Orchidées de l'ïle de Rhodes Avril 2025 (fil ouvert aux orchidées de Rhodes...)

Démarré par Caloux, Avril 12, 2025, 18:48:11

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Caloux

Amitiés. Pascal

Caloux

Amitiés. Pascal

Caloux

Une photo du biotope de l'espèce. Comme on le voit, la majorité des fleurs est tournée vers le ciel et les plantes ne sont pas très hautes. Lorsqu'on prend des vues de dessus, le fond est vraiment peu engageant.
Amitiés. Pascal

agl33


Charly 84


al1sth

Citation de: Caloux le Mai 23, 2025, 12:37:00Une photo du biotope de l'espèce. Comme on le voit, la majorité des fleurs est tournée vers le ciel et les plantes ne sont pas très hautes. Lorsqu'on prend des vues de dessus, le fond est vraiment peu engageant.
On en apprécie que plus le travail du photographe
Alain Lalieu.

urka

J' imagine la gymnastique pour arriver à faire de bonnes photos ;) .
Bravo pour ces superbes images!
André.

Clic-Clac 51

Une fois de plus je ne peux qu'apprécier cette MàJ
Bravo Pascal
Amicalement Denis ;)

Caloux

Merci Denis, Alain, Catherine, André, AGL.  :)   Pour les photos d'orchidées, c'est quasiment toujours un genou à terre et j'apprécie l'écran orientable de mon Canon. Inutile de préciser qu'avec un biotope de phrygane, nul ne se risquerait à se mettre à plat ventre. Tous les soirs, je retirais une ou deux épines bien enfoncées à la pince à épiler...
Je ne me suis jamais couché dans la végétation d'ailleurs, j'utilisais un viseur coudé avec mon reflex auparavant et maintenant l'écran de l'hybride. Le travail sur place est de trouver les orchidées candidates pour les prises de vue qui doivent être le plus fraiches possible et dont les fleurs seront orientés vers le photographe pour éviter les vues du dessus ou en plongée. Il faut éloigner le fond de végétation le plus loin possible pour avoir le plus bokeh le plus favorable bien entendu.

Une découverte entomologique avec cette petite mante de phrygane. Aptère à priori, elle saute dans la végétation ou au sol et de loin, on la prend pour un criquet. De taille modeste (presque moitié plus petite que notre mante religieuse), sa couleur grise la camoufle aisément. Il s'agit sauf erreur de Rivetina balcanica.
Amitiés. Pascal

agl33


Caloux

Retour indirect aux orchidées avec une eucera qui attend la fin de l'averse pour reprendre ses activités. On distingue collé sur le devant une pollinie d'orchidée (dont je ne saurais identifier l'espèce). Les orchidées quand elles ne sont pas autogames sont entièrement dépendantes des insectes pour la reproduction et le transport du pollen, une pollinisation éolienne est exceptionnelle.  Les orchidées font "presque" tout à l'inverse des autres fleurs : elles ont peu de pollen et il est agrégé en lourdes pollinies que le vent ne saurait transporter puis elles produisent des centaines à des milliers de graines minuscules que le vent dispersera quand les autres fleurs ont des graines plus lourdes et moins nombreuses qui souvent tombent au sol.
Amitiés. Pascal

Caloux

Parmi les ophrys à Rhodes, on trouvera plusieurs espèces proches pas toujours faciles à distinguer les unes des autres et se référer aux guides sur le sujet risque de provoquer quelques migraines (sauf pour les auteurs qui sont tout à fait affirmatifs eux par rapport à leurs convictions et ne comprennent pas les avis divergents de leurs confrères bien entendu... :D )

Voici ce qui semble être Ophrys dodekanensis (Ophrys du dodécanèse) reconnus par Kretzchmar ou Kreutz mais pas par Delforge ou Kühn qui y voient Ophrys heterochila. Pas de souci pour les auteurs grecs Antonopoulos ou Alibertis (ce dernier reconnaissant aussi O heterochila). Bref, c'est loin d'être simple parfois. En France, on bataille aussi dans certaines régions autour d'Ophrys scolopax (Ophrys bécasse).
Ophrys dodekanensis. Rhodes 01 04 25.  Quelques poussières du "Sahara" sont déposées sur le labelle que la pluie n'a pas totalement lavé.
Amitiés. Pascal

Caloux

Amitiés. Pascal

Caloux

Amitiés. Pascal

Clic-Clac 51


agl33


sportif

Très bien mises en valeur ces orchidées de l'île de Rhodes, un plaisir visuel, photos et de lecture, sur déjà quatre pages maintenant   8)
Sportif
En alternance focales fixes Nikon 300mm (tc1.7) ; 800mm (tc 1.25) ; Tamron 90mm macro

Caloux

Merci Sportif, AGL, Denis !  :)

Je poursuis avec une volonté de simplification (quoique...). La majorité d'entre vous qui suivez ce fil connaissent les Ophrys fuciflora (Ophrys bourdon). En France, on subdivise l'espèce en appellations régionales qui ont plus ou moins de sens. Localement, certes, on trouve des différences morphologiques ou de teinte mais au sein de ces populations locales, des individus divergent et se révèlent inclassables. La solution est vite trouvée parfois : on fait appel à une autre espèce géographiquement éloignée sans toutefois expliquer comment cet individu peut se retrouver au sein d'une autre espèce.
Des auteurs et pas des moindres quant à leurs compétences ont une volonté de simplification et prônent la diversité au sein de l'espèce (cf Orchidées d'Europe ed Biotope par Kühn, Perdersen et Cribb). Ce n'est pas parfait mais au moins, inutile de multiplier les taxons ésotériques à n'en plus finir.

A Rhodes, en Grèce en général, on a "splitté" (= séparé) les espèces et surtout Ophrys fuciflora à grand renfort de patronymes aux consonnances grecques : O colossaea, O episcopalis, O halia, O helios  etc... Certains spécialistes verraient même des hybrides entre ces "espèces".  ???
Je ne prétendrai pas tout connaître de Rhodes avec un seul séjour sur place mais concrètement, il est quasi impossible sauf à ranger à tout prix l'ensemble de ses observations dans un maximum de cases, de correctement appréhender tous ces spécimens. J'opte donc pour ma part pour la classification des auteurs cités avec des Ophrys fuciflora dont certains ont de petits labelles carrés ou légèrement arrondis (Ophrys heterochila) et ceux dont le labelle est nettement plus grand et allongé (Ophrys episcopalis) et Ophrys candica qui ont une nette division dans le dessin du labelle avec une moitié supérieure marbrée, une ligne plus ou moins horizontale de séparation et un bas de labelle de couleur unie.

Voici dont à partir de ce distinguo Ophrys episcopalis. Certes, vous ne disposez pas d'échelle pour comparer mais les fleurs sont vraiment grandes au regard des autres Ophrys fuciflora (qui reste l'espèce de regroupement) et autres Ophrys en général. Ce sont des fleurs qu'on voit de loin....enfin à deux mètres de distances, ça reste des Ophrys  ;)
Le biotope est la phrygane avec ses piquants bien présents, et il faut s'y engager car de loin, aucune visibilité sur les fleurs présentes. Les chèvres sont à la fois une plaie et une bénédiction pour les orchidophiles sur place : elles croquent ça et là des orchidées mais ouvrent des sentiers dans des massifs qui se révèleraient impénétrables sans leur inlassable travail de débrouissaillage.

Ophrys episcopalis. Rhodes. 29 03 25
Amitiés. Pascal

Caloux

Amitiés. Pascal

Caloux

Ophrys episcopalis. Rhodes. 07 04 25
Amitiés. Pascal

Caloux

J'emploie régulièrement dans ce fil le terme de « phrygane », et si en France on connaît le maquis ou la garrigue, la phrygane en est une variante parsemée voire truffée de buissons épineux. J'ai fait appel à un ami érudit grec : savant, philosophe, photographe aussi et accessoirement présentateur de télé-crochet sur la première chaine de la TNT, Nikkos A. Sa modestie veut que je taise son nom.... 
Selon lui, le terme de phrygane remonte à une Grèce très antique, pré-égéenne et voudrait dire : pique le derche quant on fait ses besoins accroupi.
Il tient cette information d'un autre grec célèbre en son temps, un certain Zorba le G. Impossible de savoir à quoi le G fait référence, peut être une ville ou un pays mais alors lequel ???  Zorba est un célèbre danseur des années 60 (un film lui a été consacré) et son fameux jeu de jambe aurait inspiré un autre danseur une quinzaine d'années plus tard : John Travolta dans Saturday night fever ! La similitude est édifiante !
Les inconvénients de la phrygane ont été maintes fois dénoncés par des locaux de l'époque auprès de Zeus qui dans un premier temps a traité leurs récriminations avec dédain en leur conseillant (je cite) « d'aller se faire voir chez les Grecs » !   Stupeur et incompréhension de la part des incommodés qui étaient cependant tout à fait disposés à effectuer le voyage demandé, car en ces temps anciens, la Grèce n'existait pas encore...
Reprenant son calme, Zeus aurait alors répliqué en détournant une célèbre réplique du film « Retour vers le futur » : « mais nom de moi !  vous n'avez qu'à faire pipi debout ! »  Mais l'assistance des récriminants, comme il se doit, étaient composée d'hommes, ce qui fut dit fut fait mais en oubliant toute la gent féminine. Zeus était réputé quelque peu mysogine, il faut en convenir.
Au passage, rappelons l'origine du mot « orchidée ». Lors de déboires avec la phrygane, un homme ayant perdu ses attributs dans un buisson particulièrement retors, il pleura sur ses génitoires défunts et de là naquit une fleur dont la particularité est de disposer de deux tubercules... plus ou moins de même taille, faut-il le rappeler à ceux qui seraient inquiets? appelées « orchis ».  Fleur de maigre consolation pour lui et sa compagne qui ne purent avoir de descendance et c'est pourquoi, on offre rarement des orchidées pour la fête des mères, et encore moins pour la fête des pères !
Evidemment, tout ce que je vous narre est authentique et vous trouverez mes sources dans ce célèbre recueil de comptines pour enfants pré-pubères non genrés aux éditions « Les Aèdes associés ».
Amitiés. Pascal

urka

Au moins la narration est authentique ;) .
Merci aussi pour ces dernières photos toujours de bonne qualité!
Et on attend toujours le nouvel atlas de la FFO  ;D .
André.

Caloux

Citation de: urka le Mai 26, 2025, 21:41:44Au moins la narration est authentique ;) .
Merci aussi pour ces dernières photos toujours de bonne qualité!
Et on attend toujours le nouvel atlas de la FFO  ;D .
André.
Après ce petit délire, retour aux orchidées et aux ophrys de Rhodes. Je ne sais pas ce que donnera le nouveau guide Biotope des orchidées de France quant à la classification des Ophrys fuciflora (Ophrys bourdon) et des espèces rattachées mais pour Rhodes, comme évoqué, différents auteurs = différents avis ou taxonomies.
Je poursuis donc dans la logique précédemment exposée avec un Ophrys fuciflora mais cette fois de petite taille quant aux fleurs (la taille de la plante reste moyenne et n'est pas un élément de différenciation). Il existe deux grands massifs à l'ouest de l'île et s'ils sont proches, ils sont étonnement différents : le mont Attaviros haut de 1200 mètres est pelé à partir de 500/600 mètres d'altitude et le mont Profitis Ilias qui approche les 800 mètres reste couvert d'une végétation arbustive jusqu'à son sommet. Même si un incendie récent a quelque peu causé des inquiétudes.
Nulle phrygane au Profitis Ilias en raison de l'ombre causée par les pins. L'altitude accroche les nuages et entretient un sous-bois humide de l'automne au printemps. 
L'Ophrys heterochila (comprenez aux profils variés) peut faire penser à une orchidée "fourre-tout" et c'est sans doute pourquoi certains guides subdivisent cette espèce. Le périanthe (pétales et sépales ont plus ou moins la même coloration) est généralement blanc mais parfois rose foncé. C'est habituel chez les Ophrys et pour ceux qui connaissent l'Ophrys apifera (Ophrys abeille), on rencontre aussi fréquemment ces teintes très tranchées : rose vif ou blanc. Le labelle est plus ou moins carré et de petite taille, parfois un peu ovale et on dit "scolopaxoïde" en référence à l'Ophrys scolopax (Ophrys bécasse) qui présente aussi un labelle ovale.

Ophrys heterochila. Rhodes. 29 03 25
Amitiés. Pascal

Caloux

Amitiés. Pascal

Caloux

Amitiés. Pascal