Petits secrets de fleurs...

Démarré par Roland Ripoll, Juin 29, 2022, 10:28:01

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jmr87

Bravo pour ce remarquable travail!!

zakzok

Magnifiques ces 3 portraits de...vampires  :D

Roland Ripoll

Merci !

Campanule

Lorsque la fleur de campanule vient à éclore, le pistil n'est pas encore tout à fait fonctionnel. Son premier rôle est d'offrir un manchon de pollen (provisoire)  aux insectes de passage. Les étamines ayant déjà dispersé leur pollen, elles sont alors quasi vides au fond de la clochette. On appelle cela la "présentation secondaire du pollen".



Quelques heures plus tard, la fleur vieillissant, le pistil se transforme: au bout du style, le stigmate se divise en trois branches, faisant barrage aux insectes qui voudraient aller butiner au fond de la fleur. Mais les contorsions de l'insecte font qu'il dépose le pollen d'une autre campanule (plus jeune) assurant ainsi la fécondation croisée.





Si ,malgré tout, cette fécondation croisée n'a pas pu avoir lieu, la campanule a elle aussi recours à l'autofécondation. Dans ce cas, les trois branches du stigmate s'enroulent sur elles-mêmes jusqu'à venir toucher les étamines (sur lesquelles il reste encore quelques grains de pollen) restées au fond de la fleur.



Concombre d'âne

Le concombre d'âne est une plante particulièrement intéressante par son mode de dispersion des graines. En effet, lorsque ses fruits arrivent à maturité, ils enflent. Ils sont tellement gonflés que le pédoncule se détache et  que les graines sont violemment expulsées à l'extérieur.

La pression à l'intérieur du fruit est de l'ordre de 6 bars (comme dans une bouteille de champagne et bien plus qu'un pneu de voiture).

Certaines sources donnent les valeurs suivantes : projection jusqu'à 12 mètres, à une vitesse de 10 mètres par seconde !!

On parle ici de "dissémination autochore", c'est-à-dire par une action mécanique de la plante elle-même.

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Etre simple pour être vrai

agl33

De belles photos avec en plus les commentaires qui vont avec, merci beaucoup

ChrisC06

De belles choses pour les yeux et pour l'esprit...  ;)
Merci Roland !
Chris

Charly 84

De belles photos avec en plus les commentaires qui vont avec, merci beaucoup

+1  :)

Henrid

Merci pour ces séries parfaitement documentées.  :)
Henri

alpha duo



   Nouvelle série, toujours "top niveau", Roland.

   Merci pour le partage.

  Amitiés, Alain.

Ludo37

Citation de: Henrid le Juillet 31, 2022, 19:34:54
Merci pour ces séries parfaitement documentées.  :)
Idem pour moi ! Bravo Roland.
Amicalement.
Ludo

Roland Ripoll

#109
Merci à vous tous !

Autres exemples d'autochorie  (mode de dispersion des graines dans lequel c'est la plante elle-même qui agit, généralement par éjection mécanique).

Erodium bec de cigogne

Les graines du genre Erodium peuvent être projetées à des distances pouvant aller jusqu'à un mètre par un mécanisme explosif appelé « dispersion balistique ».

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Mais, en plus, l'espèce possède une graine prolongée par un poil droit et rigide en conditions de sécheresse atmosphérique qui s'enroule en ressort en cas d'humidité.

La graine s'enfonce donc d'elle-même dans la terre, comme un tire-bouchon. L'action en spirale, selon l'hygrométrie du moment, "visse" alors littéralement la graine dans le sol.

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Balsamine de l'Himalaya

Se déplacer au milieu d'un massif de balsamines de l'Himalaya portant des fruits arrivés à maturité donne lieu à des sensations bizarres : de discrets crépitements et l'impression que de mystérieux projectiles très légers se projettent sur vous !

Pour comprendre, il suffit de s'arrêter et de pincer juste la pointe d'une capsule pour assister au spectacle de son explosion ! En effet, au moindre contact, les capsules mûres éclatent en quelques millisecondes : les cinq valves s'enroulent sur elles-mêmes vers l'intérieur à partir de leur base tandis que les graines se trouvent projetées au « loin »,  quelques mètres (au maximum 5m) comme par une catapulte ! On parle de fruit à déhiscence (ouverture) explosive.

Les cellules des valves concentrent pendant leur maturation des solutés sucrés qui font augmenter la pression osmotique interne (jusqu'à 25 fois la pression atmosphérique externe !) ; les valves se trouvent ainsi sous tension, chargées en énergie élastique...

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Etre simple pour être vrai

agl33


Clic-Clac 51

Deux bien belles MàJ...j'apprécie
Amicalement Denis ;)

Henrid

Fabuleux ce monde des plantes si bien expliqué.  :)
Henri

alpha duo



  Bonjour Roland,

  Des deux dernières séries, les deux n°4 sont extra.

  Amitiés, Alain.

alpha duo



  Question que je me pose: comment la prise de vue de la graine a-t-elle été assurée?

On la dirait en suspension.

ChrisC06

Citation de: Henrid le Août 01, 2022, 11:00:58
Fabuleux ce monde des plantes si bien expliqué.  :)
+1... Plein d'informations avec des photos extras ! Merci Roland...  ;)
Chris

Roland Ripoll

Merci !

Citation de: alpha duo le Août 01, 2022, 17:19:59

Question que je me pose: comment la prise de vue de la graine a-t-elle été assurée?
On la dirait en suspension.

En réalité, elle est prise dans un très fin  fil de toile d'araignée que j'ai gommé en post-traitement. Cela donne un certain effet.
Etre simple pour être vrai

zakzok

Magnifique toutes ces dernières mises ajours, bravo et merci pour le partage des connaissances  :)

alpha duo



  Merci pour la réponse; amitiés, Alain.

Roland Ripoll

Avec beaucoup, beaucoup de retard, merci !

Crépis de Nîmes: l'étonnante adaptation d'une fleur sauvage en milieu urbain...

Le Crépis de Nîmes (Crepis sancta) est une fleur qui a la particularité de produire deux sortes de graines: une majorité de graines plumeuses, légères, qui sont dispersées par le vent et d'autres graines sans aigrette, plus grosses, plus tourdes qui tombent à son pied.

Graine avec pappus


Graine lourde


Mais on observe que, chaque année, les crépis de Nîmes qui fleurissent en ville produisent de plus en plus de graines lourdes, plus aptes à germer dans un milieu urbain. Comme si la plante avait compris que le seul endroit pour sécuriser sa descendance, l'endroit le plus sûr, c'est à ses pieds.



En produisant ainsi davantage de grosses graines, elle a donc privilégié la proximité plutôt que la dissémination. Bel exemple d'adaptation  d'une plante aux modifications de son environnement pour assurer sa survie...


Etre simple pour être vrai

JP.QUINOT

Bonsoir Roland.
Je viens de découvrir ton fil et je l'ai parcouru avec beaucoup d'intérêt et plaisir . J'ai vue des photos de fleurs magnifiques bien mises en valeur et avec un gros plus des explications que j'apprécie.
Je ne ferais pas choix particulier je prends le tous photos et commentaires.
Bravo Roland et merci pour ce superbe partage.
Amicalement Jean Paul

Clic-Clac 51

Toujours aussi intéressant et instructif
Merci Roland de partager
Amicalement Denis ;)

robsou

Merci de nous dévoiler les petits secrets des fleurs que tu illustres magnifiquement dans ces trois dernières séries.

Robert

ChrisC06

Très joli, Roland...  :)
Bel exemple de survie... multiplier les moyens !
Chris

Roland Ripoll

Merci !

Le cyclamen De Naples et la fourmi... gagnant-gagnante

Pour disperser ses graines, le cyclamen de Naples a une stratégie bien particulière: la myrmécochorie (myrmeco = fourmi et chorie =se mouvoir).



Ses graines sont en effet disséminées par les fourmis, très friandes du mucilage sucré qui les entoure. C'est ce qu'on appelle l'élaïosome (excroissance charnue riche en substances nutritives) qui sert de récompense à certaines fourmis dans un bel exemple de mutualisme: transport contre "friandise". La plante et la fourmi se sont donc adaptées parallèlement pour tirer au mieux profit l'une de l'autre.



Les fourmis transportent donc les graines  jusqu'à l'entrée de la fourmilière.  Mais l'élaïosome est parfois  difficilement détachable par une seule ouvrière qui la rapporte donc au nid. La graine (que les fourmis ne consomment pas) sera alors rejetée du nid une fois l'élaïosome détaché par plusieurs fourmis. Elle pourra ainsi germer loin du pied-mère.





Mais auparavant, il s'est produit un phénomène assez surprenant: après la fécondation de la fleur par les butineurs, il se forme un fruit porté, dans un premier temps, au sommet d'un long pédoncule. Mais ce pédoncule va, petit à petit, s'enrouler sur lui-même comme un tire-bouchon et finir par toucher le sol. Le fruit désormais mûr s'ouvre et peut offrir les graines aux fourmis...





D'autres plantes, comme la violette sauvage, le perce-neige,  la chélidoine, l'ajonc nain, l'euphorbe épurge utilisent la même stratégie de dissémination.
Etre simple pour être vrai