Halte au francocentrisme ! Les expos et sites web sélectionnés cette semaine mettent à l’honneur la photographie belge, suisse, allemande et même canadienne à travers la figure du mystérieux Fletcher Wade Moses.
> BEAUCOUZÉ (49)

Après une première édition aux couleurs égyptiennes, en 2014, le festival “Influences” rend cette année hommage à la photographie belge à travers un ensemble d’expositions qui marient le contemporain et l’ancien, le plastique et le politique. À tout seigneur tout honneur, les “Tisseurs d’images” (la dynamique association qui organise l’événement) portent en tête d’affiche Michel Vanden Eeckhoudt dont les clichés doux-amers donnent le ton d’une programmation joyeusement maussade. On pense à l’humour corrosif qui traverse les “Rubriques nécrologiques” d’Irving S.T. Garp (le Franquin des Idées noires n’est pas loin) ou aux instantanés de comptoirs de Raphaël Carette. Plus politique est la démarche d’un Franky de Schampheleer, qui tente une réconciliation par l’image de la Flandre et de la Wallonie dans le bien nommé “Flandronië”.

Namur, série « Flandronië ». © Franky de Schampheleer
Photo en haut de page : L’increvable © Irving S. T. Garp

> Du 13 mai au 5 juin. Lieux divers à Beaucouzé : grange Dîmière, maison de la la culture et des loisirs, médiathèque et parc du Prieuré.

> VEVEY (Suisse)

Faute de mieux, on rangera Régis Colombo dans la catégorie des photographes désorientants, ceux qui piquent votre curiosité avec des photos de voyages classiques (on lui doit des ouvrages sur le Sahara, Zanzibar ou l’Asie) et que vous retrouvez, quelques années plus tard, versé dans l’abstraction plasticienne. Le genre de touche-à-tout à l’inventivité permanente qui explore son médium tous azimuts. “L’ici e(s)t l’ailleurs”, on ne saurait trouver meilleur intitulé que celui-ci pour décrire les œuvres de l’artiste suisse qui tiennent aujourd’hui davantage du puzzle conceptuel (la série « Transparencies ») ou de l’exploration graphique (les « Escalators ») que de la carte postale.

© Régis Colombo

> L’ici e(s)t l’ailleurs. Du 11 au 29 mai. LAC (Local d’art contemporain), anciens fossés 8, 1800 Vevey.

> OPIO (06)

Après Dina Goldstein, Tim Flach ou David Drebin, l’Opiom Gallery poursuit son travail de défense et illustration d’une photographie classieuse et léchée en réservant ses cimaises aux oeuvres de Stephan Zirwes. Récipiendaire en 2010 du Hasselblad Masters Award, le photographe allemand est devenue une référence en matière de prise de vue aérienne, discipline qu’il n’hésite pas à pratiquer suspendu à un hélicoptère à plusieurs mètres du sol. Jouant sur la répétition d’un même motif ou la rigueur des structures, ces clichés hypnotisent. Et que dire alors de ses vidéos, réalisées selon le même point de vue aérien mais à l’aide d’un drone 4K. Ces « Moving stills » sont également présentés à la galerie d’Opio.

Engadin Skimarathon, Switzerland, 2007. © Stephan Zirwes

> Du 13 mai au 16 juin. Opiom Gallery, 11 chemin du village, 06650 Opio. Tél. 04-93-09-00-00.

> SUR LA TOILE, SUR LES ONDES

Prix du public aux récents Webby Awards, « Le Photographe inconnu » est un docufiction en réalité virtuelle conçu à partir de photos de la Première Guerre mondiale retrouvées dans une grange abandonnée de Morin-Heights, au nord de Montréal. Leur auteur présumé ? Un certain Fletcher Wade Moses. Mais la réalité est plus compliquée, comme nous l’apprend Bertrand Carrière dans le  documentaire de vingt minutes visible sur http://photographeinconnu.onf.ca/ Les modules historiques qui racontent l’émergence du reportage photographique sur les champs de bataille sont également conseillés. Pour l’heure, le docufiction « Le Photographe inconnu » est visible dans quelques salles d’Amérique du Nord. En attendant une tournée française ?

On vous conseille également le carnet de route mis en ligne par Guillaume Herbaut sur le site Arte Info (http://info.arte.tv/fr/ukraine-le-carnet-de-route-dun-photographe). 11 modules de 3 minutes qui, sans jamais hausser le ton ou verser dans le sensationnalisme (pas le genre du photographe), disent beaucoup sur la situation électrique au Donbass.

Last but not least, Florent Silloray, auteur de la bande dessinée « Capa, l’étoile filante » (éditions Casterman) est l’invité ce vendredi 13 mai à 17 heures de la riante émission de France Inter « Si tu écoutes, j’annule tout ». Celle-ci a lieu en direct du théâtre de la Coursive à La Rochelle. Le public est le bienvenu. Infos et baladodiffusion : http://www.franceinter.fr/emission-si-tu-ecoutes-jannule-tout-florent-silloray-en-direct-de-la-rochelle
Dans la foulée, Florent Silloray animera à partir de 20 heures une conférence sur Robert Capa au Carré Amelot (10bis rue Amelot, La Rochelle). Entrée libre sur réservation au 05-46-51-14-70.

Pour en savoir plus…

Comme toujours, retrouvez la liste complète des expos et manifestations photo, la liste des stages et des concours dans le nouveau numéro de Chasseur d’Images, mais aussi en ligne, via l’option « Dates à retenir » de chassimages.com!