France, je réponds qu'en Suisse la situation est la même. Du reste, depuis toujours, n'importe qui ici peut devenir indépendant et ouvrir son commerce : salon de coiffure, bureau de comptabilité, garage, photographe... Chacun fait ce qu'il veut, qu'il ait les compétences ou pas !
Au bon endroit, au bon moment.

Bru

Citation de: laurent.f le Novembre 17, 2014, 12:44:54
Pourquoi les décourager ? Dans quel but ? On vit encore de ce métier à condition de se poser les bonnes questions : diffusion, territoire, compétence, mutualisation...
...
Alors on peut aussi avoir un discours positif !

Quand je vois l'école où j'étais, on devait être 40 dans la classe. Dans ceux que je vois encore, 2 sont cameramans, et 2 sont photographes (A temps pleins), les autres font autres choses. 20 ans après.
C'est une réalité qu'il faut dire aux élèves. Avec le risque évidement qu'ils fassent autre choses, ce qui fera perdre au prof son travail, voir fermer l'école. Je ne dis pas que tu es malhonnête dans ta démarche. Je ne te connais pas, et je sais que certains profs sont vraiment méritants (Et je remercie encore ici mon prof de sensito et mon premier prof de studio). Les autres formaient (mal) des gens en sachant qu'ils ne trouveraient pas de boulots. Et ce n'est pas honnête de leur part je trouve. Et à mon avis tu ne seras pas d'accord avec moi.  ;)
Mais si tes élèves 20 ans après te disent "Merci", c'est que tu as fait quelque chose de bien. Et je te le souhaite, ainsi qu'à tes élèves.
L'école était pour mes profs un moyen de vivre correctement. Souvent, ils avaient raté leur vie de photographe.

Ah, j'allais oublier, un de ma classe est devenu prof. Comme élève, il était moyen, pour faire la fête il était très bon (Avec une définition de la fête un peu étrange), il était aussi très bon pour récupérer les photos des autres avant les examens. Il c'est lancé comme photographe, à fait faillite et est devenu prof. Comme il était sans emploi, l'école avait des subsides. Pitoyable. Mais on peut dire que ca fait un de plus qui vit de la photo.

Dans mon secteur (Actualité politique), plus personne ne c'est rajouté depuis 10 ans, certains viennent, essayent d'en vivre, et repartent ailleurs.

Ailleurs, certains arrivent à sortir leur épingle du jeux. J'ai une copine au Caire, qui casse la baraque (elle est vraiment bonne), un copain à Budapest s'en sort pas trop mal, alors que son collègue à quitter la profession.

Alors, oui, c'est possible. Mais il faut dire la vérité, telle qu'elle est.
Dyslexique ou Disslexyque ?

muadib

J'ai lu quelque part qu'il sortait chaque année quelque chose comme 4000 élèves des écoles de photo... Et à ça il faut ajouter ceux qui essaient de vivre de la photographie sans passer par une école de photo. Avant 2000, c'était déjà n'importe quoi, mais les élèves qui sortaient des meilleurs écoles (Les Gobelins, Vaugirard) étaient à peu près certain de trouver du boulot comme assistant ou dans les labos pros. Aujourd'hui ce n'est plus le cas.
Alors, suivre une école photo si on a le temps et les sous, pourquoi pas, mais penser que c'est une formation professionnelle au même titre qu'une formation de plombier, de coiffeur ou d'ingénieur, certainement pas. Ca me semble d'ailleurs un premier critère pour juger du sérieux de l'école. S'ils prétendent que vous trouverez du boulot en sortie, méfiance...

laurent.f

Citation de: Bru le Novembre 18, 2014, 00:21:55
C'est une réalité qu'il faut dire aux élèves. Avec le risque évidement qu'ils fassent autre choses, ce qui fera perdre au prof son travail, voir fermer l'école. Je ne dis pas que tu es malhonnête dans ta démarche. Je ne te connais pas, et je sais que certains profs sont vraiment méritants (Et je remercie encore ici mon prof de sensito et mon premier prof de studio). Les autres formaient (mal) des gens en sachant qu'ils ne trouveraient pas de boulots. Et ce n'est pas honnête de leur part je trouve. Et à mon avis tu ne seras pas d'accord avec moi.  ;)
Ah, j'allais oublier, un de ma classe est devenu prof. Comme élève, il était moyen, pour faire la fête il était très bon (Avec une définition de la fête un peu étrange), il était aussi très bon pour récupérer les photos des autres avant les examens. Il c'est lancé comme photographe, à fait faillite et est devenu prof. Comme il était sans emploi, l'école avait des subsides. Pitoyable. Mais on peut dire que ca fait un de plus qui vit de la photo.
Dans mon secteur (Actualité politique), plus personne ne c'est rajouté depuis 10 ans, certains viennent, essayent d'en vivre, et repartent ailleurs.

Quand ils viennent en stage dans mon Atelier, je veille aussi à ce qu'ils aient une bonne orthographe ! Là c'est une taquinerie matinale.
Rien ne nous autorise en tant que professionnels, à saper le moral d'élèves. Oui il y a de mauvaises formations, des boîtes à fric mais aussi d'excellents enseignants qui ne sont pas des photographes frustrés.
Si tu travailles sur le secteur de l'actualité politique (c'est bien vaste car cela va des sorties de conseils des Ministres jusqu'à la presse régionale où il y a toujours des photographes permanents), je suis étonné parce que tu dis car je vois aussi de jeunes confrères et consoeurs qui travaillent sur ce secteur mais pas seulement. Ce sont d'excellents photographes qui vont aussi bien couvrir des élections que d'autres sujets.
J'ai plutôt une bonne lisibilité de la profession en France dans ses différentes activités.

Allez j'arrête car les esprits blasés ou ceux qui tirent à vue sur des photographes voulant se former, cela a tendance à m'exciter de bon matin. Si ces jeunes se plantent, ils le vérifieront d'eux-mêmes et une bonne formation photo peut mener à plus d'un métier qui va de A comme agences pour les iconographes ou commerciaux jusqu'à Z photo-filmeurs dans les Zoos ! Je vais prendre un café pour me calmer.

laurent.f

Citation de: muadib le Novembre 18, 2014, 07:56:24
J'ai lu quelque part qu'il sortait chaque année quelque chose comme 4000 élèves des écoles de photo... Et à ça il faut ajouter ceux qui essaient de vivre de la photographie sans passer par une école de photo. Avant 2000, c'était déjà n'importe quoi, mais les élèves qui sortaient des meilleurs écoles (Les Gobelins, Vaugirard) étaient à peu près certain de trouver du boulot comme assistant ou dans les labos pros. Aujourd'hui ce n'est plus le cas.
Alors, suivre une école photo si on a le temps et les sous, pourquoi pas, mais penser que c'est une formation professionnelle au même titre qu'une formation de plombier, de coiffeur ou d'ingénieur, certainement pas. Ca me semble d'ailleurs un premier critère pour juger du sérieux de l'école. S'ils prétendent que vous trouverez du boulot en sortie, méfiance...

Il faut juste éviter les boîtes à fric mais s'appuyer sur des formations et des structures reconnues en initiale (bac pro et BTS dans les lycées professionnels, Arles, Gobelins...) ou continue (Gobelins, Efet, Arles, Louis Lumière, Etpa...). On dira plutôt qu'ils ne sont que quelques centaines à sortir de formations sérieuses où il manque peut être un peu d'économie du métier : business plan, analyse de marché, reprises d'affaires...

Bru

Ministres, députés,...
On peut en parler quand tu veux dans la vraie vie. Tu as l'air motivé par ce que tu fais. Et je t'admire pour ça.
Où j'étais, on était 3 ou 4 motivés (+ 2 profs), les autres: Les classes étaient chauffées ?

Si tu arrives à transmettre tes motivations à tes élèves, c'est bien. Franchement: Chapeau & respect.

Vu d'un autre côté, former 1000 photographes par an quand il y a de la place pour 10 (Proportions? ? ?) ce n'est pas honnête. Il y a des boulots, vendeur à la F..C, faire du pack shot à la chaine (j'ai fait du temps de l'argentique), du Minilab (métier disparu). Oui, c'est possible. Mais je n ele souhaite pas à grand monde.
Ou alors on forme des gens, ambiance photo club, qui se feront plaisir quand ils feront de la photo, et gagneront leur vie ailleurs?
Mais je ne nie pas que j'ai une vie, pas toujours facile, mais souvent enrichissante. Avec des reportages sympa. Là, je vais filer dans le sud, loin dans le sud, de l'autre côté (sans mon beschrelle  :P )
Dyslexique ou Disslexyque ?

Katana

Citation de: Bru le Novembre 16, 2014, 15:41:06

Idem pour la presse écrite. C'est possible de se lancer aujourd'hui. Mais entre les petits boulots et la grande presse qu'on imagine, il y a beaucoup de temps.

En ce qui concerne la presse (en général) elle risque d'aller de moins en moins bien, car là aussi, les progrès de la technologie vont faire mal au métier de journaliste.
J'ai lu un article sur Paris-Match qui traite de la robotisation et de logiciels capables de de traiter une énorme quantité d'infos, de digérer le tout, et ressortir une synthèse type fil d'actus AFP en moins de temps qu'il faut a un journaliste pour s'asseoir a son bureau.
Les Japonais sont a la pointe sur ce sujet, avec les robots qui diffusent des infos télévisés 24/24 et 7/7, jamais malades, jamais en grève, bref, le pied  ;) ;) ;) ;)

Ce n'est pas un avenir franchement engageant, il faut bien le reconnaitre non ?

laurent.f

Citation de: Bru le Novembre 18, 2014, 10:17:29

Si tu arrives à transmettre tes motivations à tes élèves, c'est bien. Franchement: Chapeau & respect.
Vu d'un autre côté, former 1000 photographes par an quand il y a de la place pour 10 (Proportions? ? ?) ce n'est pas honnête. Il y a des boulots, vendeur à la F..C, faire du pack shot à la chaine (j'ai fait du temps de l'argentique), du Minilab (métier disparu). Oui, c'est possible. Mais je n ele souhaite pas à grand monde.

Mais je ne nie pas que j'ai une vie, pas toujours facile, mais souvent enrichissante. Avec des reportages sympa. Là, je vais filer dans le sud, loin dans le sud, de l'autre côté (sans mon beschrelle  :P )

Je ne suis pas prof mais photographe professionnel qui accueille des stagiaires Bac pro notamment pendant leurs périodes de stages qui durent plusieurs semaines mais je leur parle business plan, économie du métier, logique de ne pas se brader, culture de l'image...

Tu as une vision réductrice du métier. La photo, ce sont plusieurs dizaines de métiers différents : iconographe, photographe social (mariage, portrait...), photographe pour une collectivité locale (j'en connais plusieurs qui sont permanents), photographe permanent en presse régionale (une dizaine de photographes permanents dans mon département au minimum sont à temps complet pour des quotidiens, donc sans doute près de 70 à l'échelle de la région), faire du tirage et pas seulement minilab, correspondance pour des agences ou des magazines en région (je connais des hebdomadaires spécialisés qui paient bien et n'arrivent pas à trouver des photographes dans certaines régions), spécialisation (décoration, animalier, architecture, gîtes, hôtellerie...), reprise d'une affaire en région notamment dans les petites villes où personne ne veut aller...et même pourquoi pas photo-filmeur sur les plages, etc... Je peux encore en citer comme cela d'autres métiers directement liés à la photographie.

muadib

Citation de: laurent.f le Novembre 18, 2014, 20:13:17
La photo, ce sont plusieurs dizaines de métiers différents : iconographe, photographe social (mariage, portrait...), photographe pour une collectivité locale (j'en connais plusieurs qui sont permanents), photographe permanent en presse régionale (une dizaine de photographes permanents dans mon département au minimum sont à temps complet pour des quotidiens, donc sans doute près de 70 à l'échelle de la région), faire du tirage et pas seulement minilab, correspondance pour des agences ou des magazines en région (je connais des hebdomadaires spécialisés qui paient bien et n'arrivent pas à trouver des photographes dans certaines régions), spécialisation (décoration, animalier, architecture, gîtes, hôtellerie...), reprise d'une affaire en région notamment dans les petites villes où personne ne veut aller...et même pourquoi pas photo-filmeur sur les plages, etc... Je peux encore en citer comme cela d'autres métiers directement liés à la photographie.

En 1970 ce discours aurait fait sens. Aujourd'hui, toutes ces spécialisations tendent à disparaître avec une population qui essaie d'échapper au chômage. Présenter ça comme l'avenir à des jeunes, ça me semble fou.

Les iconographes sont en voie d'extinction. Qu'est ce qu'être iconographe aujourd'hui ? http://upp-auteurs.fr/actualites.php?actualite=821
La presse régionale demande de plus en plus à ses journalistes de rédiger les articles et de prendre les photos et à ces correspondants locaux bénévoles d'envoyer des images.
Faire du tirage? Il reste combien de labos pros, et il leur reste combien de tireurs?
"reprise d'une affaire en région notamment dans les petites villes où personne ne veut aller..." Et pourquoi personne ne veut y aller? Pas parce que c'est une petite ville, mais parce que même en faisant en même temps poste, épicerie et café ça permet tout juste de survivre.
Photo-filmeur sur les plages? Soyons sérieux, en une semaine on peut former quelqu'un à cette activité qu'il ne pratiquera que le temps de trouver un "vrai" boulot comme serveur dans un café ou un restau.
J'ai oublié le mariage où même si beaucoup de futurs mariés choisissent souvent un pote vaguement photographe expert qui fera les photos pour rien, il reste du boulot payé correctement. Mais sur ce créneau, on retrouve tous les photographes qui vivaient des activités précédentes et qui essaient de rester à flot même si autrefois, jamais ils n'auraient fait de mariage.
Les "hebdomadaires spécialisés qui paient bien et n'arrivent pas à trouver des photographes dans certaines régions" permet moi d'en douter. Il y a plein d'excellents photographes en région qui n'arrivent plus à vivre décemment de leur métier. Même la presse spécialisée d'ailleurs commence à souffrir. Mais n'hésite pas à communiquer les coordonnées de ces hebdomadaires. C'est top bête lorsque l'offre ne rencontre pas la demande.

Alors faire une école de photo, pourquoi pas, mais comme on ferait les beaux-arts pour devenir sculpteur. Il y a probablement quand même encore un peu plus de débouchés en photo qu'en sculpture, mais le marché est terriblement encombré pour l'instant.

Une enquête qui vient de sortir: "Basculer dans le numérique - Les mutations du métier de photographe" de Sylvain Maresca aux Presses Universitaires de Rennes.

P!erre

Étonnant comme les interventions des uns et des autres sont différentes ! Muadib, je te rejoins dans ton commentaire ci-dessus. Il y a certes des niches où le photographe peut couler des jours agréables (j'ai vu une annonce en ce sens pour un poste à plein temps en Suisse dans une Université, photographier des objets et entrer toutes les données relatives, donc un peu de photo et beaucoup de texte, mais un salaire annuel de CHF 70'000 - 85'000). Ils ont du recevoir des centaines de postulations. Mais pour l'essentiel des postes, le marché est en déclin plus ou moins rapide pour les photographes.

J'ai lu dans le lien de muadlib, le texte suivait à propos des iconographes : Nous travaillons trop vite, donc nous travaillons mal. Nous cherchons du gratuit ou du bas prix malgré nous. Certains d'entre nous volent des images et collent des DR à tout va. De plus en plus souvent certains périodiques aussi bien pour la jeunesse que des magazines économiques, sortent avec 40% de photos gratuites, extraites du net ou transmises par des services de presse. Si nous ne le faisons pas, les maquettistes ou les rédacteurs s'en chargeront. Ils iront eux même trouver les images au hasard sur le net. Nous les mettons en garde contre d'éventuels procès qui leur coûteront plus cher que les photos. La réponse, « on prends le risque, il faut avancer. » L'iconographe évoque que les archives argentiques sont souvent numérisées en Inde, et sont complétées avec des informations approximatives : erreurs de lieux, de dates, de personnes... Comment imaginer concurrencer ici une tâche effectuée approximativement en Inde ? C'est perdu d'avance.

En Suisse, la formation de photographe a évolué récemment (il était temps). Le nouveau plan de formation intègre un nombre important d’heures de cours de «connaissances des marchés», et des crédits dévolus à «entretenir ses réseaux professionnels» et à l’«exécution des tâches administratives» pour «fournir aux futurs professionnels un maximum de cartes en main et les encourager à devenir de véritables entrepreneurs», dit le président de
l’Union suisse des photographes professionnels. Je me demande comment le président répartit les heures du photographes actuelles. Combien d'heures de photographie, et combien d'heures d'autres choses par semaine.

Quant aux "hebdomadaires spécialisés qui paient bien et n'arrivent pas à trouver des photographes dans certaines régions", comme dit laurent.f, eh bien je serai curieux de les connaître. Je vois surtout de plus en plus de mensuels, bi-mensuels etc. professionnels qui demandent des manuscrits pour publication non rémunérée, avec lequel l'auteur doit fournir des photographies également publiées sans rémunération. Tout cela pour un peu de visibilité. Mais que rapporte cette visibilité, spécialement pour le photographe si son nom n'apparaît pas ? Je tairai le nom d'une revue qui pratique ainsi et dont le numéro se vend plus de CHF 20.-
Au bon endroit, au bon moment.

Bru

Mais c'est possible d'y arriver.
En plus de ma copine au Caire, j'ai un copain Ricain, qui vit au Viet Nam de commande du NYTime, et surtout des mariages. On le paye même cher pour aller faire des mariages dans toute l'Asie, voir comme en septembre 2014 en Pologne (venant d'Hanoi ou de LA?).
Et une copine qui galérait pour s'en sortir en journalisme (presse écrite), semblerait avoir trouvé des piges pour un des Magasines nationaux et une télé,... + broutilles.

C'est possible, mais il ne faut pas uniquement être bon, voir très bon, il faut aussi avoir la "gnak" pour passer au dessus de la galère.
Dyslexique ou Disslexyque ?

imagineur

merci pour toutes ces interventions. Mon opinion rejoint le post de muadib. Si ce n'est pas noir, c'est bien gris pour la majorité des pros aujourd'hui. Je pense que les photographes qui s'en sortent le mieux sont hyper spécialisés (ex photo culinaire à Paris) et sont super pointus : surtout ils ont leurs clients et connaissent le réseau et le marché.

Je crois que ce qui tue le plus le métier c'est en effet toutes ces photos sur internet que les clients d'autrefois trouvent aujourd'hui gratos ou très peu chères.

P!erre

Citation de: Bru le Novembre 19, 2014, 10:09:48
Mais c'est possible d'y arriver.
En plus de ma copine au Caire, j'ai un copain Ricain, qui vit au Viet Nam de commande du NYTime, et surtout des mariages. On le paye même cher pour aller faire des mariages dans toute l'Asie, voir comme en septembre 2014 en Pologne (venant d'Hanoi ou de LA?).
Et une copine qui galérait pour s'en sortir en journalisme (presse écrite), semblerait avoir trouvé des piges pour un des Magasines nationaux et une télé,... + broutilles.

C'est possible, mais il ne faut pas uniquement être bon, voir très bon, il faut aussi avoir la "gnak" pour passer au dessus de la galère.

Il y a une possibilité pour celui qui vit dans un pays où la vie est bon marché et qui peut vendre régulièrement à l'étranger où la vie coûte plus cher. Mais il faut être lucide : d'une part, un déséquilibre monétaire international peut modifier sérieusement la marge n'importe quand, et de plus dans ce cas de figure, la collaboration peut s'arrêter du jour au lendemain. Qu'un chef change les plans au NYTime un lundi, et ton pote au Viet Nam est à la rue le mardi.
Au bon endroit, au bon moment.

Vbloc

Plusieurs remarques :

Tous ce qui était facile est fait désormais par le client ou peut être fait par un débutant.
Tout ce qui n'a pas d'importance, idem.
Quand un secteur d'activité va mal ou n'a pas un rond, tout l'environnement économique suit (ex : la presse, la culture).

Conclusion :
- cherchez des secteurs où la photo est compliquée, demande une expertise, de l'expérience ou du gros matos,
- orientez-vous vers les secteurs d'activité qui fonctionnent,
- évitez tous les secteurs où le client peut trouver un amateur passionné pour lui fournir de la photo gratos. Pour cela, promenez-vous sur les sites sociaux de photo, vous y trouverez toutes les photos que vous ne vendrez plus jamais,
- promenez-vous dans les banques d'images et les agences de photographes. Vous y verrez ce qui se vend. Si vous pensez faire mieux, tentez votre chance, sinon faites différent.

P!erre

Ce que je constate, c'est que même des  secteurs d'activité qui fonctionnent pressent les photographes (et tout ce qui a trait au graphisme, la communication etc.) comme des citrons.

Gros matos, oui il y a des ouvertures. Attention à l'amortissement. Invertir à l'aveugle, ou pire emprunter en espérant rembourser par une pratique de niche est très aléatoire.
Au bon endroit, au bon moment.

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 19, 2014, 11:35:38
Plusieurs remarques :

Tous ce qui était facile est fait désormais par le client ou peut être fait par un débutant.
Tout ce qui n'a pas d'importance, idem.
Quand un secteur d'activité va mal ou n'a pas un rond, tout l'environnement économique suit (ex : la presse, la culture).

Conclusion :
- cherchez des secteurs où la photo est compliquée, demande une expertise, de l'expérience ou du gros matos,
- orientez-vous vers les secteurs d'activité qui fonctionnent,
- évitez tous les secteurs où le client peut trouver un amateur passionné pour lui fournir de la photo gratos. Pour cela, promenez-vous sur les sites sociaux de photo, vous y trouverez toutes les photos que vous ne vendrez plus jamais,
- promenez-vous dans les banques d'images et les agences de photographes. Vous y verrez ce qui se vend. Si vous pensez faire mieux, tentez votre chance, sinon faites différent.

Et n'oubliez pas que sur ces secteurs où la photo est compliquée, demande une expertise, de l'expérience et/ou du gros matos, il y a déjà un monde fou. Et s'il n'y a plus un monde fou, c'est que c'est déjà trop tard. Ils ont tous déposé le bilan ou chercher à se reconvertir parce que malgré toutes ces conditions les clients n'étaient pas prêts à payer...  ;)


P!erre


Sûr que 50 % du prix sur notre facture quand on engage 1'000 € de matériel, ou 30'000 € de matériel, ou encore 80'000 €, ce n'est pas la même perte. Je connais un photographe qui a commencé la photo au début des années 1980. Il y a dix ans, il ouvre un grand studio, mise tout sur le haut de gamme (clientèle et matériel photo MF avec dos surpixellisé). Ça a grandit, il en fait une société anonyme. Il photographie des mannequins pour les plus grandes marques, et réalise des portraits de célébrités.

Ça a grandit encore, clientèle pro de luxe et gros budgets, voyage, agrandissement des locaux, énormes investissements. Il aide à la conception des campagnes publicitaires. Gros budgets, gros clients, tout semblait rouler. Sa boîte a été liquidée cet été, pourtant. C'est moche, ce gars a du talent.

Au bon endroit, au bon moment.

laurent.f

vous êtes épuisants et déprimants à lire.
Combien dans ceux qui interviennent, ont fait de la photo leur métier ?
- combien ont réalisé un réel business plan ?
- combien sont capables de se remettre en cause dans leur pratique ?
etc...
C'est étonnant à vous lire, le métier est "mort" et pourtant chaque jour, il vit, il recrute, etc...

laurent.f

Citation de: muadib le Novembre 19, 2014, 08:29:56
Les iconographes sont en voie d'extinction. Qu'est ce qu'être iconographe aujourd'hui ? http://upp-auteurs.fr/actualites.php?actualite=821
La presse régionale demande de plus en plus à ses journalistes de rédiger les articles et de prendre les photos et à ces correspondants locaux bénévoles d'envoyer des images.
Faire du tirage? Il reste combien de labos pros, et il leur reste combien de tireurs?
"reprise d'une affaire en région notamment dans les petites villes où personne ne veut aller..." Et pourquoi personne ne veut y aller? Pas parce que c'est une petite ville, mais parce que même en faisant en même temps poste, épicerie et café ça permet tout juste de survivre.
Photo-filmeur sur les plages? Soyons sérieux, en une semaine on peut former quelqu'un à cette activité qu'il ne pratiquera que le temps de trouver un "vrai" boulot comme serveur dans un café ou un restau.
J'ai oublié le mariage où même si beaucoup de futurs mariés choisissent souvent un pote vaguement photographe expert qui fera les photos pour rien, il reste du boulot payé correctement. Mais sur ce créneau, on retrouve tous les photographes qui vivaient des activités précédentes et qui essaient de rester à flot même si autrefois, jamais ils n'auraient fait de mariage.
Les "hebdomadaires spécialisés qui paient bien et n'arrivent pas à trouver des photographes dans certaines régions" permet moi d'en douter. Il y a plein d'excellents photographes en région qui n'arrivent plus à vivre décemment de leur métier. Même la presse spécialisée d'ailleurs commence à souffrir. Mais n'hésite pas à communiquer les coordonnées de ces hebdomadaires. C'est top bête lorsque l'offre ne rencontre pas la demande.

Alors faire une école de photo, pourquoi pas, mais comme on ferait les beaux-arts pour devenir sculpteur. Il y a probablement quand même encore un peu plus de débouchés en photo qu'en sculpture, mais le marché est terriblement encombré pour l'instant.

Une enquête qui vient de sortir: "Basculer dans le numérique - Les mutations du métier de photographe" de Sylvain Maresca aux Presses Universitaires de Rennes.

- Iconographes en disparition ? heureusement qu'il existe des sources plus fiables. Chaque titre de presse avec lequel, je travaille régulièrement, dispose toujours d'une iconographie avec des personnes formées à ce métier.
- Les correspondants et localiers ne traitent en photo que certaines sujets. Ici un quotidien départemental dispose toujours de 3 à 4 photographes permanents d'une moyenne d'âge de 40 à 45 ans.
- Les hebdomadaires spécialisés qui cherchent en région, oui cela existe mais je vais éviter de donner quelques titres pour épargner aux iconographes, la valse des pseudo photographes, des "blasés"... je suis un peu provocateur mais il y a une réalité. 50% de mon travail c'est la presse avec des sujets pour des nationaux depuis mes montagnes.
Pour le reste, j'ai revu mon modèle économique en intégrant une structure de tirage jet d'encre, en mutualisant avec d'autres confrères pour les développements de pellicules, en refusant les mariages car d'autres photographes le font très bien mais en répondant à d'autres demandes sur le corporate, les structures agricoles...

Ce qui a le don de m'énerver et je ne parle pas de toi, c'est le bal des frustrés, des mecs qui n'ont jamais été photographes et qui se permettent de dire à des jeunes, que le métier est foutu, etc...


imagineur

ok. on pourrait dire qu'il y a les optimistes et les pessimistes...

Je serai curieux de savoir le nombre de photographes qui ont fermé boutique depuis dix ans. Un chiffre à aller chercher !

" orientez-vous vers les secteurs d'activité qui fonctionnent". Ben que l'on développe cela par ex. Aprés tout dépend où on vit. Etre photographe de mode à Bordeaux semble plus compliqué qu'à Paris...

Pour limiter la casse, on peut commencer comme autoentrepreneur... et encore il y a des pièges, si on en juge un autre fil...

dioptre

Citation de: imagineur le Novembre 19, 2014, 15:16:01
ok. on pourrait dire qu'il y a les optimistes et les pessimistes...

Je serai curieux de savoir le nombre de photographes qui ont fermé boutique depuis dix ans. Un chiffre à aller chercher !

....

Quelles boutiques ?
Parmi beaucoup qui ont fermé il y avait les photographes de petites villes qui vendaient des appareils ( souvent bas de gamme ) et un peu de matériel, qui faisaient les développements et tirages noir et blanc, qui servaient de boites au lettres pour les labo de développement et tirage couleur, qui faisaient des mariages et quelquefois quelques commandes pour des industriels ou commerçants locaux.

Rien d'extraordinaire, pas de haut de gamme.
Et leur mort est bien antérieure au numérique mais due surtout aux grandes surfaces qui se sont mis d'abord à faire les travaux photo puis vendre du matériel.
Par exemple dans ma ville de 20 000 habitants villages voisins compris, il y avait 3 photographes. Disparus sauf un, avant l'invasion numérique.
Je me demande comment survit le seul existant ( ses photos de mariage par exemple sont de qualité fort moyenne ).

Je ne nie pas que le numérique a accéléré les choses mais cela a commencé bien avant !

Me rappelle quand j'étais gamin, les fêtes locales étaient source de revenu pour les photographes. Ils prenaient beaucoup de photos et ensuite exposaient en vitrine les tirages 9x12 que les clients achetaient. Cela fait bien 50 ans que cette ressource a disparu.

Maintenant qui fait des photos, pour ce qui est des fêtes locales ?
Il y a la chargée de communication de la mairie qui le fait pour la plupart d'entre-elles. Elle n'a pas le statut de photographe, elle est employée de mairie. Mais une partie de son boulot est celle d'un photographe officiel, mais elle n'apparaît pas dans les statistiques en tant que telle.

muadib

Citation de: dioptre le Novembre 19, 2014, 15:37:01
Elle n'a pas le statut de photographe, elle est employée de mairie. Mais une partie de son boulot est celle d'un photographe officiel, mais elle n'apparaît pas dans les statistiques en tant que telle.

Pour un grand nombre de boulots, on attend des gens qu'ils sachent aussi faire des photos.
Mais c'est une compétence qui est supposée comme allant de soi et qui ne justifiera pas de rémunération supplémentaire.

Vbloc

Citation de: dioptre le Novembre 19, 2014, 15:37:01
Rien d'extraordinaire, pas de haut de gamme.
C'est à mon avis l'un des gros soucis des photographes : le bas de gamme, le client le fait lui-même.

Vous allez au restau pour manger moins bien que chez vous ?

Ce qui reste aux photographes en région, c'est le scolaire, les mariages et le studio. Il y a quelques exemples de photographes de talent qui ont leur studio au fin fond de la campagne et vivent correctement.

Pour répondre à la question bordelaise, l'implantation dans une ville de province nécessite beaucoup de temps. Les clients ont leurs habitudes et elles sont longues à changer. Il y a une inertie bien plus forte qu'à Paris. Si je m'y installais, je commencerai par faire connaissance avec mes confrères et essayer de travailler en bonne entente avec eux. En particulier sur les prestations et les tarifs. Dans ces villes, tout le monde se connaît. Il vaut mieux donc ne se fâcher avec personne. Du moins pas tout de suite.

laurent.f

Citation de: Vbloc le Novembre 19, 2014, 21:11:43

Ce qui reste aux photographes en région, c'est le scolaire, les mariages et le studio. Il y a quelques exemples de photographes de talent qui ont leur studio au fin fond de la campagne et vivent correctement.


ce qui reste aux photographes en région ?
Je suis dans une ville de 12 500 habitants où il y a deux artisans, une poignée d'auto-entrepreneurs. Les artisans vivent bien de leur métier.
Par choix, je leur laisse mariage, scolaire, communion...
Il me reste :
- corporate avec en moyenne 4 à 5 prestations par mois avec des clients qui comprennent qu'un photographe c'est 400 euros minimum pour une demi journée, soit un peu plus de 100 euros de l'heure,
- vente de tirages dans mon Atelier-galerie,
- du stock en illustration avec une diffusion agence et des commandes pour la presse : 4 à 5 publications nationales par mois avec des publications qui paient encore très correctement (un hebdo spécialisé me rémunère 350 euros pour 40 euros de frais de production numérique pour une demi journée),
- des commandes pour des expositions,
- des travaux vers des familles ou autres en privilégiant l'extérieur plutôt que le studio,
- une structure d'impression jet d'encre adaptée au territoire pour des demandes de tirages (du 10 x 15 jusqu'au 20 x 30) pour le grand public avec un démarchage de quelques gros CE. Les travaux progressent de plus en plus. Certes c'est un peu plus cher que le web mais je peux les conseiller, regarder avec eux leurs photos, leur proposer des tirages plus grands pour certaines photos.

Je m'en sors honnêtement, je ne suis pas originaire de ce territoire où je suis installé depuis quelques années mais je me suis posé les questions de l'économie de nos métiers de la photographie, j'ai respecté mes confrères sur les tarifs, j'ai parlé mutualisation de certains types de matériels avec eux, j'ai un bon référencement sur certaines thématiques en France pour la presse nationale...

Je pourrai aller plus loin en proposant d'autres prestations mais j'attends encore un peu, le temps de recruter quelqu'un, j'espère en 2015. J'ai simplement pensé marketing, adaptation au territoire...

Il ne faut pas limiter les photographes en région à la seule photographie sociale mais à bien d'autres possibilités. Il faut simplement raisonner territoire, marketing, adaptation, remise en cause...

Vbloc

Citation de: laurent.f le Novembre 20, 2014, 09:21:18
j'ai respecté mes confrères sur les tarifs, j'ai parlé mutualisation de certains types de matériels avec eux
Je pense que l'association est un excellent moteur de réussite.
Quand les intérêts communs sont bien compris et que règne une harmonie, ça peut être très efficace.

laurent.f

Citation de: Vbloc le Novembre 20, 2014, 12:06:47
Je pense que l'association est un excellent moteur de réussite.
Quand les intérêts communs sont bien compris et que règne une harmonie, ça peut être très efficace.

Oui nous avons tous intérêt à cela. Chacun a son regard, son approche du métier et se respecte. Les clients apprécient également et se tournent alors plus facilement vers les professionnels.

Vbloc

Citation de: muadib le Novembre 19, 2014, 08:29:56
Une enquête qui vient de sortir: "Basculer dans le numérique - Les mutations du métier de photographe" de Sylvain Maresca aux Presses Universitaires de Rennes.
Je viens de le lire. Enfin, j'ai lu les dix première pages, puis j'ai accéléré, sautant les phrases, puis les chapitres.

Une grosse moitié du bouquin (je suis gentil...) n'est composé que de citations d'interviews.

C'est un tissus de banalités sans donnés chiffrées. C'est truffé de "beaucoup de ..." ,"d'autres...", "certains...", "de nombreux...".

Aucune donnée statistique. L'auteur cite beaucoup de chiffres issus des souvenirs. Quand on en connaît la capacité des photographes à raconter n'importe quoi je jour-même, quel fiabilité donner à ceux d'il y a vingt ans ?

Résumé en six mots : "La photographie, c'était mieux avant".

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 22, 2014, 13:21:27
Je viens de le lire. Enfin, j'ai lu les dix première pages, puis j'ai accéléré, sautant les phrases, puis les chapitres.

Bon, ça suppose peut-être un peu plus d'effort...

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 22, 2014, 13:21:27
Aucune donnée statistique.

Pas évident d'avoir des données statistiques fiables en la matière. Même les organisations professionnelles, lorsque cela marchait bie,n n'y arrivait pas. Là en plus la première partie décrit une transformation qui s'est faite pour tout le monde mais pas en même temps. Pas évident à décrire avec des données statistiques à supposer qu'elles existent.

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 22, 2014, 13:21:27
Quand on en connaît la capacité des photographes à raconter n'importe quoi je jour-même, quel fiabilité donner à ceux d'il y a vingt ans ?


Les entretiens n'ont pas été réalisés hier. J'ai d'ailleurs effectivement été étonné de me rappeler en lisant le livre de choses que j'avais déjà oublié alors que ce n'est pas la préhistoire pourtant.

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 22, 2014, 13:21:27

Résumé en six mots : "La photographie, c'était mieux avant".

Saute un peu moins de paragraphe. ;)
Il y a une double contextualisation. L'évolution de l'économie depuis les années 80 qui explique ce que l'on ne peut attribuer au seul passage au numérique, et aujourd'hui la reconfiguration du travail.

Tu es (ou tu as été) un professionnel ?

Vbloc

Citation de: muadib le Novembre 22, 2014, 13:37:30
Tu es (ou tu as été) un professionnel ?
Je le suis.

L'historique, c'est bien, mais si c'est juste pour apprendre que les équipements numériques sont chers et se déprécient vite, c'est en peu court.

Sur les stats, il y a tout de même des choses analyser :
- les anciennes comptabilités de photographes, d'agences, d'éditeurs,
- les revues professionnelles, qui publient régulièrement des études de marché,
- les archives de l'UPP, du GNPP,
- les données des fabricants,
- les chiffres de l'INSEE, des centres de gestion.

Enfin, pas de chapitre sur internet, ni sur les auto-entrepreneurs, pour une publication en septembre 2014, c'est assez surprenant.

Je m'attendais à apprendre quelque chose. Mais non.

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 22, 2014, 14:09:27
Je le suis.

L'historique, c'est bien, mais si c'est juste pour apprendre que les équipements numériques sont chers et se déprécient vite, c'est en peu court.

Sur les stats, il y a tout de même des choses analyser :
- les anciennes comptabilités de photographes, d'agences, d'éditeurs,
- les revues professionnelles, qui publient régulièrement des études de marché,
- les archives de l'UPP, du GNPP,
- les données des fabricants,
- les chiffres de l'INSEE, des centres de gestion.

Enfin, pas de chapitre sur internet, ni sur les auto-entrepreneurs, pour une publication en septembre 2014, c'est assez surprenant.

Je m'attendais à apprendre quelque chose. Mais non.

Les revues professionnelles ont été étudiées et sont citées à moult reprises en ce qui concerne les grandes étapes de la découverte du numérique par les photographes. Mais dans mon souvenir, Les études de marché du "Photographe" concernent le marché de la surface sensible (avant  :() et du matos, pas les les C.A. des photographes ou même des labos pros.

Il y a longtemps que je ne suis plus dans les associations professionnelles, mais lorsque c'était le cas, à au moins deux reprises on avait essayé de se faire une idée des tarifs et chiffre d'affaire des une et des autres. Ca a toujours été impossible. A l'époque (c'était avant...) le revenu d'un photographe avait à voir avec son statut social. En gros, même si personne ne le disait, il y avait quand même dans les têtes l'idée que meilleur tu étais et mieux tu étais payé. Les egos des photographes n'ont rien à envier à ceux des participants de ce forum.  ;) Donc, lorsqu'ils répondaient à ces études, il était difficile de faire la part du show off et de la réalité. Et elles étaient inexploitables. Aujourd'hui, je ne sais pas si ça a changé, j'en doute un peu (mais je n'ai aucun élément pour l'affirmer).

Je ne vois pas trop ce que l'on trouverait dans les données des fabricants. La plupart des revendeurs/importateurs de matériel Pro (July et les autres) ont disparu, mais ça ne prouve rien. Ca peut-être parce que les photographes n'ont plus les sous pour acheter leurs merveilles, mais ça pourrait être aussi parce qu'ils n'en ont plus, ou beaucoup moins, besoin avec le numérique.

Les chiffres de l'INSEE, des centres de gestion. Là je ne sais pas trop. Chaque fois que je vois une enquête de l'INSEE c'est extrêmement global. Est-ce que l'on pourrait arriver à distinguer les commerçants, des auteurs de prises de vue, ceux qui travaillent pour des entreprises, la presse, le grand public? Bref est-ce que ces données seraient utilisables pour un travail de ce type?

Les centres de gestion sont nombreux. Leurs données sont-elles publiques? Qu'est-ce que représentent les photographes qui passent par un centre de gestion vis à vis des autres? Est-ce que l'évolution de la législation fiscale n'a pas eu également des effets sur les adhésions à ces centres pendant cette période? Il ne suffit pas d'avoir des chiffres pour que ce soit scientifique  ;) ?

Les auto-entrepreneurs ne sont que la conclusion, l'aboutissement d'une évolution qui est, me semble-t-i, traitée à la fois pendant le livre dans la façon dont, au travers des témoignages  ;), on voit comment les photographes décrivent l'évolution de leur travail et en fin du livre (un peu rapidement )  la reconfiguration du travail étendue à l'ensemble des activités créatrices et qui ferait, selon l'hypothèse de Pierre Michel Menger, des professions artistiques un nouveau régime en voie d'installation dans le monde du travail.

muadib

Personnellement j'ai retrouvé au travers de ces témoignages une description qui m'a semblé très juste d'un bouleversement qui bien qu'il se soit passé sur un temps très court, ne s'est pas passé en même temps et donc dans les mêmes conditions pour tout le monde et qui a concerné aussi bien les revenus que les conditions de travail.

JCCU

Citation de: dioptre le Novembre 19, 2014, 15:37:01
Quelles boutiques ?
Parmi beaucoup qui ont fermé il y avait les photographes de petites villes qui vendaient des appareils ( souvent bas de gamme ) et un peu de matériel, qui faisaient les développements et tirages noir et blanc, qui servaient de boites au lettres pour les labo de développement et tirage couleur, qui faisaient des mariages et quelquefois quelques commandes pour des industriels ou commerçants locaux.
....


J'en ai connu un qui était exactement dans ce cas

Disparu parce que:
   pour "tenir", il lui fallait quelqu'un qui "bosse gratuitement" pour veiller au magasin quand il était en déplacement --> son père mais il se faisait vieux
   son magasin était dans un centre commercial ...et que le gérant du centre lui demandait une caution pour le bail  --> il aurait du mettre ses biens propres en caution

La personne était jeune (elle avait repris "le fond de commerce" de son père depuis quelques années ) et elle a pu se reconvertir dans autre chose --> elle a arrêtée

JCCU

Citation de: muadib le Novembre 22, 2014, 13:31:19
Pas évident d'avoir des données statistiques fiables en la matière. Même les organisations professionnelles, lorsque cela marchait bie,n n'y arrivait pas. Là en plus la première partie décrit une transformation qui s'est faite pour tout le monde mais pas en même temps. Pas évident à décrire avec des données statistiques à supposer qu'elles existent.

Des chiffres sur les photographes anglais

Cà date de2010 mais c'est mieux que rien

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CCEQFjAA&url=http%3A%2F%2Fblog.dehesdin.com%2F2010%2F07%2F08%2Fune-enquete-sur-les-revenus-des-photographes-anglais%2F&ei=eSFzVLLCEY24ad3pgegI&usg=AFQjCNHilMKxGY2Gid4EMB2L0f9IvqIT_Q&bvm=bv.80185997,d.d2s&cad=rja


jm_gw

Citation de: JCCU le Novembre 24, 2014, 13:26:17
Et un "article" qui m'a fait rire (notamment la photo 7) :D

http://www.theage.com.au/photogallery/national/ever-wanted-to-be-a-photojournalist/20100616-yfuw.html
Bjr,

ca devait êtr trop drôle :   :D
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