Pour Clover, ses collègues, son corps de métier

Démarré par Sevgin, last viking of Sweden, Mars 24, 2020, 20:00:15

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ViB

Citation de: Mistral75 le Juin 10, 2020, 19:49:40
Si on veut que le système de santé fonctionne à iso-qualité et iso-coûts, il faut stopper la hausse de l'espérance de vie.

Soylent Greeen (Soleil vert) d'abord, Logan's Run (L'âge de cristal) à terme.

c'est déjà commencé dans plusieurs pays

clover

Citation de: kochka le Juin 10, 2020, 21:13:11
J'ai vécu des réorganisations toute ma vie.
Au début je râlais car cela chamboulait la quiétude à laquelle je m'étais habitué. Mais à l'usage j'ai bien été obligé de constater que l'on travaillait mieux, plus efficacement, bien que chaque fois il m'ait fallu faire de nouveaux efforts d'adaptation pour retrouver de nouvelles marques.
Je sais bien que celui qui "subit" une réorganisation se sent pénalisé, et reste persuadé que tout ce chamboulement sera bien inutile.
Effectivement, pour lui donner raison,  au début il y a toujours des  grains de sable ou des cailloux non prévus qui bloquent la machine, et retardent l'activité. Mais au bout d'un moment les erreurs sont corrigées et les nouveautés d'hier deviennent les routines, qui seront remises en cause cinq ans plus tard.
Alors plus on retarde, ou refuse l'évolution, et plus elle devient douloureuse lorsque les circonstances finissent par l'imposer.
J'ai longtemps eu l'impression que "ceux d'en haut" n'avaient pas conscience de ce qu'il fallait faire et qu'ils coupaient à la hache en nous laissant le soin de nous adapter. C'est parfois un peu vrai  ;) Mais il n'empêche que ceux qui sont restés confits dans leurs routines sont morts ou ont été rachetés, avec des réorganisations autrement plus douloureuses.


Je ne sais pas dans quel secteur tu as eu ces expériences, mais sache qu'à titre personnel, j'ai beaucoup bougé avant de me poser de façon pérenne.
Je n'ai pas peur de m'adapter, ce n'est pas pour moi, le vrai soucis.
Mais je ne pense pas que considérer qu'une infirmière pour 100 patients dans certains secteurs, ce ne soient de la qualité, et je ne vois pas comment cela permet de mieux travailler à par accepter de retrouver un patient mort lors d'une tournée 12h après C'est donc ce que j'appelle un choix d'acceptation, si la démarche n'est pas de la réorganisation mais de la réduction des moyens à l'aveugle.
Avoir une ambulance qui dépose une femme sur le point d'accoucher dans un établissement où la maternité a fermé, ce n'est pas une chance pour la maman ou son futur bébé.
Mais cela peut être accepté au niveau sociétal de dire : on n'arrive pas à avoir suffisamment de maternité de bon niveau, soit déménager en cas de grossesse soit accepter d'avoir une perte de chance.

Citation de: kochka le Juin 10, 2020, 21:24:45
C'est la limite de la politique actuelle qui fait payer au personnel l'immobilisme du système.
Il suffit de voir les hurlements indignés dès que l'on veut regrouper les activités dans un centre plus grand et mieux équipé. Pourtant nous ne sommes plus à l'époque où l'on chargeait le malade sur un mulet pour le conduire à la ville. Il y a des ambulances et des hélicos en cas de besoin. Il faut concentrer les moyens et les compétences pour mieux les utiliser et les rentabiliser. Ce n'est qu'aux prix d'évolutions que l'on pourra revenir à des salaires décents. Actuellement c'est l'inverse.
Les hélicoptères, cela me fait pas trop rire, cela coûte cher, il faut une zone pour atterrir (25mx25m) sans arbre autour et que l'établissement aie une zone aussi pour que l'hélicoptère se pose (dans mon établissement, la zone n'a pas été mise aux normes faute.... du manque de moyen, donc la réorganisation a été de dire "ce n'est plus possible"...) Et quand tu vois les accidents d'hélico (Petite pensée pour Kobe Bryant mais aussi aux victimes connues et moins connues)
Bref, ce n'est pas parce que dans ta réflexion tu as trouvé que cela semblait mieux que la réalité pratique est en accord avec ta volonté.
Encore une fois, si on assumait politiquement les conséquences liées au manque de moyens, je trouverai cela acceptable de fonctionner dans le dysfonctionnement.

Pour les transports, les pompiers sont de plus en plus réticents d'intervenir par carence d'ambulances, es tu sûr que tu raisonnes avec les bonnes données de départ ? Ou veux tu juste avoir raison, alors dans ce cas, je te laisse avoir raison, je m'en fiche, mais ne t'étonne pas si passé un certain âge, certains soins ne te seront plus proposés grâce à la réorganisation que tu préconises tant.

coval95

1) C'est très facile de dire qu'il faut toujours serrer plus la ceinture quand le serrage de ceinture, c'est toujours pour les autres.  :P

2) A tous ces comptables qui ont toujours le nez sur leurs chiffres, je pose la question : combien cela coûte-t-il de maintenir un stock de 1 milliard de masques non périmés (en les remplaçant progressivement au fil des ans) en regard du coût du confinement (celui que nous venons de vivre, en espérant qu'il n'y en aura pas d'autre !) et du chômage (passé, présent et futur) qui en résulte ?
(Et je ne parle même pas des  ~30 000 morts car je crains fort que ces obsédés du budget n'en aient rien à battre !  ::)).

Je ne dis pas que ce stock de masques aurait suffi à éviter tous les problèmes mais il aurait quand même limité les dégâts. Ajouté à d'autres mesures (comme, par exemple, favoriser la recherche médicale et maintenir quelques usines stratégiques à flot en France), il aurait permis de s'en sortir beaucoup mieux.

Gouverner, c'est prévoir, ça ne se limite pas à gérer un budget à court terme !

kochka

Il ne faut pas confondre réduction des budgets à l'aveugle, et réallocation/réorganisation pour une meilleure utilisation.
Invoquer la réduction des budgets à l'aveugle pour surtout ne rien changer, reste le meilleur moyen d'un évolution nettement plus brutale à terme.
La pénurie de masque est typique de ce refus de réorganisation.
Refuser les chiffes relevés par le comptable qui ne fait qu'un constat de situation, c'est ouvrir la voie au syndic de faillite pour plus tard.
Mais c'est un choix
Technophile Père Siffleur

ViB

La réorganisation de l'hôpital, proposée depuis plusieurs décennies, c'est fermeture de lits, fermeture de lits et fermeture de lits
L'hôpital gère ses stocks de masques, de tenues... mais en flux tendu, et n'avait pas pour vocation de gérer les masques de la population dans le cadre de la politique de santé publique.

A force de tout mélanger, on finit par croire qu'on a raison. Proposer des solutions calquées du privé sans avoir mener une étude et avoir un diagnostique mène à une solution inadaptée

ViB

Citation de: Mistral75 le Juin 11, 2020, 12:07:59
Tu as par exemple la Russie. L'espérance de vie a baissé depuis la fin de l'URSS.

Ou les USA ...

stratojs

Citation de: clover le Juin 11, 2020, 12:46:06
... Parce que dans l absolu, si tu doutes des dires de certains, plutôt que de lui demander la source, retrouver par tes moyens cette information est plus fiable...

Mais là, c'est comme pour la lucidité, ce n'est pas gagné!..

coval95

Citation de: kochka le Juin 11, 2020, 13:55:17
Il ne faut pas confondre réduction des budgets à l'aveugle, et réallocation/réorganisation pour une meilleure utilisation.
Invoquer la réduction des budgets à l'aveugle pour surtout ne rien changer, reste le meilleur moyen d'un évolution nettement plus brutale à terme.
La pénurie de masque est typique de ce refus de réorganisation.
Tu plaisantes ?

Citation de: kochka le Juin 11, 2020, 13:55:17
Refuser les chiffes relevés par le comptable qui ne fait qu'un constat de situation, c'est ouvrir la voie au syndic de faillite pour plus tard.
Le mot "comptables" n'était pas à prendre au sens strict de ceux dont le métier est de faire les comptes (et donc des constats comme tu le dis) mais au sens de gestionnaires, de personnes qui prennent des décisions en étant obsédés par l'équilibre budgétaire à court terme.

Citation de: kochka le Juin 11, 2020, 13:55:17
Mais c'est un choix
A choisir, je préfère payer plus d'impôts et avoir des hôpitaux de qualité que de risquer de mourir dans un couloir d'hôpital avant même d'avoir été prise en charge parce que les urgences sont débordées par manque de personnel. Je te parle d'une situation antérieure à la crise du covid, telle que me l'a décrite l'an dernier une personne qui travaille dans un hôpital public et connaît bien son sujet. Avec une épidémie de grande ampleur comme cette année, on peut comprendre que tous les hôpitaux ne soient pas dimensionnés à hauteur du besoin mais ils devraient l'être pour les besoins courants avec une marge de réserve. Au lieu de ça, ils ont dû fermer des lits depuis des années et ça risque de continuer.
On a encore eu de la chance que l'épidémie n'ait pas été partout aussi forte que dans le Grand-Est et en IdF car ça a permis d'envoyer des patients dans des hôpitaux d'autres régions.  ::)

nicolas-p

On a la médecine que L On choisit...
Le système à " flux tendu" et regroupement dans des grosses structures actuel dérivé du management de l'industrie est une c...... dont on aperçoit maintenant les dégâts :

Saturation dès le moindre accroc ( épidémies ), perte de chance pour les patients en situation d'urgence vitale absolue ( campagnes loin de tout ou chaque minute compte ).

Continuons ainsi, on fera des économies... surtout sur le dos des patients.

Oui des stocks ça coute.
Oui des lits non occupés mais disponibles au cas ou ça  coute etc...

Que vaut notre vie ? :
Accepter une certaine " perte sèche " ou sous utilisation de moyens humains ou hospitaliers est le gage d'une certaine sécurité sanitaire.

Il faut choisir.
Les gouvernements depuis 30ans ont choisit pour nous la voie de l'économie.

Je crois que on a maintenant assez de recul pour voir que c'était une solution qui va dans le mur.


Mistral75

Citation de: nicolas-p le Juin 11, 2020, 17:06:48
On a la médecine que L On choisit...
(...)

Au cas d'espèce : non, pas vraiment. Je n'ai pas l'impression que mon vote depuis des décennies, ou celui de mes concitoyens, ait jamais exprimé un quelconque choix concernant l'hôpital ou le système de santé en général, qu'il s'agisse des élections présidentielles, régionales, législatives, cantonales ou municipales ou encore européennes.

Et c'est une partie, si ce n'est la majeure partie, du problème : je n'ai pas choisi ou plutôt, car la démocratie n'est pas le choix par un individu, je n'ai pas eu l'occasion d'exprimer mon/mes choix en la matière.

Citation de: nicolas-p le Juin 11, 2020, 17:06:48

(...)
Les gouvernements depuis 30 ans ont choisit pour nous [la voie de l'économie].
(...)

Tu vois ! Tu as changé de position en cours de message.

nicolas-p

On était " général "
Oui bien sur cela a toujours les. Gouvernements qui ont choisit.

Seul un référendum serait un choix du peuple.

Mistral75

Citation de: nicolas-p le Juin 11, 2020, 18:56:16
(...)

Seul un référendum serait un choix du peuple.

Pas uniquement. Si le sujet devient un thème de campagne électorale et que différents candidats développent des thèses et des argumentaires contrastés, alors voter pour tel ou tel représentant vaudra aussi expression de son choix en la matière.

Le problème ici est que tout s'est fait "en silence", dans une parfaite continuité entre gouvernements successifs malgré leurs différences idéologiques (affichées sur d'autres sujets).

clover

Citation de: kochka le Juin 11, 2020, 13:55:17
Il ne faut pas confondre réduction des budgets à l'aveugle, et réallocation/réorganisation pour une meilleure utilisation.
Invoquer la réduction des budgets à l'aveugle pour surtout ne rien changer, reste le meilleur moyen d'un évolution nettement plus brutale à terme.
La pénurie de masque est typique de ce refus de réorganisation.
Refuser les chiffes relevés par le comptable qui ne fait qu'un constat de situation, c'est ouvrir la voie au syndic de faillite pour plus tard.
Mais c'est un choix

Chapeau, malgré tout ce que j'ai dit, tu restes paradoxalement campé sur ta position et répète le même discours alors que tu préconises de savoir évoluer.
Je n'ai jamais dit que rien n'avait changé, bien au contraire, tout a été nivelé par le bas.
Les regroupements d'hôpitaux en groupe hospitalier de territoire en désignant un hôpital "tête de pont" pour concentrer les moyens, cela marche tellement bien que les établissements de référence de certains département, sont incapables de faire leur fonction de référence et nécessite qu'on continue à envoyer encore plus loin.
Réformer en se fichant des analyses venant du terrain... c'est innovant mais déconnecté de la réalité.

Mais au final, vu la tendance actuelle, vu qu'on nous reproche d'avoir essayé de faire notre boulot, faut continuer de tout désarmer et en cas de deuxième vague, économiquement, ce sera rentable... pas de moyens, pas de dépense.

kochka

Citation de: Mistral75 le Juin 11, 2020, 19:45:25
Pas uniquement. Si le sujet devient un thème de campagne électorale et que différents candidats développent des thèses et des argumentaires contrastés, alors voter pour tel ou tel représentant vaudra aussi expression de son choix en la matière.

Le problème ici est que tout s'est fait "en silence", dans une parfaite continuité entre gouvernements successifs malgré leurs différences idéologiques
(affichées sur d'autres sujets).
Ce qui tend à démontrer que le pb dépasse les clivages politiques, et que l'évolution s'impose à tous les dirigeants.
Technophile Père Siffleur

kochka

Citation de: clover le Juin 11, 2020, 20:42:20
Chapeau, malgré tout ce que j'ai dit, tu restes paradoxalement campé sur ta position et répète le même discours alors que tu préconises de savoir évoluer.
Je n'ai jamais dit que rien n'avait changé, bien au contraire, tout a été nivelé par le bas.
Les regroupements d'hôpitaux en groupe hospitalier de territoire en désignant un hôpital "tête de pont" pour concentrer les moyens, cela marche tellement bien que les établissements de référence de certains département, sont incapables de faire leur fonction de référence et nécessite qu'on continue à envoyer encore plus loin.
Réformer en se fichant des analyses venant du terrain... c'est innovant mais déconnecté de la réalité.

Mais au final, vu la tendance actuelle, vu qu'on nous reproche d'avoir essayé de faire notre boulot, faut continuer de tout désarmer et en cas de deuxième vague, économiquement, ce sera rentable... pas de moyens, pas de dépense.
Evoluer c'est chercher et trouver de nouvelles organisations pour mieux s'adapter aux nouvelles techniques et aux besoins.
Il ne s'agit pas de tout désarmer, mais de reconfigurer, au lieu de jouer uniquement en chargeant plus le personnel sans lui allouer le salaire correspondant.
L'immobilisme est la pire des situations.
Technophile Père Siffleur

clover

Mais ces changements relèvent alors des tutelles, ministère/ARS etc... Pas localement.
Depuis la gouvernance Bachelot, c'est le directeur de l'hôpital qui dirige, sert de fusible aux ARS aussi, et les directives ne sont que consignes économiques.
Le corps de métier qui régulièrement augmente ses effectifs dans les hôpitaux, c'est l'administration.
Et bien évidemment, cela marche beaucoup mieux...

Cela relève d'un manque de courage politique d'assumer les choix et les conséquences de la gestion des hôpitaux.
Cela relève d'un manque de courage de dire que parfois, faute de moyens, il y a des choses que l'on fait moins bien mais cela revient à faire des économies.

Et par ces choix, on est à la santé à 2 vitesses.

Ce que tu prônes revient à privatiser la santé, personnellement, cela augmenterait ma paye. Mais il ne faut pas s'attendre à pouvoir continuer à soigner en considérant la santé comme un service publique.
Du coup, cela revient juste à un choix.

L'hypocrisie est là.

La pandémie du Covid19 a été facile à gérer aux US, tu n'as pas d'argents, tu n'es pas soigné. Point barre.

Alors peut être que tu es assez aisé pour considérer que payer pour les soins, c'est normal, peut être que tu penses qu'il faut creuser l'écart entre les défavoriser et les riches, que les pauvres peuvent crever parce que ainsi le système de soins sera rentable.(on va relancer les fausses communes)
Pas de soucis.
Accepte alors d'avoir sacrifié les défavorisés qui ont continué à travailler pendant le confinement (je pense en particuliers aux livreurs, 20% des patients dans mon service...)

Mais dans la situation actuelle, quand tu vois les retraités revenir au boulot soit faute de personnels qualifiées motivées pour venir à l'hôpital, soit faute de retraite suffisante, es tu prêt toi, actuellement, à reprendre le travail dans ton secteur si cela était nécessaire ?

ViB

Citation de: kochka le Juin 11, 2020, 22:10:30

Evoluer c'est chercher et trouver de nouvelles organisations pour mieux s'adapter aux nouvelles techniques et aux besoins.
Il ne s'agit pas de tout désarmer, mais de reconfigurer, au lieu de jouer uniquement en chargeant plus le personnel sans lui allouer le salaire correspondant.
L'immobilisme est la pire des situations.

Si tu penses que l'hôpital est immobile, c'est une insulte à leur capacité de réaction, de réflexion, d'adaptation, d'abnégation

L'immobilisme, c'est ceux qui les laissent s'épuiser, arguent qu'ils sont payé pour ça.
Un soignant fait grève en travaillant gratuitement
Un soignant qui a dépassé son quota d'heures reste auprès de ses patients le temps que la relève arrive
Un soignant sacrifie son we ou ses conges pour le collectif et ca arrive souvent.

Alors les discours généraux et théoriques des personnes qui ne connaissent pas le milieu,  c'est condescendant, et l'entêtement montre un refus d'écouter vraiment.

Jusqu'au jour ou on se retrouve aux urgences, et la qui accepte de rester 8 h sur un brancart ?

Mistral75

Citation de: kochka le Juin 11, 2020, 22:05:14

Ce qui tend à démontrer que le pb dépasse les clivages politiques, et que l'évolution s'impose à tous les dirigeants.

Ce qui tend surtout à prouver que le manque de courage et la prédominance du court-termisme et de l'électoralisme sur la gestion optimale de long terme de la chose publique sont trans-partisans. Mais ça, on s'en doutait déjà un peu.

kochka

Citation de: clover le Juin 11, 2020, 22:40:51
Mais ces changements relèvent alors des tutelles, ministère/ARS etc... Pas localement.
Depuis la gouvernance Bachelot, c'est le directeur de l'hôpital qui dirige, sert de fusible aux ARS aussi, et les directives ne sont que consignes économiques.
Le corps de métier qui régulièrement augmente ses effectifs dans les hôpitaux, c'est l'administration.
Et bien évidemment, cela marche beaucoup mieux...

Cela relève d'un manque de courage politique d'assumer les choix et les conséquences de la gestion des hôpitaux.
Cela relève d'un manque de courage de dire que parfois, faute de moyens, il y a des choses que l'on fait moins bien mais cela revient à faire des économies.

Et par ces choix, on est à la santé à 2 vitesses.

Ce que tu prônes revient à privatiser la santé, personnellement, cela augmenterait ma paye. Mais il ne faut pas s'attendre à pouvoir continuer à soigner en considérant la santé comme un service publique.
Du coup, cela revient juste à un choix.

L'hypocrisie est là.

La pandémie du Covid19 a été facile à gérer aux US, tu n'as pas d'argents, tu n'es pas soigné. Point barre.

Alors peut être que tu es assez aisé pour considérer que payer pour les soins, c'est normal, peut être que tu penses qu'il faut creuser l'écart entre les défavoriser et les riches, que les pauvres peuvent crever parce que ainsi le système de soins sera rentable.(on va relancer les fausses communes)
Pas de soucis.
Accepte alors d'avoir sacrifié les défavorisés qui ont continué à travailler pendant le confinement (je pense en particuliers aux livreurs, 20% des patients dans mon service...)

Mais dans la situation actuelle, quand tu vois les retraités revenir au boulot soit faute de personnels qualifiées motivées pour venir à l'hôpital, soit faute de retraite suffisante, es tu prêt toi, actuellement, à reprendre le travail dans ton secteur si cela était nécessaire ?
Il est certain qu'augmenter le nombre d'administratifs est la pire des solutions, juste après l'immobilisme
Pour ce qui est de continuer à travailler, je l'ai fait jusqu'à 65 ans, à la demande de ma boite, et j'aurais probablement continué après, si le fisc ne m'avait pas montré à quel point j'allais désormais travailler pour le roi de Prusse.
Je répète pour avoir de soignants motivés, il faut reconnaitre leurs efforts, mais pour cela il faut réformer, car notre production étouffe déjà trop des charge sociales, qui ne sont pas payées par les importations. Notre système est débile, car il pénalise les productions natinonales en ne taxant pas au même niveau les importations.
Tout est lié.
Technophile Père Siffleur

kochka

Citation de: Mistral75 le Juin 11, 2020, 23:37:28
Ce qui tend surtout à prouver que le manque de courage et la prédominance du court-termisme et de l'électoralisme sur la gestion optimale de long terme de la chose publique sont trans-partisans. Mais ça, on s'en doutait déjà un peu.
Démagogie et clientélisme, sont les deux mamelles empoisonnées de la démocratie.
Technophile Père Siffleur

kochka

Citation de: ViB le Juin 11, 2020, 22:48:40
Si tu penses que l'hôpital est immobile, c'est une insulte à leur capacité de réaction, de réflexion, d'adaptation, d'abnégation

L'immobilisme, c'est ceux qui les laissent s'épuiser, arguent qu'ils sont payé pour ça.
Un soignant fait grève en travaillant gratuitement
Un soignant qui a dépassé son quota d'heures reste auprès de ses patients le temps que la relève arrive
Un soignant sacrifie son we ou ses conges pour le collectif et ca arrive souvent.

Alors les discours généraux et théoriques des personnes qui ne connaissent pas le milieu,  c'est condescendant, et l'entêtement montre un refus d'écouter vraiment.

Jusqu'au jour ou on se retrouve aux urgences, et la qui accepte de rester 8 h sur un brancart ?
Parce qu'elles sont encombrées d'individus qui n'ont rien à y a faire, et qui gueulent pour ne pas céder leur place aux vraies urgences.
Technophile Père Siffleur

clover

Citation de: kochka le Juin 12, 2020, 19:26:31
Il est certain qu'augmenter le nombre d'administratifs est la pire des solutions, juste après l'immobilisme
Pour ce qui est de continuer à travailler, je l'ai fait jusqu'à 65 ans, à la demande de ma boite, et j'aurais probablement continué après, si le fisc ne m'avait pas montré à quel point j'allais désormais travailler pour le roi de Prusse.
Je répète pour avoir de soignants motivés, il faut reconnaitre leurs efforts, mais pour cela il faut réformer, car notre production étouffe déjà trop des charge sociales, qui ne sont pas payées par les importations. Notre système est débile, car il pénalise les productions nationales en ne taxant pas au même niveau les importations.
Tout est lié.


Et bien quand tu vois que certains continuent à 70ans, parfois à faire des gardes de 24h, tu penses encore que c'est possible de réorganiser ? Que la Pitié Salpêtrière fonctionne surtout avec ses Internes au point que lors d'une grève l'hôpital était bloqué, tu penses encore que c'est un effectif suffisant ? Que les effectifs sont calculés pour une moyenne d'activité, dans les zones saisonnières, il n'y a que rarement un effectif suffisant en période de pic, tu penses encore que c'est juste de la réorganisation ?
J'espère que ton intention est bonne en pensant qu'il y a encore une marge de manœuvre pour réorganiser à performance égale, mais la réalité n'est pas le cas et il nous reste actuellement que de choisir quoi arrêter.
Mais comme je décèle surtout une envie d'avoir raison ou de polémiquer pour polémiquer. Ai je tort ?

Quand tu dis que les urgences pourraient être désencombrées en virant les personnes qui n'ont rien à y faire, c'est autant de la démagogie de ta part.
Pour pouvoir faire ce tri, il faudrait d'abord partir d'un premier élément, qui est que pour cela, il faudrait faire de la pédagogie au grand public, mais que ce n'est ni fait, ni prévu d'être fait et la diminution des médecins généralistes sont un élément aggravant la saturation des urgences, mais au final, ils ont quelques choses à y faire, ils ont une problématique, aucune ressource disponible par ailleurs, comment ne pas finir par aller aux urgences où il y a une possible réponse ?
JE ne dis pas que c'est bien, mais que la mission de service publique n'étant pas remplie, autant dans ce cas là arrêter de l'assumer faute de moyen ?

Bien entendu que c'est un problème que d'avoir cette charge dans le budget de la nation, face à l'absence de taxation des importations à "prestations sociales égales".
Mais le plus facile, c'est encore de niveler par le bas, donc faire comme le reste de la planète.
Donc juste "choisir" et "assumer".

Et la gestion de cette pandémie m'a encore prouvé que cela n'a pas eu lieu.


kochka

Manifestement tu penses que la seule réorganisation possible est la réduction du personnel, alors que ce que peut être qu'une conséquence éventuelle d'une réorganisation.
Tant que l'on refusera de nettoyer les urgence de ceux qui n'ont rien à y a faire, rien ne bougera de ce coté et l'on continuera à pleurer à cause de l'encombrement et à sous-payer les soignants.
Technophile Père Siffleur

Mistral75

Citation de: kochka le Juin 13, 2020, 14:37:10
(...)
Tant que l'on refusera de nettoyer les urgence de ceux qui n'ont rien à y a faire (...)

Tiens, un nostalgique de Paul Bismuth et de son Kärcher.

clover

Citation de: kochka le Juin 13, 2020, 14:37:10
Manifestement tu penses que la seule réorganisation possible est la réduction du personnel, alors que ce que peut être qu'une conséquence éventuelle d'une réorganisation.
Tant que l'on refusera de nettoyer les urgence de ceux qui n'ont rien à y a faire, rien ne bougera de ce coté et l'on continuera à pleurer à cause de l'encombrement et à sous-payer les soignants.

Tu me fais dire des choses que je n'ai pas dites. C'est pas beau et étonnant de ta part quelque part, tes arguments se tarissent ?
La réduction de personnels est la réorganisation déjà en cours. Mais elle ne s'accompagne pas d'une optimisation des moyens, juste une diminution.
Diminution des moyens, dégradation des conditions de travail, salaires non attractif et ensuite on s'étonne que 1/4 des postes de médecins permanents ne sont pas pourvus par des personnes adéquates, que 40% des infirmières changent de profession durant leur carrières.

Et à nettoyer les urgences, cela reste hypothétique, donne moi une façon de bien faire sans risquer d'augmenter les coûts suite à des poursuites judiciaires... Et encore, c'est accepter de faire moins de prévention, et accepter de taper sur les doigts des personnes venues pour une "mauvaise raison". Donc il faut définir la mauvaise raison...
Bref, à part faire comme dans la loi en disant que "nulle n'est censé ne connaître la loi" et transformer cela en "nulle n'est censé savoir se soigner un minimum"...

ET si tu doutes sur l'aspect de prévention, j'ai actuellement dans le service plusieurs patients qui ont tardé à venir à cause des consignes du confinement, du coup, leur dégradation n'a été découverte que tard, malgré des personnes supposées être capables de juger de leur état.

Contrairement à toi, je ne pense pas qu'il n'y a qu'une cause, mais un ensemble de chose, que la réorganisation aie un rôle, je ne le réfute pas, mais chaque choix est un compromis. Ce compromis comprend implicitement un abandon ou une réponse dégradée.
C'est comme les opticiens qui peuvent maintenant faire des lunettes et des contrôle de vue, cela réduit coût et délai par faute d'ophtalmologues, mais cela réduit aussi le dépistage des dégénérescence maculaire.

Dans la réorganisation, il reste un outil qui peut encore aider, et encore une fois, c'est pour faire avec "moins de moyen", c'est l'intelligence artificielle.
Bientôt, certains centres n'auront peut être plus de médecin. Il faut accepter que les erreurs soient alors assumées comme le défaut de la conduite de la voiture autonome.
https://youtu.be/WEVZQPF6r-w

Encore une fois, je suis prêt à accepter beaucoup de choses à partir du moment où cela est accepté sociétalement et assumé politiquement.