Photoshop tueur de rêve!

Démarré par Darth, Août 27, 2008, 19:54:59

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Zaphod

Pour moi c'est simple.

Le "trop de retouche" me gène, mais seulement s'il se voit.
Donc du "trop de retouche" très bien fait qui fait naturel, pas de réaction de rejet.
Par contre une toute petite retouche pas naturelle peut tuer la photo.

Après pour reprendre l'exemple du début du post (que je trouve très bien fait), c'est clair que je ne m'amuserais pas à faire pareil sur mes photos, je ne fais que du post-traitement.
Mais si je savais le faire, je ne sais pas si je m'en priverais ;)

Olivier Chauvignat

Corriger la lumière et la chromie ça n'est pas de la retouche mais du developpement

Utiliser d'une certaine manière la chromie et la lumière (au moment du développement) ca s'appelle : faire de la photo. Tout comme on le faisait en argentique

Lisser la peau du visage et la remplacer par un artifice informatique n'est pas de la photo mais de l'infographie. Et au bout du compte, on obtient une illustration et non une photo

Prétendre que l'on fait de la photo alors que l'on a substitué la peau du modèle par des textures informatiques est tout simplement de l'escroquerie.
Photo Workshops

Lictor

Citation de: Olivier Chauvignat le Août 30, 2008, 11:08:27
Corriger la lumière et la chromie ça n'est pas de la retouche mais du developpement
Utiliser d'une certaine manière la chromie et la lumière (au moment du développement) ca s'appelle : faire de la photo. Tout comme on le faisait en argentique

Certes, mais tu es déjà en train de réinventer la réalité. Par exemple, si je place un U-Point sur un zone pour la plonger dans l'obscurité ou un autre pour pousser le contraste et changer la teinte au point de changer le rendu de la texture d'un mur, je suis déjà en train de créer quelques chose qui n'existe pas. De même, les différentes techniques jouant sur le contraste local réinventent la lumière de la scène. Même chose pour les différentes méthodes à base de HDR.
En utilisant du HDR et en jouant sur les courbes, il est parfaitement possible de donner une vision d'un scène qui ne correspond plus du tout à la "réalité" observable par l'oeil humain. Par exemple d'aller dramatiser à outrance un ciel par ailleurs complètement plat et gris à l'œil humain.

CitationLisser la peau du visage et la remplacer par un artifice informatique n'est pas de la photo mais de l'infographie. Et au bout du compte, on obtient une illustration et non une photo.

Ce qu'on faisait déjà très largement à l'époque de l'argentique...
Ce que tu reproches, c'est quoi? C'est que ça soit faux ou que ça soit mal fait? Avec les progrès de l'infographie, il est fort probable que d'ici une dizaine d'années, tu sois incapable de distinguer une texture de peau recréée par algorithme sur un ordinateur d'une texture créée par l'exécution du code ADN du modèle.

CitationPrétendre que l'on fait de la photo alors que l'on a substitué la peau du modèle par des textures informatiques est tout simplement de l'escroquerie.

Mais de toute façon, il y a toujours "escroquerie". La photo est une escroquerie, on fait croire qu'on représente la réalité, alors qu'on s'est contenté de peindre avec la lumière...

En quoi est-ce que l'infographie serait plus une escroquerie que le maquillage par exemple? J'avais lu un article très intéressant dans la presse Suisse sur le maquillage des candidats lors du débat de second tour de la présidentielle. La différence avec l'infographie est très mince, le maquillage utilise des structures 3D (nanotechnologies) pour reconstruire la structure du visage et, surtout, est conçu en interaction avec les éclairages. Le tout en tenant compte de la résolution de la télévision. Dans la vraie vie, à la lumière du jour, les deux candidats auraient fait fuir les gens, mais sous les éclairages télé, ils avaient vingt ans de moins.

De même,  pourquoi est-ce que l'infographie tromperait plus que la chirurgie esthétique? Quelle différence entre retoucher la structure du visage de quelqu'un sous Photoshop et photographier quelqu'un qui a subis un traitement au botox, dont on a restructuré les os et des volumes du visage, qu'on a retendu avec un full body lift, a qui on a construit un cul brésilien?

Au XXIe siècle, la réalité n'est que ce qu'on présente aux autres. Le visage de la plupart des vedettes (people, politiques, acteurs) est de plus en plus un construction artificielle, destinée à envoyer un message au monde, leur discours un objet conçu par un staff d'experts, leur langage corporel un apprentissage surveillé par des coach... Photoshop semble bien innocent face à tout ça, non?

MainSoft

Citation de: Darth le Août 27, 2008, 19:54:59La seule chose que je pense être d'une absolue nécessité c'est la franchise.

Voilà le site de quelqu'un qui se présente plus comme un graphiste que comme un photographe:

http://www.steph-rey.com/index.php?p=0&l=FR

D'ailleurs, il serait difficile de prétendre que ces photos ne sont pas retouchées.
Patrick

joker

Confidence ...
Aujourd'hui, j'ai fait des photos importantes pour moi, mais n'étant pas idéalement placé, j'ai cadré quelques éléments indésirables, genre toits de voiture et poteaux électriques. Suis-je passible des assises si je retouche ?
A partir du moment ou une retouche ne travestit pas la vérité, est-elle interdite?

Intéressant et impossible débat

Olivier Chauvignat

Certes, mais tu es déjà en train de réinventer la réalité. Par exemple, si je place un U-Point sur un zone pour la plonger dans l'obscurité ou un autre pour pousser le contraste et changer la teinte au point de changer le rendu de la texture d'un mur, je suis déjà en train de créer quelques chose qui n'existe pas. De même, les différentes techniques jouant sur le contraste local réinventent la lumière de la scène.

c'etait deja le cas en argentique. ca ne date pas du numérique. et c'etait du développement; pas de la retouche

Même chose pour les différentes méthodes à base de HDR.
En utilisant du HDR et en jouant sur les courbes, il est parfaitement possible de donner une vision d'un scène qui ne correspond plus du tout à la "réalité" observable par l'oeil humain. Par exemple d'aller dramatiser à outrance un ciel par ailleurs complètement plat et gris à l'œil humain. Ce qu'on faisait déjà très largement à l'époque de l'argentique...


Il ne s'agit toujours pas de retouche, mais du montage et du trucage. ça se faisait aussi en argentique (avec des limitations techniques bien sur) comme tu le sais déja.

Ce que tu reproches, c'est quoi? C'est que ça soit faux ou que ça soit mal fait? Avec les progrès de l'infographie, il est fort probable que d'ici une dizaine d'années, tu sois incapable de distinguer une texture de peau recréée par algorithme sur un ordinateur d'une texture créée par l'exécution du code ADN du modèle.

Je ne reproche rien du tout. Je ne mes sens simplement pas concerné par l'infographie; ça ne m'intéresse pas. sinon je serais graphiste. je ne m'intéresse qu'a la photographie.

Mais de toute façon, il y a toujours "escroquerie". La photo est une escroquerie, on fait croire qu'on représente la réalité, alors qu'on s'est contenté de peindre avec la lumière...

Le problème n'est pas la photo. Mais ce que l'on prétend être réalisé par un procédé photographique a lorsque ça n'est pas le cas.

En quoi est-ce que l'infographie serait plus une escroquerie que le maquillage par exemple? J'avais lu un article très intéressant dans la presse Suisse sur le maquillage des candidats lors du débat de second tour de la présidentielle. La différence avec l'infographie est très mince, le maquillage utilise des structures 3D (nanotechnologies) pour reconstruire la structure du visage et, surtout, est conçu en interaction avec les éclairages. Le tout en tenant compte de la résolution de la télévision. Dans la vraie vie, à la lumière du jour, les deux candidats auraient fait fuir les gens, mais sous les éclairages télé, ils avaient vingt ans de moins.

Encore une fois, je me moque de l'infographie, et je ne dis pas que c'est une escroquerie (tu devrais lire ce que je marque...). Je dis que le photographe incapable de finaliser une photo sans devoir remplacer la peau, et prétendre que c'est une photo après infographie est un escroc. Ça n'est peut être pas un escroc en tant que "personne qui réalise des illustration", mais c'est une escroc s'il se prétend photographe.

De même,  pourquoi est-ce que l'infographie tromperait plus que la chirurgie esthétique? Quelle différence entre retoucher la structure du visage de quelqu'un sous Photoshop et photographier quelqu'un qui a subis un traitement au botox, dont on a restructuré les os et des volumes du visage, qu'on a retendu avec un full body lift, a qui on a construit un cul brésilien?

Je me moque de l'infographie tout autant que la chirurgie esthétique. ca ne m'intéresse pas.

Au XXIe siècle, la réalité n'est que ce qu'on présente aux autres. Le visage de la plupart des vedettes (people, politiques, acteurs) est de plus en plus un construction artificielle, destinée à envoyer un message au monde, leur discours un objet conçu par un staff d'experts, leur langage corporel un apprentissage surveillé par des coach... Photoshop semble bien innocent face à tout ça, non?

Tout ceci n'a aucun rapport avec la photographie.

Photo Workshops

Olivier Chauvignat

Citation de: joker le Août 30, 2008, 22:22:27
Confidence ...
Aujourd'hui, j'ai fait des photos importantes pour moi, mais n'étant pas idéalement placé, j'ai cadré quelques éléments indésirables, genre toits de voiture et poteaux électriques. Suis-je passible des assises si je retouche ?
A partir du moment ou une retouche ne travestit pas la vérité, est-elle interdite?

Intéressant et impossible débat

la question est plutôt : lorsqu'on modifie le résultat photographique, doit ton prétendre qu'on ne l'a pas fait ?

et pire : lorsqu'on à des lacunes en tant que photographe, doit-on les cacher par de la retouche et des trucages afin de tromper les gens en se faisant passer pour compétent, ou doit-on avouer son incompétence en photo et démontrer plutôt ses compétences en tant qu'infographiste ?

Et encore : lorsqu'on débute en photo, pense-t-on devenir photgraphe un jour, si au lieu de corriger ses fautes en tant que photographe afin de progresser, on tente de corriger ses mauvaises photos par de la mauvaise infographie ?
Photo Workshops

macropixels

Citation de: Olivier Chauvignat le Août 31, 2008, 13:09:30
la question est plutôt : lorsqu'on modifie le résultat photographique, doit ton prétendre qu'on ne l'a pas fait ?

et pire : lorsqu'on à des lacunes en tant que photographe, doit-on les cacher par de la retouche et des trucages afin de tromper les gens en se faisant passer pour compétent, ou doit-on avouer son incompétence en photo et démontrer plutôt ses compétences en tant qu'infographiste ?

Et encore : lorsqu'on débute en photo, pense-t-on devenir photgraphe un jour, si au lieu de corriger ses fautes en tant que photographe afin de progresser, on tente de corriger ses mauvaises photos par de la mauvaise infographie ?
Salut,
Je ne suis pas vraiment d'accord.
Comme il l'a été dit plus haut, c'était exactement pareil du temps de l'argentique.
L'utilisation de diverses émulsions, papiers, filtres, objectifs, négatifs, temps de développement, etc... donnait au photographe sa propre griffe.  Un bon photographe devait impérativement savoir tirer ses propres photos et chacun avait sa technique héritée des influences éventuelles de sa propre expérience.
Si on négligeait cette partie, c'était considéré comme du jemenfoutisme.

La photographie ne s'arrête pas à "juste déclencher en maitrisant les techniques de prise de vue", il y a tout un travail derrière pour obtenir un résultat fini et c'est comme ça depuis la naissance de la photographie.

En numérique c'est parfaitement identique, si ce n'est qu'on a remplacé les classiques laboratoires en "laboratoires numériques" (Photoshop, Gimp, etc...) et bien entendu, que les possibilités ont été décuplées.
Vous n'imaginez même pas combien aurait payé un photographe du siècle passé pour avoir accès à autant de possibilités de création que nous possédons actuellement et sur lesquelles certains crachent maintenant.  ::)

Il faut, je pense, d'une part : discerner retouche et post-traitement.
La retouche est du post-traitement, mais l'inverse n'est pas forcément vrai.
Rehausser les couleurs, améliorer la netteté et les contrastes, voir corriger la balance des blancs, ce n'est pas de la retouche contrairement à l'élimination d'un élément indésirable, le rajout d'éléments étrangers à la prise de vue, l'ajout d'effets spéciaux, etc...
Ce n'est en rien tronquer la réalité ou palier à une quelconque absence de qualité de photographe que de rehausser les couleurs ou améliorer les contrastes d'une photo.

D'autre part, et c'est là où je te rejoins en partie Olivier, prétendre ne pas avoir retouché une photo alors qu'on l'a fait, c'est bas. A la limite de l'abus de confiance mais absolument rien ne t'oblige à le dire si tu n'a pas envie de le dire...
Une peu comme Copperfield ! Personne ne l'oblige à nous expliquer comment il réussi à voler sur scène mais si il jure par ses grand dieux qu'il n'y a aucun trucage et qu'il sait voler pour de vrai... là c'est mentir, et mentir c'est voler, et voler c'est pas beau.

Une part de mystère entourant une oeuvre fait aussi partie d'une oeuvre.
Bref, vous l'aurez compris, je suis POUR le post-traitement, je rajouterais même qu'il est presque nécessaire. Quand à la retouche je suis pour aussi si c'est dans une démarche artistique. ;D

JP64

Et que dire des photographes (éminents) qui ont employé des acteurs pour faire des photos "prises sur le vif" ?
Cumulard con&goujat à la fois

Olivier Chauvignat

#34
Citation de: macropixels le Août 31, 2008, 13:43:38
Bref, vous l'aurez compris, je suis POUR le post-traitement, je rajouterais même qu'il est presque nécessaire. Quand à la retouche je suis pour aussi si c'est dans une démarche artistique. ;D

Être "pour" le pots traitement çà ne veut rien dire : une photo n'existe pas sans post-traiment, que ça soit en numérique ou en argentique. merci donc de me lire avant de me citer...
Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas post traiter.

je dis simplement :

- Que je n'aime pas l'infographie a partir de photos, que je ne m'y intéresse pas et que les seuls post-traitements que je fais sont des post-traitements qui ont a voir avec l'obtention d'une photographie et non à l'obtention d'une illustration issue d'un travail d'infographie a partir d'une photo. En bref je ne fais pas d'illustration, mais de la photo
- Que la seule retouche photographique qui existe est celle que l'on aurait réalisée en argentique, sur film ou sur tirage, au gris-film et au pinceau. Tout le reste est de l'infographie (même si on utilise les mêmes outils dans Photoshop pour faire de la retouche "photographique" ou poyr faire de l'infographie)
- Que je trouve qu'un photographe qui à besoin qu'on refasse la peau de ses portraits est incompétent en photo. et ils sont nombreux. Une fois la peau lissée et refaite, prétendre que l'image a été obtenue a partir d'une photo seulement est un mensonge. ça n'est pas de la photo, mais de l'infographie sur base photographique (comme on pourrait faire un dessin a partir d'une photo)
- Que ceux qui se prétendent photographes alors qu'on ne voit jamais leurs photos mais uniquement l'infographie de leur photo réalisée par un très bon retoucheur infographe sont malhonnetes. Le travail que l'on voit est celui du retoucheur et non celui du photographe. Ou alors il faudra que le photgraphe nous montre sa photo après qu'il l'ai développée au sortir de son appareil photo, et avant retouche. Là on pourra juger de son travail.

Avant de me citer ou d'interpréter mes propos, merci de me lire et de ne pas partir dans des délires sans avoir lu.
Photo Workshops

MainSoft

Bonjour à tous,

Débat mal posé et sans objet, à mon humble avis.

Si on fait de la photographie à but documentaire, scientifique ou de reproduction d'œuvre d'art, il est bien évident qu'il faut essayer de s'approcher le plus possible de la réalité physique de l'objet photographié. C'est une question d'honnêteté intellectuelle. Dans ce cadre, la retouche n'est pas la bienvenue (voir les photos "retouchées" sous le régime soviétique par exemple - certains hommes politiques disparaissaient du jour au lendemain des documents officiels).

Sinon, il s'agit de photographie dans le cadre d'une expression artistique ou familiale et il n'est pas plus problématique de retoucher/transformer/éliminer/améliorer/ajouter... bref de transformer la réalité du sujet photographié que ne le fait un peintre ou un sculpteur. Irait-on reprocher à Magritte, à Dali ou ou à Picasso de peindre des choses qui n'existent pas? J'ai vu récemment une photographie qui ressemblait à un tableau de Magritte. Le photographe s'est exprimé grâce à l'appareil photographique et au logiciel de retouche comme le peintre avec sa palette et son pinceau. Quelle différence?

Irait-on reprocher à Jean-Michel Jarre ou à un artiste utilisant un instrument électronique de faire de la musique avec des sons "qui n'existent pas naturellement"?

Irait-on reprocher à un auteur de romans de raconter des événements qui ne se sont jamais produits ou de décrire des sentiments que personne n'a jamais ressentis?

Irait-on reprocher à sa chère et tendre de se maquiller pour se faire plus belle ou à son coquin de se raser pour être plus doux?

L'approche qui consiste à vouloir obstinément ne reproduire que ce que "mère nature" veut bien nous montrer est finalement assez totalitaire. Elle a malheureusement inspiré certaines idéologies et se retrouve dans les dérives intégristes de certains mouvements modernes. La vision de l'artiste est ce qu'elle est et il nous la communique avec les moyens qui lui conviennent et qui n'ont pas à être discutés tant qu'ils ne portent pas atteinte à la liberté d'autrui. Que nous y soyons sensibles ou non, c'est un autre sujet. Mais sa proposition est un acte de liberté fondamental.
Patrick

Olivier Chauvignat

Citation de: JP64 le Août 31, 2008, 16:29:12
Et que dire des photographes (éminents) qui ont employé des acteurs pour faire des photos "prises sur le vif" ?

Au moins ils ont réalisé de vraies photos, tirées par un tireur photo et éventuellement retouchées par un retoucheur photo, au pinceau. De la photo quoi...

Le fait d'utiliser des acteurs ne remet pas en question leur statut de photgraphe qui fait de la photo...
Photo Workshops

Olivier Chauvignat

Citation de: MainSoft le Août 31, 2008, 16:37:43
Bonjour à tous,

Débat mal posé et sans objet, à mon humble avis.

Si on fait de la photographie à but documentaire, scientifique ou de reproduction d'œuvre d'art, il est bien évident qu'il faut essayer de s'approcher le plus possible de la réalité physique de l'objet photographié. C'est une question d'honnêteté intellectuelle. Dans ce cadre, la retouche n'est pas la bienvenue (voir les photos "retouchées" sous le régime soviétique par exemple - certains hommes politiques disparaissaient du jour au lendemain des documents officiels).

Sinon, il s'agit de photographie dans le cadre d'une expression artistique ou familiale et il n'est pas plus problématique de retoucher/transformer/éliminer/améliorer/ajouter... bref de transformer la réalité du sujet photographié que ne le fait un peintre ou un sculpteur. Irait-on reprocher à Magritte, à Dali ou ou à Picasso de peindre des choses qui n'existent pas? J'ai vu récemment une photographie qui ressemblait à un tableau de Magritte. Le photographe s'est exprimé grâce à l'appareil photographique et au logiciel de retouche comme le peintre avec sa palette et son pinceau. Quelle différence?

Irait-on reprocher à Jean-Michel Jarre ou à un artiste utilisant un instrument électronique de faire de la musique avec des sons "qui n'existent pas naturellement"?

Irait-on reprocher à un auteur de romans de raconter des événements qui ne se sont jamais produits ou de décrire des sentiments que personne n'a jamais ressentis?

Irait-on reprocher à sa chère et tendre de se maquiller pour se faire plus belle ou à son coquin de se raser pour être plus doux?

L'approche qui consiste à vouloir obstinément ne reproduire que ce que "mère nature" veut bien nous montrer est finalement assez totalitaire. Elle a malheureusement inspiré certaines idéologies et se retrouve dans les dérives intégristes de certains mouvements modernes. La vision de l'artiste est ce qu'elle est et il nous la communique avec les moyens qui lui conviennent et qui n'ont pas à être discutés tant qu'ils ne portent pas atteinte à la liberté d'autrui. Que nous y soyons sensibles ou non, c'est un autre sujet. Mais sa proposition est un acte de liberté fondamental.

Je pense que tu confonds le contenu et le cadre.

Personne ne conteste que l'on puisse transformer la réalité pour la simple et bonne raison que la phot ne retranscrit jamais la réalité, mais un point de vue sur la réalité.

La seule chose que je n'aime pas, c'est qu'un type qui se prétend photgraphe dise "j'ai fait cette photo" en nous présentant une image infographiée. Il n'y a pas de photo là, mais une image qui n'a plus le statut de photographie, alors que son auteur prétend que c'en est bien une. Simple question d'honnêteté.

C'est tout ce que je dis, rien de plus.

je vous propose ces liens :

http://www.peopleandbeauty.com/html/menu_top.htm
http://www.focale31.com/forum/viewtopic.php?f=2&t=9004&p=84782#p84782
Photo Workshops

MainSoft

Citation de: Olivier Chauvignat le Août 31, 2008, 16:45:27La seule chose que je n'aime pas, c'est qu'un type qui se prétend photgraphe dise "j'ai fait cette photo" en nous présentant une image infographiée. Il n'y a pas de photo là, mais une image qui n'a plus le statut de photographie, alors que son auteur prétend que c'en est bien une. Simple question d'honnêteté.

Bien compris mais où est la limite? Jusqu'à quel degré de transformation peut-on encore se prétendre photographe ou prétendre que "l'œuvre" est une photographie? C'est une impasse.

Si on éclaire un sujet de telle manière que certains défauts ou certains aspects du sujet soient masqués ou certaines qualités mises en valeur, on le transforme déjà. Si je le fais avant de déclencher ça reste une photo et moi un photographe, si je le fais après le déclenchement, ça n'en est plus une et je deviens infographiste? Quelle différence entre un éclairage ajouté au moment de la prise de vue et un éclairage ajouté via un logiciel? Je conçois qu'il ne s'agisse pas du même métier, ni peut-être du même savoir-faire mais quant à la qualité du résultat, en supposant que j'obtienne exactement la même chose, qu'est-ce que cela retire ou ajoute à l'œuvre?

De nombreuses œuvres dites "pour piano" ont été écrites à une époque où le piano tel que nous le connaissons aujourd'hui n'existait pas. Il y a donc transformation du "son original". Mais si l'œuvre est mieux servie?

Les gens qui ont créé des daguerréotypes et n'ont connu que cela pendant leur vie de photographes ne penseraient-ils pas aujourd'hui que shooter avec un 5D n'est pas de la photographie mais une tricherie informatique?
Patrick

MainSoft

En tous cas, félicitations à Darth: beau troll  ;D .
Patrick

Olivier Chauvignat

#40
Citation de: MainSoft le Août 31, 2008, 17:10:22
Bien compris mais où est la limite? Jusqu'à quel degré de transformation peut-on encore se prétendre photographe ou prétendre que "l'œuvre" est une photographie? C'est une impasse.

Si on éclaire un sujet de telle manière que certains défauts ou certains aspects du sujet soient masqués ou certaines qualités mises en valeur, on le transforme déjà. Si je le fais avant de déclencher ça reste une photo et moi un photographe, si je le fais après le déclenchement, ça n'en est plus une et je deviens infographiste? Quelle différence entre un éclairage ajouté au moment de la prise de vue et un éclairage ajouté via un logiciel? Je conçois qu'il ne s'agisse pas du même métier, ni peut-être du même savoir-faire mais quant à la qualité du résultat, en supposant que j'obtienne exactement la même chose, qu'est-ce que cela retire ou ajoute à l'œuvre?

De nombreuses œuvres dites "pour piano" ont été écrites à une époque où le piano tel que nous le connaissons aujourd'hui n'existait pas. Il y a donc transformation du "son original". Mais si l'œuvre est mieux servie?

Les gens qui ont créé des daguerréotypes et n'ont connu que cela pendant leur vie de photographes ne penseraient-ils pas aujourd'hui que shooter avec un 5D n'est pas de la photographie mais une tricherie informatique?

La limite est parfaitement claire pour moi en tout cas.

Photographique = écrire avec la lumière. La réponse se trouve dans la définition du mot.

Si tu ajoutes ton éclairage après, a-t-il été réalisé par un procédé photographique ?
la réponse est non

Je ne vois pas le rapport avec la valeur de l'œuvre; Je n'ai jamais parlé de ça. Je dis simplement que c'est pas de la photo. Ça me parait pourtant limpide !!!!

Ça n'a rien de dévalorisant de faire un truc après coup. ça n'est simplement pas de la photo.

Depuis le début de ce fil je ne parle que de PHOTO/PAS PHOTO. pas d'autres considérations annexes qui n'ont rien à voir avec celle là.
Photo Workshops

Lictor

Citation de: MainSoft le Août 31, 2008, 16:37:43
Si on fait de la photographie à but documentaire, scientifique ou de reproduction d'œuvre d'art, il est bien évident qu'il faut essayer de s'approcher le plus possible de la réalité physique de l'objet photographié. C'est une question d'honnêteté intellectuelle.

Pourtant, les photos d'actualités retouchés ne datent pas d'aujourd'hui... Par exemple, pas mal de reportages de la libération des camps de concentration ont été fait avec des figurants, ou refait avec une "direction d'acteurs". Ceci afin d'offrir une réalité plus "acceptable".
De même, est-ce qu'on peut considérer qu'un photographe de guerre qui est "embedded" représente encore la réalité objective?

On se rappelle aussi que certaines photos d'"actualité" ont soulevé des discussions quand à leur authenticité. Comme la "mort d'un partisan" de Capa (apparemment à tort) ou la "Mère Migrante" de Dorothea Lange et sa retouche un peu grossière. Pourtant, ces photos ont fait l'histoire.
Plus proche de nous, il y a eu l'affaire des nuages rajoutés sur une photographie de la guerre en Irak. Ou même le coté esthétisant de certaines photographies du 11 septembre.

Ça pose d'ailleurs la question de l'utilité de la photographie d'actualité. Ça sert à quoi? A satisfaire notre voyeurisme? A nous faire croire que "nous y étions"? A entretenir l'illusion du village planétaire? A nous informer? A nous mobiliser?
Si on admet que la photographie d'actualité n'a pas pour but de nous informer - ça serait plutôt le rôle de l'écrit, on peut aussi admettre que la retouche ou la déformation de la réalité est admissible. Par exemple, la retouche sur la photo de Dorothea Lange travestit certes la réalité objective représentée sur la photo, mais elle permet aussi d'incarner une réalité sociale de l'époque. De même, l'esthétisation sur certaines photographies du 11 septembre permet aussi de retranscrire l'absurdité et le choc de cet évènement.

CitationDans ce cadre, la retouche n'est pas la bienvenue (voir les photos "retouchées" sous le régime soviétique par exemple - certains hommes politiques disparaissaient du jour au lendemain des documents officiels).

Certes. Mais on peut noter que d'un point de vue historique, ces photos sont tout aussi intéressantes que les versions non retouchées. Voire plus.
Mais ça pose effectivement la question de qui détient le pouvoir d'édition. Mais ce n'est pas un problème de retouche. On a pu le voir avec l'exposition sur la photographie couleur sous l'occupation: pas besoin de retouche pour travestir la réalité... Un simple choix éditorial suffit...

C'est un peu le danger de l'attitude actuelle qui a banni tout retouche dans les images d'actualité. Y compris, d'ailleurs, les simples traitements photographiques chers à Olivier Chauvignat. L'image d'actualité serait censée y retrouver sa virginité et sa légitimité. C'est une attitude très dangereuse, parce qu'elle tente de restaurer le vieux mensonge de l'objectivité de la photographie. Dès lors qu'il y a un photographe derrière l'appareil et un éditeur pour choisir les photographies, il n'y a plus d'objectivité.

MainSoft

Citation de: Olivier Chauvignat le Août 31, 2008, 18:54:34Depuis le début de ce fil je ne parle que de PHOTO/PAS PHOTO. pas d'autres considérations annexes qui n'ont rien à voir avec celle là.

Ok. Donc, ne peut recevoir le qualificatif de photographie que ce qui résulte de l'impression d'un support quelconque par de la lumière, contrôlée ou non, via un dispositif de capture de cette lumière (objectif + boîtier, chambre, simple camera oscura,...).

Mais je repose le problème de la limite acceptable. Une fois les données RAW chargées dans mon logiciel, qu'est-ce qui est une retouche et qu'est-ce qui ne l'est pas? Si je change l'expo originale, est-ce que c'est une retouche? Finalement, si j'augmente l'expo, c'est comme si j'ajoutais de la lumière supplémentaire après coup. Même chose si je touche au contraste. Mais en argentique, on faisait exactement la même chose en surdéveloppant pour simuler une sensibilité du film supérieure à sa nominale. Ça n'est déjà plus une photographie?

Je ne pense pas que l'on puisse poser les frontières de manière aussi stricte. Elles sont par nature fluctuantes. Il est toujours risqué de prétendre que "la vérité commence ici". Même si on est souvent tenté de le faire.

Par exemple, quand je dis (souvent) "le rap n'est pas de la musique", je pose une limite arbitraire. Cela n'a rien à voir avec mon idée de la musique mais je conçois que certains ne voient pas les choses de la même manière. Qui décide?
Patrick

MainSoft

Citation de: Olivier Chauvignat le Août 31, 2008, 18:54:34Depuis le début de ce fil je ne parle que de PHOTO/PAS PHOTO. pas d'autres considérations annexes qui n'ont rien à voir avec celle là.

Mais si le message est qu'il vaut mieux soigner la prise de vue au maximum plutôt que de se dire que l'on pourra toujours se récupérer après coup dans Photoshop ou Lightroom (ce qui est très souvent inexact), je suis d'accord à 100%.
Patrick

Olivier Chauvignat

Citation de: MainSoft le Août 31, 2008, 19:45:37
je change l'expo originale, est-ce que c'est une retouche? Finalement, si j'augmente l'expo, c'est comme si j'ajoutais de la lumière supplémentaire après coup. Même chose si je touche au contraste. Mais en argentique, on faisait exactement la même chose en surdéveloppant pour simuler une sensibilité du film supérieure à sa nominale. Ça n'est déjà plus une photographie?

arrêtes de tout mélanger :

- Le fait qu'il y ait retouche ne signifie pas que ça ne soit plus de la photographie. La preuve : on le faisait en argentique. mais entre retoucher un petit vboutotn et changer la peau pour la remplacer par une texture, il y a une marge...
- Lorsque tu utilises un agrandisseur tu retouches ? lorsque tu augmentes ton contraste en prenant un papier de haut grade, tu retouches ? a mon avis tu devrais deja commencer par clarifier le mot "retouche" !!! As-tu seulement regardé le lien que j'ai pris la peine mettre plus haut ?
Photo Workshops

Olivier Chauvignat

Citation de: MainSoft le Août 31, 2008, 19:45:37

Je ne pense pas que l'on puisse poser les frontières de manière aussi stricte. Elles sont par nature fluctuantes. Il est toujours risqué de prétendre que "la vérité commence ici". Même si on est souvent tenté de le faire.


Commences deja par regarder dans un dictionnaire les mots "photographie" et "retouche". Tu pourras ensuite juger si c'est fluctuant ou pas. Et au moins tu sauras de quoi tu parles...
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Olivier Chauvignat

Citation de: MainSoft le Août 31, 2008, 19:50:44
Mais si le message est qu'il vaut mieux soigner la prise de vue au maximum plutôt que de se dire que l'on pourra toujours se récupérer après coup dans Photoshop ou Lightroom (ce qui est très souvent inexact), je suis d'accord à 100%.

Le message n'est aps du tout celui là... même si ce message est en effet un bon message.

Tu digresses a mort, tu pars dans tous les sens et tu mélanges tout. Clarifies les mots de base... ca t'aidera.

Jamais je n'ai parlé ici de "il vaut mieux soigner la prise de vue au maximum plutôt que de se dire que l'on pourra toujours se récupérer après coup", et je ne fais passer aucun message (même si, je le redis, cette assertion est vraie)

Comme je te l'ai deja di avant, ls limites pour moi sont extrêmement claires. Ca ne semble pas être le cas pour toi d'où tes prétendues "fluctuations"
Photo Workshops

Olivier_G

Aucune "retouche" entre ces photos, donc:
(juste un ajustement de la luminosité et du contraste via les courbes)



En même temps, je comprendrais qu'on me dise que ce n'est plus de la "Photo"...  ;D
Mon propre classement sur la manipulation est un peu plus détaillé et ouvert à discussion (image de gauche = C / image de droite = B):

A. Corrections liées au moyen photographique
- Suppression du grain/bruit
- Correction de l'abération chromatique
- Correction du vignétage
- Correction des déformations optiques
- Suppression de Flare et Ghosting
- Accentuation pour compenser les pertes de contraste/netteté du système de prise de vue & numérisation
- Correction de couleur pour une plus grande fidélité (calibrage du système)
- Correction des yeux rouges (vers couleur réelle)
- Passage de Couleur => Noir et Blanc (complet) si nécessaire

B. Améliorations simples de l'image
- Recadrage (même important) et Rotation (horizon...)
- Redressement de la perspective
- sur Couleurs, Luminosité, Contraste, Courbes, Masques... pour améliorer l'image dans un sens réaliste.
- Netteté, Flou...
- Suppression des défauts accessoires (fils électriques, défauts de la peau, objets anecdotiques...)

C. Manipulations importantes sur l'image
- Remplacement d'un ciel, ou d'une portion importante de l'image
- Ajout d'un élément dans l'image
- Correction des yeux rouges vers une couleur choisie au hasard
- Masquage/modification d'un personnage reconnaissable dans la photo
- Modification de Couleur, Lumière, Contraste... allant dans un sens moins réaliste (y compris: inversion, passage partiel en Noir&Blanc, Colorisation...)
Je précise que c'est un truc que j'avais fais voila 4-5 ans et qui n'a pas évolué depuis...
Olivier

Lecden

Photoshop n'est qu'un outil dans le long processus de création d'une oeuvre qui commence avec le cadrage et la mise en scène.
Du choix de la focale, du point de vue, de la lumière, du maquillage, du façonneur, réflecteur, du ratio lumière ambiante/flash et j'en passe dans tous les styles de photo, on est déjà dans la "pré-retouche" de la réalité.
Argentique/numérique même combat, avec des méthodes plus ou moins rapides d'y arriver (encre, aérographe, pinceau, virage vs Photoshop dont le but ultime n'est pas la recherche de l'honnêté mais de l'esthétisme.
Heureusement que les grandes oeuvres (et les autres) ne nous révèlent pas l'honnêteté de leur auteur....

Une oeuvre parle d'elle-même quelque soit son niveau de technicité ou pas d'ailleurs !


MainSoft

Citation de: Olivier Chauvignat le Août 31, 2008, 21:50:09As-tu seulement regardé le lien que j'ai pris la peine mettre plus haut ?

Oui, oui. Ça n'a pas changé grand-chose à mes réflexions. Mais bon, vu que nous sommes partis sur un excellent troll, nous ne sommes pas près de conclure.

Une question: pourquoi être aussi souvent désagréable? Votre niveau de compétence et de talent, largement démontrés, procure en général assurance et surtout sérénité. Je ne vois pas la nécessité de faire des réponses aussi souvent sèches et peu amènes quoique le plus souvent précises et informatives. Votre maîtrise rend cette attitude inutile. On discute, on ne se bat pas pour une place à l'Académie de Photographie.
Patrick