Technique pour photo de rue

Démarré par Cheese, Janvier 17, 2015, 01:24:32

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Claude51

Citation de: Laure-Anh le Janvier 21, 2015, 23:17:17
Décris-nous en détail tes étapes

Hé bien c'est vite fait:Je cadre,j'appuie sur le déclencheur pour faire la mise au point et je déclenche.Temps estimé:0,3s.Si je suis en
map sur collimateur central et que je doit décadrer,0,2s en plus.

Citation de: Laure-Anh le Janvier 21, 2015, 23:17:17
Sur qui fais-tu la mesure d'expo d'expo à la lumière ambiante en mode matricielle ? Avec ou sans mémorisation de cette mesure d'expo ? Comment sais-tu avec certitude que ton expo est nickel ?

La mesure matricielle prenant en compte par définition l'ensemble de la scène je n'ai pas à faire cette mesure sur un sujet en particulier ni à mémoriser.Les appareils modernes (comme le 5D ou le G1X)sont très performants et exposent juste dans 99% des cas et donc je ne vois vraiment pas l'intéret d'opérer en expo manuelle.

Citation de: Laure-Anh le Janvier 21, 2015, 23:17:17
La scène dont tu parles survient. Sans lever le boîtier à hauteur de mes yeux, je cadre au jugé et je déclenche. Temps de latence zéro. J'ai la scène sans aucun problème à bonne hauteur, façon reportage à l'ancienne avec un boîtier 6x6, sans avoir à plier les genoux.

Je ne vois pas comment tu peux obtenir un bon cadrage en déclenchant comme ça au jugé.Les anciens (Doisneau par ex) qui travaillaient avec un rolleiflex 6x6 avaient l'appareil à hauteur de poitrine mais ils cadraient avec le viseur qui se trouvait sur le dessus de l'appareil,ils ne déclenchaient pas au jugé.
Presse-bouton.

Laure-Anh

#51
Citation de: Cheese le Janvier 21, 2015, 23:22:20
...Laure-Anh et Jinx, de mon point de vue de débutant (ou amateur confirmé ;D), je trouve que vos deux techniques sont ultra proches. J'ai l'impression avec les explications limpides de Jinx que vous faites les mêmes réglages sauf que Laure-Anh choisit d'avoir tout net après le premier point de netteté alors que Jinx préfère se laisser la possibilité d'un arrière plan flou.

Je me trompe ??

Il faut que tu relises attentivement la réponse de Jinx postée hier à 20H58:05.   ;)

Il y a une faille dans la méthode de Jinx. Jinx a solutionné le problème de la mise au point instantanée mais aux dépens du problème lié à la bonne exposition de ses images.
(Jinx indique dans son intervention que, face aux lumières de rue potentiellement piégeuses, il se fie à l'automatisme de son X100s tandis qu'il photographie en mesure matricielle sans aucun collimateur AF actif pour indiquer au boîtier l'endroit ou la personne qu'il souhaite voir bien exposer (= autrement dit, tandis qu'il photographie avec un boîtier qui se débrouille comme il peut au bonheur la chance dans l'ignorance complète du sujet principal) et que ses RAW Fujifilm en ont sous le pied et permettent de récupérer jusqu'à 2 à 3 stops sous Capture One.
En clair, Jinx joue en pratique sur le fait qu'il peut se permettre que son boîtier se trompe du simple au octuple lors de l'exposition de ses images sur le terrain (= peu importe, par exemple, que son boîtier affiche 800 ISO au lieu de 100 ISO ou bien 100 ISO au lieu de 800 ISO),  il rattrapera au besoin l'écart d'exposition en post-traitement une fois devant son ordi.)

Laure-Anh

#52
Citation de: Claude51 le Janvier 22, 2015, 09:38:45
Hé bien c'est vite fait:Je cadre,j'appuie sur le déclencheur pour faire la mise au point et je déclenche.Temps estimé:0,3s.Si je suis en
map sur collimateur central et que je doit décadrer,0,2s en plus.

Je ne vois pas comment tu peux obtenir un bon cadrage en déclenchant comme ça au jugé.Les anciens (Doisneau par ex) qui travaillaient avec un rolleiflex 6x6 avaient l'appareil à hauteur de poitrine mais ils cadraient avec le viseur qui se trouvait sur le dessus de l'appareil,ils ne déclenchaient pas au jugé.

La mesure matricielle prenant en compte par définition l'ensemble de la scène je n'ai pas à faire cette mesure sur un sujet en particulier ni à mémoriser.Les appareils modernes (comme le 5D ou le G1X)sont très performants et exposent juste dans 99% des cas et donc je ne vois vraiment pas l'intéret d'opérer en expo manuelle.

Collimateur AF central, mode Program et mesure matricielle, OK.

1 - Par rapport à un déclenchement au jugé en hyperfocale, tu perds en portant le boîtier à hauteur des yeux puis en faisant la mise au point AF avec collimateur central actif avec ou sans recadrage ultérieur entre 0,3 à 0,5 s pour photographier une scène qui selon tes dires dure une fraction de seconde. Ce qui veut dire que ceux qui travaillent en hyperfiocale ont le temps de réaliser 60 à 100 images à 1/200è s avant que tu commences à enregistrer quoi que ce soit.
2 - Le cadrage au jugé, c'est quelque chose qui se travaille : comme quand tu rentres chez toi le soir et que tu introduis ta clef dans la serrure de ta porte d'entrée, tu constates avec le temps que cette clef rentre directement du premier coup et sans effort en tendant simplement la main en avant. Bien entendu, les 60 à 100 cadrages obtenus au jugé ne sont pas toujours pile poil mais peu importe car lorsque l'on recours à cette technique, on prend soin de cadrer un poil plus large que nécessaire de façon à prévoir de la marge pour un recadrage en post-traitement. Sur Chassimages, il y a Orion qui cadre au jugé les avions en vol de façon incroyable : au télé-objectif en mise au point autofocus, sans nécessité de recadrage ultérieur paraît-il.
3 - Ce que tu dis sur la mesure matricielle n'est malheureusement pas exact. Deux personnes sur quatre ont la peau sombre tandis que les deux autres portent des vêtements sombres, plus un chapeau noir pour l'un et une chevelure blanche pour l'autre. Bien que la lumière qui baigne la scène de ta photo de rue était uniforme et ne présentait aucune difficulté pour exposer, le fait de faire la mise au point avec l'aide du collimateur AF central actif sur un sujet plutôt qu'un autre en mesure matricielle a des conséquences sur l'exposition finale de ton fichier. Si tu fais le point sur une peau sombre sur fond d'arrière-plan gris en mesure matricielle, ta photo sera sur-exposée si tu ne compenses pas la décision du boîtier par une correction d'exposition en sous-ex. Si tu fais le point sur une peau claire sur fond d'arrière-plan gris en mesure matricielle, ta photo sera à peu près bien exposée. Si tu fais le point sur une masse de cheveux blancs sur fond d'arrière-plan gris en mesure matricielle, ta photo sera sous-exposée si tu ne compenses pas la décision du boîtier par une correction d'exposition en sur-ex.

(C'est aisément vérifiable en photographiant une scène qui se répartit en une moitié gris moyen et une moitié très blanche sous une lumière uniforme (= lumière facile pas du tout piégeuse). En photographiant en centrale pondérée, on obtient sans problème et du premier coup une exposition pile poil avec un rendu gris moyen et un rendu très blanc. Des photos avec mesure évaluative/matricielle avec collimateur AF posé sur la moitié gris moyen ou bien posé sur la moitié très blanche sans correction d'exposition à la lumière ambiante ne permettent pas, dans aucun des deux cas, de tomber sur l'exposition théorique qui va bien tandis le rendu obtenu avec collimateur AF posé sur la moitié gris moyen sera totalement différent du rendu obtenu avec collimateur AF sur la moitié très blanche.)

Jinx

Citation de: Laure-Anh le Janvier 22, 2015, 21:10:24
Il y a une faille dans la méthode de Jinx.

Tout dépend de l'approche photographique que l'on a.

La tienne me semble privilégier la perfection technique, ce que je soutiens absolument pour d'autres types de photo que la rue (paysage, studio, architecture...). Ce qui m'importe avant tout le reste c'est de saisir l'instant décisif à tout prix, ça passe avant toute autre considération de cadrage ou d'exposition (en restant dans des limites raisonnables évidemment). Je sais qu'en post-traitement je pourrai toujours rattraper le cadrage et l'expo, et si j'ai pu saisir l'instant décisif d'une situation exceptionnelle la photo sera bonne pour être exposée même si elle a des imperfections techniques. En revanche un "snapshot" techniquement parfait n'aura droit qu'aux oubliettes dans ma bibliothèque C1.

Bon nombre de photos de rue célèbres sont imparfaites techniquement, et pourtant elle sont légendaires ;)

Claude51

Citation de: Laure-Anh le Janvier 22, 2015, 21:27:44
Ce qui veut dire que ceux qui travaillent en hyperfiocale ont le temps de réaliser 60 à 100 images à 1/200è s avant que tu commences à enregistrer quoi que ce soit.

là on est en plein délire!

Citation de: Laure-Anh le Janvier 22, 2015, 21:27:44
3 - Ce que tu dis sur la mesure matricielle n'est malheureusement pas exact. Deux personnes sur quatre ont la peau sombre tandis que les deux autres portent des vêtements sombres, plus un chapeau noir pour l'un et une chevelure blanche pour l'autre. Bien que la lumière qui baigne la scène de ta photo de rue était uniforme et ne présentait aucune difficulté pour exposer, le fait de faire la mise au point avec l'aide du collimateur AF central actif sur un sujet plutôt qu'un autre en mesure matricielle a des conséquences sur l'exposition finale de ton fichier. Si tu fais le point sur une peau sombre sur fond d'arrière-plan gris en mesure matricielle, ta photo sera sur-exposée si tu ne compenses pas la décision du boîtier par une correction d'exposition en sous-ex. Si tu fais le point sur une peau claire sur fond d'arrière-plan gris en mesure matricielle, ta photo sera à peu près bien exposée. Si tu fais le point sur une masse de cheveux blancs sur fond d'arrière-plan gris en mesure matricielle, ta photo sera sous-exposée si tu ne compenses pas la décision du boîtier par une correction d'exposition

Tu as raison,on voit bien que ma photo est très mal exposée,la prochaine fois,j'utiliserai une cellule sékonic en lumière incidente.

Citation de: Laure-Anh le Janvier 22, 2015, 21:27:44
2 - Le cadrage au jugé, c'est quelque chose qui se travaille : comme quand tu rentres chez toi le soir et que tu introduis ta clef dans la serrure de ta porte d'entrée, tu constates avec le temps que cette clef rentre directement du premier coup et sans effort en tendant simplement la main en avant. Bien entendu, les 60 à 100 cadrages obtenus au jugé ne sont pas toujours pile poil mais peu importe car lorsque l'on recours à cette technique, on prend soin de cadrer un poil plus large que nécessaire de façon à prévoir de la marge pour un recadrage en post-traitement

Je n'aime pas ce principe de voleur de photo,quand je prends un photo je ne me cache pas,j'assume mon geste.

Je vais terminer là cette discution car comme d'habitude avec Laure-Anh,on part dans des élucubrations techniques qui on peut-être leur utilité pour des photos chiadées en studio,mais qui sont complètement inadptées à la photo de rue.
Cheese,tu fais comme tu le sens,je t'ai expliqué ma "technique",elle m'a toujours permis de ramener des images qui sont certainement perfectibles du point de vue "artistique",mais qui tout au moins sont corectement exposées et ou le sujet est net (voir ma galerie).Après tu peut essayer d'autres méthodes en partant du grand principe cher à notre amie :pourquoi faire simple quand on peu faire compliqué.
Presse-bouton.

cbruno27

je fais parti d'un club photo depuis 9 ans , si j'ai progressé c'est grace aux conseils d'amis experimentés , bien sur cela demande une remise en question , mais il faut etre ouvert ,
maitriser l'artistique c'est bien mais si en plus on peut maitriser la technique c'est encore mieux , donc merci a Laure - Anh pour ces conseils avisés .

Jinx

#56
Citation de: Laure-Anh le Janvier 22, 2015, 21:27:44
3 - Ce que tu dis sur la mesure matricielle n'est malheureusement pas exact.

Ce que tu dis non plus, en tout cas sur un Fuji X100S.

Dans le doute suite à tes écrits, j'ai fait un test et peu importe l'endroit ou je déplace mon collimateur autofocus (en mode AF), sur le ciel, sur le sol, dans les ombres, le boitier calcule strictement la même exposition. J'ai ensuite basculé mon boitier tout en manuel comme lorsque je fais du zone focusing et là encore le boitier a calculé exactement la même exposition.

Tout ceci me semble logique avec la mesure matricielle qui doit théoriquement analyser toute l'image et en déduire une exposition correcte.
L'exposition sur le sujet visé par un collimateur c'est la mesure spot.

Claude51

Citation de: Laure-Anh le Janvier 22, 2015, 21:27:441 - Par rapport à un déclenchement au jugé en hyperfocale, tu perds en portant le boîtier à hauteur des yeux puis en faisant la mise au point AF avec collimateur central actif avec ou sans recadrage ultérieur entre 0,3 à 0,5 s pour photographier une scène qui selon tes dires dure une fraction de seconde. Ce qui veut dire que ceux qui travaillent en hyperfiocale ont le temps de réaliser 60 à 100 images à 1/200è s avant que tu commences à enregistrer quoi que ce soit.

Un détail que j'avais oublié; En 0,5s,même au 1/200s avec une rafale de par ex. de 5 images/seconde tu prends 2 ou 3 photos et non pas 100.
Hé oui,geek,c'est pas un métier facile!  ;D
bon,maintenant,je suis vraiment parti. :D
Presse-bouton.

seba

Citation de: Laure-Anh le Janvier 22, 2015, 21:27:44
(C'est aisément vérifiable en photographiant une scène qui se répartit en une moitié gris moyen et une moitié très blanche sous une lumière uniforme (= lumière facile pas du tout piégeuse). En photographiant en centrale pondérée, on obtient sans problème et du premier coup une exposition pile poil avec un rendu gris moyen et un rendu très blanc. Des photos avec mesure évaluative/matricielle avec collimateur AF posé sur la moitié gris moyen ou bien posé sur la moitié très blanche sans correction d'exposition à la lumière ambiante ne permettent pas, dans aucun des deux cas, de tomber sur l'exposition théorique qui va bien tandis le rendu obtenu avec collimateur AF posé sur la moitié gris moyen sera totalement différent du rendu obtenu avec collimateur AF sur la moitié très blanche.)

Ca dépend des appareils.
En matricielle parfois le collimateur n'a aucune incidence. Ce couplage mesure/collimateur est assez récent (et totalement idiot à mon avis).

Jinx

Citation de: seba le Janvier 23, 2015, 11:42:21
Ca dépend des appareils.
En matricielle parfois le collimateur n'a aucune incidence. Ce couplage mesure/collimateur est assez récent (et totalement idiot à mon avis).

Ça va même à l'encontre du principe de la mesure matricielle, si l'on veut exposer d'après le collimateur actif il faut passer en mesure spot.

muadib

Pourquoi la photographie de rue devrait être faite systématiquement sur l'hyperfocale ? Des fois ça va vite, mais d'autres fois tu anticipes, et tu es à l'affût plutôt qu'au tir instinctif, pour rendre hommage à l'hébergeur de ce fil  ;).
Surtout que si tu es dans la logique du tir instinctif alors tu n'as même pas le temps de cadrer. Ce qui n'est pas forcément inintéressant, mais si toutes tes images sont réalisées comme ça, il va y avoir beaucoup de déchet.


Jinx

Citation de: muadib le Janvier 23, 2015, 16:25:44
Pourquoi la photographie de rue devrait être faite systématiquement sur l'hyperfocale ? Des fois ça va vite, mais d'autres fois tu anticipes, et tu es à l'affût plutôt qu'au tir instinctif, pour rendre hommage à l'hébergeur de ce fil  ;).
Surtout que si tu es dans la logique du tir instinctif alors tu n'as même pas le temps de cadrer. Ce qui n'est pas forcément inintéressant, mais si toutes tes images sont réalisées comme ça, il va y avoir beaucoup de déchet.

J'ai déjà répondu à ça plus haut, ça dépend des situations.

Lorsque je marche dans la rue, au milieu des gens, il n'y a pas d'affut possible : si une situation photographique se produit devant moi j'ai 1/2 seconde pour réagir, d'ou l'emploi du zone focusing (je n'utilise pas l'hyperfocale dans le sens ou Laure-Anh l'entend).

A d'autres moments je me pose quelque part et j'attends que les gens passent : dans ce cas je n'ai pas du tout la même méthode, je prend le temps de cadrer, de soigner l'exposition, et je suis le plus souvent en AF.


Laure-Anh

Citation de: muadib le Janvier 23, 2015, 16:25:44
Pourquoi la photographie de rue devrait être faite systématiquement sur l'hyperfocale ? Des fois ça va vite, mais d'autres fois tu anticipes, et tu es à l'affût plutôt qu'au tir instinctif, pour rendre hommage à l'hébergeur de ce fil  ;).
Surtout que si tu es dans la logique du tir instinctif alors tu n'as même pas le temps de cadrer. Ce qui n'est pas forcément inintéressant, mais si toutes tes images sont réalisées comme ça, il va y avoir beaucoup de déchet.

La photo de rue, c'est aussi la photo à pleine ouverture, à grande ouverture ou à n'importe quelle ouverture. Au 50mm, au 100mm, au 70-200mm, au 500mm, etc, etc,... Et parfois en ce qui me concerne à plus de 1000mm en digiscopie. Personne n'a dit le contraire. Dans toutes ces éventualités, il n'y a pas de recette miracle : il faut de la pratique et de l'expérience, beaucoup d'expérience. Cela ne s'apprend pas en un jour, ni en plusieurs jours.
La photo en hyperfocale au grand-angle, c'est dans l'hypothèse où on doit réagir aussi vite que possible en souhaitant une PdC importante afin d'annuler tout risque de flou lié à la mise au point. C'est une recette simple que n'importe quel débutant peut apprendre et mettre en oeuvre avec succès en un seul jour. En quelques jours si vraiment pas du tout doué.

Laure-Anh

#63
Citation de: Jinx le Janvier 23, 2015, 11:16:53
Ce que tu dis non plus, en tout cas sur un Fuji X100S.

Dans le doute suite à tes écrits, j'ai fait un test et peu importe l'endroit ou je déplace mon collimateur autofocus (en mode AF), sur le ciel, sur le sol, dans les ombres, le boitier calcule strictement la même exposition. J'ai ensuite basculé mon boitier tout en manuel comme lorsque je fais du zone focusing et là encore le boitier a calculé exactement la même exposition.

Tout ceci me semble logique avec la mesure matricielle qui doit théoriquement analyser toute l'image et en déduire une exposition correcte.
L'exposition sur le sujet visé par un collimateur c'est la mesure spot.

Bonjour Jinx,

Ce que tu écris est très intéressant.
Et...étonnant parce que j'ai toujours compris qu'il fallait désigner le sujet principal pour que le boîtier paramétré en mesure matricielle puisse faire son boulot face à une lumière réfléchie par tout plein d'éléments présents de réflectances diverses et variées dans le cadre. Comment se débrouille ton X100s en étant dans l'ignorance complète du sujet qui t'intéresse dans le cadre et de la quantité très précise de lumière réfléchie par ce dernier m'intéresse au plus haut point.

Je ne souhaite pas polémiquer avec qui que ce soit. Seulement évaluer pour mon propre usage et évaluer à l'intention de Cheese et des débutants que cela intéresse chaque méthode à leur juste valeur sans en privilégier aucune. Je te propose de faire l'expérience de photographier en N&B un mur dans ton salon comportant une partie gris moyen et une partie très blanche sous l'éclairage qui baigne ce salon : pour commencer, en cadrant le mur de telle manière que l'image obtenue se partage en une moitié gris moyen et une moitié très blanche.

Comme dit et répété, je suis en mise au point manuelle pré-réglée sur l'hyperfocale avec une ouveture et une focale de travail données, en mode manuel et en mesure centrale pondérée. A partir du moment où je pénètre dans la pièce, je porte mon attention sur la lumière ambiante, je l'analyse et constate qu'elle est uniforme et constante ; tout en laissant mon boîtier pendre au bout de sa courroie, je m'approche du mur de façon à cadrer au jugé et en gros plan la partie gris moyen, et exclusivement la partie gris moyen : je ne fais aucune image-test ; je me contente d'afficher à l'aide de la roue crantée la vitesse qui fait que le barregraph d'exposition à la lumière ambiante figurant sur l'écran LCD supérieur du boîtier soit à zéro. En l'occurrence, j'affiche 1/125è s pour 1600 ISO à f2,8. C'est l'exposition qui me servira pour toutes les photos que je pourrais être amenée à faire dans le salon. Tout le monde est d'accord pour dire avec moi que cette exposition est très précisément et en toute rigueur l'exposition théorique requise, compte-tenu de la lumière ambiante existante, constante, uniforme et très précise du salon.

On me demande de photographier à l'improviste le mur en partie gris moyen et en partie très blanc ? OK ! Je me place perpendiculairement face au mur de sorte que le trait qui sépare partie gris moyen et partie très blanche corresponde à la fois à la médiatrice de la scène que je tente de cadrer au jugé et à l'axe optique de mon objectif et je déclenche en veillant à ce que le plan du capteur soit bien parallèle au mur photographié. Je suis sûre et certaine sans vérifier mes prises de vues que mon exposition est nickel, c'est-à-dire pile poil, et que mes prises de vues au jugé me donneront moyennant un léger recadrage en post-prod l'image qui va bien. Si je porte mon boîtier à mes yeux pour cadrer très précisément le mur de façon à ce que la scène cadrée soit très précisément composée pour moitié de gris moyen et pour moitié de mur très blanc avant de déclencher, cela me prendra une seconde supplémentaire.

Laure-Anh

#64
Dans le même contexte, si je me mets en mode autofocus, en priorité à l'ouverture à f2,8 et en mode de mesure évaluative/matricielle, si je fais successivement une première photo avec collimateur AFcentral, une deuxième photo avec collimateur excentré droit et une troisième photo avec collimateur AF excentré gauche, il se passe qu'en mesure matricielle, j'obtiens trois images avec trois expositions totalement différentes. Dont aucune n'est l'exposition théorique en toute rigueur, compte-tenu de la lumière ambiante existante, constante, uniforme et très précise du salon.

Voir captures d'écrans ci-après : tu peux constater que les écarts avec l'exposition théorique requis vont du simple au quadruple, à savoir 1/250è s, 1/400è s et 1/500è s au lieu de 1/125ès pour f2,8 à 1600 ISO alors que la lumière ambiante est constante,



Laure-Anh

#65
Imaginons maintenant que le mur en partie gris moyen et en partie très blanc du salon baigné par une lumière uniforme et constante (lumière facile s'il en est pour photographier) ne soit le sujet principal mais serve en réalité d'arrière-plan à notre "scène de rue". Imaginons que trois personnages - le premier avec une peau sombre, le deuxième avec une peau claire et le troisième habillé de pied en cap d'un manteau d'un blanc très blanc avec capuche relevée sur sa tête - entrent dans le cadre et se déplacent modérément à trois endroits différents devant cet arrière-plan gris moyen et très blanc.

Si on me demande sans crier gare de photographier la scène en question avec un tiers de mur gris moyen et deux tiers de mur très blanc en arrière-plan (histoire de créer un cadre dans le cadre !), je déclenche au plus vite avec ma mise au point pré-réglée sur l'hyperfocale - à 1/250è s pour 3200 ISO à f2,8 - et j'obtiens l'image demandée que je sais sans consulter le résultat sur l'écran LCD être exposée pile poil.
Si on me demande la même chose à l'improviste tandis que je suis en mode autofocus, en priorité à l'ouverture à f2,8 et en mode de mesure évaluative/matricielle, je fais ma photo comme je peux dans la mesure où je sais que je ne suis pas capable d'exposer avec rigueur ne serait-ce que le mur en arrière-plan, nu sans aucune personne dans le champ. Je commence par essayer de faire tant bien que mal la mise au point sur le visage de la personne à la peau claire, après quoi je mémorise à la fois la mise au point et l'exposition à cet endroit, je recadre en sorte d'avoir un tiers de mur gris moyen et deux tiers de mur très blanc en arrière-plan, et pour finir je déclenche en espérant que l'expo mise en oeuvre par le boîtier en mesure évaluative/matricielle ne sera pas trop éloignée de l'exposition théorique et en espérant que les trois sujets seront dans la fourchette de PdC liée à la distance de mise au point au moment du déclenchement. Et en sachant que j'aurai à compenser l'exposition de mes fichiers en post-traitement sous LR ou DPP pour qu'elle soit juste.

Qu'en est-il de ton côté avec ton Fujifilm X100s ? Pourrais-tu tenter la même expérience et nous informer des tes résultats ? Si ton X100s fuji donne un bon résultat dans tous les cas, c'est bon à savoir. Merci d'avance pour ce que tu pourras faire.

Laure-Anh

#66
Et si on remplace la partie gris moyen du mur par une partie noire ?

En mode priorité à l'ouverture avec mesure évaluative/matricielle et mise au point AF, je ne suis sûre de rien, je ne peux rien prévoir, cela donnera ce que cela voudra bien donner.

En mise au point manuelle pré-réglée avec mesure centrale pondérée, peu importe que le gris moyen soit remplacé par du noir. Je photographie la scène sans me poser de question avec l'exposition que j'avais déterminée au préalable, c'est-à-dire pour mémoire 1/125è s à f2,8 pour 1600 ISO dans la mesure où l'éclairage du salon demeure constante. Ce faisant, je sais de façon sûre et certaine que j'obtiendrai sans surprise une image avec une moitié ayant un rendu noir et une moitié avec un rendu blanc bien blanc.

muadib

Citation de: Laure-Anh le Janvier 23, 2015, 20:08:05
La photo en hyperfocale au grand-angle, c'est dans l'hypothèse où on doit réagir aussi vite que possible en souhaitant une PdC importante afin d'annuler tout risque de flou lié à la mise au point. C'est une recette simple que n'importe quel débutant peut apprendre et mettre en oeuvre avec succès en un seul jour. En quelques jours si vraiment pas du tout doué.

Ca me semble être un héritage d'une époque que j'ai bien connu et où l'autofocus n'existait pas.  ;)
Est-ce nécessairement à conseiller aujourd'hui à un débutant? Je ne sais pas. Prendre des risques et "rater" une photo lorsque l'on n'a pas une obligation de résultat, si on a une culture technique suffisante pour comprendre pourquoi on c'est planté, c'est très formateur.

Jinx

Laure-Ahn, je n'ai pas trop le temps de faire des tests aussi précis que les tiens, mais le test que j'ai fait cet apres midi était du même type que ton test en autofocus avec déplacement des collimateurs. J'ai fait des mesures d'exposition devant ma fenêtre avec une demi-fenêtre ayant le volet fermé et l'autre le volet ouvert ceci afin d'avoir vraiment un fort contraste entre les deux. En déplaçant mon collimateur sur la partie sombre, puis sur la partie intermédiaire et enfin sur la partie claire, mon X100S me proposait toujours la même exposition apres mesure par le déclencheur à mi-course.

Ensuite j'ai passé le boitier en manuel et fait mes réglages de boitier comme je les fait en photo de rue puis j'ai refait une mesure d'expo avec toujours le même cadrage et l'exposition était encore identique.

J'en conclus que la matricielle sur les Fuji X ne tient pas compte du collimateur actif. Je suis allé voir ce que dit le manuel du X100S à ce sujet mais je n'ai pas trouvé de réponse claire.

Quoi qu'il en soit je suis un peu dérouté qu'une matricielle puisse tenir compte du collimateur actif pour faire varier l'exposition. Pour moi une matricielle doit évaluer l'image et la comparer à sa base de donnée de scènes types et en déduire la bonne exposition, invariablement. Je ne veux pas que la matricielle crame mon ciel si je me sers d'un collimateur pour faire la mise au point sur un sujet sombre, je veux qu'elle fasse l'exposition correcte de la scene dans son ensemble. Comme je l'ai écrit, si je veux une expo au micro poil soit je me sers de la mesure spot, soit je passe en manuel et j'expose comme je veux en utilisant l'histogramme.

fred134

Pour la "matricielle", il est connu que cela dépend des marques, et peut-être des appareils au sein de certaines marques.

Sur les réflex Canon la mesure "évaluative" (c'est son nom) dépend de la position du point AF.
Sur les vieux Nikon (FA forcément, mais pas seulement) c'était indépendant. Sur les plus récents je n'ai pas d'expérience mais j'ai cru comprendre que c'était largement indépendant.

C'est d'ailleurs assez troublant quand on passe d'un système à l'autre...

seba

Citation de: Laure-Anh le Janvier 23, 2015, 20:14:49
Et...étonnant parce que j'ai toujours compris qu'il fallait désigner le sujet principal pour que le boîtier paramétré en mesure matricielle puisse faire son boulot face à une lumière réfléchie par tout plein d'éléments présents de réflectances diverses et variées dans le cadre. Comment se débrouille ton X100s en étant dans l'ignorance complète du sujet qui t'intéresse dans le cadre et de la quantité très précise de lumière réfléchie par ce dernier m'intéresse au plus haut point.

Le couplage collimateur-mesure matricielle est assez récent dans l'histoire de la mesure matricielle.
Le premier appareil à inaugurer la mesure matricielle était le Nikon FA, pas autofocus pour un sou.
Par la suite, avec l'introduction puis la généralisation de l'autofocus, la matricielle n'utilisait pas du tout le collimateur actif.
La mesure de dizaines, centaines, ou milliers de zones suffit pour déterminer des dizaines de milliers de cas types auxquels se référera le boîtier pour déterminer l'exposition.
Je ne sais pas qui a eu l'idée de coupler le collimateur à la matricielle mais c'est une idée qui se discute.
En effet, sur un paysage par exemple (avec des luminances variées), selon tel ou tel collimateur sélectionné, avec un cadrage identique, on aurait des expositions différentes, ce qui n'est pas logique du tout.

muadib

Sur le D800 et je suppose d'autres appareils Nikon récents, ça dépend des objectifs...
Il tient compte des informations de distance avec les objectifs G et D en plus du reste.
Avec les objectifs sans micro processeurs, si la focale et l'ouverture maximale n'ont pas été mémorisées dans la config, il travaille en pondéré centrale même si on a réglé l'appareil sur matriciel.
(Mode d'emploi du Nikon D800/800E)

seba

Citation de: muadib le Janvier 24, 2015, 10:31:33
Il tient compte des informations de distance avec les objectifs G et D en plus du reste.
Avec les objectifs sans micro processeurs, si la focale et l'ouverture maximale n'ont pas été mémorisées dans la config, il travaille en pondéré centrale même si on a réglé l'appareil sur matriciel.

L'info de distance sert surtout pour le flash.
Et si on fait la mise au point manuellement, sur le verre de visée, sans tenir aucun compte du collimateur actif ?

muadib

Citation de: seba le Janvier 24, 2015, 10:35:32
L'info de distance sert surtout pour le flash.
Et si on fait la mise au point manuellement, sur le verre de visée, sans tenir aucun compte du collimateur actif ?

Le mode d'emploi ne le dit pas. Je vais regarder.

muadib

Le mode d'emploi ebook de Tom Hogan indique (traduction faite maison SGDG):
La mesure matricielle divise l'image en fragments et les compare. Le motif le plus brillant est comparé à des motifs équivalents stockés dans une base de donnée spécifique à Nikon stockés dans la mémoire interne de l'appareil et à d'autres données (probablement des informations sur la mise au point) pour déterminer l'exposition.
Du coup je me demande si le programme ne va pas gérer différemment l'exposition selon que la mise au point est éloignée et la focale courte (en pensant paysage et ciel) et mise au point proche et focale moyenne (macro) ou mise au point éloignée et focale longue.