Rendu colorimétrique différent entre Adobe Bridge/Camera Raw et Photoshop CS4

Démarré par bchaucha, Janvier 22, 2016, 10:28:10

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B_M

Citation de: Samoreen le Janvier 26, 2016, 19:33:13
La carte ne peut donc qu'appliquer les corrections définies par le profil ICC de l'écran (en fait, c'est l'OS qui charge dans la carte au démarrage les corrections définies lors de l'étalonnage).

c'est là que je bloque. Alors Photoshop ne l'a pas déjà fait ? Je perçois une contradiction. Il faut que j'y réfléchisse.
En tout cas merci pour ces précisions.

BM
B_M

Samoreen

Citation de: Pat20d le Janvier 26, 2016, 20:56:39
Votre discussion m'a fait m'interroger sur le cas d'un changement de réglage de l'écran.
Dans le cas d'un écran calibré en Hard, on peut changer "à la volée" le gamut que l'on souhaite afficher. Passage de "natif" (Adobe) à SRGB par exemple.

Un changement d'étalonnage, qu'il soit software ou hardware, va se traduire, sauf erreur de ma part, par un changement de profil ICC pour l'écran concerné. Si on change ce profil pendant que PS tourne, il faut bien sûr lui permettre de "prendre conscience" du changement.
Patrick

Pat20d

Certes et je suis bien d'accord !
Ce que je soulignais c'est que je n'ai jamais vu ou lu une quelconque mise en garde vis à vis de ces changements pendant que PS tourne
Patrick

tenmangu81

Citation de: Pat20d le Janvier 26, 2016, 20:56:39
Votre discussion m'a fait m'interroger sur le cas d'un changement de réglage de l'écran.
Dans le cas d'un écran calibré en Hard, on peut changer "à la volée" le gamut que l'on souhaite afficher. Passage de "natif" (Adobe) à SRGB par exemple.

Si Photoshop est déjà lancé il ne s'aperçoit de rien et affiche par conséquent les mauvaises couleurs. Il faut donc systématiquement arrêter Photoshop et le relancer lorsqu'on change le réglage de l'écran, notamment si le réglage du gamut a changé.

Je n'était pas conscient de cette obligation auparavant même si je ne change pas très souvent (quasiment jamais) ce réglage. Bon à se rappeler tout de même !

Je n'en suis pas persuadé, ça demande réflexion, mais Patrick a peut-être raison. Il faut savoir que ce qui fait l'interface (ou plutôt, disons, la traduction d'un espace couleur en un autre) entre le logiciel et l'écran est l'espace de connexion des profils géré par le système (CMM = Color Management Module), qui devrait en principe faire le nécessaire, mais bon, je ne suis pas sûr. Le mieux est de faire la manip....  :D
La carte graphique n'intervient, comme dit plus haut, que pour traduire en signaux électriques délivrés à l'écran ce qui sort du système.

Samoreen

Citation de: B_M le Janvier 26, 2016, 21:00:52
c'est là que je bloque. Alors Photoshop ne l'a pas déjà fait ? Je perçois une contradiction. Il faut que j'y réfléchisse.

Le profil ICC représente pour le logiciel l'espace couleur dans lequel il doit transférer l'image. Le logiciel ne connaît pas la carte. Il effectue l'affichage en faisant appel à des fonctions de l'OS qui sollicite ensuite le pilote de la carte qui lui, sait à quelle carte il parle.

Vu du côté hardware, le logiciel d'étalonnage charge (au démarrage du système) dans la LUT de la carte ou de l'écran les valeurs correctives résultant de l'étalonnage.

Le logiciel n'a pas à connaître de cette opération.

Il faut bien comprendre que le profil ICC produit par l'étalonnage contient 2 types d'information:

- l'espace couleur (gamut) de l'écran que logiciel doit connaître pour effectuer la conversion.
- les corrections qui sont chargées dans la LUT et qui indiquent que quand le logiciel demande l'affichage d'un pixel RGB(x,y,z), il faut plutôt afficher RGB(x',y',z') pour obtenir la couleur demandée.
Patrick

Samoreen

Citation de: Pat20d le Janvier 26, 2016, 21:58:07
Certes et je suis bien d'accord !
Ce que je soulignais c'est que je n'ai jamais vu ou lu une quelconque mise en garde vis à vis de ces changements pendant que PS tourne

Je suppose que c'est exactement le même problème que lorsque, via le Panneau de contrôle de la couleur de Windows, on change le profil ICC affecté à l'écran pendant que PS tourne. Je n'ai jamais lu non plus d'avertissement à ce sujet.
Patrick

Samoreen

Citation de: Samoreen le Janvier 26, 2016, 22:10:19
Il faut bien comprendre que le profil ICC produit par l'étalonnage contient 2 types d'information:

- l'espace couleur (gamut) de l'écran que logiciel doit connaître pour effectuer la conversion.
- les corrections qui sont chargées dans la LUT et qui indiquent que quand le logiciel demande l'affichage d'un pixel RGB(x,y,z), il faut plutôt afficher RGB(x',y',z') pour obtenir la couleur demandée.

Ou plus clairement:

Le logiciel (PS ou autre) a besoin de connaître l'étendue des couleurs que l'écran est capable de rendre afin de faire une conversion correcte depuis son espace de travail. C'est la partie "gamut" du profil ICC de l'écran.

La carte (ou l'écran en mode calibration hardware) a besoin de savoir que lorsque le système lui demande d'afficher une certaine couleur RGB, il doit appliquer des corrections pour que la couleur demandée s'affiche effectivement. C'est la partie "corrections" du profil ICC de l'écran. Et c'est d'ailleurs la différence entre un profil ICC (qui décrit un gamut et un ensemble de corrections) et un espace de travail qui décrit seulement un gamut et ne caractérise pas un périphérique particulier.

La partie "corrections" du profil ICC doit s'appliquer à tous les programmes qui n'ont pas à avoir connaissance de ce mécanisme. C'est pour cela qu'au démarrage d'une session Windows, le module annexe du logiciel d'étalonnage (on appelle ça le LUT Loader) se charge d'envoyer à la LUT de la carte ou de l'écran (étalonnage hardware) la table des corrections.

Patrick

B_M

Citation de: Samoreen le Janvier 26, 2016, 22:10:19
Il faut bien comprendre que le profil ICC produit par l'étalonnage contient 2 types d'information:

- l'espace couleur (gamut) de l'écran que logiciel doit connaître pour effectuer la conversion.
- les corrections qui sont chargées dans la LUT et qui indiquent que quand le logiciel demande l'affichage d'un pixel RGB(x,y,z), il faut plutôt afficher RGB(x',y',z') pour obtenir la couleur demandée.

Voilà ! C'est clair. Je ne considérai que la partie correction. Pour moi c'est cohérent.
Un grand merci encore Samoreen

B_M
B_M

Dub


gigi4lm

Citation de: Samoreen le Janvier 26, 2016, 17:53:04
...
Le logiciel a donc besoin de connaître l'espace B. Dans Photoshop, le logiciel suppose (à juste titre, sauf situation exceptionnelle ou incongrue) que B est défini par le profil affecté à l'écran sur lequel il affiche l'image. Il n'a donc pas besoin de le demander à l'utilisateur, il est assez grand pour trouver ça tout seul. Idem pour Lightroom. Capture One aborde la question de manière un peu particulière et DxO Optics Pro demande à l'utilisateur de confirmer dans les préférences que c'est le bon choix.
...

J'avoue être loin d'être un spécialiste pour tout ce qui touche aux profils ICC et autres casses têtes de ce genre  ;)
Mais peux tu nous en dire plus sur cette "façon particulière" qu'a C1 d'aborder le problème ? La colorimétrie de C1 étant réputée excellente.

tenmangu81

Citation de: gigi4lm le Janvier 27, 2016, 20:17:16
Mais peux tu nous en dire plus sur cette "façon particulière" qu'a C1 d'aborder le problème ? La colorimétrie de C1 étant réputée excellente.

Ca n'a pas vraiment grand chose à voir. Oui, l'algorithme de C1 est différent de celui de LR, au moins par le fait que C1 utilise des profils ICC du début à la fin, ce que ne font pas les logiciels Adobe. Mais je pense que ce que voulait dire Patrick est qu'avec C1, bien qu'on ne connaisse pas son espace de travail intrinsèque (on connait à peu près celui de LR), on peut travailler dans l'espace qu'on veut du début à la fin, du fait qu'on se place de façon presque automatique dans l'espace de sortie qu'on se propose de choisir pour exporter son image. En quelque sorte, on travaille continuellement en "soft-proofing". Alors qu'avec LR, on fait un soft-proofing avant d'exporter pour voir si tout va bien, mais le travail se fait toujours dans l'espace intrinsèque (Melissa).

Samoreen

Citation de: tenmangu81 le Janvier 27, 2016, 22:27:07
Mais je pense que ce que voulait dire Patrick est qu'avec C1, bien qu'on ne connaisse pas son espace de travail intrinsèque (on connait à peu près celui de LR), on peut travailler dans l'espace qu'on veut du début à la fin, du fait qu'on se place de façon presque automatique dans l'espace de sortie qu'on se propose de choisir pour exporter son image. En quelque sorte, on travaille continuellement en "soft-proofing".

Oui, c'est de cela dont je parlais. On ne connaît effectivement pas l'espace de travail de C1 mais ça doit ressembler à celui de Lightroom. Pour la sortie écran, C1 ne vise pas obligatoirement l'espace défini par le profil ICC de celui-ci (sauf si on lui indique de ne rien faire) mais l'espace de notre choix. C'est leur manière à eux de voir le soft proofing. Le circuit est donc différent. C1 convertit d'abord l'image de son espace interne (A) vers le "proofing profile" choisi par l'utilisateur (B), puis convertit à nouveau de cet espace B vers l'espace C défini par le profil ICC de l'écran. Si on ne définit pas de "proofing profile" (c-à-d, si on dit Managed by printer - No proofing"), C1 convertit directement de A vers C.

Avantage : on peut travailler dès le début dans l'espace de sortie prévu. On n'a pas à corriger en phase finale.

Inconvénients :

- Le choix de l'espace de sortie (proofing profile) est global. Il s'applique à toutes les images tant qu'on ne l'a pas modifié (Robert, tu m'arrêtes si je me trompe). Il faut donc penser à revenir à l'état "no proofing" ou à un espace de sortie étendu quand c'est nécessaire.

- Comme l'espace de sortie n'est pas affecté à une image particulière comme lorsque l'on fait du soft proofing dans LR mais globalement, on ne peut pas comparer différentes versions de l'image visant chacune un espace de sortie différent. Ce qui me plaît dans le soft proofing LR, c'est ce que je peux avoir plusieurs copies virtuelles testant chacune un profil ICC imprimante différent, ce qui permet de choisir facilement le support de sortie le plus adapté.
Patrick

gigi4lm


tenmangu81

Citation de: Samoreen le Janvier 27, 2016, 23:48:49
Oui, c'est de cela dont je parlais. On ne connaît effectivement pas l'espace de travail de C1 mais ça doit ressembler à celui de Lightroom. Pour la sortie écran, C1 ne vise pas obligatoirement l'espace défini par le profil ICC de celui-ci (sauf si on lui indique de ne rien faire) mais l'espace de notre choix. C'est leur manière à eux de voir le soft proofing. Le circuit est donc différent. C1 convertit d'abord l'image de son espace interne (A) vers le "proofing profile" choisi par l'utilisateur (B), puis convertit à nouveau de cet espace B vers l'espace C défini par le profil ICC de l'écran. Si on ne définit pas de "proofing profile" (c-à-d, si on dit Managed by printer - No proofing"), C1 convertit directement de A vers C.

Avantage : on peut travailler dès le début dans l'espace de sortie prévu. On n'a pas à corriger en phase finale.

Inconvénients :

- Le choix de l'espace de sortie (proofing profile) est global. Il s'applique à toutes les images tant qu'on ne l'a pas modifié (Robert, tu m'arrêtes si je me trompe). Il faut donc penser à revenir à l'état "no proofing" ou à un espace de sortie étendu quand c'est nécessaire.

- Comme l'espace de sortie n'est pas affecté à une image particulière comme lorsque l'on fait du soft proofing dans LR mais globalement, on ne peut pas comparer différentes versions de l'image visant chacune un espace de sortie différent. Ce qui me plaît dans le soft proofing LR, c'est ce que je peux avoir plusieurs copies virtuelles testant chacune un profil ICC imprimante différent, ce qui permet de choisir facilement le support de sortie le plus adapté.

Exactement. Deux petites remarques :
1) Je ne sais si les deux "absences de profil" "Managed by printer : no proofing" et "No profile" donnent en théorie les mêmes résultats. En pratique, il n'y a surement pas de différence, même pour un oeil exercé  :D Je pense qu'on peut dire de façon sûre que la conversion directe de A vers C est appliquée avec le "No profile".
2) On peut, bien sûr, avec C1, créer des variantes (correspondant aux copies virtuelles LR) et faire la même chose. Je ne vois pas la différence, mais j'ai un peu oublié Lightroom  ;)

Quant au rendu colorimétrique de Capture One (l'une des raisons pour lesquelles j'ai fini par choisir ce logiciel après avoir travaillé avec LR depuis sa création), il est lié à aux moins deux aspects : les profils d'entrée (ICC plutôt que Adobe propriétaire), et les algorithmes utilisés.
Et pour conclure : on s'écarte, et c'est une discussion qu'il faudrait poursuivre sur le sous-forum Capture One !!

Samoreen

Citation de: tenmangu81 le Janvier 28, 2016, 10:09:23
Et pour conclure : on s'écarte, et c'est une discussion qu'il faudrait poursuivre sur le sous-forum Capture One !!

J'y vais
Patrick