LR Classic vs. LR CC - Regardons les choses sous un autre angle...

Démarré par Samoreen, Octobre 23, 2017, 00:31:25

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Samoreen

Bonsoir,

J'ai beaucoup lu sur le sujet (documents officiels, discussions, commentaires,...) et je me suis dit qu'il fallait peut-être regarder les choses d'un autre point de vue : celui du développeur (pour ceux qui ne me connaisse pas encore, j'ai été ingénieur software et consultant développement à l'international).

Adobe cherche à couvrir des segments différents qui semblent maintenant assez bien identifiés : d'une part des utilisateurs qui n'ont pas peur d'utiliser un outil aux multiples facettes et réglages (et qui ont mal réagi à la tentative de simplification outrancière de la version 6.2 sur le processus d'import) et d'autre part des utilisateurs qui voudraient une interface plus simple, être libérés des notions de catalogue, de dossiers, etc. Ces demandes ne concernent que peu les traitements internes qui restent donc basés sur les mêmes "moteurs". Il s'agit donc en fait, grosso modo, d'une interface différente sur des modules de traitement identiques et d'un système alternatif de stockage des données.

Ceci étant acté, me basant sur mon expérience personnelle, je me pose immédiatement une question : pourquoi, dans cette situation, décider de développer en parallèle 2 logiciels différents ? Pourquoi se compliquer la vie à maintenir deux bases différentes de code source ? Pourquoi générer l'incertitude chez les clients et les polémiques chez les commentateurs ? Les méthodes de programmation modernes permettent d'isoler de manière efficace ce qu'on appelle la couche traitements (ici, la manipulation des images), la couche données (la manière dont on accède / stocke les données) et la couche présentation (l'interface utilisateur). Cela permet de changer d'interface sans toucher au reste de l'application ou de stocker les données de manière différente (cloud vs. disque) sans affecter l'interface. Je sais que ça fonctionne, j'ai enseigné ça à des centaines de stagiaires. Le développement de cette version unique n'aurait pas été plus long ou plus coûteux.

Adobe aurait donc pu décider de passer à un seul nouveau LR, basé sur une couche traitement unique et permettant à l'utilisateur de choisir l'interface qui lui convient (simplifiée ou complète) et le type de stockage et de synchronisation qui est le plus adapté à sa pratique, avec la possibilité de basculer de l'un à l'autre. Tout le monde aurait été content (je parle des utilisateurs).

Pour quelles raisons vouloir se compliquer la vie, donc ? On peut imaginer plusieurs réponses/supputations :

- Les équipes d'Adobe n'utilisent pas des méthodologies de développement modernes. Beaucoup d'indices le montrent assez clairement.

- Le revenu est aujourd'hui le même, que l'utilisateur choisisse LR CC ou LR Classic Il est donc stabilisé : une situation qui pour être saine n'est pas nécessairement satisfaisante pour un financier qui va chercher à le faire croître sur de nouvelles offres : dans ce cas, la location d'espace sur leur cloud que LR Classic ne saurait alimenter. On peut supposer que d'autres services seront proposés aux utilisateurs du nouveau LR CC.

- Le stockage des images de l'utilisateur sur un cloud privé peut agir comme un verrou lors de la suppression de LR Classic. Ou dit autrement, l'utilisateur de LR Classic, partiellement captif, peut toujours s'échapper facilement tant qu'il maîtrise ses données.

- Les bugs observés dans LR Classic sont plus souvent liés à l'interface qu'aux traitements eux-mêmes. L'idée qu'une interface simplifiée, voire simpliste - déjà présente dans la tentative 6.2 - puisse réduire les problèmes de support et de maintenance a peut-être été une motivation dans l'hypothèse d'une disparition à terme de LR Classic.

- La décision de supprimer LR Classic n'est pas ferme et on teste la réaction des utilisateurs sur 2 programmes différents au niveau UI et stockage. C'est ce qu'on appelle mettre plusieurs fers au feu.

On me dira que ce ne sont que des suppositions et ça sera vrai. On me parlera encore une fois de théorie du complot mais j'objecterai que jusqu'ici, je ne me suis jamais trompé quand j'anticipais sur ce qui allait se passer. Une chose est sûre, si un de mes clients s'était retrouvé dans une situation identique, j'aurais sans hésitation conseillé la solution du logiciel unique. Plus simple, pas de problème de communication, pas de buzz, pas de problème grotesque de nommage et surtout, pas de mécontentement chez les clients qui auraient tous vu cette évolution comme un progrès puisqu'ils auraient eu le choix du mode fonctionnement : local ou pas, interface simple ou complète, synchro ou pas, etc.

Juste une tentative d'explication sur une démarche qui paraît à beaucoup étrange et pour le moins tout à fait maladroite...
Patrick

jean-fr

Tu auras beau sortir tous les arguments d'autorité que tu veux
(j'ai été ingénieur software
consultant développement à l'international — à l'international voilà une expression bien à la mode ...
Je sais que ça fonctionne, j'ai enseigné ça à des centaines de stagiaires
etc.
)
tu vas avoir du mal à nous convaincre que tu sais mieux qu'Adobe comment
ils doivent structurer leurs développements. M'étonnerait aussi qu'ils t'attendent
pour savoir comment partager du code entre leurs deux versions  ::)

baséli

Citation de: Samoreen le Octobre 23, 2017, 00:31:25
Juste une tentative d'explication sur une démarche qui paraît à beaucoup étrange et pour le moins tout à fait maladroite...

Quand des gens sensés comme toi (et moi) pensent ça, c'est qu'il y a forcément des informations que nous n'avons pas. Ou que nous ne regardons pas dans la bonne direction, et je pense plutôt à ça qu'à des contraintes "bassement" technologiques comme celles que tu décris (et je connais, je suis d'accord avec toi).

Une chose est sûre: Adobe n'est pas une entreprise stupide, et ça fait longtemps que ça dure. Le risque, que dis-je, la certitude! de provoquer un tollé est une décision réfléchie, parce qu'il y a autre chose derrière, une autre raison que la "bête" vente de logiciel. Je pense que cela tourne autour de l'IA et de la reconnaissance de l'image.

En effet, pour faire tourner les algos d'apprentissage profond, il faut énormément de cas à soumettre. Or si on oblige les gens à mettre leurs images dans le cloud, et que ces gens vont gentiment tagger leur photos, on va alors disposer de milliards d'images étiquetées, sur lesquelles on va pouvoir faire tourner les logiciels d'apprentissage.

Jusqu'à proposer automatiquement des tags, qui seront corrigés gratuitement par les utilisateurs pour améliorer le système, jusqu'à ce qu'il marche correctement un jour. Ils ont déjà pu commencer à travailler en ce sens avec les aperçus stockés dans le cloud pour la synchro entre appareils, ont-ils eu des résultats prometteurs?

Mais au delà de la beauté du geste technologique, remarquable s'il réussit, comment vont-ils monétiser ça? Je rappelle que Adobe a commencé avec UN SEUL driver pour imprimante, et qu'ils ont changé de business model tout en douceur. Ils seraient encore en train de le faire que ça ne m'étonnerait pas, d'ailleurs ont-ils arrêté de le faire un jour? Il me semble que faire tout ça pour simplement avoir un petit avantage concurrentiel dans la gestion de bibliothèque d'images pour une frange de clientèle en forte décroissance (les photographes professionnels) est totalement disproportionné, donc il y a autre chose.

Je passe sur les aspects "foutage de gueule" ou "utilisation intelligente des effets de bord" suivant le point de vue, bien que l'on puisse avoir les deux avis en même temps. Ce n'est pas le sujet.

OuiOuiPhoto

Perso j'irais pas chercher aussi loin. J'ai maintenu deux softs qui faisait en gros la même chose pendant 2 ans pour mon taf. Support, évolutions doublées, etc.. Ce n'est pas maladroit. C'est volontaire. Pourquoi ?

1) Demander a tous mes utilisateurs de migrer d'un seul coup était illusoire. Un big Bang général est très risqué

2) Le deuxième soft n'était pas aussi "mature" que le premier au début. C'était volontaire pour ne pas refaire des fonction finalement orphelines.

Ceux qui n'avait pas besoin des fonctions plus évoluées du premier on migré au second et ceux qui en avait besoin on attendu que le deuxième soit plus "Mature" et on migré. A la fin il ne reste plus que le second

A mon avis on est exactement dans ce cas la. Mettre LR CC au niveau de LR Classic demande du temps et ils préfèrent lancer LR CC qui sera adopté par ceux qui n'ont pas besoin de la maturité de LR Classic. Une fois que LR CC sera plus "Mature" il rajouteront simplement une option non cloud (ou pas si les vitesses d'upload sont bonne) et il ne restera qu'un soft. Mais pour les utilisateurs de LR Classic ce n'est pas bien grave si LR CC arrive au bon degré de maturité

baséli

Citation de: OuiOuiPhoto le Octobre 23, 2017, 07:51:46
2) Le deuxième soft n'était pas aussi "mature" que le premier au début.

Là est la vraie question, pourquoi ce deuxième soft radicalement différent du premier dans ses prémisses et aussi immature? Parce que pour l'instant, le traitement est majoritairement fait chez toi, mais cela pourrait bien changer un jour. La suite du retour de la revanche du fils du mainframe en quelque sorte...

syblon

Citation de: Samoreen le Octobre 23, 2017, 00:31:25
Une chose est sûre, si un de mes clients s'était retrouvé dans une situation identique, j'aurais sans hésitation conseillé la solution du logiciel unique. Plus simple, pas de problème de communication, pas de buzz, pas de problème grotesque de nommage et surtout, pas de mécontentement chez les clients qui auraient tous vu cette évolution comme un progrès puisqu'ils auraient eu le choix du mode fonctionnement : local ou pas, interface simple ou complète, synchro ou pas, etc.


Sauf si on veut aller plus vite que la musique et essayer de prendre de cours la concurrence (ou ne pas la laisser nous distancer). La démarche d'Adobe me semble assez courante dans le cadre de la conversion des applicatifs dans le cloud. Pendant un temps on conserve le On Premises, mais les efforts ne se font quasiment plus que sur la version cloud (mise à niveau des fonctionnalités, introduction des véritables nouveautés, etc). Pendant ce temps les évolutions sur la version classique, mature, restent limitées voire de façade.

OuiOuiPhoto

Citation de: baséli le Octobre 23, 2017, 08:26:54
Là est la vraie question, pourquoi ce deuxième soft radicalement différent du premier dans ses prémisses et aussi immature? Parce que pour l'instant, le traitement est majoritairement fait chez toi, mais cela pourrait bien changer un jour. La suite du retour de la revanche du fils du mainframe en quelque sorte...


Toi tu le considère immature. Mais ceux qui trouvent LR Classic CC compliqué le trouvent peut être très bien justement. Si je prend le cas de ma famille. Moi je suis sous LR Classic. Ca me va bien. Mais ma fille elle trouve ca trop compliqué. Trop prise de tête. Faut gérer les sauvegardes qu'elles ne fait pas. Le disque dur de son portable est toujours plein. C'est compliqué pour les photos faites au smartphone. Quand elle veut partager avec qq il faut mettre en place un service de publication, etc, etc. Elle sera beaucoup plus consommatrice de LR CC. Chancin voir midi a sa porte ;)

THG

Lr CC, outre le fait qu'il fallait une alternative plus simple et plus moderne à Lightroom, fait à mon avis partie d'un plan cloud qui remonte à beaucoup plus loin qu'on ne le pense. Comme je l'écris dans mon article, les premières versions de test distribuées l'ont été dès début 2016, et je pense que les services comme Photoshop.com et Revel ont été, en quelque sorte, des bancs d'essai publics à grande échelle.

Et, donc, je pense qu'il est inutile d'aller chercher des hypothèses plus ou moins tordues, la vérité est bien plus simple qu'il n'y paraît.

En tout cas, reste à voir si la mayonnaise prend.

guidse14

#8
Citation de: Samoreen le Octobre 23, 2017, 00:31:25
Ceci étant acté, me basant sur mon expérience personnelle, je me pose immédiatement une question : pourquoi, dans cette situation, décider de développer en parallèle 2 logiciels différents ? Pourquoi se compliquer la vie à maintenir deux bases différentes de code source ? Pourquoi générer l'incertitude chez les clients et les polémiques chez les commentateurs ? Les méthodes de programmation modernes permettent d'isoler de manière efficace ce qu'on appelle la couche traitements (ici, la manipulation des images), la couche données (la manière dont on accède / stocke les données) et la couche présentation (l'interface utilisateur). Cela permet de changer d'interface sans toucher au reste de l'application ou de stocker les données de manière différente (cloud vs. disque) sans affecter l'interface. Je sais que ça fonctionne, j'ai enseigné ça à des centaines de stagiaires. Le développement de cette version unique n'aurait pas été plus long ou plus coûteux.

Adobe aurait donc pu décider de passer à un seul nouveau LR, basé sur une couche traitement unique et permettant à l'utilisateur de choisir l'interface qui lui convient (simplifiée ou complète) et le type de stockage et de synchronisation qui est le plus adapté à sa pratique, avec la possibilité de basculer de l'un à l'autre. Tout le monde aurait été content (je parle des utilisateurs).

Qui te dit que les couches traitements et données ne sont pas uniques et donc, communes aux deux ?

Citation de: Samoreen le Octobre 23, 2017, 00:31:25
- Le revenu est aujourd'hui le même, que l'utilisateur choisisse LR CC ou LR Classic Il est donc stabilisé : une situation qui pour être saine n'est pas nécessairement satisfaisante pour un financier qui va chercher à le faire croître sur de nouvelles offres : dans ce cas, la location d'espace sur leur cloud que LR Classic ne saurait alimenter. On peut supposer que d'autres services seront proposés aux utilisateurs du nouveau LR CC.

Tu te trompes, c'est là où adobe s'en met plein les fouilles. Tu as un stockage alloué de base. Ensuite, c'est 10€ par mois le tera octet...

Citation de: Samoreen le Octobre 23, 2017, 00:31:25
- Le stockage des images de l'utilisateur sur un cloud privé peut agir comme un verrou lors de la suppression de LR Classic. Ou dit autrement, l'utilisateur de LR Classic, partiellement captif, peut toujours s'échapper facilement tant qu'il maîtrise ses données.

A 10€ par mois le tera octet, jamais adobe n'offrira la possibilité de choisir un cloud alternatif. Et adobe a besoin de nos images (pour analyses, statistiques et nous tenir par les valseuses ...)

La concurrence te propose du cloud alternatif (drop box, amazon, ...), faute d'en proposer un eux même.

albert-r

Le tout dans le Cloud, on n'y échappera pas, c'est juste une question de temps et de générations.

Apple et Adobe l'utilisent déjà, d'autres s'y mettent, ou vont s'y mettre.
Pour exemple, nous pouvons déclarer notre revenu en ligne (en Suisse en grande partie)
Il me semble que certains aspects ne sont pas clairement définis

- la propriété intellectuelle, les copyright, la géolocalisation.

Selon certains articles, il ressort plus ou moins clairement qu'une fois mis dans le Cloud, les droits ne sont plus garantis, qu'en sera-t-il des copyright ?
En ce qui concerne la géolocalisation, reconnaissons que le fait d'utiliser un Phone permet à qui le veut de retracer notre parcours.
Les photos géo-localisées serviront de point de repère supplémentaire, qu'en est-il du respect de la sphère privée ?

- la transmission des données privées aux successeurs, vous allez me dire que je vais loin, c'est une préoccupation réelle avec le temps qui s'écoule logiquement.

Jusqu'à présent je peux transmettre mes photos à qui je veux, comme je veux, CD, DVD, Dropbox, Google photos, etc. ...
Le jour où tout sera dans le Cloud, géré, traité par un logiciel externe, comment pensez-vous que ce sera possible en cas de disparition de la personne détentrice du compte d'accès à ce fameux Cloud ?
Une grande majorité de gens de tous les âges ne fait que très peu de sauvegardes, principalement les nouveaux utilisateurs.
J'ai rencontré des situations dramatiques chez des gens qui étaient persuadés que cela ne les concernait pas, hélas!!

syblon

C'est toute l'industrie du Logiciel qui se jette à corps perdu dans le Cloud. Oracle = 40000 développeurs annoncés, rien que sur ce segment. C'est la tendance depuis quelques années et je rejoins THG sur le fait que LR CC fait partie d'un plan qui n'est pas d'aujourd'hui.
Les questions posées par rapport à cette tendance sont peu ou proue les mêmes quel que soit le domaine : elles ont trait à la captivité et à la confidentialité.

Une fois engagé auprès d'un fournisseur de service Cloud, quels sont les moyens d'en sortir si j'estime ne plus être satisfait, est-ce que je récupèrerai sans problème mes données brutes mais aussi les données retravaillées?
Où ces données sont-elles stockées ? Quel risque pour la confidentialité ?

Pour les entreprises, ces questions se posent de moins en moins comme un frein. La plupart des DSI sont converties. Coûts, structure des coûts, la sécurité (beaucoup d'entreprise ont peu de confiance dans leurs propres moyens de sécurité) et la flexibilité l'emportent.

Au niveau des particuliers, c'est pour le moment autre chose. Du moins avec l'ancienne génération. Pour les nouvelles c'est presque naturel.

A tort ou à raison ? C'est un autre débat.

Samoreen

Citation de: guidse14 le Octobre 23, 2017, 08:51:52
Tu te trompes, c'est là où adobe s'en met plein les fouilles. Tu as un stockage alloué de base. Ensuite, c'est 10€ par mois le tera octet...

Ben non, justement, puisque l'on dit la même chose.
Patrick

Palomito

Citation de: albert-r le Octobre 23, 2017, 09:32:30
Le tout dans le Cloud, on n'y échappera pas, c'est juste une question de temps et de générations.

Cela implique alors des débits suffisants partout, ce qui est loin d'être le cas pour de la simple vidéo.. alors de la retouche ! Mais ceci dit, cela semble probable à long terme, oui.

Citation de: syblon le Octobre 23, 2017, 09:56:21
C'est toute l'industrie du Logiciel qui se jette à corps perdu dans le Cloud. Oracle = 40000 développeurs annoncés, rien que sur ce segment. C'est la tendance depuis quelques années et je rejoins THG sur le fait que LR CC fait partie d'un plan qui n'est pas d'aujourd'hui.
Les questions posées par rapport à cette tendance sont peu ou proue les mêmes quel que soit le domaine : elles ont trait à la captivité et à la confidentialité.

Une fois engagé auprès d'un fournisseur de service Cloud, quels sont les moyens d'en sortir si j'estime ne plus être satisfait, est-ce que je récupèrerai sans problème mes données brutes mais aussi les données retravaillées?
Où ces données sont-elles stockées ? Quel risque pour la confidentialité ?

Pour les entreprises, ces questions se posent de moins en moins comme un frein. La plupart des DSI sont converties. Coûts, structure des coûts, la sécurité (beaucoup d'entreprise ont peu de confiance dans leurs propres moyens de sécurité) et la flexibilité l'emportent.

Au niveau des particuliers, c'est pour le moment autre chose. Du moins avec l'ancienne génération. Pour les nouvelles c'est presque naturel.

A tort ou à raison ? C'est un autre débat.

Pour les entreprises, je vois très bien les avantages, puisque mon ancienne boite (horloger suisse) est 100% cloud pour l'ERP (Oracle précisément, dont l'hébergement est aux US...) et pour son logiciel des boutiques. Avec de gros débits internets et des besoins en flux informatique limités (on ne parle par de traitement d'images, juste de transactions), cela passe sans souci.

Pour nous particuliers, c'est une autre histoire. Quand je vois le temps que met LR pour afficher une photo sur un disque local, j'ai du mal à imaginer cela avec nos débits actuels avec des images et le logiciel dans le cloud. Quelle serait la vitesse upload/download nécessaire pour avoir la même vitesse que le local ?

Samoreen

Citation de: jean-fr le Octobre 23, 2017, 00:48:32
Tu auras beau sortir tous les arguments d'autorité que tu veux
... tu vas avoir du mal à nous convaincre que tu sais mieux qu'Adobe comment ils doivent structurer leurs développements. M'étonnerait aussi qu'ils t'attendent
pour savoir comment partager du code entre leurs deux versions  ::)

Est-ce que j'ai prétendu ça ? Je n'indique pas à Adobe ce qu'ils doivent faire. Je ne revendique par ailleurs aucune autorité dont Adobe n'a que faire. Ce n'est pas le sujet. Je fais part de mes réflexions basées sur mon expérience (je précise d'où je viens pour appuyer mon discours) et je cherche à comprendre des décisions qui m'apparaissent étranges. En un mot, je partage et j'alimente la discussion, ce qui est en général l'objectif d'un forum. Inutile d'être agressif.
Patrick

syblon

Citation de: Palomito le Octobre 23, 2017, 10:11:54

Pour nous particuliers, c'est une autre histoire. Quand je vois le temps que met LR pour afficher une photo sur un disque local, j'ai du mal à imaginer cela avec nos débits actuels avec des images et le logiciel dans le cloud. Quelle serait la vitesse upload/download nécessaire pour avoir la même vitesse que le local ?

Oui mais à modérer : si tes images sont elles même dans le nuage, il n'y a plus qu'à faire transiter une instance allégée de l'image elle même sur ton écran (l'aperçu dynamique?). Ce qui coûte, c'est avant tout le calcul (surtout sur les raw). Lors d'un traitement, LR recalcule à chaque fois l'aperçu(du moins une partie de celui ci). Or il y a fort à parier que, pour la plupart d'entre nous, les capacités de calcul potentiellement offertes par les serveurs distant sont bien supérieures à celles de nos postes de travail. Elles sont en mesure d'évoluer plus vite que lui. Il y a de la gestion de répartition de charges etc.

Samoreen

Citation de: baséli le Octobre 23, 2017, 07:48:07
...Une chose est sûre: Adobe n'est pas une entreprise stupide, et ça fait longtemps que ça dure. Le risque, que dis-je, la certitude! de provoquer un tollé est une décision réfléchie, parce qu'il y a autre chose derrière, une autre raison que la "bête" vente de logiciel. Je pense que cela tourne autour de l'IA et de la reconnaissance de l'image. En effet, pour faire tourner les algos d'apprentissage profond, il faut énormément de cas à soumettre...

Excellente remarque. Cela me conforte dans l'idée que le choix de ne pas intégrer dans un seul logiciel les 2 modes de fonctionnement est une indication de la stérilisation à terme de LR Classic.
Patrick

Samoreen

Citation de: THG le Octobre 23, 2017, 08:47:32
Et, donc, je pense qu'il est inutile d'aller chercher des hypothèses plus ou moins tordues, la vérité est bien plus simple qu'il n'y paraît.

Je ne prétends pas la connaître. Toi, oui ? Je réfléchis simplement à leur rationnel qui n'est pas celui qu'ils annoncent, de toute évidence. Puisque l'on ne peut pas se fier à ce qu'ils disent et puisqu'ils se refusent à communiquer sur leur stratégie à moyen et long terme, il faut bien essayer d'anticiper et de définir sa propre stratégie. Je parlais dans un autre fil du problème posé à certains clubs (comme le mien), à certaines institutions de formation, etc. qui proposent aujourd'hui des salles équipées de PC/Mac et de LR et qui doivent dès maintenant réfléchir à ce qui va leur arriver si un jour LR CC (new) devient la norme.
Patrick

Olivier_83

A mon sens, c'est très clair. Il n'y aura à terme que LR CC.
Le cloud est le meilleur moyen de conserver ses utilisateurs, surtout s'ils ont des milliers d'images stockées sur les serveurs d'Adobe.
Adobe maintient les 2 versions pour migrer lentement tout le monde sur la version cloud. Les outils de LR Classic vont être intégrés au fur et à mesure dans LR CC.
3 phases :
- Une première phase, où les fans de nouveautés vont adopter et tester LR CC. 15% des utilisateurs.
- Une deuxième phase, après quelques mises à jour, où la plupart des utilisateurs va migrer petit à petit au grès des nouveautés. 70% des utilisateurs.
- Une troisième phase, où les derniers "resistants" devront migrer ou changer. 15% des utilisateurs.

OuiOuiPhoto

Citation de: Samoreen le Octobre 23, 2017, 10:32:32il faut bien essayer d'anticiper et de définir sa propre stratégie.

Mais pourquoi donc ? Pourquoi vouloir se faire des nœuds au cerveau. Tu parts du principe qu'ils ont une stratégie fixe et qu'il la cache. Essaye de partir du principe qu'il n'ont pas cette stratégie gravée dans le marbre et que ça peut changer. Donc ils ne communiques pas car ça peut changer. Ce qu'ils ont fait d'ailleurs sur la licence perpétuelle. Je pense que le gars lorsqu'il a dit que ça serait gardé ça devait être le cas. Il n'a pas menti au moment ou il l'a dit. La stratégie a juste changé entre temps.

Maintenant pour ce qui est de la stratégie personnelle. Passer a LR CC pour un photographe qui fait pas mal de RAW c'est une peut anticipé non ? Donc c'est LR Classic. LR Classic sera peut être un jour supprimé et remplacé par LR CC. Et alors. Tu te posera la question a ce moment la. Soit tu partira vers LR CC soit tu changera de crèmerie.

Prends ce scénario. Adobe t'annonce que LR classic sera supprimé dans 3 ans mais que  LR CC a ce moment la aura toute les fonctions de LR Classic et un mode non cloud. Tu fais quoi. Tu change de crèmerie maintenant ? Tu passe a LR Classic et tu passe a LR CC plus tard ?

Bref je ne suis pas persuadé qu'avoir la stratégie d'Adobe qui peut changer en plus soit un élément déterminant d'un choix actuel.
 


jean-fr

Citation de: Samoreen le Octobre 23, 2017, 10:18:58
Est-ce que j'ai prétendu ça ? Je n'indique pas à Adobe ce qu'ils doivent faire. Je ne revendique par ailleurs aucune autorité dont Adobe n'a que faire. Ce n'est pas le sujet. Je fais part de mes réflexions basées sur mon expérience (je précise d'où je viens pour appuyer mon discours) et je cherche à comprendre des décisions qui m'apparaissent étranges. En un mot, je partage et j'alimente la discussion, ce qui est en général l'objectif d'un forum. Inutile d'être agressif.

Désolé de l'avoir été. C'est juste que j'ai trouvé un peu gonflant les petits bouts de ton CV distillés au fil de ton post.
En général, j'aime bien tes interventions  ;) mais moins celle-ci.

guidse14


Col Hanzaplast

Ma vision du futur:

LR CC Classic aura disparu depuis longtemps.

LR CC s'exécutera directement dans le cloud Adobe. Il n'y aura plus d'application proprement dite LR CC sur PC ou MAC.
On accédera à LR CC à travers un navigateur. Les modifications sur les photos seront effectuées directement dans le cloud Adobe.

Le cloud Adobe sera évidemment OBLIGATOIRE. Il n'y aura pas de cloud local ou autres.
Adobe utilisera vos photos comme bon lui semblera pour des statistiques, essayer de nouveaux outils, etc.
Évidemment vous n'en serez pas informés.

Adobe gagnera plus d'argent en vous louant de l'espace cloud qu'en vous louant LR CC.

En théorie vous pourrez toujours quitter Adobe.
En pratique bon courage...

Si tout ceci vous effraie, rassurez-vous, vous n'aurez pas le choix.

"Le principal n'est pas que la machine fonctionne, c'est que le client croit qu'elle fonctionne."

jean-fr

Citation de: Col Hanzaplast le Octobre 23, 2017, 11:01:46
Ma vision du futur:

LR CC Classic aura disparu depuis longtemps.

LR CC s'exécutera directement dans le cloud Adobe. Il n'y aura plus d'application proprement dite LR CC sur PC ou MAC.
On accédera à LR CC à travers un navigateur. Les modifications sur les photos seront effectuées directement dans le cloud Adobe.

Le cloud Adobe sera évidemment OBLIGATOIRE. Il n'y aura pas de cloud local ou autres.
Adobe utilisera vos photos comme bon lui semblera pour des statistiques, essayer de nouveaux outils, etc.
Évidemment vous n'en serez pas informés.

Adobe gagnera plus d'argent en vous louant de l'espace cloud qu'en vous louant LR CC.

En théorie vous pourrez toujours quitter Adobe.
En pratique bon courage...

Si tout ceci vous effraie, rassurez-vous, vous n'aurez pas le choix.



La latence ne sera-t-elle pas un frein à ce type de fonctionnement ? Quand il s'agit de travailler
avec des google apps sur des documents texte, ce n'est pas trop un souci mais quand il s'agira
de faire des réglages de contraste, luminosité ou je ne sais quoi encore, cela risque d'être plus
gênant, non ?

Samoreen

Citation de: Col Hanzaplast le Octobre 23, 2017, 11:01:46
LR CC s'exécutera directement dans le cloud Adobe. Il n'y aura plus d'application proprement dite LR CC sur PC ou MAC.

Tant que tous les tuyaux internet ne travailleront pas à une vitesse proche de celle de la lumière (fibre) et les serveurs d'Adobe (d'Amazon en l'occurence ?) ne seront pas surpuissants (IBM, le retour), du code local sera toujours indispensable.

Les plus jeunes d'entre nous n'ont pas connu les mainframes et les angoisses de l'utilisateur final devant un terminal idiot qui ne répond pas. Il semblerait que tout cela revienne à la mode...
Patrick

Samoreen

Citation de: jean-fr le Octobre 23, 2017, 10:57:26
Désolé de l'avoir été. C'est juste que j'ai trouvé un peu gonflant les petits bouts de ton CV distillés au fil de ton post.
En général, j'aime bien tes interventions  ;) mais moins celle-ci.

Effectivement, je n'ai pas l'habitude de sortir mon CV à tout bout de champ mais s'il est un lieu où de temps en temps, je dois rappeler que je ne sors pas mes remarques du néant et qu'elles sont étayées par une pratique solide, c'est bien ce forum.
Patrick